ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Economie : 2022, une année d’inflation et de pénurie alimentaire

Sur un an, selon le rapport de l’institut national de la statistique des études économiques et démographiques (INSEED), l’indice des prix à la consommation a enregistré une augmentation de 18,2%. Cette hausse de l’inflation est due à l’accélération des prix des produits alimentaires, boissons non alcoolisées, boissons alcoolisées et tabac, articles d’habillements et chaussures, meubles, articles de ménage et entretien courant de la maison , logement, eau, gaz, électricité et autres combustibles,  loisirs et cultures, enseignement ainsi que santé. L’année 2022 est marquée également par la pénurie des produits alimentaires et carnés.

L’inflation a atteint son pic. Sur un mois, les prix à la consommation ont augmenté de 2,1% en novembre. Ce niveau élevé d’inflation rythme le quotidien des comoriens. L’inflation s’est accélérée, au cours des six premiers mois de l’année, pour atteindre 11,4% en juin après 5,8% en mai 2022 et portant ainsi sa moyenne au cours de la première moitié de l’année 2022 à 7,3%. Dans sa note de conjoncture du premier semestre 2022, la banque centrale des Comores a noté une hausse d’inflation.

« En juin 2022, l’indice des prix à la consommation a enregistré une hausse mensuelle imputable principalement à la hausse des prix des services de logement, eau, électricité, gaz et autres combustibles (+31,9%) et transports (+28,7%), suite à l’augmentation des prix des produits pétroliers en fin mai 2022. L’augmentation des prix des services de logement, eau, électricité, gaz et autres combustibles s’explique essentiellement par la hausse du prix de l’électricité (+51,9%) et des combustibles comme le pétrole lampant (+40%). Pour ce qui est des services de transports, la principale hausse observée a concerné le transport routier interurbain (+50%). Parallèlement, les prix des produits alimentaires et boissons non alcoolisés (notamment les poissons et fruits de mer), des meubles, articles de ménages et entretien courant du foyer ainsi que des services d’hôtellerie et restauration ont augmenté respectivement de 1,8% ; 6,8% et 6,6% par rapport au mois de mai 2022 en conséquence des hausses de l’électricité et des transports », a noté la banque centrale au premier semestre 2022.

Cette augmentation tire son origine de la hausse des prix des produits importés (+8,5%) notamment les produits pétroliers et les produits alimentaires (les céréales, les huiles et graisses, etc) en raison de la hausse des cours mondiaux des produits énergétiques et des denrées alimentaires dont le principal facteur est la guerre en Ukraine.

Dans le même sillage, les produits locaux ont enregistré une hausse de 7,1% tiré essentiellement par la hausse observée au mois de juin au niveau de l’électricité, des services de transports et des poissons et fruits de mer.

En effet, l’Inseed a publié son rapport et a noté une inflation de 18,2% l’année entière contre 10,6%, l’estimation de la banque centrale dans sa note de conjoncture du premier semestre de l’année dernière. Au cours de l’année 2022, les principaux produits alimentaires se sont renchéris par rapport à l’année 2021 où le taux d’inflation est estimé à 0,1% en 2021 après 0,9% en 2020 et 3,7% en 2019.

Pénurie des produits alimentaires

La hausse des prix rogne le pouvoir d’achat de la population. La pénurie des produits alimentaires et les produits carnés ont suscité un climat de psychose. Ce contexte de mal-vivre teinté de grande anxiété pour les citoyens lambda n’est pas de nature à favoriser le développement socio-économique dont ils ont besoin aujourd’hui. Comment faire preuve de résilience, de détermination et d’engagement face aux défis sécuritaires dans un climat de famine ?

Une enveloppe de 5 milliards de francs comoriens aux opérateurs économiques pour  importer des produits alimentaires, n’a pas su résolu la crise. Si les produits alimentaires n’ont jusqu’alors infléchi, ce n’est pas la faute du gouvernement. On observe un manque de transparence de la part des opérateurs économiques, selon le directeur général de l’économie.

Pourquoi y-a-t-il une pénurie des ailes de poulet ? Les produits carnés sont devenus rares dans le marché, notamment les ailes de poulet et la viande congelée. Deux produits plus consommés, mais leur rareté dans le marché inquiète plus d’un. D’aucuns estimaient qu’avec les 5 milliards mis sur la table par le gouvernement, le pays ne vivra pas aussi une pénurie des ailes de poulet. Hélas ! Avoir un carton d’ailes de poulet ou un kg d’ailes de poulet aujourd’hui est incertain.

Rareté et flambée des prix de la farine l’année précédente. Le flux des importations est aujourd’hui sous tension pour des raisons liées à la guerre en Ukraine. La crise économique place le pain au premier plan de la nourriture pour ceux qui n’ont plus autre chose à mettre sous les dents. Des rayons à moitié vide. La production insuffisante du pain commence à délier les langues des plus réservés. Dans les marchés, la spéculation  du prix du riz alimenté par sa rareté se fait sentir. Ce qui ne présage pas un bon début du nouvel an.  

KDBA

 

 

 

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