ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Justice : 20 auditeurs bénéficieront d’une formation de 14 mois

20 auditeurs seront formés en 14 mois pour renforcer la justice comorienne. Un projet d’appui au secteur de la justice aux Comores et financé par l’ambassade de France sur crédit du fonds de solidarité pour les projets innovants du ministère français de l’Europe et des affaires étrangères à hauteur de 1 million d’euro, selon Sylvain Riquier, ambassadeur de France auprès de l’Union des Comores lors du lancement de la formation des auditeurs de justice, hier au Retaj.

La coopération entre la France et les Comores est au bon fixe. Elle porte ses fruits non seulement dans l’éducation et la santé mais encore dans le domaine de la justice. Recrutés pour la première fois au mois de juin dernier à l’issu d’un concours, les 20 auditeurs bénéficieront d’une formation de 14 mois. Selon Sylvain Riquier, ambassadeur de France auprès de l’Union des Comores, cette étape marque le début à la fois d’un processus visant à renforcer le lien de confiance entre le peuple comorien et la justice, dont l’indépendance et l’objectivité sont ainsi affirmés, et celui d’une coopération renforcée entre les deux pays qui démontre sa capacité à produire des résultats tangibles.

« Cette avancée majeure, en matière de renforcement des ressources humaines, constitue l’un des fruits de l’initiative prise par la France de répondre, dès 2019, aux fortes attentes des autorités comoriennes pour, je cite, faisant les documents stratégiques du gouvernement comorien, renforcer la justice en vue de promouvoir son indépendance, son intégrité et son efficacité en conformité avec les standards et engagements internationaux. Une volonté réaffirmée dans le plan Comores émergents prôné par le président Azali Assoumani », a expliqué Sylvain Riquier, ambassadeur de France aux Comores.

Dégager des voies de coopération

Selon lui, le projet Appui au secteur de la justice aux Comores financé par l’ambassade de France sur crédit du fonds de solidarité pour les projets innovants du ministère français de l’Europe et des affaires étrangères à hauteur de 1 million d’euro, et mis en œuvre par l’opérateur Expertise France, a permis, à l’issue d’un diagnostic partagé avec les autorités comoriennes, de dégager des voies de coopération en direction de toutes les professions du droit. « Des activités d’accompagnement et de formation des magistrats, notaires, huissiers et avocats ont pu se dérouler de manière quasi interrompue au cours des derniers mois, malgré la pandémie de la covid-19. Une partie du budget, s’élevant au total à près de 473 millions kmf, a été mobilisée pour œuvrer également dans le domaine de droits de l’homme, en impliquant entre autres le personnel de l’administration pénitentiaire, les acteurs de la société civile et la Cndhl », a-t-il fait savoir.

Le diplomate français a tenu à préciser que le processus a abouti à l’étape que nous vivons aujourd’hui, suite au constat partagé du besoin de recruter et de former dans un premier temps, des magistrats et greffiers. « La présence des membres du gouvernement comorien atteste l’importance de ce qui commence dans la continuité de ce premier concours, à savoir la formation initiale des auditeurs de justice qui s’étalera sur 14 mois, à partir d’un financement de plus de 500 millions kmf qui devrait s’inscrire dans le cadre du plan de développement France-Comores en accord avec le gouvernement », a-t-il ajouté.

« Juger n’est pas un don ni un honneur mais une charge »

Pour le ministre de la justice, cette formation, qui sera sanctionnée par deux diplômes universitaires, arrive à point nommé, où le manque criant de magistrats sur l’ensemble de nos tribunaux est une réalité. « Il vous faudra répondre les attentes et votre tâche ne sera simple, ni confortable, car juger n’est pas un don ni un honneur mais une charge. Pas une source de gloire mais une exigence d’humilité permanente », a-t-il indiqué. Selon le garde sceaux comorien, la place importance réservée à l’éthique et à la déontologie dans l’enseignement dispensé par cette formation contribuera à vous permettre d’éviter ces périls.

Kamal Saïd Abdou

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