ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Présidentielles 2019, une année décisive

À moins d´une semaine, jour pour jour, de la présidentielle du 24 mars, la campagne électorale se poursuit. Le pays s´apprête à élire son huitième président de son histoire mouvementée, marquée par des coups d´Etat. Analyse.

L’année 2019 s’annonce décisive pour l’Union des Comores. Le pays s’apprête, le 24 mars prochain, à élire le huitième chef d´Etat de son histoire mouvementée. Treize candidats sur les 20 postulants sont retenus par la chambre administrative de la cour suprême pour participer à la prochaine élection présidentielle, dont la campagne se poursuit dans l´ensemble du territoire national. Azali Assoumani, premier et troisième président de l´Union des Comores, a préféré mettre en jeu son mandat pour le destin des comoriens.

Fort de soutien du parti Juwa, Ahamada Mahamoudou apparaît parmi les favoris des présidentielles, en compagnie du candidat de l´Alliance de la Mouvance Présidentielle, Azali Assoumani, du candidat malheureux aux élections de 2016 et ancien gouverneur de Ngazidja, Mouigni Baraka Said Soilihi, de l´ancien secrétaire d´Etat chargé du monde arabe Dr Hamidou Karihila, de l´ancien militaire Soilihi Mohamed Campagnard. D´autres candidats n’arrivent pas pour l’instant à rassembler leurs partisans pour leurs candidatures.

La question de la tournante

Sur 13 candidats en lice, nombreux sont ceux qui, la question de la tournante est préoccupante. Le tour d´Anjouan en 2021 s´impose pour eux en respectant les accords de Fomboni de 2001 qui ont vu la consolidation de la paix nationale. Pour la paix et la stabilité de l´Union des Comores, la tournante doit être respecté selon la plateforme des 11 candidats contre Azali Assoumani. Et si, un des 11 candidats de l´opposition est élu chef de l´Etat, il aura deux ans de mandat afin de passer la main le 26 mai 2021, à un anjouanais, pour la protection de la paix.

Quelle place pour l´économie ?

Malgré un taux de croissance de 3 %, l’économie comorienne ne décolle pas. Quelques routes sont bien réhabilitées et construites ces dernières années, mais les infrastructures restent, en général, en piteux état et la crise énergétique que connaît le pays depuis toujours n’en finit pas. Qu’il s’agisse de restructurer l’État et son administration pléthorique pour assainir les dépenses publiques ou de lancer la nécessaire diversification créatrice de richesse et d’emplois dans un pays où le chômage est plus de 40%.

Les différents candidats ne font donc pas de la relance économique la priorité de leurs programmes, avec la lutte contre la corruption, endémique sur l’archipel. Si l´économie du pays connait un taux de croissance de 3%, c´est à travers la flambée des taxes douanières, l´énergie, depuis 2016. Certains candidats s´engagent à la réduction des salaires des élus au service du développement, aux frais douaniers et quelques prix des produits exportés. Et ça s’arrête là.

L´insertion des jeunes ?

Au grand dam des citoyens, la lutte contre le chômage doit être prioritaire pour chaque candidat. Malgré les engagements des candidats pour la création d´emplois, personne ne définit pas son plan d´action de l´insertion de la jeunesse désespérée. Le président-candidat avait promis « un jeune=un emploi » lors des échéances présidentielles de 2016, mais rien de concret. La création d´emplois est un souci majeur et l´important ce n´est pas d´annoncer la création d´innombrable emplois, mais, de faire savoir d’où proviendra le financement ou le domaine d´insertion.

La santé et l´éducation

Pendant qu´un pays ne soit pas émergeant sans la santé et l´éducation, les candidats qui se montrent prêts à faire décoller le pays mettent en priorité la santé et l´éducation. Et autant que le président Azali a lancé le projet de construction du centre hospitalier universitaire d´El-Maarouf, le nouveau président n´a pas droit à l´erreur. Au niveau éducatif, les nouvelles autorités devraient négocier avec les syndicats afin d´éviter les grèves et améliorer leurs modes de vies, d´où, les avancements. Mais les candidats n´arrivent pas à faire du secteur éducatif, le fer de lance du développement du pays. Bref, le manque de programme ou projet de société se constate.

Et la diaspora !

Dans ce contexte socialement délicat, le vote de la diaspora comorienne est perplexe. A chaque élection, les candidats battent campagne en France et une fois au pouvoir, le vote de la diaspora n´est jamais mis sur table. Pour la première fois dans l’histoire du pays, le vote de la diaspora comorienne surtout de la France était très attendu en 2016. Estimée à près de 300 000 personnes, rien qu’en France, la diaspora contribue au développement économique et social de l´Union des Comores. Peu des candidats ont annoncé de donner la diaspora comorienne le droit de vote.

Kamal dine Bacar Ali

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