ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Pénurie : Les ailes de poulet à nouveau introuvables

Après la fin de la pénurie du riz ordinaire, les Comores sont frappées à nouveau par une pénurie des ailes de poulet. Plusieurs commerçants dénoncent cette situation et estiment que les autorités concernées ne déploient pas d’efforts pour maintenir une stabilité des produits carnés. Les ailes de poulet ont disparu des étals de marchés de Moroni et pour ceux qui les trouvent, dénoncent une hausse des prix vertigineux.

Pourquoi y-a-t-il une pénurie des ailes de poulet ? Les produits carnés sont devenus rares dans le marché, notamment les ailes de poulet et la viande congelée. Deux produits plus consommés, mais leur rareté dans le marché inquiète plus d’un. D’aucuns estimaient qu’avec les 5 milliards mis sur la table par le gouvernement, le pays ne vivra pas aussi une pénurie des ailes de poulet. Hélas ! Des commerçants grossistes, demi-grossistes et détaillants sont lassés par cette situation et estiment que les autorités concernées ne font pas d’efforts pour maintenir un approvisionnement en abondance de ce produit.

Avoir un carton d’ailes de poulet ou un kg d’ailes de poulet est incertain. Et si on les trouve, c’est avec un prix exorbitant. Selon Bakar Mohamed, vendeur des ailes de poulet, à Caltex (Moroni), un carton de poulet dépasse la somme de 11 500 kmf et le kilo atteint la somme de 1 200 à 1 250 kmf. « Les Comores ont vécu des moments difficiles marqués par le manque du riz ordinaire. Actuellement, nous pensons que la page est tournée. Mais, la rareté des ailes de poulet inquiète la population car la majorité des citoyens consomment du riz avec du poulet. Dans mon entrepôt (lieu de stockage des cartons de poulet), il ne me reste que quelques cartons. Et pour acheter un carton, il suffit d’avoir au minimum 12 000 à 12 500 kmf. Je sais que c’est trop cher, mais, je n’ai pas de choix, car ce prix dépend du prix d’achat. Cependant, je me demande si les opérateurs économiques qui commandent les Mabawa pensent à des solutions », a montré le commerçant, Bakar Mohamed.

La flambée des prix

Les prix des ailes de poulet ont atteints des niveaux records et les conséquences se font déjà sentir dans les poches. A savoir que certains vendent le carton à 14 000 kmf et 1 450 kmf le kg d’ailes de poulet. « J’ai acheté un kg de Mabawa à 1 450 kmf ce mercredi. Le vendeur m’a rassuré qu’il acheté le carton à 14 000 kmf », témoigne une jeune femme. Un consommateur pris au hasard, au quartier Gobadju a avoué qu’il est difficile de trouver une quantité suffisante des ailes de poulet. « J’ai voulu acheté plusieurs cartons d’ailes de poulet, mais, je ne trouve pas la quantité suffisante des cartons que j’ai souhaite. Ces produits carnés sont rares dans le marché. Et pour acheter un kilo de mabawa, le prix dépasse 1 200 à 1 250 kmf. C’est trop cher vu que le pays vit dans le gouffre et on manque de tout. Le poulet est un aliment consommable au quotidien car son prix a été moins cher par rapport au prix de la viande », a-t-il indiqué.

Et Nadjaria Salim, mère de trois enfants, à Madjadju-Moroni, affirme que la pénurie des ailes de poulet affecte la vie quotidienne car, la plupart des familles ne sont pas en mesure de se procurer d’autres produits carnés, comme la viande ou le poisson. «  Tout le monde sait que les ailes des poulet sont fréquemment moins chers par rapport à la viande congelée et le poisson. Donc, la rareté du poulet entraîne un déséquilibre dans la vie conjugale. Puisque avec une famille de plus de 3 à 4 enfants, il est difficile d’acheter des kilos de viande ou poissons. Alors, à part la sardine, le poulet est moins cher. Le gouvernement et les autorités concernées sont, par conséquent, dans l’obligation de trouver une solution», se plaint la mère.

Il est à noter que le gouvernement a déboursé 5 milliards de francs pour faciliter les opérateurs économiques afin qu’ils maintiennent une stabilité des produits de première nécessité (PPN) et les produits carnés. Une quinzaine de commerçants ont bénéficié cet accord signé, malgré la rareté de ces produits. La crise n’est apparemment pas finie et le pays n’est pas au bout de ses peines.

Abdoulandhum Ahamada

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