ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Comme chaque année, la fondation Mbae Trambwe organise la fête nationale du feu roi-poète et philosophe Mbae Trambwe, une légende de la poésie comorienne. « Mbae Trambwe et sa vision de la femme comorienne », tel est le thème choisi cette année qui vise à promouvoir la culture, l’histoire, et à valoriser la place de la femme comorienne.  

Trois jours d’activités pour marquer cette commémoration de grande envergure. Cette fête est lancée à travers une cérémonie au palais du peuple et clôturée ce dimanche par la cérémonie officielle. La célébration de Mbae Trambwe reste un évènement incontournable de par sa portée mémorielle, historique et culturelle. Elle intéresse l’éducation et le tourisme des Comores et offre aux jeunes l’opportunité de connaître le mode de vie et l’originalité de l’histoire des Comores.

Ainsi, pour cette 39ème édition de la fête nationale Mbae Trambwe, la fondation a choisi le thème « Mbae Trambwe et la vision de la femme comorienne ». Un thème qui reflète la pensée de Mbae Trambwe vis-à-vis de la valeur des femmes et de leur place dans la vie sociale. Lors de la première journée du lancement des activités, au palais du peuple, la présidente de la fondation Mbae Trambwe Moinahalima Bahassani Saïd a souligné l’importance de cette journée malgré le manque d’implication du gouvernement pour valoriser l’histoire de ce philosophe et poète comorien.

« La fête nationale Mbae Trambwe est un évènement historique des Comores. Cet événement permet de faire un rappel à la vie du poète et philosophe comorien Mbae Trambwe. C’est l’un des icônes de l’histoire des Comores. Mbae Trambwe a donné sa vision et ses conseils à la femme comorienne. Malgré les efforts déployés par cette grande personnalité, cette fête demeure locale et est célébrée par la ville de Kwambani Wachili. Les gouvernements qui se succèdent ne s’impliquent pas. Pourtant, le régime Azali 1 l’a déclaré nationale », a regretté la présidente.

Quant à la ministre de la culture, représentée par sa directrice générale de la culture, Wahidat Tadjidine, les femmes contribuent inlassablement dans plusieurs secteurs sociaux en innovant tout en respectant les racines. « Les contributions des femmes dans la littérature, l’art, la musique et d’autres formes d’expression culturelle sont des témoignages vivants de leur créativité et de leur dévouement à notre héritage. Elles enrichissent notre société par leur perspective unique et leur capacité à innover tout en respectant nos racines », a indiqué Wahidat Tadjidine.

Abdoulandhum Ahamada

Avril dernier, la scène musicale comorienne  a  été brièvement secouée par le départ surprise des deux artistes emblématiques, du label Twamaya House, plus précisément Fahid et Pedro Karim. Deux mois après, ces artistes talentueux qui ont pris des chemins séparés  continuent d’enrichir le paysage musical avec leurs projets individuels.

Longtemps absent, Pedro Karim, demi-finaliste de la première édition Nyora a sorti « Tsi denge ». Pour raviver les cœurs et les oreilles de ses fans, ce dernier avait annoncé une nouvelle chanson en début du mois de juin. Chose promise, chose faite.  En ce début de mois,  le géant de sa génération du style Afro soul, Pedro Karim a rapidement sorti son single intitulé « Tsi denge », qui a déjà commencé à attirer l’attention. « Tsi denge » est un mélange audacieux de rythmes traditionnels et modernes, reflétant la polyvalence et l’innovation de Pedro Karim en tant qu’artiste.

Sorti le 2 juin dernier, elle a déjà cumulé plus 7,4k de vues sur You tube. Grâce à sa capacité à fusionner des genres et à créer des morceaux accrocheurs, il a  démontré une fois de plus son talent indéniable et sa vision artistique. Ce nouveau single, parle de la trahison après tant d’années de relations. Toutefois, cette trahison lui a servi de leçon.

De son côté Fahid le Bled’Art, lauréat de la première édition Nyora, qui, avait annoncé une collaboration  entre lui et une société d’édition musicale francaise intitulée ‹‹ We Plan›› après avoir rompu avec le Label Twamaya House, a rapidement annoncé la sortie de son prochain titre, «Wahariri», prévu pour le 7 juin prochain.

Fahid connu sur la scène musicale après avoir remporté le prix de la première édition Nyora, et pour son style unique et sa voix captivante. Ce morceau qu’il a annoncé et très attendu,  promet de dévoiler une nouvelle facette de l’artiste, qui semble déterminé à explorer de nouvelles sonorités et à repousser les limites de sa créativité. Les fans de Fahid sont impatients de découvrir ce que leur idole a préparé, espérant que « Wa hariri » marquera un nouveau tournant dans sa carrière déjà impressionnante. « J’ai une nouvelle excitante à partager avec vous. Wa hariri », mon prochain single arrive ce vendredi 07 juin. Je suis impatient de partager cette nouvelle chason avec vous. (…), d’autres surprises vous attendent. Restez à l’écoute. L’aventure continue ! », a annoncé Fahid le Bled’art.

Le départ de Fahid et Pedro Karim de Twamaya House marque un tournant important dans leurs carrières respectives. Ces décisions stratégiques pourraient bien leur permettre de s’exprimer de manière plus personnelle et authentique, en dehors des contraintes d’un label unique. Le public attend avec impatience de voir comment ces artistes continueront à évoluer et à contribuer à la scène musicale. La sortie de « Wa hariri » de Fahid et le succès déjà établi de « Tsi denge » de Pedro Karim illustrent parfaitement leur capacité à se réinventer et à captiver leurs auditeurs. Les mois à venir s’annoncent passionnants pour les fans et les observateurs de la musique, qui suivront de près les prochaines étapes de ces deux artistes prometteurs.

Inmadoudine Bacar

La compagnie Tcheza  créée par Salim connu sous le nom de Seush en collaboration avec Lalanbik, un centre de chorégraphie de l’océan Indien, a, hier convié la presse pour annoncer le lancement d’un nouveau  projet de création intitulé « Océan indien ». Un projet de danse contemporaine et chorégraphique qui réunit des danseurs des pays de l’Océan Indien pour créer une pièce d’identité unique qui reflète la culture de ces pays.

Lalanbik est une structure renommée pour son soutien aux arts et à la culture dans la région de l’Océan Indien. Elle s’est associée  avec Tcheza, dans le but de soutenir un projet innovant de Seush, artiste et chorégraphe comorien de renom qui vise à créer avec un mélange de crump et hip-hop une pièce de danse qui révèlera une identité unique et riche que possèdent les pays de l’Océan Indien.

Ce partenariat va au-delà à créer une plateforme où la diversité et la richesse des cultures des pays de l’océan Indien  pourront s’exprimer à travers la danse.

Avant la création de ladite pièce, des résidences sont d’ores et déjà eu lieu et d’autres sont prévues afin de permettre la réussite de celle-ci.

En novembre 2023, il y a eu la première résidence à la Réunion, ensuite la deuxième qui aura  lieu le samedi prochain à l’Alliance Française de Moroni et une dernière avant la grande pièce prévue en octobre 2024 à même la Réunion.

Parmi les danseurs retenus pour cette nouvelle aventure, on retient Mohamed de  guerre et Omar Nael qui représentent les Comores, Cécile Vitry de La Réunion, Marie Wenda Anastasia de l’île  Maurice et enfin Julienne Njarasambratra de Madagascar. Tous ces talents sont réunis pour un seul et unique but : faire valoriser la culture de ces 4 pays de l’Océan Indien réunis en faisant une fusion artistique unique et spectaculaire.

Seush, fondateur de Tcheza et initiateur du projet croit en une cohésion des cultures de cette zone de l’Océan Indien. « J’ai eu la chance de parcourir un peu partout dans ces pays et j’ai toujours su qu’il existait quelques chose de commun en nous et pour cela, j’ai toujours dit qu’un jour je devrais créer quelque chose qui  révélera au monde que cette zone de l’Océan Indien ne fait qu’une. Et, ce projet a pour ambition de mettre en lumière les talents émergents tout en favorisant les échanges culturels et artistiques. 

Il vise aussi  à transcender les frontières géographiques et culturelles pour créer un dialogue artistique entre les îles de l’océan Indien et  c’est une occasion pour les artistes de se rencontrer, de collaborer et de s’inspirer mutuellement », a expliqué Seush.

Pour Valerie Lafont, directrice de Lalanbik, le  soutien de son agence est crucial pour la réalisation de cet événement. Connu pour son engagement en faveur de la culture et des arts, Lalanbik apporte  une aide financière estimée à hauteur de 80 mille euros qui vise à soutenir les dépenses liées au voyage, les prises en charge des danseurs et de tous les auteurs clés pour la réalisation du projet qui, espère à l’avenir permettre des tournées à l’échelle internationale mais aussi de soutien logistique et technique. « Nous sommes ravis de soutenir cette initiative qui met en avant la richesse culturelle de cette région », a-t-elle affirmée.

Cet événement de danse chorégraphique promet d’être un moment fort. Les amateurs de danse et les curieux sont invités à assister à ce spectacle unique qui promet d’être une véritable célébration de la diversité et de la créativité, ce samedi à l’Alliance de Moroni.

Inmadoudine Bacar

En visite en Ouganda, le ministre comorien de la culture, Djaanfar Salim Allaoui, s’est entretenu avec le professeur Opio Okaka, président du conseil d’administration du centre culturel national ougandais. Les deux hommes se sont convenus à resserrer les liens binationaux à travers l’art et la culture.

C’était le 7 mai dernier quand le ministre comorien de la culture a effectué une visite au Théâtre national Ougandais. Dans cette foulée, les deux pays se sont convenus de renforcer leur relation et de mettre en valeur leurs expressions cultures. « Nous visons à créer une relation solide avec l’Ouganda, principalement à travers les arts et la culture », a déclaré Djaanfar Salim Allaoui. Le ministre a souligné ainsi la potentielle démographie ougandaise pour le renforcement des relations à travers la promotion de la culture.

Joyeux, le ministre s’engage à planifier une autre visite devant permettre de définir les stratégies pour des événements communs visant à célébrer et mettre en valeur les cultures de deux pays.

De son côté, le président du conseil d’administration du centre culturel national ougandais, Opio Okaka a manifesté sa joie quant à la perspective de voir les deux nations (Comores-Ouganda) exposer leur cuisine, mode, danse, musique et bien d’autres lors des événements culturels. 

« Nous sommes heureux à tous nos festivités et événements où l’art et la culture sont célébrés. Nous serions contents d’assister à vos événements culturels aux Comores comme en Ouganda », a indiqué Opio Okaka avant de s’engager à soutenir toutes les activités artistiques et culturelles organisées par les Comores et l’Ouganda. « Il faut consolider cette relation naissante », a-t-il soutenu.

Il est à retenir que lundi dernier, accompagné de Soilhiya Achirafi et Mme Abkariat Moindjie, respectivement directrice de l’entrepreneuriat féminin et directrice régionale de l’emploi et du travail, le ministre de l’emploi et du travail, Djaanfar Salim Allaoui a honoré de sa présence à la cérémonie de lancement du programme « réécrire son destin ». Le ministre a souligné l’engagement des Comores en faveur de l’autonomisation des femmes, affirmant que « la formation dispensée, contribuera grandement à cet objectif. »

Nassuf. M. Abdou

De retour aux Comores après une tournée effectuée dans des Salles européennes, entre la France et la Belgique, l’artiste slameur Rahim Elhad connu dans la scène sous le pseudonyme du « Parolier du Karthala »  revient sur les moments vécus dans les scènes pendant cette tournée et qui combine entre sa passion et son amour  envers le slam. Interview.

Que pouvez-vous nous dire  de votre tournée en Europe? Comment  s’est-elle déroulée par rapport à d’autres que vous avez déjà eus auparavant ?

D’abord j’étais invité dans l’AJC (Agora des Jeunes Citoyens), un festival organisé par le BIJ (bureau internationale jeunesse) en Bruxelles en Belgique. On postulait aussi pour des projets d’engagement citoyen et donc j’y étais présenter un projet culturel intitulé ‹‹Festival International Bangwe de l’Oralité››. En plus de cela,  j’y étais aussi en tant qu’artiste slameur donc à la fois jeune acteur de changement mais aussi artiste slameur. Pendant ce temps, il y a eu un autre événement qui mavait des liens avec AJC qu’on appelait ‹‹la Conférence européenne de la jeunesse››, et dans celle-là,  j’étais invité en tant qu’artiste pour aller prester. Entre temps, il y a eu d’autres dates mais en dehors de ces événements que j’ai aussi participé. En gros, j’avais quatre dates en Belgique, deux en France. J’en ai profité aussi pour faire des prestations qui n’étaient pas prévues comme celui du Salon du livre Africain de Paris. Et  j’ai profité de l’occasion pour présenter mon album prévu de sortir bientôt.

Alors à titre de comparaison, c’est vrai que j’ai participé à pas mal d’évènements un peu partout dans le monde mais on ne peut pas les comparer car, chaque événement, chaque festival à sa nature, son objectif et son âme. Ce qui est certain, et dans l’organisation de mon accueil et mes performances à moi sur scène tout ça s’est bien déroulé.

S’agit-il d’une invitation en tant qu’artiste international ou une compétition avec plusieurs autres artistes ?

Alors il y’avait  d’une part un appel à projet que j’avais postulé donc j’étais là pour présenter le mien, et d’autre part, il s’agissait d’une invitation en tant qu’artiste et j’étais le seul, c’était un peu mélangé des deux. Donc pour les évènements j’étais l’unique artiste  présent et les autres c’étaient des jeunes acteurs et détenteurs de projets. Par contre en dehors de ces événements il y avait le « Cabaret fait son cinéma » où j’ai dû prester aussi il y avait d’autres artistes.

Pour vous le slam est plus un métier, une passion ou juste du loisir ?

Le slam avant tout  c’est une passion qui m’anime depuis toujours. Et là avec le temps il est devenu un second métier dans le sens où je gagne de l’argent avec. Même si je ne le fais pas pleinement aussi.

Certains artistes slament pour la liberté, d’autres pour le moral ou la conscientisation d’un peule. Avez-vous un style particulier auquel vous suivez ?

Disons que je fais un peu de tous, ça dépend de l’inspiration. Mais en général, j’insiste sur l’identité culturelle, c’est-à-dire, que je slame pour me présenter en parlant de moi, mes rencontres et mes expériences même mon projet à venir qui s’appelle « Selebeyoon ». Je parle de moi, de mes rencontres. On peut dire que je suis dans pas mal de thématiques aussi entre autres les viols, les enfants de la rue, l’engagement des jeunes mais au dépit de tous cela, je reste focus beaucoup plus sur mon identité culturelle par exemple,  de l’identité Africaine etc.

Le slam n’étant toujours pas promu dans la scène nationale en tant que tel.  Que pouvez-vous nous dire face à cela ?

Le slam il est promu dans la scène nationale aujourd’hui  par rapport aux années précédentes. Moi je connais des slameurs de la place qui se sont déjà faits des noms dans le milieu et continuent encore jusqu’aujourd’hui. Maintenant par contre on peut dire qu’il y a un manque d’encadrement et de cohésion, c’est-à-dire, que chacun bosse dans son coin contrairement à mes débuts à moi par exemple où il y avait une scène qui rassemblait presque tout le monde et on savait comment les choses évoluaient, on apprenait ensemble aussi. Donc je dirai plutôt qu’il s’agit d’un manque de ce que l’on peut appeler l’esprit d’équipe voilà mais sinon y’en a plusieurs qui slament aussi.

À l’échelle internationale, vous représentez les Comores, quelles sont vos relations avec le public que ce soit ici ou ailleurs ? Et pour finir que pouvez-vous donner comme conseil à tous les passionnés de cet art ?

À l’extérieur comme ici dans le pays, mes relations avec le public sont toujours bonnes. Chaque prestation, je prends un moment, j’échange avec tout le monde que ce soit ici ou ailleurs et ça va, je m’entends avec tout le monde.

En matière de conseil, je dirais qu’une fois passionné par le slam, il faut l’être à 100% parce que ça demande énormément de temps, de la patience et beaucoup de sacrifice aussi après voilà quoi…

Propos recueillis par Inmadoudine Bacar

Étoile brillante du moment dans le slam, Rahim El-Had dit le parolier du Karthala est l’invité d’honneur à la conférence européenne de la jeunesse à Bruxelles et à l’Agora en Belgique. Une invitation qui permettrait «   le parolier du Karthala »   de faire encore une fois preuve de son talent artistique  devant les  60 autres jeunes invités.

Au sommet de son art sur le  slam, Rahim El-Had connu par son pseudonyme « le parolier du Karthala », est  en tournée en Europe depuis le début du mois de mars en marge de la conférence européenne de la jeunesse.

Il est invité  à Bruxelles et à l’Agora  jeune citoyen  international. Une opportunité pour cet artiste d’échanger, de collaborer et se former avec les autres délégations composées de 60 jeunes du monde qui ont reçu également l’invitation.

Le jeune slameur qui a ébloui des grands jurys  internationaux résume sans détour les résultats attendus de sa participation à cet événement international. « Ces événements offriront une plateforme unique pour partager mon art, mes idées et notre identité culturelle comorienne avec un public international diversifié. Certes, c’est une opportunité pour moi mais aussi pour le pays »,  laisse entendre le parolier du Karthala.

Rahim El-had, un jeune slameur d’origine comorienne a un carnet d’adresse bien fourni après ses multiples tournées en Europe dans les grandes compétitions internationales avec lesquelles, il a participé  en honorant le drapeau comorien.

Il promet dès son retour au pays d’apporter des nouvelles aspirations et perspectives à son art, tout en renforçant des liens.

Il y a lieu de rappeler que l’engagement pour la promotion de la culture comorienne et artistique  vaut  à ce jeune natif de Mbeni sa méritocratie reconnue partout dans le monde.

Nassuf.M.Abdou

Dans un entretien accordé à Al-fajr, Soihiha Abdillah lauréate de l’édition « slam à l’école » 2023-2024 révèle sa priorité qu’elle souhaite s’engager dans le slam au terme de ses études. La collégienne de l’école privée olivier de Mitsamihuli est plus que jamais   passionnée par le monde de l’écriture qu’elle  veut l’utiliser  comme  cheville ouvrière pour son avenir radieux.

Avec ton âge, tu es devenue une étoile montante du slam comorien  après ton sacre pour l’édition 2023-2024 du slam à l’école. Comment peux-tu expliquer cet exploit ?

Il y a beaucoup de facteurs qui ont fait leur intervention sur  ça, déjà c’est grâce à mon encadreur depuis le début de cette aventure. Il est connu de tous, le fameux poète rebel, Hicham Saïd, il est celui qui m’a fait découvrir le slam. L’année de sa création, de son arrivée aux Comores, les slameurs d’ici et d’ailleurs bref tout ce qui le concerne, à cette période-là je ne savais pas c’était quoi mais bon voilà. Lorsqu’il nous a annoncé qu’il nous préparait pour un concours nous étions à la fois  peureux et stupéfaits, on avait peur qu’aucun de nous ne réussirait à gagner ce concours mais stupéfaits de voir d’autres slameurs, surtout le Parolier du Karthala qui est celui que j’apprécie le plus. L’âge ne compte pas, vous savez en y repensant je regrette de n’avoir pas connu le slam plutôt, ça m’aurait vraiment aidé.

Voudrais-tu faire le slam ton projet d’avenir ou plutôt il s’agit tout simplement du plaisir ?

Je ne peux pas en faire ma perspective d’avenir et il ne s’agit pas d’un simple plaisir. Le slam est devenu ma vie, je ne pourrais pas passer une journée sans écrire mais aussi je suis obsédée par la gestion, c’est dans le cadre que j’aimerais travailler.

Ces dernières années, le comorien connait  une autre dimension tant sur le plan  national qu’international. Peux-tu  nous expliquer cette propulsion du slam comorien ?

Notre communauté est pleine de talent pas seulement du côté de slam mais aussi dans d’autres domaines comme la musique, le basket, le foot, l’athlétisme et bien d’autres. Aussi, le slam pour ceux qui le pratiquent,  est un moyen de liberté, d’épanouissement, ça nous  permet de nous exprimer tout en restant dans l’ordre en respectant les autres. Dans le slam comme dans les autres loisirs, il y a une famille dans laquelle il n’y a pas de jalousie ou de concurrence au contraire on s’en courage, on se donne des conseils et vraiment ça fait partie des choses qui font que jamais je n’arrêterai le slam.

Souhaiterais-tu que le slam soit intégré dans le programme scolaire annuel aux Comores ? Si oui, pourquoi ?

(Rire). Ça ne serait pas une mauvaise idée mais comme je te le dis, c’est un loisir comme les autres donc on ne peut pas imposer quelqu’un de le pratiquer alors qu’il n’a pas envie, c’est un espace de plaisir et libre-échange pas d’obligation.

Ton message  aux   jeunes comoriens passionnés du slam.

Je leur dirai de ne pas s’arrêter bien au contraire qu’ils continuent car ça paie. Pas seulement par l’argent mais aussi en terme d’amitié et renforcement des liens sociaux, bien on vous critiquera au début petit à petit quand ils verront ton évolution ils seront impressionnés et même certains regretterons. Vous savez même si les gens m’ont soutenu,  le jour de la finale je reçois toujours des critiques, pas en face mais les murs ont des oreilles. Des critiques comme  « à quoi ça te sert? Ça te mènera nulle part » ou « tu penses être une grande star, haha tu rêves ». Au début ça me dérangeait mais, maintenant, non ça ne m’affecte pas du tout. Alors que ça soit les critiques, le manque de soutien, la perte de confiance en soi  ou peu importe, n’abandonner jamais car le slam est l’une des plus beaux loisirs étant sur terre.

Propos recueillis par Nassuf.MAbdou

L’association Merit Com a convié la presse, samedi dernier à Moroni, pour annoncer la première édition des lauréats des trophées Merit Com 2023. Au total 15 personnes issues de milieux professionnels différents seront honorées le 23 décembre, au palais du peuple. Une façon de donner la valeur du travail et du mérite, les fondements du bien-être de la société, selon Saïd Mohamed Mchangama, président de l’association.  

Au total, elles seront 15 personnalités qui ont marqué l’histoire dans des milieux professionnels différents qui seront honorées, le 23 décembre 2023, au palais du peuple par l’association Merit Com. Il s’agit de la première édition du programme Merit Com, une association pour la valorisation sur le mérite du travail.

Au cours d’une conférence de presse, tenue samedi dernier, le président de l’association Said Mohamed Mchangama s’est dit inquiet quant à l’attitude qui prévaut actuellement dans le pays, puisque, dit- il, on est arrivé dans un stade où il faut insulter pour être promu à un poste.

« Merit com 2023, nous aurons une cérémonie pour honorer ceux qui dans notre nation, qu’ils soient ici où à l’extérieur méritent notre admiration par leur travail.  Cette année, nous allons honorer 15 personnes de différents métiers, afin de rendre hommage à leurs efforts au service de leur nation d’origine, les Comores. À titre d’exemple, Abdoul Oubeidillah, professeur à l’université du Texas hydro climatologue », a expliqué Saïd Mohamed Mchangama, président de l’ONG Merit Com.

Selon lui, la valeur du travail et du mérite sont les deux fondements du bien-être de la société. « S’il n y a pas de respect pour le travail et du mérite, notre pays risque de plonger dans une situation de non-retour de nos valeurs morales et culturelles », a-t-il souligné. 

Parmi les grandes personnalités à l’honneur cette année, l’on peut citer le coach Amir Abdou, l’artiste engagé Cheikh Mc, des médecins, des associations qui œuvrent pour les personnes et familles défavorisées, entre autres.  

Nassuf. M. Abdou

Les îles Comores sont qualifiées pour la phase finale de la Coupe d’Afrique de Slam Poésie, prévue à Bamako du 27 au 3 décembre 2023. Les Comores représentent toute l’Afrique de l’Est, grâce à une âme nommée Halda Hassani, née le premier jour de juin, en l’an 1997, sur les terres enchantées des Comores.

Institutrice éclairée, elle était bien plus qu’une gardienne des savoirs. Slameuse au cœur vibrant et passionnée de mots, elle dansait avec les vers et s’envolait vers des horizons infinis.

Son amour pour l’écriture, fruit de sa passion pour la lecture, avait éclos telle une fleur précieuse au temps du collège. Depuis lors, les mots affluaient en abondance, poèmes, textes de slam et fictions se mêlaient dans sa plume féconde.

En effet, en marge de la coupe du monde de slam poésie à Bamako, la slameuse comorienne Halda Hassani représente les Comores et est qualifiée pour la phase finale. Un honneur pour toute la nation.

Son imagination vagabondait sans limites, créant des mondes merveilleux, inventant des paradis enchanteurs, tissant des rires et semant des sourires pour effacer les larmes et les douleurs.

Mais elle ne s’en tenait pas qu’aux songes, elle scrutait les réalités du monde, dénonçant les maux, appelant à l’amour, à la paix, à l’union. Son crayon et sa voix étaient ses armes, ses outils pour répandre la magie des mots.

L’écriture était sa thérapie, son exutoire, mais aussi son moyen d’exister pleinement, de rêver, de s’élever, de vivre mille vies. Armée d’un stylo, elle se sentait pourvue d’ailes, prête à s’élancer vers l’infini, comme elle le consignait si souvent.

En 2013, une révélation s’empara d’elle, transmise par son noble frère. Des vidéos de Grand Corps Malade, d’Abd al Malik, de Gaël Faye lui furent offertes. La rime déclamée l’éblouit, pénétrant son âme curieuse. Elle s’empressa d’en savoir plus sur cet art, distinct du rap, dont les méandres lui étaient inconnus.

Nassuf. M. Abdou

Du 9 au 11 novembre prochain, le Caire, capitale égyptienne, va abriter le 10ème festival international Creative Africa News au salon Canex. Les Comores se verront représenter par la chanteuse Malha devant des créatifs, des décideurs, des investisseurs, des financiers et des leaders d’opinions du continent, pour promouvoir la musique comorienne en Egypte.

C’est un grand événement qui réunit chaque année des créatifs sur le continent avec des marques, des artistes, des producteurs et distributeurs de premier plan et aura lieu demain jeudi 9 au samedi 11 novembre prochain,  au salon Canex au Caire, en Egypte.

L’artiste comorienne Malha, celle qui avait conquis les cœurs du public lors de sa prestation dans la fête nationale avec l’hymne nationale, représentera les Comores après un mois sans cesse de répétitions en compagnie de ses musiciens.

« C’est un grand rendez-vous qui rassemble des créatifs du continent, de la diaspora pour présenter et d’artistes pour exposer avec des décideurs, d’éminents investitures, des financiers, des leaders d’opinion et d’autres praticiens du secteur créatif leurs talents. J’ai eu l’honneur d’être sollicitée par les organisateurs qui m’ont observé lors de mes récentes prestations, pour aller représenter les Comores », a expliqué la jeune femme artiste.

Elle compte s’inspirer de quatre tubes dont, l’un, est un extrait d’Oumou Koulthoume, une légende du 21ème siècle de la musique araboafricaine. Et elle a quitté Moroni ce mardi en compagnie de ses musiciens.

Canex accueillera un large éventail de visiteurs et participants, des conférenciers, des parties prenantes et d’invités provenant de pôles créatifs de toute l’Afrique, et la star comorienne espère user de son talent artistique pour marquer ses empreintes.

« Je promets d’aller au meilleur de moi-même, de donner raison à tous ceux qui m’ont choisi, tous ceux qui me soutiennent, qu’ils n’ont pas tort de croire en moi, au nom de la musique comorienne », promet-elle.

Malha estime que, « ces genres de festivals offrent une opportunité aux artistes comoriens de se démarquer de leurs talents à l’échelle internationale. »

Nassuf. M. Abdou