ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Nusɓati Ɓushurwani, originaire d’Hachipenda à Anjouan, est une jeune poétesse, enseignante et universitaire. Titulaire d’une licence en Lettres à l’Udc et d’un Master 1 en littérature française et francophone, elle enseigne le Shikomori à l’INACO (Paris). Son premier recueil de poésie intitulé « Nkeme za iroho » est paru en ce mois de février 2025 aux éditions KomEdit.

Au-delà de sa profession d’enseignante, Nusbati Bushurwani a écrit son premier recueil de poésie, intitulé « Nkemé za iroho (Cris du cœur) », paru au début de ce mois de février 2025 aux Éditions KomEdit. Cet ouvrage aborde des thématiques liées à la culture, tradition, identité, nature, amour, insularité, déchirement insulaire, maltraitance, exploitation, violence et tant d’autres : « Tous les thèmes me tiennent à cœur », confie-t-elle. À cet effet, Nusɓati Ɓushurwani a fait le choix d’écrire ce recueil en comorien (Shikomori), pour valoriser sa langue maternelle. « Dire des choses dans et à travers sa langue première, la mienne qui est le shiKomori, n’a pas d’égal », affirme-t-elle avec conviction, espérant que son livre incitera des lecteurs à redécouvrir la richesse de la langue comorienne.

Nusɓati puise particulièrement son inspiration dans la musique ancienne et moderne comme une source de force et d’authenticité linguistique. Elle cite également d’autres auteurs comoriens qui ont marqué son parcours littéraire : du côté Shikomori, tels que le romancier-poète Mohamed Nabhane, Sœuf Elbadawi et Anssoufouddine Mohamed, et en français, notamment, Touhfat Mouhtare, Salim Hatubou et bien d’autres. Ces influences se reflètent dans son écriture, où la poésie devient un pont entre les cultures et les générations.  

« Nkeme za iroho, un cri du cœur »

Avec “Nkeme za iroho”, Nusɓati Ɓushurwani fait un premier pas géant dans le monde littéraire. Elle a déjà d’autres projets en cours, tant en Shikomori qu’en français, témoignant de sa volonté de continuer à explorer et à enrichir les paysages linguistiques, littéraires et culturels qui l’entourent. « Ce livre est ma manière à moi de contribuer à la culture et à la langue », explique-t-elle modestement. Cet ouvrage résonne au-delà des mots. “Nkeme za iroho” est bien plus qu’un simple recueil de poésie. C’est un cri du cœur, un appel à l’authenticité, à la préservation des langues et des cultures, et à la reconnaissance des voix souvent ignorées. Nusɓati Ɓushurwani espère que son livre contribuera à éveiller les consciences et à inspirer d’autres à s’exprimer dans leur langue maternelle. 

Abdoulandhum Ahamada

L’Institut Confucius de l’Université des Comores, un pont renforçant les relations sino-comoriennes a été le théâtre d’une célébration éclatante de la Fête du Printemps le 25 janvier dernier, marquant également les 50 ans des relations diplomatiques entre la Chine et les Comores. 

Un demi-siècle depuis que la Chine et les Comores entretiennent des relations diplomatiques solides. L’institut Confucius se joint avec le pays pour célébrer la fête du printemps et aussi le cinquantenaire des relations entre les deux pays. Une occasion pour XIA Ying de présenter ses meilleurs vœux pour le Nouvel An chinois, placé sous le signe du Serpent, « symbole ancestral de sagesse et de renouveau ». Elle a rendu hommage à l’amitié indéfectible entre les deux nations, fruit d’un demi-siècle de relations harmonieuses, et a exprimé sa reconnaissance envers tous ceux qui ont contribué au succès des partenariats bilatéraux. 

Ce jubilé historique a été aussi l’occasion de mettre en lumière l’impact de la coopération sino-comorienne dans des domaines clés tels que l’éducation, la culture et le développement socio-économique. Les festivités ont été enrichies par des performances culturelles captivantes, célébrant la diversité et le patrimoine des deux pays. Ce moment de partage et d’échanges a réaffirmé la profondeur des relations entre Moroni et Pékin, bâties sur des valeurs de respect mutuel et une vision commune pour l’avenir », a-t-elle souligné avant d’ajouter que « l’Institut Confucius s’est une fois de plus illustré comme un pont culturel et diplomatique, renforçant les liens entre les Comores et la Chine. »

Kamal Said Abdou 

 

Mercredi dernier à l’Alliance Française de Moroni, l’Association Kam ’art qui milite pour la promotion des arts et la culture à travers des festivals et des projets dans les écoles avec les jeunes, a sorti son deuxième magazine intitulé Kam’Mag.

Dans ce nouveau magazine, le grand mariage qui fait échos dans la société comorienne depuis toujours se trouve au centre des débats et de la pensée critique entre anthropologues, notables et jeunes de la diaspora et des locaux.

Comme tous les ans, le Anda se vit dans tout l’archipel des Comores d’une période allant de juin à décembre, une période spéciale à laquelle la diaspora dans sa majorité vient pour les vacances et à l’occasion accomplir ce rituel des Comoriens avec les bénédictions des traditions qui régissent cette société. Cela dit, une grande partie de la population et des gens qui, aujourd’hui pratiquent cette tradition ne connaissent ni ses origines ni le sens exact de ces pratiques ancestrales.

Le débat sur le Anda et les avis qui s’opposent se font sentir même sur les réseaux sociaux surtout ces derniers temps : d’un côté ceux qui prônent sur l’investissement de l’argent destiné au grand mariage dans des projets qui peuvent garantir un avenir paisible, et d’autres qui considèrent cette tradition comme un pilier identitaire et donc un héritage digne à enseigner et perpétuer les générations à venir sans aucune réforme.

Tout cela a fait que des jeunes (aujourd’hui) issues de divers milieux ont trouvé l’idéal de créer cet ouvrage afin d’éclairer tout le monde sur le Anda en apportant un œil neuf tout en sachant tenir compte de tous les avis. « L’idée a été d’abord suggéré par Rahim, pour écrire une partie et donc après réflexion, ça a été décidé par tous comme  pourquoi pas traiter tous les angles dudit sujet qui, au final rassemble toutes les générations qu’on le veuille ou non et c’était vraiment l’occasion de se questionner sur tous », a expliqué Sanna Chouzour, secrétaire de Rédaction.

« Et ce qui est intéressant et que comme on a différents profils majoritairement des jeunes qui ont écrit, c’était très intéressant d’avoir ses angles de vues différentes sur la perception du mariage, donc c’est un Magazine vraiment élargi et faire en sorte que tout le monde puisse se retrouver à commencer par les femmes, les jeunes et notables. L’idée c’est faire quelque chose qui puisse aider toutes les classes de la Société », a-t-elle ajouté.

Ces paroles bien qu’elles soient prononcées par une des conceptrices du projet, elles ont été confirmées par Rahim qui, s’est appuyé à partir des retours des invités lors de la présentation du Magazine. « Jusque-là, les gens qui ont déjà vu de près ou de loin ce Magazine ont tous apprécié. Dans ce sens, je pense qu’il y avait une soif de développement de ce sujet qui est le Anda dans un sens où les gens faisaient ou font encore des choses qu’ils ne comprennent pas. Donc je pense que c’était le moment de porter vraiment une réflexion sur la question et la façon de transmettre de telle sorte que la jeunesse soit convaincue et avertie des bienfaits qui résident sur cette identité culturelle avant de s’engager » a-t-il soutenu.

La réalisation de ce Magazine a vu l’interprétation et intervention des hommes tels que Sultan Chouzour, anthropologue et auteur du « Pouvoir de l’honneur », une œuvre de référence pour comprendre les traditions, contestation et le comorien en soi, Dr Abderhamane Wadjih, Ali Mohamed Djalim, sociologue et enseignant à l’université des Comores et bien d’autres intellectuels qui, de près ou de loin ont déjà réfléchi sur la question.

Il traite sur des sujets vraiment importants à savoir, les étapes que constitue la chaîne existante jusqu’à accomplir ce rituel et pouvoir s’autoproclamer « un homme accompli ». L’objectif même de le faire et ce qui rapporte, les différentes appellations données à chaque festivité selon l’endroit et enfin le Anda à l’heure des réseaux sociaux ; une tradition actualisée…. etc.

Une des particularités de ce Magazine, est la prise en compte des avis des deux côtés à savoir ceux qui sont pour la garantie et la pérennité du Anda en soi sans aucun apport ni changement et de l’autre ceux qui parlent d’une réforme pure et simple pour garantir une égalité sociale, une économie prospère et une culture propre et à la portée de tous autrement-dit un « Anda simplifié ».

« Le Anda ou Mila na Ntsi présenté comme un socle fondamental de l’unité et de la cohésion nationale est inclus dans la vie du Comorien de sa naissance jusqu’à sa mort.  Cependant, il est essentiel d’améliorer la compréhension de cette coutume notamment en la transmettant correctement aux jeunes générations », lit-on dans un extrait du Magazine. Kam’Mag est un magazine produit par ZEFIR dans le but de promouvoir la culture comorienne, ce dernier est financé par la publicité qui est un soutien essentiel. 

Inmadoudine Bcar

Samedi dernier au CNDRS, alors que les travaux sur les recherches et l’inscription des médinas historique des Comores au patrimoine mondial  touchent à leur fin, le directeur Toiwilou Mze Hamadi a annoncé une table ronde interministérielle qui se tiendra demain à l’hôtel Retaj pour la validation du dossier à l’UNESCO.

Suite aux nombreux travaux et recherches  effectués par le CNDRS et des équipes de chercheurs sur les médinas historique des Comores, ces travaux touchent presque à leur fin. Sous l’égide du directeur Toiwilou Mze Hamadi, le Centre National de Documentation et de Recherche Scientifique (CNDRS), avec la coopération du ministère de l’Éducation et de la Culture, a annoncé la tenue d’une table ronde interministérielle pour finaliser la candidature des médinas historiques des Comores à l’inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Cette table ronde se déroulera demain 7 janvier 2025 à l’hôtel Retaj, et réunir plusieurs ministères, experts et partenaires internationaux. Elle s’inscrit dans un programme de valorisation des six médinas emblématiques des sultanats historiques : Moroni, Ntsudjini, Itsandra, Mutsamudu, Ikoni et Domoni. Ces sites sont reconnus pour leur richesse architecturale et leur importance dans l’histoire et l’identité culturelle des Comores.

Un patrimoine culturel unique

Selon le directeur du CNDRS, ces médinas témoignent des échanges culturels entre influences africaines, qui ont façonné la civilisation comorienne. Leur préservation et leur valorisation ouvrent des opportunités pour renforcer l’identité nationale, promouvoir le tourisme durable et mobiliser des financements internationaux.

Un long processus de préparation

Initiée il y a plus de 20 ans à la liste des programmes de l’UNESCO, l’inscription des médinas historiques sur la liste a pris un tournant décisif il y a trois ans avec l’approbation officielle des travaux préparatoires. Depuis, des études techniques, des évaluations architecturales et la documentation des pratiques culturelles ont été menées par le CNDRS en collaboration avec le ministère de l’éducation et autres partenaires.

Enjeux et objectifs de la table ronde

Lors de cette grande table ronde interministérielle, l’objectif sera axer sur une présentation de l’avancement  des travaux et les défis restants, l’élaboration  d’un plan d’action interministériel pour la préservation et la valorisation des médinas et enfin définir un cadre légal renforcé et un mécanisme de suivi rigoureux.

Les interventions ministérielles porteront sur les stratégies de conservation, tandis que des ateliers de discussions permettront de partager des idées et des projets collaboratifs.

Un engagement du gouvernement

Le Dr Hamadi a tenu à souligner le soutien continu du gouvernement comorien et particulièrement du président Azali Assoumani dans ce projet. « Grâce à l’appui des autorités, plus particulièrement le chef d’Etat Azali Assoumani, nous sommes désormais en phase finale de préparation pour déposer officiellement notre candidature à l’UNESCO », a-t-il déclaré.

Cette candidature marque un tournant pour la sauvegarde et la promotion du patrimoine culturel des Comores, offrant à ces joyaux historiques une reconnaissance internationale tant attendue et un nouvel onglet pour  le tourisme aux Comores, un des facteurs clés mis en avant pour le développement des Comores.

Inmadoudine Bacar

Hier à la faculté des sciences de la vie, le Dr Ibrahim Abdoulkader, a présenté son nouvel ouvrage intitulé « Les tendances modernes de l’audit et leur rôle pour découvrir l’insolvabilité financière dans les sociétés par actions ». Cet ouvrage de la comptabilité marque une nouvelle étape dans le paysage académique et économique des Comores. Écrit en arabe, il se distingue comme le premier ouvrage d’un comorien dédié à l’audit et à la comptabilité dans cette langue.

Docteur en comptabilité et audit depuis 2016, Ibrahim Abdoulkader a bâti un parcours académique solide. Diplômé à l’Université Islamique Abdourahmane au Soudan, il a obtenu un master en comptabilité en 2007 après avoir décroché son baccalauréat en 1995 au lycée de Moroni. À son retour aux Comores en 2012, il a travaillé comme comptable pour une association humanitaire qatarienne basée dans la construction des écoles et diverse aides aux démunis, il s’est ensuite investi dans le développement de l’Institut Imam Chafiou, aujourd’hui intégré à l’Université des Comores.

Actuellement professeur à l’université des Comores, il a aussi beaucoup œuvré à l’insertion de la faculté imam Chafiou parmi les départements composants de l’Université des Comores. Lors de son intervention, il n’a manqué  de remercier sa famille pour leur soutien indéfectible tout au long de ce long et bon parcours.

Une réflexion approfondie sur l’audit moderne

L’ouvrage se concentre sur l’audit, présenté par l’auteur comme « la mère du comptable », en expliquant comment il permet de vérifier et d’améliorer le travail effectué par les comptables, tout en détectant les problèmes qui pourraient affecter une entreprise. Ibrahim Abdoulkader explore divers types d’audits (administratif, environnemental, informatique et social) et applique plusieurs approches méthodologiques, notamment déductives, inductives, historiques et analytiques.

Le livre est structuré en trois chapitres, dont les deux premiers sont subdivisés en trois sous-chapitres, tandis que le dernier en comporte deux. Le deuxième chapitre, par exemple, analyse le concept de société par actions et le rôle crucial de l’auditeur dans l’identification des défis auxquels ces entreprises font face.

Selon l’auteur, l’audit ne se limite pas à la détection de fraudes : « Il sert également à anticiper et à résoudre les problèmes susceptibles d’affecter une société », a-t-il affirmé.

Un appel à l’évolution des pratiques comptables

Ibrahim Abdoulkader propose plusieurs recommandations dans son livre, notamment des  formations continues pour les auditeurs afin d’actualiser leurs connaissances, une révision des programmes éducatifs en comptabilité. L’intégration d’analyses financières comme priorité pour les comptables et une réforme du système bancaire en vue de supprimer les prêts avec intérêt, conformément à des principes éthiques et financiers modernes.

Une œuvre unique et précieuse

L’ouvrage se distingue par son originalité et sa valeur ajoutée. C’est le premier livre comorien d’audit rédigé en arabe, une contribution significative à la littérature académique locale et internationale. Sa publication est également motivée par l’inquiétude de l’auteur face aux faillites  des entreprises publiques locales.

Un échange enrichissant

La présentation du livre s’est conclue par une séance de questions-réponses animée, au cours de laquelle Ibrahim Abdoulkader a éclairé le public sur ses motivations et ses aspirations. Son ouvrage, salué par les professionnels présents, constitue une avancée majeure dans la compréhension et la modernisation des pratiques d’audit et de comptabilité aux Comores.

Avec ce livre, Ibrahim Abdoulkader invite les institutions académiques, les entreprises et les professionnels à repenser les méthodes traditionnelles et à embrasser les évolutions modernes de la comptabilité et de l’audit afin de pérenniser les sociétés à long terme.

Inmadoudine Bacar

En attente de la plus grande et première finale de Cie Tcheza en Arab’s Got Talent, qui se tiendra demain en Arabie Saoudite, Seush est revenue sur le parcours entrepris et promet un grand spectacle pour s’assurer toutes les chances.

Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est Arab’s Got Talent et ce que cela représente pour vous et votre groupe ?

Arab’s Got Talent est une  émission de téléréalité panarabe qui réunit les Talent du monde Arabe, diffusée sur la chaîne saoudite MBC. Il représente une autre opportunité pour élargir notre visibilité et toucher le monde Arabe dont  nous faisons parti

Comment la Compagnie Tcheza a-t-elle été sélectionnée pour participer à cette prestigieuse compétition ?

Après notre tournée en France en 2021/2022 Arabe Got Talent nous ont contactés pour y participer à cette grande émission.

Quelles ont été les étapes les plus marquantes de votre parcours jusqu’à la finale ?

C’est un autre monde, un autre univers donc toutes les étapes étaient marquantes. De l’audition vers les demies finales. Car c’est une expérience remarquable qui va nous marquer à vie c’est sûr.

Comment se prépare le groupe pour cette grande finale prévue demain mercredi 18 décembre ?

On se prépare comme habitude. On  essaie de diminuer la pression et rester focus sur la finale. Le secret c’est être confiant puis travailler.

Quelle est l’ambiance au sein du groupe à l’approche de cet événement majeur ?

L’ambiance est de fou.  Tous les finalistes sont déterminés à emporter la coupe. Et nous les comoriens comme d’habitude, on a créé la surprise donc chacun se méfie. Mais sinon l’ambiance est très bonne c’est cool.

Aviez-vous imaginé atteindre ce stade de la compétition ? Comment avez-vous accueilli cette réussite ?

Non jamais. Nous, on se disait que nous allons participer pour acquérir de l’expérience et peut être les compétitions à venir mais on ne s’est jamais imaginé être en finale.

Quels sont, selon vous, les enjeux de cette finale, aussi bien pour le groupe que pour les Comores ?

Je pense que gagner la coupe ça va changer notre vie sur tous les plans.  Économique, niveau de la visibilité mais aussi de la reconnaissance. Et les Comores passeront sur une autre cape aussi dans le monde arabe.  Déjà c’est pas mal car ici à Riyad le nom Comores devient populaire de plus en plus.

Que représente cette expérience pour l’avenir de la Compagnie Tcheza et pour la promotion de la culture comorienne à l’international ?

Cette expérience représente pour Tcheza une ouverture vers le monde arabe. La culture comorienne est déjà à la porte du monde arabe et les opportunités vont devenir nombreuses dans l’avenir. Et je suis confiant.

Quels sentiments avez-vous en particulier d’être danseur et aussi fondateur de Tcheza ?

Cela fait 10 ans que les gens me  prennent pour  un fou car j’ai démissionné à la Mamwe actuelle (Sonolec) pour me concentrer à ma compagnie TcheZa. De ce fait, vivre aujourd’hui de mon art est une grande fierté. je suis fière du parcours, d’être là où je suis. Et aussi fiers de tous ces jeunes qui ont cru en moi.

Vous êtes sans doute au courant des derniers événements qui se sont produits aux Comores. Notamment le cyclone Chido qui a pas mal fait des dégâts surtout à l’île de Mayotte. Qu’avez-vous à dire sur les personnes victimes de ce drame ?

Nous sommes de tout cœur avec eux. Personnellement, j’ai eu des nouvelles des amis de Mayotte et tout va bien chez eux. Donc j’espère que Mayotte va se rétablir vite et courage à la population maoraise.

Propos recueillis par Inmadoudine Bacar

Le 29 novembre dernier, Mvuli a vibré au rythme des mots lors du festival slam âlaykoum, un événement qui a rassemblé de nombreux slameurs talentueux. Parmi eux, Is’sm Billal, champion national du slam en 2023 et auteur de « l’aube » (un projet slam sorti en 2021), de Hicham, champion national du slam en 2018, Raouch, vice-championne 2024 et bien d’autres slameurs. Ils ont captivé le public par leurs performances envoûtantes. Ce festival a non seulement célébré la poésie urbaine, mais a également mis en lumière la richesse de la scène slam locale.

Le festival Slam âlaykoum s’est imposé comme un rendez-vous incontournable, rassemblant chaque fin de mois depuis octobre tous les acteurs du slam pour célébrer la poésie et l’art. Ce concept revêt une signification particulière dans notre société, où l’art peine à trouver sa place et où des événements de cette nature se font rares. En offrant une plateforme aux slameurs, Slam âlaykoum contribue à enrichir le paysage culturel local et à donner une voix à ceux qui souhaitent partager leurs idées et émotions à travers cette forme d’expression artistique.

 Retenons que ces dernières années, le slam retrouve son essence dans notre archipel, devenant la passion de nombreux jeunes qui expriment leurs idées avec force à travers cette forme d’art. L’année 2024 a été marquée par la sortie de plusieurs albums slam remarquables. On peut citer « Utsi Ruwe » de Bacar Nawiya, « Ngamrapviho » de Géré Elmourad, « Selebeyoon » du parolier du Karthala, « Mandzishi » par le Geai Géant, et bien d’autres. C’est indéniable, cette année est celle des slameurs. Voilà pourquoi le 29 novembre, Mvuli en ébullition a accueilli Slam âlaykoum 2, rassemblant des slameurs pour une nuit de poésie envoûtante marquée par la présence de SLK, un jeune talent à la plume magique. La scène a été enflammée par l’interprétation de ses chansons.

Pour rappel, ce festival est le deuxième après un premier, qui s’est déroulé à la paillote de New Sélect, et qui a brillé grâce à la participation de slameuses de renom telles que Inti slam, Bacar Nawiya, Zamzam Elhad, et Halda, la championne slam de 2024 et d’autres slameurs.

Djanamali Said Abdou (stagiaire)

La 15e édition du Slam National de Madagascar, organisée par Madagaslam, suit son cours. Cette édition riche en émotions a débuté le 23 novembre dernier et prendra fin le 7 décembre prochain. Cet événement prestigieux, qui célèbre la poésie sous toutes ses formes, a accueilli de nombreux grands poètes diversifiés, notamment des Français, Américains, Mauriciens et la Comorienne Nawiya, pure révélation du slam des Comores. Invitée d’honneur, elle porte haut les couleurs des Comores dans ce festival où les mots transcendent les frontières.

Le Slam National de Madagascar est avant tout un concours destiné à désigner le champion national de slam à Madagascar. Plusieurs candidats issus des différentes villes de la grande île y participent, depuis Antsirabe jusqu’à Tananarive où se tiendra la finale. Ce concours met en lumière la richesse et la diversité des talents malgaches, tout en s’ouvrant à une dimension internationale grâce à la présence d’invités prestigieux dont Bacar Nawiya.

Représenter les Comores à un tel événement est une immense fierté pour Bacar Nawiya, déjà reconnue dans son pays comme une figure majeure du slam. Son invitation à Madagascar témoigne non seulement de son talent, mais aussi de sa capacité à porter haut les couleurs de sa nation sur la scène culturelle internationale.

Arrivée à la Grande Île le 23 novembre dernier, Nawiya a depuis multiplié les tournées à travers les villes malgaches, animant des ateliers d’écriture et de performance. Elle a également presté en duo avec Lafleur Malade, un slameur mauricien au talent exceptionnel, lors d’une restitution en résidence à l’Alliance afin de créer un spectacle ensuite la restitution présentée le 29 novembre dernier.

Cette édition se distingue par la diversité et la richesse de ses participants, chacun apportant son univers et sa singularité. Le lancement officiel, qui a eu lieu samedi dernier en présence du ministère de la Communication et de la Culture, a donné le ton : « un festival vibrant célébrant la richesse des mots et des idées ».

Le point culminant de l’événement sera la finale prévue pour le 7 décembre à l’Institut français de Madagascar à Analakely. Ce rendez-vous, qui rassemblera les meilleurs slameurs, promet une compétition exaltante où l’art oratoire sera à l’honneur. Nawiya, par sa présence et son rôle d’artiste internationale, illustre l’universalité du slam et renforce le lien culturel entre les artistes de différentes origines.

Avec cette participation, Bacar Nawiya confirme son rôle d’ambassadrice culturelle des Comores, montrant que la voix de son pays peut résonner au-delà des frontières. Une source de fierté pour les Comores et une inspiration pour une nouvelle génération de slameurs.

Inmadoudine Bacar

Le slameur Rahim El had alias le Parolier du Karthala continue de faire résonner les mots et les messages de son album « Selebeyoon » à travers le monde. Sorti le 13 septembre dernier, cet opus riche en thématiques variées traverse les frontières et les continents. Après avoir entamé sa première tournée au Canada du 4 au 29 octobre dernier, Rahim s’est envolé pour le Sénégal le 12 novembre, où il continue de marquer les esprits de son passage avec des performances mémorables. 

Au Sénégal, l’artiste a été invité à se produire dans différentes activités de la Biennale de l’art contemporain de Dakar, l’une des scènes les plus prestigieuses du monde des arts et des cultures. Ce rendez-vous incontournable, qui célèbre la mondialisation culturelle, a permis à Rahim de mettre en lumière les messages portés par son album Selebeeyoon, qui symbolise le croisement de chemins. « J’ai été invité pour partager les thématiques variées que j’ai explorées dans mon album », confie l’artiste. Outre ses prestations, Rahim a également participé à des tables rondes, des rencontres professionnelles, témoignant de la diversité de ses engagements artistiques au-delà de la musique.

Le point culminant de cette première étape sénégalaise est prévu pour aujourd’hui, avec un grand concert autour du Selebeyoon dans le cadre du Festival International Jolof Beat Box. Ce spectacle, qui s’annonce exceptionnel, incarne l’ambition de Rahim, le Parolier du Karthala de faire de son art un vecteur de dialogue culturel et d’échange, tout en rendant hommage aux valeurs universelles qu’il défend dans ses œuvres.

À travers cette tournée internationale, Rahim El Had Ahamada confirme son statut d’artiste engagé, capable de toucher des publics variés avec des messages puissants et universels. Sa carrière, déjà prometteuse, continue de monter en puissance, tout comme le succès grandissant de Selebeyoon. 

Inmadoudine Bacar

La 6eme édition du festival d’arts contemporains des Comores s’ouvre aujourd’hui au foyer des femmes de Moroni jusqu’au 25 novembre prochain. En conférence de presse, samedi dernier au ministère de la culture, Ibrahim Mahamoud, secrétaire général du ministère de la culture a rappelé que l’art et la culture, sont des vecteurs importants pour le développement du pays.

L’art, la musique et le cinéma sont au rendez-vous durant le déroulement de cet événement au pays. L’initiative est née d’un désir de renouveler l’image des Comores en tant que terre d’art et de culture. Devant les médias, Ibrahim Mahamoud, secrétaire  général au ministère de la culture, a souligné l’importance de ce festival comme catalyseur pour le développement culturel du pays. « Le gouvernement s’engage à donner le meilleur de lui-même pour la réussite de cet évènement dans tous les domaines », a-t-il fait savoir.

Au cœur du plan Comores émergent, l’art est un vecteur important. Le secrétaire général a rappelé que l’art, la culture et le cinéma sont des éléments propulsant l’émergence d’un pays. Selon lui, il s’agit d’une opportunité unique pour les artistes comoriens de se faire connaître au-delà des frontières du pays. « C’est un événement international car les éditions passées ont eu la participation de plusieurs personnalités africaines du continent et l’océan indien et aussi des personnalités scientifiques et artistiques qui nous viennent d’ailleurs », a rappelé de son côté Wahidat Hassani, directrice de l’art et culture au ministère de la culture.

A l’en croire, la tenue de cet événement met en valeur la créativité artistique du pays à travers le monde. Le Festival de l’art contemporain des Comores ne se limite pas à un simple événement culturel. « Nous sommes en Cop 29, on mène ici aux Comores des actions parlant en pratique de la question écologique en la pratiquant de façon directe dans les arts », a précisé Fatima Ousseine, porte-parole du Festival de l’art contemporain des Comores qui a parlé la tenue des ateliers de recyclable des déchets qui seront ensuite réutilisés pour constituer des œuvres d’art.

Kamal Said Abdou