Nusɓati Ɓushurwani, originaire d’Hachipenda à Anjouan, est une jeune poétesse, enseignante et universitaire. Titulaire d’une licence en Lettres à l’Udc et d’un Master 1 en littérature française et francophone, elle enseigne le Shikomori à l’INACO (Paris). Son premier recueil de poésie intitulé « Nkeme za iroho » est paru en ce mois de février 2025 aux éditions KomEdit.

Au-delà de sa profession d’enseignante, Nusbati Bushurwani a écrit son premier recueil de poésie, intitulé « Nkemé za iroho (Cris du cœur) », paru au début de ce mois de février 2025 aux Éditions KomEdit. Cet ouvrage aborde des thématiques liées à la culture, tradition, identité, nature, amour, insularité, déchirement insulaire, maltraitance, exploitation, violence et tant d’autres : « Tous les thèmes me tiennent à cœur », confie-t-elle. À cet effet, Nusɓati Ɓushurwani a fait le choix d’écrire ce recueil en comorien (Shikomori), pour valoriser sa langue maternelle. « Dire des choses dans et à travers sa langue première, la mienne qui est le shiKomori, n’a pas d’égal », affirme-t-elle avec conviction, espérant que son livre incitera des lecteurs à redécouvrir la richesse de la langue comorienne.
Nusɓati puise particulièrement son inspiration dans la musique ancienne et moderne comme une source de force et d’authenticité linguistique. Elle cite également d’autres auteurs comoriens qui ont marqué son parcours littéraire : du côté Shikomori, tels que le romancier-poète Mohamed Nabhane, Sœuf Elbadawi et Anssoufouddine Mohamed, et en français, notamment, Touhfat Mouhtare, Salim Hatubou et bien d’autres. Ces influences se reflètent dans son écriture, où la poésie devient un pont entre les cultures et les générations.

« Nkeme za iroho, un cri du cœur »
Avec “Nkeme za iroho”, Nusɓati Ɓushurwani fait un premier pas géant dans le monde littéraire. Elle a déjà d’autres projets en cours, tant en Shikomori qu’en français, témoignant de sa volonté de continuer à explorer et à enrichir les paysages linguistiques, littéraires et culturels qui l’entourent. « Ce livre est ma manière à moi de contribuer à la culture et à la langue », explique-t-elle modestement. Cet ouvrage résonne au-delà des mots. “Nkeme za iroho” est bien plus qu’un simple recueil de poésie. C’est un cri du cœur, un appel à l’authenticité, à la préservation des langues et des cultures, et à la reconnaissance des voix souvent ignorées. Nusɓati Ɓushurwani espère que son livre contribuera à éveiller les consciences et à inspirer d’autres à s’exprimer dans leur langue maternelle.
Abdoulandhum Ahamada