ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Hier jeudi, la consule de France à Anjouan en compagnie de 6 stagiaires de l’Ong Maeecha, a visité le palais Ujumbé après la visite du directeur régional de la culture, celle du maire de Mutsamudu et celle de l’architecte Pierre Blondin. 

« La visite s’est très bien passée. Une initiative depuis ma rencontre avec le CPC et les jeunes de l’Ong Maeecha pour la construction de l’annexe pour leur intégration professionnelle. Ils sont au nombre de 16 et ne sont pas tous occupés. J’ai su qu’il y avait des professionnels qui venaient pour 3 semaines pour le projet Ujumbé. J’ai voulu que ces jeunes participent à la restauration du palais. La visite s’est très bien passée. Ils ont découvert le palais Ujumbé avec des yeux baillis d’un patrimoine qu’ils ignoraient », a expliqué Valérie Mora, consule de France à Anjouan. Et à elle de parler de la beauté des monuments. « Les monuments historiques Comoriens sont magnifiques, insoupçonnés. Il faut vraiment que la population et la jeunesse s’intéressent et s’investissent. Ils sont au nombre de 16 et ne sont pas tous occupés. J’ai vu d’autres palais dans la médina de Domoni aussi splendide que celui-là. C’est vraiment très beau et assez unique », avance-t-elle.

Pour Aynou Attoumane Mbaraka, électricienne de l’Ong Maeecha, « la visite est bien passée et j’ai découvert bien des choses. J’ai appris les méthodes de restauration ancienne du palais Ujumbé, et ce sont des journées entières de travaux avec des professionnels de la restauration », a-t-elle laissé entendre.

Un chantier à bon niveau, selon la cheffe de chantier Oumrati Anli. « Ce n’est pas une étape facile du chantier. Nous remplaçons des poutres dans une terrasse en mauvais état. Nous travaillons dans deux pièces du chantier. Sur 12 poutres à remplacer, les 6 sont déjà faites. Dans la maçonnerie, nous avons fait le paquetage de certaines zones et la chaux dans d’autres », a-t-elle expliqué. Pour Pierre Blondin, architecte au palais Ujumbé depuis 17 ans « le chantier est bien parti. C’est la première fois que nous n’avons pas de grands cabinets pour s’occuper du chantier. Nous sommes satisfaits du travail des Tanzaniens », se jubile-t-il. 

Ahmed Zaidou

Le projet de rénovation du palais Ujumbé 2021 a démarré le 27 septembre dernier avec une durée de 2 mois, à Anjouan. Des tanzaniens y travaillent pour le respect des normes de l’UNESCO. Des matériaux d’origine sont utilisés. Un projet du collectif du patrimoine des Comores (CPC).

« Tous les ans, nous n’avons pas les mêmes travaux sur le chantier. C’est en fonction des travaux à réaliser. Pour cette année, le chantier va durer 2 mois. Nous sommes basés sur la maçonnerie et le changement des poutres. Nous faisons les murs et remplaçons tout ce qui est en mauvais état », a expliqué Nassur Said Bacar, maçon qui travaille dans le projet de réhabilitation du palais Ujumbé depuis 2016. Et lui d’ajouter « l’équipe ne change pas, nous sommes dix et deux étrangers. Tous les ans, les experts changent et les deux ont chacun son travail. Nous avons Jumamachano Mahmoud, expert-poutrier et JumaKhamisi Juma, expert en maçonnerie. Cette année, il y a de matériaux importés comme les poutres et choux, mais aussi nous avions des matériaux récupérés dans des anciens sites. Nous avons trié un peu partout des matériaux dans l’île. Nous avons ces stocks de chaux et de poutres que nous avons récupérées et ce sont les plus utilisés. »

Quant à Jumamachano Mahmoud, expert-poutrier originaire de Tanzanie, il a exprimé sa joie de restaurer un monument comorien.  « Je suis à Anjouan pour travailler avec des partenariats Comores-Zanzibar, pour la protection d’héritage du patrimoine national. Je suis fier de travailler sur ce patrimoine aux Comores. La restauration permettra de conserver l’histoire et le bâtiment pour les générations futures », a-t-il dit. Des ingénieurs, le CPC, la direction régionale de la culture et le CNDRS sont les maîtres d’œuvre de ce chantier en plusieurs étapes.

« Nous sommes satisfaits de l’évolution du projet. L’équipe que nous avons en est à leur 3ème  chantier. Une équipe motivée, déterminée et qui gagne en connaissance de restauration. Ils restaurent ce bâtiment avec des anciens matériaux. La mission Zanzibarite fait du bon travail » rassure Farid Rachad, directeur régional de la culture avant de rappeler, si le palais n’était pas entretenu et restauré « le palais est au centre de la médina de Mutsamudu. Nous ne devons pas nous intéresser à d’autres choses que de la restauration de ce patrimoine. Aujourd’hui, les étrangers entendent seulement le nom Ujumbé, mais son image ne se reflète pas. Si le palais Ujumbé était abandonné, c’est l’histoire d’un peuple qui s’est effacé. Si le palais était à l’abandon comme ce fut le cas en 2008 par les grandes pluies, aujourd’hui, nous dirions, il y avait un palais Ujumbé. »

Le directeur régional du CNDRS et coordinateur du projet Ujumbé 2021, Musbahuddine Ben Ahmed a fait savoir que « la restauration de ce palais est une histoire en marche. L’initiative est de valoriser nos moments historiques et que nous sommes lancés à inscrire le palais Ujumbé dans la liste des patrimoines mondiaux de l’UNESCO. »

Le projet a démarré le 27 septembre et prendra fin le 27 novembre avec le partenariat technique des spécialistes tanzaniens. La prise des étrangers pour la restauration du site est pour plus de crédibilité et pour le respect des normes de l’UNESCO. « Aux Comores, il n y a pas encore ces spécialistes confirmés. Le projet est une étape en vue de nos moyens financiers. Nous sommes en train de réaliser les travaux au rez-de-chaussée », conclut-il.

Ahmed Zaidou 

Antuf Chaharane alias Jack Latout, juriste de formation et militant de l’ancien président Ali Soilihi a publié son premier livre politique intitulé « Ufwakuzi ». Le livre parle de solutions concrètes pour sortir le pays du fatalisme du sous-développement. Selon l’auteur, l’esprit du Ufwakuzi ce n’est pas voler ou exproprier les biens des gens. C’est plutôt arracher ce qui nous revient de droits, c’est-à-dire la prospérité, la santé, l’état de droit, le droit à l’éducation, le progrès technique.

Vous avez publié votre premier livre. Qu’est-ce qui vous a inspiré à rédiger et publier un ouvrage ?

Depuis 2005, j’avais l’idée d’écrire un livre sur les Comores, mais je n’étais pas encore assez outillé intellectuellement pour écrire un livre à la hauteur de ce que je voulais. C’est à la fin de mes études de droit en 2012 que j’ai réellement pris conscience que j’étais en capacité de coucher sur papier des idées et des solutions concrètes. Mais la thèse que je défends à travers le livre était en gestation dans mes réflexions depuis 2014, elle a eu le temps de mûrir avant de rencontrer ma plume en fin 2019.  Mon objectif ce n’est pas d’écrire un livre, car je ne me considère pas comme un écrivain. Ce livre a un but purement politique. J’ai mis sur papier un chemin à emprunter, c’est une carte au trésor. Un plan extrêmement réfléchi.

« Ufwakuzi »,  pourquoi avez-vous choisi ce titre pour votre livre ?

Ufwakuzi, c’est une expression utilisée pendant la révolution soilihiste aux Comores. Étant soilihiste depuis mes 19 ans, cette expression habite non seulement ma vision philosophique de la vie, mais aussi ma conception de la politique. Le verbe ufwakuwa veut dire arracher, comme arracher son indépendance. L’esprit du Ufwakuzi ce n’est pas voler ou exproprier les biens des gens. C’est plutôt arracher ce qui nous revient de droits, c’est-à-dire la prospérité, la santé, l’état de droit, le droit à l’éducation, le progrès technique, etc. Mais pour cela, j’insiste sur le fait qu’il ne faut pas attendre qu’on nous octroi la prospérité en comptant sur les aides provenant des autres pays. En réalité la dépendance, c’est attendre, et l’indépendance, c’est prendre l’initiative. La dépendance est une culture, un comportement social et non une question de moyens matériels ou de compétences. Le terme Ufwakuzi et tous les mécanismes culturels politiques qui le sous-tendent doivent incarner l’action rigoureuse et ferme qui consiste à sortir notre pays de sa torpeur et à réveiller notre capacité à nous prendre en charge. J’ai repris l’expression Ufwakuzi et j’ai ajouté le 2.0 pour signifier que l’action d’arracher notre indépendance réelle doit correspondre aux exigences de notre temps, elle doit épouser non seulement les possibilités que nous offrent les nouvelles technologies, mais être à jour par rapport aux enjeux de de la géopolitique mondiale actuelle. 

De quoi parle-t-on dans le  livre ?

On y parle de remède, de solutions concrètes pour sortir le pays du fatalisme du sous-développement. Mais pour cela, je m’efforce d’expliquer les mécanismes historiques, politiques surtout psychosociaux qui freinent l’essor de notre civilisation. Oui, je parle de civilisation, car c’est à travers ce prisme que l’on doit considérer notre destin commun. Le mot développement n’est  pas assez ambitieux. Les termes renaissance et civilisation sont plus enthousiasmants, plus audacieux.

Ufwakuzi fait allusion à la philosophie politique de l’ancien président A. Soilih êtes-vous militant Soilihiste ?

Oui effectivement, mais sans être dans l’adoration aveugle du personnage. Je n’étais pas né à l’époque de la révolution comorienne, donc je ne suis pas non plus un nostalgique. Mais une personne qui se réapproprie ce qui fonctionne et par ce biais essaie d’innover. Comme l’a fait d’ailleurs Ali soilihi lui-même.

Avez-vous un message fort à véhiculer à travers cette œuvre ?

Je n’ai pas vraiment de message à faire passer, mais j’ai une méthode à proposer. Une méthode de gestion de la vie politique. Une Stratégie de développement qui fera des Comores en 5 ans minimum un pays accompli parce que ces citoyens auront été accompagnés de manière méthodique vers une autre manière de voir les choses, une autre manière de faire les choses. Le processus d’excellence que je soumets aux lecteurs, aux comoriens, c’est l’accompagnement des citoyens étapes par étapes jusqu’à qu’ils soient capables de faire des miracles. On a  depuis des siècles fait croire aux comoriens qu’ils sont un peuple impuissant. Moi aussi, je l’ai cru pendant une grande période de ma vie parce que j’ai été comme beaucoup de mes compatriotes éduquées à penser que mon pays était petit et insignifiant. Aujourd’hui, je me rends compte que ce ne sont pas les Comores qui sont petits, mais notre façon de le considérer. Cette prise de conscience a été une bonne nouvelle pour moi, car il a suffi que je change de manière de penser pour voir la grandeur de mon pays et tout son potentiel. Mon livre finalement s’il avait un message à véhiculer, il serait le suivant : notre grandeur est à l’image de la grandeur de notre vision.

Propos recueillis par Kamal Said Abdou

 

L’équipe du label « Twamaya House » annonce la sortie de son nouveau  projet collectif « Mpwitaka », ce vendredi, à travers une séance d’écoute de toutes les chansons. Il sera disponible dans toutes les plateformes, demain. Cet EP de 8 titres est le fruit d’une année de travail acharnée.

Le label « Twamaya House » met en lumière son nouveau projet « Mpwitaka ». Ce dernier est un EP de 8 titres de différents styles et rythmes, chanté par la majorité des artistes du label dont Fahid le Bled’Art (l’étoile filante de l’émission  Nyora), Pedro Karim  et Lemir. « Twamaya House vous fera découvrir dans ce même projet collectif  3 autres talents. Il S’agit ici de, Hairiat avec sa belle voix qu’on a tous entendu sur le cover « don’t you remember », Walid et Abi style. Ce projet est le commencement d’un grand projet avenir pour nos artistes dont celui de Fahid le Bled’Art qui sera le prochain puis celui de Pedro et enfin le projet de Dadiposlim », a annoncé Momo Boss directeur du label.

« Mpwitaka » n’a pas un sens approfondi, « je me fais allusion à notre enfance », a indiqué Dadiposlim. Et lui d’ajouter, « ce projet est né à traves nos délires au studio. Il s’agit du volume 1. Mais dans le volume prochain, nous espérons inviter tous les labels pour bosser ensemble et faire la force de la musique aux Comores ».  Avec ces morceaux de différents styles de l’équipe du célèbre artiste Dadiposlim, ils ont fourni une énergie exceptionnelle pour réussir à relever ce défi. Des artistes célèbres ont été invités dans cette séance d’écoute, à l’instar d’Abdallah Chihabidine, ancien opérateur culturel de studio 1 qui reconnaît l’efficacité de cet excellent travail.

KDBA

Le nouvel ambassadeur de France, Sylvain Riquier a visité la Médina de Mutsamudu, lundi dernier. Une visite initiée par le collectif du patrimoine des Comores. Le diplomate français a effectué des visites dans d’autres lieux.

« J’ai adoré. Je trouve que c’est un moment très émouvant. Le patrimoine est toujours émouvant. Ce qu’il y a ici est particulier, voir un collectif de citoyens, d’habitant qui prennent en main la sauvegarde, la restauration, je trouve ça merveilleux. C’est émouvant, c’est tout simplement beau », a exprimé l’ambassadeur de France aux Comores, avant de citer son coup de cœur de la visite et de préciser que « j’ai bien aimé l’ensemble. La manière dont la médina s’organise. Le palais Ujumbé est très beau également … ».

Quant à l’historien et écrivain, Hachim Mohamed Ali a tenu à relater l’histoire du Palais Ujumbé. « J’ai parlé du palais Ujumbé dans mon livre intitulé « La fierté d’être semis des sultans de Comores ». La première pierre est déposée par le Sultan Allaoui Ibn Aboubackar en 1482. Il est aussi la première maison en pierre à Mutsamudu. Il a servi en résidence de la famille royale. Puisque le Sultan résidait à Domoni, il y avait à Mutsamudu son représentant, appelé le gouverneur qui était membre proche du Sultan et qui représentait le gouverneur », raconte-t-il.

Pour Madame Fatima Boyer, présidente du CPC, « c’est une visite globale des projets soutenus et appuyés par l’ambassade de France. Elle est sur demande de la consule après sa visite au palais Ujumbé », dit-elle. La présidente du CPC lance un appel à candidatures aux étudiants et chercheurs, pour venir faire l’étude des poutres du palais. Il y a des parties des poutres qui ont des transcriptions coraniques. « Ici aux Comores, à Anjouan nous nous vantons d’avoir les manuscrits de l’Ujumbé qui sont vraiment une richesse », indique-t-elle.

« La visite est un succès.  Ils ont pris le temps de voir les monuments. Très impressionnés et très intéressés. Nous avons trouvé un ambassadeur à l’écoute, qui cherche à comprendre le patrimoine, et peut-être à nous accompagner dans des projets de développement. Je lance un appel aux jeunes pour qu’ils s’associent avec les acteurs du patrimoine et réfléchir sur notre patrimoine. Je souhaite que les jeunes et les associations s’associent pour lutter ensemble en faveur du patrimoine. Nkogno moja deyindrawo mbeli », lance-telle.

Ont manifesté leur présence lors de cette visite, la délégation de l’ambassade et du Consulat, l’association Uesma, le collectif du patrimoine des Comores et des historiens écrivains.

Ahmed Zaidou 

Originaire de Mutsamudu, à Anjouan. El-Habib  Houzame, connu sous le pseudo de Bibo est âgé de 25 ans. Après plusieurs formations dans le domaine du théâtre et de la danse, il intégra en 2014 la troupe théâtrale anjouanaise Ngomé que sein de laquelle il évolue jusqu’aujourd’hui. Diplômé d’une licence en administration économique et sociale à l’université de Patsy cette année, le jeune El-Habib  est passionné du théâtre, du chant et du basket Ball.

El-Habib Houzame enchaîne les étapes dans le monde de l’art au niveau d’Anjouan. Entre formation et passage dans les groupes de danse, il marque ses pas avec la formation théâtrale horizons partenaires avec comme formateurs Belhote Ortance, (réalisatrice parisienne) et Farid Rachad (actuel directeur régional de la culture à Anjouan) à l’alliance française de Mutsamudu, entre 2015 et 2016. Des groupes de danse comme Aidls pour la danse Latine, Smoyal Danse pour le Hip Hop et le New Style.

« Mon inspiration vient de  mon imagination. C’est une sorte de flash de mouvements et de répliques, surtout à mon réveil  le matin », dit-il. Pour rappel, le théâtre Ngomé a fêté son deuxième anniversaire, le 10 janvier 2021. Bibo, 1m73, effectue son premier voyage en tant que comédien à Moroni pour le concours de « théâtre Tsapvuha, 2ème édition au CCAC Mavuna » où il sort meilleur comédien dans la catégorie masculine, organisée par Le CLOWN BAVARD.

La préparation du concours Tsapvuha serait un grand défi et une première pour cet artiste. « L’inondation de l’alliance française de Mutsamudu a eu un impact considérable sur nos répétitions. Nous avons fait le travail le plus important chez le fundi (parlant de Farid Rachad). Nous avons eu que 3 semaines de préparation pour le concours », confie-t-il.

A son compte, El-Habib a encaissé plusieurs trophées, attestations et chèques cadeaux. « En individuel, j’étais sûr de gagner mais je savais aussi que je pouvais avoir quelqu’un de meilleur que moi. En groupe, nous étions beaucoup plus préparés à une victoire mais voilà les enfants de Djumbé Fatima (Mohéli) l’ont eu. J’étais fier de remporter cette victoire individuelle. Le public n’était pas surpris, ma performance l’avait déjà convaincu», avance-t-il.

Sa relation avec la troupe théâtrale Ngomé est familiale et le comédien affirme avoir partagé les primes de sa réussite avec la troupe. Il est accueilli ce mardi matin à l’aéroport d’Ouani, dans une ambiance bon enfant. Il émet le vœu de sensibiliser tous les comoriens à faire du théâtre pour accueillir les opportunités qu’offre le domaine à l’échelle internationale. « Je voudrais aussi investir dans le domaine et avoir un groupe de théâtre », souhaite le comédien.

El-Habib Houzame évoque dans ses récits un amour fort pour l’art, notamment dans le domaine de la danse et du théâtre. Il espère également que son titre de meilleur comédien au niveau national puisse promouvoir le théâtre et laisse la porte ouverte aux autorités afin d’investir dans cet art.

Ahmed Zaidou

190 pays y compris les Comores et 47 organisations internationales présenteront leurs patrimoines locaux à Dubaï, dès le 1er octobre 2021 au 31 mars 2022. Hier, un atelier de présentation des travaux de préparation pour l’exposition a eu lieu à l’hôtel le Retaj. Un évènement permettant les Comores d’atteindre son rayonnement à l’échelle mondiale.

L’expo Dubaï deviendra bientôt le centre du monde. Les Comores se préparent. Un avant-goût pour le grand rendez-vous du mois de novembre 2021 à Dubaï en marge de l’exposition universelle du 1er  octobre 2021 au mois de mars 2022. La thématique choisie est « Connecter les esprits pour transformer les Comores à l’horizon 2030 ». La commissaire des expositions et foire de Dubaï 2020, Rahamatou Goulam a confié que cet évènement permet à l’Union des Comores d’atteindre son rayonnement international. « La participation de l’Union des Comores permet non seulement de promouvoir les secteurs clés de l’économie mais aussi et surtout d’établir des nouveaux partenariats pour le développement durable à travers la mise en œuvre effective du plan Comores Emergentes. A cette occasion, plusieurs produits locaux seront présentés. J’espère que les Comores vont atteindre un rayonnement à l’échelle internationale », a-t-elle précisé.

L’ambassadeur des Emirats Arabes-Unies, de sa part, a annoncé que cet évènement constitue non seulement un rayonnement des Comores à l’échelle mondiale mais surtout un renforcement des relations bilatérales entre l’UAE et les Comores. « La participation des Comores à l’expo Dubaï 2020 est une grande opportunité pour présenter leurs richesses et patrimoines locaux en faveur de l’économie comorienne et une occasion de trouver des nouveaux partenaires. Cet atelier de préparation témoigne les efforts fournis par les organisateurs de l’Expo Dubaï 2020. Face à cette occasion, les Comores multiplieront leurs relations bilatérales avec l’UAE. Nous sommes prêts à défendre nos liens bilatéraux », a exprimé l’ambassadeur de l’UAE en Union des Comores.

À noter que les produits locaux notamment, les vêtements traditionnels, les outils ménagers traditionnels, les produits cosmétiques made in Comores, entre autres, ont été présentés au cours de l’atelier.

Abdoulandhum Ahamada

Le professeur Djaffar Mmadi a publié l’œuvre « de la dictature à la democrazy aux Comores », parue le 06 juillet 2021. Dans son livre, il évoque la période de la colonisation vers l’époque de la décolonisation où apparut la démocratie. Selon l’auteur, cette nouvelle ère a provoqué des fuites des leaders politiques vers l’étranger, des arrestations violentes et agressives, entre autres.

Djaffar Mmadi, professeur et coordinateur du laboratoire de recherche sur la cohésion sociale de la jeune université des Comores a publié son livre « de la dictature à la democrzy aux Comores » aux éditions l’Harmattan. Dans son ouvrage, il a raconté l’histoire des Comores, tout en tenant compte de la période marquant l’après assassinat du feu, président Ahmed Abdallah Abderemane (1990). Les Comores ont été secouées par le vent démocratique. « Depuis au moins trente ans ( 1990), après l’assassinat du dictateur Ahmed Abdallah Abderemane, les Comores comme les autres pays d’Afrique ont été secouées par le vent démocratique qui avait commencé à souffler dans les pays de l’Est, avant de faire tomber le mur de Berlin et balayer en même temps pendant la même période le système d’apartheid en Afrique du Sud », a-t-il raconté.

Dans ce même ouvrage, l’auteur Djaffar Mmadi a souligné que la République des Comores en 1990 avait vécu le problème des mercenaires français et après leur départ, les Comores ont commencé une nouvelle ère. « La République des Comores, jusqu’en 1990, avait vécu sous l’influence directe des mercenaires français, et après leur départ, les Comoriens ont commencé une nouvelle ère. Plusieurs leaders politiques ont pris la fuite vers l’étranger, d’autres ont été arrêtés de manière violente et agressive, d’autres enfin ont été emprisonnés. Malheureusement, la nouvelle classe  dirigeante ne diffère en rien de la précédente et les pratiques malsaines restent les mêmes : détournement des deniers publics, favoritisme, corruption, irresponsabilité collective, absence d’un contrepouvoir, instauration d’une monarchie version xxi e siècle nommée « democrazy ».

Abdoulandhum Ahamada

Musique : Anjouan, un autre berceau du toirab

Musique : Anjouan, un autre berceau du toirab

Le toirab comorien a fait ses grands pas dans les musiques traditionnelles comoriennes en l’an 60.  Au fil du temps, le toirab d’origine africaine (Afrique de l’Est)  est et reste le style de musique le plus convoité par les anciens et la nouvelle génération des chanteurs comoriens. Une musique qui serait une fierté et un patrimoine national connu de tous. A Anjouan, le toirab est plus admiré de son style. Reportage.

Le toirab traverse le temps et se renouvèle. « La musique traditionnelle nous a longuement bercée dans nos moments de solitudes et nous a enthousiasmée dans nos moments de célébrations de mariages. C’est des rimes et des mélodies ancrées en nous depuis plusieurs générations. Et cela me réjouis de voir nos traditions patrimoniales se préserver au fil du temps », a manifesté Sitti Ahmed avant d’ajouter que  « dans nos festivités de mariages, le toirab fait partie de nos traditions. Des hommes et des femmes, des grands et des jeunes en tenue traditionnelle et\ou  moderne dansent et chantent au rythme de la joie et de la convivialité. »

« Le toirab, une fierté pour le peuple comorien surtout les anjouanais »

Des anciens et de nouveaux artistes font vivre le toirab anjouanais. « Qui n’a pas dansé du toirab dans les grandes cérémonies de mariages  depuis plusieurs générations ? Grâce à des artistes comme Omar Fadjou, Moussa, Nobatene,  Bacar Dossar, Marie Mahamoud, Foudhoiyla Chadi, Anfia Zanfa passant par Halidi et Abou Daniel et  maintenant, la nouvelle génération se compose de Tiham Assane, Koudroine Mohamed, Nadia Ahmed, ou même Hikmat Abdallah…, nous avons dansé. Tous les comoriens se défoulent désormais sur les classiques du groupe Saif Al Watwan, Mahaba El Watoine et les autres. Une musique connue en Afrique et en France par la diaspora qui en mette lors des grands mariages. Le toirab devient une identité, une fierté du peuple comorien surtout les anjouanais », a-t-elle souligné.

La nouvelle génération de musiciens se popularise dans les pionniers des musiques traditionnelles et culturelles comme les titres d’Omar Fadjou, Madjoma, eux même auteurs, compositeurs, chanteurs. Et à ne pas confondre avec le « Kandza », « Chigoma », issu d’autres origines et styles de musiques culturelles de notre pays.

 Quant à la nouvelle génération d’artistes, notamment Koudroine Mohamed, le toirab a fourni les atouts nécessaires pour sa carrière. « Quand je me suis lancé dans le monde de la musique, je n’étais pas connu et c’est grâce au toirab que j’ai pu me lancer dans ma carrière musicale. Maintenant, j’ai mes propres compositions musicales et je voudrais bien évidemment partager des disques avec des artistes comme Salim Ali Amir, Bacar Dossar et d’autres grands artistes », se réjouit Koudroine Mohamed.

Saif El watoine, la « star » du toirab à Anjouan

Créé avant les années 1950, le groupe Saif El watoine est la « star »  de la chanson comorienne sur l’île d’Anjouan et partout aux Comores, par le célèbre chanteur, auteur et compositeur comoriens, le feu Omar Fadjou etc. Le toirab incorpore des sonorités contemporaines avec des grands tubes comme « Djamila », « Pendo », « Chadia », « Midjadala », et une centaine d’autres.

Apparu aux Comores dans les années 1960, le toirab est dérive du taarab (de l’arabe tariba  qui signifie être ému), qui s’est développé à la fin du 19ème siècle dans les sultanats de la côte Est africaine (Zanzibar, Mombasa, Dar es-Salaam, Comores etc.)

La scène musicale comorienne qui connaît donc une profonde mutation dans les années 60, avec le retour massif des comoriens immigrés en Tanzanie, et notamment à Zanzibar, qui rapportent avec eux le toirab.  À l’origine, chanté en arabe puis en kiswahili, ce genre est bientôt adopté dans tout l’archipel des Comores. Il est intégré aux cérémonies du grand mariage et, poussé par les autorités, certains auteurs se mettent à écrire des chansons de toirab en comorien d’où la création des groupes comme Saif El watoine, Joujou, Zamzam Rose, Toima, et autres.

Ahmed Zaidou

Dimanche dernier, les membres de la Jpc, Affam, la mairie, et des notables, ont visité la citadelle et se sont mis d’accord pour sa protection. L’ambition est d’éliminer le dépôt sauvage au sein du site, éclairer la façade Est et choisir un nom du site. Le Cndrs affiche sa disponibilité de soutenir ce projet. Un projet de  6 à 7 mois.

« Nous voudrions, premièrement, stopper le dépôt sauvage d’ordures et enjoliver le site. Nous voudrions aussi construire un mur d’appui en gradin pour éviter les éboulements, protéger le site et la population avoisinante. Ensuite nous souhaitons mettre des projecteurs qui illumineront les grands murs de la citadelle et espéreront afficher le nom du site en grande lettre  »,  confie Ehssen Mansour, président de l’association Jpc avant d’ajouter que «  nous sommes toujours entrain de déterminer le nom exact qui sera affiché dans la façade, qui sera visible partout  dans la zone de Mutsamudu. Un projet phare  et durable de 6 à 7 mois à mettre en place pour préserver et sauvegarder la citadelle ».

Retraité et ingénieur des escaliers de la citadelle, Faysoil Amil a rappelé qu’aux années 80, « j’ai construit ces escaliers partant de Hapangua menant à la citadelle. L’idée du mur en gradin est une bonne chose toutefois un mur plat sera salissant ». « Nous devons faire un effort et rassembler des jeunes ingénieurs spécialisés dans les différents domaines et les impliquer dans ce projet pour relever le défi de la citadelle. Effectivement c’est un projet colossal et réalisable en plusieurs étapes et cela va prendre du temps. Il faut l’échelonner », précise l’ingénieur.

Le directeur régional de la Cndrs, Misbahouddine Ben Ahmed salue l’initiative de la JPC sur la mise en valeur de la façade Est de la citadelle. « Nous sommes là pour apporter notre expérience technique, apporter nos conseils nécessaires et surtout rappeler les termes établis par l’Unesco en terme de réhabilitation et restauration des monuments historiques mais aussi  sur les périmètres du site », indique Misbahouddine Ben Ahmed.

La mairie de Mutsamudu est appelé à prendre en charge la sécurité du site et la gestion des déchets. « Nous devons aussi rendre le projet public», dit-il.

Quant à Sinane Abdou, chargé de communication de l’association Jpc, « notre objectif est de faire de la citadelle un patrimoine phare qui attirera les touristes du monde entier. Nous devons ensemble le protéger et le préserver pour les générations à venir. Si la citadelle est illuminée c’est une fierté pour tout comorien. Nous devons prendre conscience que la citadelle est comorienne », a-t-il souligné.

Ahmed Zaidou