L’idée est de promouvoir et soutenir le développement personnel, a annoncé samedi dernier au Retaj Omar Ibn Abdillah. Il s’agit de la première édition, elle se déroulera le 26 août prochain au palais du peuple.
Plusieurs thématiques sont choisies par les fondateurs du projet pour cette première édition Umoja. Selon Omar Ibn Abdillah, le choix de ces thématiques est la finalité d’un jeune d’aujourd’hui. Omar Ibn Abdillah a avancé que, Umoja est un événement national. « Cet événement verra la présence d’un jeune Mahorais et bien sûr des jeunes des autres îles », a-t-il rassuré. A en croire Omar Ibn Abdillah, l’idée du projet est de soutenir le développement individuel de chacun. « C’est un événement qui regroupe plusieurs thématiques telles que musique, politique, entrepreneuriat, sport, art et culture, média et autres. Durant l’événement qui va durer une journée, on va présenter ceux qui ont vraiment réussi dans leurs parcours et pousser ceux qui veulent aussi réussir à suivre le parcours de ces gens-là », a expliqué Omar Ibn Abdillah.
Selon lui, l’événement Umoja est un événement d’ensemble sous le concept « grandissons ensemble à travers l’échange, le partage et à travers une communauté commune pour le développement ». C’est un événement gratuit et sans partenariat. « L’idée ce que nous les jeunes, sommes les partenaires. On n’a pas besoin d’un partenaire pour se développer. Mais vu les difficultés de certains qui ont des projets et qui n’ont pas les moyens financiers, on a mis symboliquement un prix qui permettra de soutenir les initiatives des artistes pour aider à réaliser leurs projets », a précisé Omar Ibn Abdillah. Ce dernier a tenu à rappeler que parmi les concepts d’Umoja, se soutenir mutuellement à travers l’événement auquel on partage et on se développe ensemble. Bien qu’il s’agisse de la première édition, Omar Ibn Abdillah a rassuré que, Umoja n’est pas un événement de cette année seulement. Il continuera pour les prochaines années.
Le professeur Stéphane Pradines de l’université Aga Khan va procéder à des fouilles dans l’île d’Anjouan. L’archéologue, le topographe, les étudiants de l’université dont des licenciés en histoire et géographie et l’équipe du Cpc vont mener cette première étude.
Probablement, les fouilles seront à Mutsamudu dans le palais Ujumbé de Mutsamudu, dans le Ziarra de Sima, à Ntsoha à Ouani ou même à Domoni. C’est le professeur qui a le dernier mot sur le choix définitif du lieu des fouilles. Pour la présidente du Cpc, « c’est pour connaître l’histoire et la structuration de la ville. Et puisque nous voulons une inscription à l’Unesco, si nous n’avons pas ces études, le dossier n’aura pas de poids. C’est une opportunité pour le pays et encore pour cette dizaine de jeunes que nous avons sollicités de participer à cette mission », indique la présidente du Cpc et souligne que « ces jeunes sont l’avenir de ce pays. Les fouilles archéologiques qui sont faites dans l’île d’Anjouan, ce sont souvent des docteurs. Les connaissances restent encore, et malheureusement dans des rapports. Ces jeunes vont apprendre un métier et des nouvelles sur ce domaine de travail dans le pays et ailleurs. Et c’est parce que le collectif du patrimoine des Comores soutient la jeunesse et qu’ils sont fiers de leur culture ».
Le professeur Stéphane Pradines qui a dirigé d’importantes fouilles archéologiques en Egypte et dans l’océan Indien : Kenya, Tanzanie, Mayotte et Maldives explique que « nous sommes venus à la demande du Cpc pour intervenir sur le palais de l’Ujumbe à Mutsamudu. Et pour faire un chantier école. C’est pour documenter le palais de l’Ujumbe et à la fois fouiller le site de Mutsamudu et pour reconnaître le patrimoine. C’est la science qui étudie les choses anciennes. C’est fondé, en fait, les premières fouilles archéologiques ont été menées à Pompéi en Italie. C’était surtout le prince de France et le roi de Naples qui ont fait des fouilles à Pompéi pour trouver des statuts pour décorer leur palais. C’était au 17e, 18e siècle. Et l’archéologie professionnelle a débuté au 19e siècle. Et là, nous avons fouillé des sites archéologiques pour comprendre l’histoire des hommes ».
Selon lui, l’archéologie est basée sur la géologie. Et donc « nous fouillons par strate. Cela veut dire que nous commençons du haut vers le bas. Nous fouillons par couche archéologique. L’idée est de donner un numéro à chaque couche qu’on fouille et à chaque bâtiment que nous trouvons. Par exemple, un mur va être 01, un sol va être 02. C’est comme écrire les pages d’un livre, mais avec la terre », explique le professeur de l’université Aga Khan à Londres avant d’ajouter : « nous allons travailler sur le palais Ujumbé. Et peut-être trouver des zones de fouilles. Soit une zone de fouille à Mutsamudu soit à un site archéologique à Anjouan ».
Les étudiants s’y mettent
Ce chantier se veut éducatif. Pour cela, une dizaine d’étudiants et des diplômés de l’université des Comores participent à cette mission. Ils vont apprendre, selon l’archéologue, « ce que c’est que l’archéologie, et à faire des fouilles archéologiques dans le contexte islamique, de la période médiévale, reconnaître des monuments islamiques, la méthodologie et faire de l’archéologie du bâtiment », dit-il.
De son côté, le topographe à l’Inrap de Toulouse, Olivier Onezime, « nous allons voir comment faire des photographies professionnelles pour une utilisation archéologique. Nous allons apprendre à dessiner, à mesurer. Nous allons apprendre plein de choses. Je vais faire des relevés de niches et des plafonds en utilisant une technique particulière qui est la photogrammétrie. Je vais faire les points, des repérages, des photos d’une certaine manière qui me permettront de faire et de réaliser des modèles 3D. Ensuite faire des ortho-photographies qui sont des photos s qui n’ont pas de déformations sur lesquelles on pourrait mesurer et dessiner », a-t-il expliqué.
C’est un professeur d’arabe et français, écrivain et historien. Il a écrit 20 livres dont 17 en arabe dès 1981. Il apprend le français avec des Malgaches, des doyens de la faculté des lettres à Ankato, Madagascar. Professeur à Patsy pendant 20 ans. Il est décoré par le président de l’Union des Comores, le 06 juillet 2014 à l’ordre du chevalier d’Anjouan.
Il étudie à Riyad, en Arabie Saoudite. Une partie rentre dans le cadre de la religion et une partie dans le cadre de l’histoire. Au total, ce sont 20 livres dont 17 en arabe et 3 en français.
Plusieurs livres sont imprimés jusqu’à 100.000 exemplaires ou imprimés en Inde, au Caire et à Beyrouth. Pour lui, lire, c’est un plaisir. « Mon père avait une petite bibliothèque. J’ai passé ma vie à lire. Lors de mes voyages, j’achetais des livres, des revues et des journaux », confia-t-il. « Ce sont des livres qui apportent un éclaircissement sur la religion musulmane », précise-t-il. « Dans mes livres, j’ai parlé de la religion. Ils parlent surtout de traitement du Soufisme. J’ai écrit ces livres pour beaucoup de raisons. Les gens suivent des voix sur la religion sans connaître les origines, les fondements et les objectifs de ces voix. Mais également, ils ne connaissent ni les pionniers, ni les propagateurs, ni les histoires ni biographies des grands chefs religieux de ces voix. Nous sommes dans un temps où nous devons savoir ce qu’on fait et pourquoi nous le faisons », explique-t-il.
Le premier livre de cet illustre chevalier d’Anjouan est imprimé à l’île Maurice en 1981 à mille exemplaires, selon ses dires. Il est intitulé « L’islam aux Comores ». Le second est le livre blanc toujours imprimé à l’île Maurice en 1984. Un d’entre ses livres se verra recommandé par le grand-maître spirituel, Cheikh Ahmed Anliyachourtu, chef de la tribu Chadhuli. Ce dernier est décédé en novembre 2021 en Jordanie. « Il était venu aux Comores avec son père en 1961 », se rappelle-t-il. Et lui de poursuivre « nous devons connaître leurs origines, qu’on les accepte ou non. Ils font partie de notre culture. J’ai eu mes idées à travers l’Association mondiale des écrivains arabes dont je suis membre. J’ai un livre qui est intitulé « Courte histoire de la pénétration de l’islam aux Comores ». Il est imprimé et publié par l’Usesco à 100.000 exemplaires en 1992. C’est le livre qui a donné naissance à l’adhésion des Comores à la ligue des États arabes. Et peut-être le seul livre d’un Comorien publié par cette institution internationale ».
En sa qualité d’historien, il est revenu sur certains objets de valeurs que le pays a abandonnés. Les ustensiles en argiles ont disparu. Ce sont des assiettes, des marmites, des vases et autres en argiles. « Les ustensiles en argiles ont disparu. Elles étaient fabriquées à l’époque à Ouani et à Bambao Mtsanga. Mon père y allait acheter en 1912. Il y a 110 ans. Ces événements sont oubliés. Vous ne vous demandez jamais comment les gens cuisinaient et mangeaient à l’époque ? Les étrangers venaient acheter ses ustensiles ici», raconte-t-il. « Il y avait une danse. C’était la fierté de l’île d’Anjouan. Il s’appelait le «Razias ». C’était cette chaise qui portait les mariés. C’était dans les places publiques comme le Pangahari. À Domoni, la culture est toujours préservée. Toutefois, on dit que de nos jours, les mariés n’en veulent plus, car c’est un signe d’esclavagisme », relate-t-il.
Le CPC a découvert, en 2021, 279 décors muraux dont des niches, lors des travaux de restauration du palais Ujumbé. Suite à cela, le professeur Stéphane Pradines, sera assisté d’un topographe de l’INRAP de Toulouse, monsieur Olivier Onezime pour une mission de 10 jours aux Comores.
Une mission qui regroupe 10 étudiants des îles. Elle est portée par le collectif du patrimoine des Comores qui nous apprend que « la découverte de décors muraux, en 2019 et en 2021, ont incité le Collectif du Patrimoine à solliciter le Professeur Stéphane Pradines, archéologue international en poste à l’Institut Aga Khan à Londres, afin qu’il évalue l’intérêt de ces découvertes dans le contexte de l’architecture swahili. En préalable à sa mission, nous avons sollicité deux de nos membres, le Dr Chéhrazade Nafa, architecte, spécialiste du patrimoine et Madame Marie-Noël Tournoux, historienne de l’art et spécialiste du Patrimoine mondial de l’UNESCO. Elles sont venues en mission du 18 au 27 novembre 2021, pendant le déroulement du chantier et que l’objet de leur mission a concerné l’inventaire et le relevé des décors muraux découverts en 2021 et en 2019 ainsi que l’ensemble des décors existants dans le palais. Au total, 379 décors et niches du palais ont été recensés », nous explique-t-il.
Et lui de préciser : « pour que la mission soit la plus fructueuse possible, elle comportera une partie étude et une partie pédagogique. À ce titre, il a été proposé à dix étudiants venus des trois îles de participer à un stage pratique de quatre jours en archéologie sous la direction du professeur. Cette intervention sera suivie d’une conférence à l’UDC de Patsy. La mission à Mutsamudu sera complétée par une deuxième partie à Moroni, organisée par le CNDRS », nous apprend-on. Pour information, aux Comores, les recherches archéologiques sont coordonnées par le Centre National de Documentation et de Recherches Scientifiques.
Les artistes sont accueillis dans l’île d’Anjouan à l’exception de Patsaou. Pour cette 14e édition, les organisateurs insistent et signent que « c’est un spécial honneur pour l’artiste feu Papa l’amour ». Près de 2000 personnes sont attendues dans les deux stades.
À l’arrivée des artistes où ils sont accueillis par l’association malgache d’Anjouan et par le comité Ndzuwani Island, les artistes, managers et publiques, sont reçus à la mairie de Mutsamudu. Sur place, nous les avons rencontrés. « C’est la quatorzième édition. C’est toujours un grand, grand plaisir de revenir parce que j’étais là depuis le début, je suis là pendant et je serai là après. J’espère que j’aurai toujours l’occasion de revenir parce que ce festival, c’est notre fierté à Anjouan. Pour moi, c’est grandiose. J’espère que ça durera des longues années encore », a exprimé Halidi Dani, celui qui était à la première édition en 2005 et d’ajouter l’artiste Cheikh Mc de la Grande Comore : « déjà, c’est le plus grand événement des Comores. Il faut le dire. C’est un grand honneur. C’est un festival que je suive depuis très longtemps. D’autant plus que Dieu a fait que je tombe sur ma grande star. Je suis un grand fan de Halidi Dani et d’autres artistes qui sont ici », assure-t-il.
Vers une nationalisation de l’événement pour les prochaines éditions
Lui-même, Cheikh Mc pense que la nationalisation doit se faire « à condition que la pérennité de celui qui est déjà là soit assurée. Nous voulons bien, aujourd’hui, que ça devienne national. Il ne faut que ça empêche que ça soit l’événement qui ramène les gens, nous les autres Comoriens à Anjouan », dit-il et avoue être « un peu frôlant à cette idée. Je me dis que tourner, c’est bien mais centralisé à Anjouan, ce n’est pas plus mal. Parce qu’il y a beaucoup d’événements dans les îles. Il faut des événements spécifiques aux îles, qui permettent aux autres îles de venir visiter. J’attends de voir, mais je vois bien Médina Festival rester à Anjouan ». Le présentateur de l’événement, Slomis qui est animateur à Mayotte 1er, manager et producteur, affirme avoir entendu parler plusieurs fois la Médina Festival. « Je suis honoré de présenter la quatorzième édition et j’espère que le public va adorer mon délire », déclare-t-il.
2 grands absents pour la 14e édition
Le groupe d’Anjouan, Watoro et Patsaou ne sera pas présent dans les deux concerts à Ouani et à Mutsamudu. « Cela nous a causé de la peine, c’est un artiste qui devrait être avec nous, mais par rapport à des problèmes administratifs, il n’a pas pu venir. Nous espérons qu’il sera là dans les prochaines éditions. Il a ses fans ici. Ces fans seront déçus », regrette Ouckache Bouchrane alias Kachou parlant de Patsaou avant d’expliquer que « la médina Festival, c’est une multitude d’artistes pour une multitude de fans et de spectateurs ». Les artistes sont bien présents sur l’île. Ils sont originaires des îles de l’océan Indien avec différents styles de musique. Ce vendredi, c’est le show de Ouani.
Samy Yassine et Etienne Russias jouent « Nos grilles », la performance littéraire et sonore née d’un projet d’ateliers de pratique artistique à la prison de Koki, aux Comores. Interview croisée des deux artistes.
En quoi consiste ce projet » Nos grilles » ?
E.R. : Nos grilles est la performance que Samy et moi avons développée suite à notre expérience aux Comores en mars dernier. Nous t’y avions alors rencontré et avions pu, grâce à votre soutien, informer l’ensemble des comoriens sur la tenue et le résultat de nos expérimentations carcérales ! C’était fort ! C’était même tellement fort que nous en avons fait un spectacle, Nos grilles.
S.Y. : A tenir une promesse faite aux amis de l’équipe Karibu vanille, l’équipe formée par les participants de nos ateliers à la Maison d’arrêt. Chacun de nous devions construire une suite à cette rencontre, que cette rencontre n’était qu’une partie de l’histoire Karibu Vanille ! Pour nous, cette suite s’incarne dans la création d’une performance.
Est-ce que » grilles » fait référence à la prison ?
E.R. : Évidemment, il est difficile de ne pas voir là une référence. Mais peut-être y a-t-il d’autres lectures possibles ? C’est la puissance de la poésie. Les mots ont chacun leur puissance, leur potentiel de développement.
S.Y. : Oui mais peut-être font-elles aussi référence aux barrières que nous pouvons mettre face à « l’autre » ? « L’autre » le détenu, l’étranger, l’inconnu… ce que nous pouvions potentiellement être lors de notre rencontre. Et si nous supprimons ces « grilles », « l’autre » n’est-il plus un détenu, ni un étranger, ni un inconnu ? Et comment les supprimer ? Nous, les Karibu Vanille, avons essayé d’y répondre.
Quel est l’impact que vous espérez sur ce projet ?
E.R. : Changer le monde ! Rien de moins ! Ce qu’on veut, ce que je veux au moins mais je suis sûr que Samy et moi partageons la même vision, c’est affirmer que tout le monde est poète et que la pratique artistique ouvre un potentiel de réalisation et d’émancipation infini. Ce que nous voulons, c’est affirmer que si, en dix jours, un groupe de gars de la maison d’arrêt de Koki trouvent une beauté indéniable et absolue, alors tout le monde en est capable !
S.Y. : Je suis d’accord avec Étienne : changer le monde ! Permettre de continuer à faire vivre un espace de rencontres, d’échanges et de réflexions ! Montrer, comme le dit si bien Mohamed, que « nous sommes tous des créateurs » ! Musiciens, danseurs, poètes… !
Vous parlerez d’un voyage de la maison d’arrêt de Koki vers la France ? Est-ce que vous parliez d’un voyage de texte d’un pays à l’autre ?
S.Y. : Nous parlerons de textes nés aux Comores de parents Karibu Vanille, qui passeront par la France mais qui n’ont clairement pas de frontières ; des textes qui continueront à voyager!
E.R. Samy a raison. Les textes voyagent, en étant sur scène avec eux, nous participons à leur voyage et les premiers retours que nous avons autour de cette performance nous laissent penser que les spectateurs voyagent également vers Anjouan avec Nos grilles. Après tout c’est la puissance de la pratique artistique, celle d’emmener toutes et tous vers un ailleurs indéniable.
De qui sont ces textes ?
E.R. : « Les poèmes sont collectifs. » C’est Petit Boss, un des prisonniers, qui l’a dit. Ils ne sont à porter au crédit d’aucun d’entre nous, nous ne pouvons les réclamer que collectivement. Nous le précisons dans le spectacle. J’ai par ailleurs écrit un fil narratif qui vient tisser un lien entre les poèmes et Samy, lui, a composé tout l’accompagnement du projet.
S.Y. : Voilà, de toute l’équipe Karibu Vanille.
Est-ce que c’est une première ou vous avez déjà fait ce genre de projet dans un pays pour l’exposer dans un autre ?
E.R. : J’avais déjà conduit des expérimentations poétiques dans d’autres pays, en France bien évidemment, ainsi qu’au Gabon ou plus récemment en Europe de l’Est. Mais c’est la seule fois que j’ai ainsi développé un projet pour en faire un spectacle. À chaque représentation, l’énergie que nous déployons nous lie aux Comores, nous lie à Anjouan et à Koki. Nous ressentons, à chaque fois, une démarche d’émotion substantielle.
S.Y. : La construction de projets qui favorisent l’expression créative dans une dimension collective (pouvant mélanger des personnes de différents horizons), fait partie de mon travail en Art-thérapie. Par contre un projet de cette envergure, est une grande première pour moi et cela a été possible avec la rencontre d’une équipe formidable de l’Alliance Française de Mutsamudu (et c’est peu dire !), grâce à la rencontre d’une équipe Karibu Vanille unique ! Cela a été possible avec la rencontre d’un Ami !
« Tout va bien », affirme le comité d’organisation de la médina Festival ce mercredi lors d’une rencontre avec la presse. Selon ce comité, le gouvernement a participé à l’événement à hauteur de 30 % du budget. Plus de 2000 personnes sont attendues.
Nous sommes le jour J. Cette année, l’événement se fait en plein air et débute à 21 heures 30, à cause d’un mariage au stade de Missiri. Un grand absent lors de cette 14e édition. Sur l’affiche, il y a eu un changement au niveau du groupe Watoro de Ndzuani. « Le groupe ne sera pas présent sur scène. Nous espérons toutefois qu’ils seront avec nous l’année prochaine », a dit Mohamed Mansoib avant de préciser que « tout va bien. La sonorisation, les lumières et la scène sont bien présentes. Les artistes également. La sonorisation est utilisée dans le concert de Tiken Jah Fakoly. C’est un son de qualité qu’on attend. La scène n’est pas comme celle des Barzangué ».
Aucun artiste de l’île de Djoumbé Fatima, Mohéli. « C’est une question inquiétante. Nous avons contacté l’artiste Zoubs Mars. Les conditions de son manager ne nous correspondent pas. Nous présentons les excuses pour le fait qu’il n’y ait pas des artistes de Mohéli », a-t-il exprimé. « Le gouvernement est sensible à cet événement par le biais du ministère de la Culture. Ils se sont engagés à nous soutenir à hauteur de 30 % du budget alloué à l’événement. La compagnie maritime SGTM appuie à son tour 40 % et le reste, nous comptons sur le nombre de billets que nous vendrons. Nous espérons faire plus de 2000 entrées dans les événements pour couvrir les événements. Nous avons beaucoup de dépenses », a-t-il affirmé.
Pour la sécurité, encore une fois, le gouvernement intervient. « Avec le ministre de l’Intérieur, nous avons convenu 3 barrières de sécurité dans les stades. Il y aura des forces de l’ordre, des policiers municipaux et nos agents de sécurité. Les boissons alcooliques, les personnes agressives et toute personne en état d’ébriété ne sont pas autorisées », prévient-il.
Medina Festival organise la 14ème édition, le 28 et 29 juillet prochains, à Anjouan. À cette occasion, une conférence de presse s’est tenue à Moroni dans le cadre des préparatifs et organisations de cet événement de grande envergure pour la musique comorienne. Selon les conférenciers, cet événement marque la « promotion et la valorisation des artistes et de la musique comorienne ».
La 14e édition de la Médina Festival a eu lieu à Anjouan. Un grand événement qui marque la « promotion » et la « valorisation des artistes et la musique comorienne ». 7000 personnes feront le déplacement vers Mutsamudu et Domoni avec 11 groupes d’artistes comoriens. Le secrétaire général de la Medina Festival, Oukache Bourhane alias Kachou a souligné l’ampleur de cet événement sur toutes les dispositions prises pour le déroulement de l’activité. « Medina Festival avait raté 2 ans sans l’organisation de cette activité à cause de la Covid-19. Cette année, nous reprenons le flambeau pour la promotion et la valorisation des artistes et ainsi que la musique comorienne. Du 28 et 29 juillet prochain, 7000 festivaliers seront au rendez-vous. On a écrit 11 boucles. 11 groupes de différents artistes des îles comoriennes vont participer à la médina festival. À travers les efforts déployés par le gouvernement, cet événement prendra une grande ampleur afin de marquer les esprits du public », a annoncé le secrétaire général. Et lui d’ajouter : « nous espérons que l’année prochaine, médina festival sera nationalisée, par l’appui de l’Etat et de nos sponsors ».
L’artiste Cheikh Mc se montre très optimiste pour le développement de la musique comorienne. Raison pour laquelle, selon lui, cet événement doit convaincre les comoriens sur son importance et sa valeur. « Plusieurs artistes comoriens prendront part à cet événement remarquable pour la musique comorienne. J’ai eu la chance de participer pour exprimer ma volonté pour le développement de la musique comorienne. Il faut donc avoir l’envie et l’engouement de la musique comorienne dans un cadre de compétitivité internationale », a indiqué l’artiste.
L’auteur originaire de Mutsamudu est l’invité du centre Uesma de Mutsamudu, l’après-midi de ce mardi. Il commence à se présenter et à expliquer sa vision de celui qu’il appelle « écrivain » devant un jeune public. Ce sont des passionnés de la littérature, pour la plupart, dans des clubs de lecture.
Ali Zamir, sortant de la faculté des lettres française de l’université du Caire, publie Anguille sous roche en 2016. Il signe son premier contrat avec son éditeur alors qu’il se trouve aux Comores. Ses romans sont traduits en plusieurs langues, édités en format de poche et adaptés en théâtre.
Ali Zamir arrive à la rencontre avec son chapeau noir de Cow-boy. Par ses mots, il fait rire le public pendant un lapsus de temps de silence absolu. Ali Zamir explique que les femmes dans ses textes « symbolisent la vie ». Lui, qui en est à son quatrième roman, dit ne pas écrire pour l’argent. « Quand on fait quelque chose, on le fait par amour et non pour l’argent. Gagner quelque chose pour en faire un autre, est dangereux artistiquement. Quand je fais quelque chose, je le fais par passion. Je ne cherche pas à faire semblant », explique l’auteur à son public. Ali Zamir confie quelques secrets de son parcours professionnel. « Mes personnages dépassent le cadre comorien. Ils sont comoriens, oui, mais pas seulement. Il ne faut pas les voir avec la culture comorienne », dit-il et confie que pour écrire, « il ne faut pas être trop sérieux » et que « si vous donnez trop de leçons, ce n’est pas de la littérature. Il faut s’amuser. C’est le premier but du roman », rappelle-t-il.
Il fait savoir que « Dans un roman, on s’amuse. Il ne faut pas se limiter à son imagination. Il faut que les romans aient un aspect universel pour que chaque lecteur puisse s’identifier partout où il se trouve », explique-t-il et confie que « L’essentiel n’est pas d’avoir un sujet à traiter. Ce n’est pas le sujet qui fait le livre. C’est la manière pour raconter l’histoire. Écrire, c’est d’appeler les gens, les attirés et leur dire quelque chose. Il faut faire en sorte que la personne qui vous lise, sente que vous avez quelque chose à lui dire » conseille-t-il. Il confie que « Mon meilleur texte n’est pas encore écrit. Il y a un texte en cours. Je dois juste me décider quand publier. Je n’ai pas besoin d’inspiration. Je peux me réveiller au milieu de la nuit et écrire. Mes projets prennent entre 6 et 8 mois », dit-il. Est-ce que déranger est tiré d’une histoire vraie ? C’est la question posée par Chaimat Ansuffoudine du club Soirhane. Il répond avoir vu beaucoup de dérangements à Mutsamudu.
« J’ai vu plein de Doker avec leur prénom dans leur chariot. J’ai vu beaucoup qui se faisait la concurrence pour gagner leur pain. Ils méritent d’être considérés, ce sont des humains. J’ai choisi de prendre des figures fragilisées et j’ai choisi d’être le porte-parole. Quand vous prenez des pauvres, des femmes, des femmes, le message est fort », confie l’auteur. Pour l’adaptation en film de son roman, il confie « Le projet n’est pas validé ». Deux romans sur quatre romans de l’auteur d’Ali Zamir sont disponibles dans cette bibliothèque du centre Uesma. Un espace est dédié pour les œuvres et auteurs comoriens, mais « pour l’heure la difficulté est d’avoir les œuvres de ces grands hommes comoriens qui ont écrit ».
Quant à la coordinatrice du centre, Fahati Abdallah dans une brève intervention lors de la fin de la rencontre a tenue a remercié l’ensemble du public mais aussi à « l’auteur qui a le plaisir de se déplacer jusqu’au centre pour rencontrer le bureau et un public passionné de lecture », dit-elle et indique que « Ces efforts sont pour permettre à toutes les générations à avoir des livres de qualités et à proximité , dit-elle avant de regretter que « le bibliothèque n’est pas encore opérationnel par manque de livre et de moyens ».
Après les récentes polémiques concernant les paroles de l’hymne national, l’association Uwanga a tenu, hier mardi, une conférence de presse, à Moroni, pour éclairer à ce sujet. L’association entend défendre le travail scientifique effectué par les linguistes sur les paroles originelles de l’hymne national.
L’association Uwanga estime que les valeurs culturelles, patrimoniales et linguistiques comoriennes commencent à disparaître. Après le 06 juillet dernier, une vive polémique concernant les paroles de l’hymne national fait un tollé auprès de l’opinion publique. Un sujet qui a poussé l’association Uwanga à tenir une rencontre avec la presse, hier, afin de défendre le travail scientifique effectué par les linguistes comoriens sur les paroles originelles de l’hymne national. « Uwanga a fait une étude sur l’hymne national « udzima wa twayifa ». L’hymne national a été créé en langue anjouanaise. Plusieurs personnes mal interprètent les paroles de l’hymne national en modifiant le sens des mots. Le groupe d’orchestre Asmine Band (créateur de l’hymne en 1978) a donné la version originale.
Uwanga n’a pas modifié le sens de cet hymne », a déclaré Salim Youssouf, membre de l’association. L’anthropologue et membre de l’association, Abderemane Wadjih a souligné les principaux objectifs de l’Association Uwanga. Il a cité, entre autres, la conservation des valeurs culturelles, patrimoniales et linguistiques. « Uwanga consacre à développer et protéger la culture, le patrimoine et la langue comorienne. Le vrai comorien doit savoir en quoi la culture et les valeurs linguistiques varient. Nous avons perdu notre identité, nos repères, nos coutumes et notre langue. Plus de 30% des enfants comoriens sont nés en France. Ils ne sauront pas les origines de notre culture et notre langue comorienne. On écrit l’historique des villes et villages et nous pouvons inciter les gens à comparer les artistes comoriens à ceux des français », a-t-il annoncé. Et lui d’ajouter : « un livre des proverbes comoriens a été créé. Un groupe d’orchestre de twarab comorien sera créé ».