ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

L’association Kam’art culture en partenariat avec l’alliance française de Moroni ont lancé vendredi dernier, à l’alliance française de Moroni, la première édition du projet slam à l’école. Ce projet vise à encadrer les élèves pour les compétences en art oratoire. Dix écoles dont des lycées et des collèges sont retenues pour cette première édition.  

Vendredi dernier, l’association Kam’art culture avec l’alliance française de Moroni ont lancé la première édition du projet slam à l’école. Un projet qui vise à encadrer les jeunes élèves lycéens et collégiens sur les   compétences de l’art oratoire à l’école.  « L’objectif est d’implanter le slam comme d’autres programmes scolaires, car le slam est un art complet qu’on peut développer plusieurs facteurs des compétences. Pas seulement la lecture, puisque pour pouvoir écrire, on aura besoin de s’inspirer pour lire, mais aussi sur l’écriture enfin la déclaration celle qu’on peut développer les compétences sur la confiance en soi », a déclaré Mme Anais Bennet-Bonamino directrice de l’alliance française de Moroni.

Selon elle, la promotion de cet art dans les écoles servira aux jeunes slameurs de se professionnaliser et devenir un jour les ambassadeurs du pays dans les différents ateliers internationaux sur le slam. Passionnée par cet art depuis le lycée, Naouira Bacar, trésorière de l’association témoigne que   « j’ai connu le slam depuis au Lycée, il m’a ouvert la voie et j’ai pu présenter le pays dans des ateliers internationaux.  Je suis fière de ce que je suis, c’est pourquoi nous avons voulu donner cette opportunité aux jeunes passionnés de cet art pour qu’ils sachent ce qu’ils doivent faire ».

Le directeur de l’école EHAD de Mbeni, Mohamed Said Abdou, s’est dit impressionné par cette initiative et appelle le ministère de l’éducation nationale d’intégrer le slam dans le programme de l’enseignement.

A noter que l’association Kam’art culture est fondée en février 2022 et elle a pour objectif   de promouvoir l’art et la culture comorienne. 

Nassuf. M. Abdou

Au cours d’une conférence de presse hier mardi, l’Union des cinéastes comoriens en partenariat avec Comores Télécom ont annoncé le lancement du festival du film comorien à partir du 4 février prochain, suivi des ateliers et des projections dans les différentes localités de Ngazidja. L’objectif est de promouvoir les talents des jeunes comoriens passionnés du monde du film.

Peu expérimentée dans le domaine mais passionnée du monde de film, l’Union des cinéastes comoriens entend valoriser la culture comorienne à travers le film. Des ateliers et des projections de films seront réalisés dans les différentes régions de Ngazidja.

Bientôt des films seront disponibles dans Huri TV,  un bouquet numérique de Comores Telecom.  « Il s’agit des jeunes comoriens autodidactes et passionnés du film», a indiqué Ali William, président de l’Union des cinéastes comoriens.

Dans une société comorienne de plus en plus attachée aux valeurs culturelles et aux bonnes mœurs, le président de l’Ucc rassure que leurs films ne sont pas à contre-courant de ces valeurs traditionnelles.

« Vous allez voir que le thème des films se consacre sur les différentes formes de violence notamment la violence conjugale, morale et physique. Ces films ne sont pas contraire à nos valeurs culturelles ni aux bonnes mœurs », rassure-t-il. A en croire le président de l’Ucc, ces films dénoncent toutes formes de violence. Les activités de ce festival commencent du 4 au 27 février prochain.

Des primes sont réservées aux meilleurs films, meilleur acteur et meilleure production à travers des votes sur message lesquels les membres du jury auront à trancher le 27 février dans la cérémonie de clôture.

Pour les responsables de Comores Télécom, aider les jeunes talents comoriens est l’un des engagements de la société. A travers la conférence de presse, les responsables de l’opérateur historique ont cité le cas de l’équipe nationale, les Cœlacanthes dont Comores Télécom reste au côté de cette jeune équipe ayant brillé et honoré le drapeau comorien aux yeux du monde entier. « Personne n’a jamais cru et pourtant le rêve est devenu une réalité. Aujourd’hui, nous sommes encore prêts à aider ces jeunes cinéastes à valoriser leurs savoir-faire », concluent les responsables de Comores Télécom. 

Kamal Said Abdou

Culture : Twarab Ayn fait salle comble

Culture : Twarab Ayn fait salle comble

Belle émotion, le samedi 14 janvier 2023 à l’alliance française de Moroni pour le concert de l’orchestre Twarab Ayn. Le concert qu’offre cet orchestre est toujours un bon moment pour les spectateurs. La prestation a été à la hauteur de l’événement : exceptionnel.

Avec des percussions, violon, claviers, mandoline, les musiciens de l’orchestre Ttwarab Ayn ont vibré dans la salle de spectacle de l’alliance française de Moroni. Ils ont plongé le public dans un univers ancien pour un instant envoutant et enchanteur. Un moment inoubliable pour le public. Un Twarab classique avec des musiciens talentueux.  Les musiciens étaient bien campés face à leurs instruments. Et le concert a fait salle comble. Twarab Ayn était ravi de retrouver un public animé après les prestations au Cndrs dont la première remonte le 10 décembre 2022.

Très beau succès du concert proposé par l’orchestre Twarab Ayn qui s’est éclaté. Le public a pu profiter de ce traditionnel concert. Les instruments ont offert un voyage détonnant sans bouger du siège. « J’ai toujours rêvé d’un tel Twarab réunissant des musiciens de l’ancienne génération et de la nouvelle génération. C’est le vrai Twarab. Je n’ai jamais assisté à un tel événement. Et ceci doit réveiller nos autorités afin de préserver notre culture », a indiqué Said Abdou.

C’était de promouvoir la musique, la culture traditionnelle comorienne. « Cet orchestre est composé de chanteurs et musiciens classiques à l’instar de Number One originaire de Tsidjé. Sa voix a bercé des générations », a-t-il souligné. Le public a repris les chansons avec enthousiasme. Twarab Ayn a proposé des chansons classiques accompagnées des applaudissements du public et des youyous.

Pour rappel, l’orchestre Twarab Ayn est une création du mouvement Uwanga consistant à promouvoir la culture, le Twarab. Pour le premier concert de l’année du Twrab Ayn, la prestation a été à la hauteur de l’événement : exceptionnel.

KDBA

L’association UJM d’Ikoni, a célébré samedi dernier, sa victoire du concours du festival de la danse traditionnelle africaine, qu’a eu lieu, en Tanzanie en décembre dernier. Un évènement qui avait réuni tous les pays de l’Afrique. Lors de la cérémonie, la présidente de l’association, Mme Foursiya Ismail appelle le ministère de la culture à accentuer les efforts pour faire rayonner davantage  la culture comorienne.  

Retour victorieux aux Comores après son sacre champion du concours dans le festival de la danse traditionnelle africaine. L’association UJM d’Ikoni, a célébré samedi dernier, devant les cadres du ministère du sport et de la culture leur titre couronné d’une médaille d’or, décrochée lors de l’édition, tenue en décembre dernier à Tanzanie.

Une occasion pour la présidente de l’association UJM de rappeller en quoi la culture comorienne est en mutation. Elle appelle les autorités à doubler d’efforts pour faire rayonner davantage la culture comorienne ainsi que sa pérennisation au premier rang du continent.

« Cette médaille d’or témoigne encore une fois de plus la valeur de notre identité culturelle dans le continent. Faisons en sorte qu’elle trouve sa place à l’échelle internationale par un soutien permanant du ministère de la jeunesse et de la culture », a déclaré la présidente de l’association UJM, Foursiya Ismail.

« Ce premier prix de la médaille d’Or, c’est pour toute la jeunesse culturelle sportive comorienne, même si c’était l’UJM qui jouait le spectacle », a-t-elle ajouté.

Au nom du ministre de la jeunesse et des sports, Ezdine Ben Ali alias Tony, a pris acte quant à l’engagement de l’association UJM. Il promet de faire bouger les lignes auprès des autorités compétentes en réponse favorable aux attentes de l’association. Ce festival du concours de danse traditionnelle africaine, avait eu un engouement particulier cette année dans presque tous les pays de l’Afrique de l’Est, notamment la Zambie, le Kenya, Djibouti, l’Ethiopie le Rwanda, les Seychelles, la Somalie, le Soudan du sud, le Soudan et l’Ouganda. L’association UJM s’est inspirée d’une danse traditionnelle appelé « shigoma Sha lansur » pour convaincre le jury.

Nassuf. M. Abdou

Ali Mzé, une rentrée parfaite dans la littérature. Un franco-comorien né aux Comores (Uzioini Badjini) et parti en France à l’âge de six ans. Après avoir écrit des histoires et poèmes non édités, Ali Mzé a publié son premier roman « Odeyken » aux éditions Rivière Blanche, le 01 octobre 2022.

« Odeyken », un roman qui se lit tambour battant. Un roman de 302 pages. Et c’est le Tome 1. Dès l’incipit, on découvre trois personnages amis (Benjack, Afla et Zaal) qui luttent pour une même cause. Ces trois amis s’étaient rencontrés au Domaine, là où étaient entraînés les futures Agaowa. Chacun avait son histoire, ses blessures et ses doutes. Pendant qu’ils s’inquiètent pour leur monde, les trois amis ne se doutent pas qu’au-delà des Hautes-Vagues existent des êtres obstinés par une vieille légende : celle des enfants du destin dont on dit qu’ils viendront soit détruire le monde soit le revivifier.

S’inspirant des légendes d’Afrique et de l’Australie à la Papouasie, Odeyken » propose un univers inédit avec des personnages attachants, des mondes aux multiples cultures : un véritable voyage du lecteur. « Odeyken, c’est la rencontre parfois tragique, parfois belle entre des personnages, issus de mondes ayant toujours été séparés. Ces mondes abritent des êtres, des histoires, des légendes et des coutumes différentes… Justice, amitié, pouvoir, vengeance et colère sont les maîtres-mots de ce premier opus », note l’éditeur. « Ce matin-là, Ben Jack et ses deux amis apprentis Afla et Zaal étaient encore sur la route. Après plusieurs longues journées dans la montagne sacrée, ils avaient réussi à atteindre le sommet et à rencontrer  les Mages-Simiens. Cette ascension devait leur permettre de se purifier. Le pèlerinage de la montagne était un rite commun aux multiples  croyances de l’Aquida, la terre des Hommes », extrait du roman.

« Odeyken », un jeu d’histoire

« L’origine de mon roman c’est un jeu d’histoire que je faisais avec mes amis quand j’étais plus jeune (années collège). A partir de ça, je suis parti m’inspirer des légendes de plusieurs régions et j’ai essayé de mettre un peu de réflexion sur notre monde », explique l’auteur Ali Mzé. Né aux Comores, il est parti en France de son bas âge. « Je suis né aux Comores dans la ville d’Uzioini  (Badjini). Arrivé en France à l’âge de six ans, j’ai poursuivi une scolarité normale. A 20 ans, j’ai eu mon bac sciences économiques et sociales. Puis, j’ai obtenu une licence en géographie. J’ai fait mes études à l’université Paris 8. Niveau professionnel, j’ai toujours travaillé en faveur de la jeunesse. Aujourd’hui, je suis responsable d’une structure d’information et d’insertion qui aide les jeunes dans tous les domaines », a-t-il raconté.

L’auteur de « Odeyken » est un père de trois enfants qui pratique les arts martiaux. « Odeyken, c’est mon premier roman édité. J’ai écrit des histoires, des poèmes, mais je n’ai jamais été édité », a précisé Ali Mzé.

Nassuf. M. Abdou

L’association festival d’art contemporain des Comores (FACC) a lancé, hier à Moroni, la 5e édition du festival d’art contemporain correspondant au 10e anniversaire de l’association. Plusieurs personnalités publiques et civiles, des artistes de différentes nations ont assisté à ce grand évènement pour promouvoir l’art, culture et patrimoine traditionnel des Comores.

La 5e édition du festival d’art contemporain a été lancée officiellement, hier, en présence de plusieurs participants nationaux et internationaux. C’est dans le cadre de la 10e année d’existence de l’association Festival d’art contemporain des Comores (FACC) dirigée par Fatima Houssein. Trois approches de cet évènement tel que scientifique, artistique et scolaire. Des artistes étrangers ont fait le déplacement vers Moroni pour marquer l’histoire de la culture, art et patrimoine traditionnel des Comores. Cependant, la cérémonie a été fortement animée par des allocutions, des chants, des danses et des slams qui riment avec la culture comorienne.

Le ministre de la jeunesse et culture, Djaanfar Salim Allaoui précise que la présence de l’assistance de différentes horizons et nations signifie la prise en considération de la culture comorienne. « La présence à cette 5e édition du festival d’art contemporain des Comores, des délégations représentants des grandes nations témoigne de l’intérêt que nous portons tous à la culture dans toutes ses dimensions. Les Comores accueillent une manifestation culturelle qui témoigne de cette nouvelle résolution des autorités, de restituer à la culture comorienne, ses lettres de noblesse et de la doter enfin de la logistique de ses ambitions », a déclaré le ministre de la culture.

Abdoulandhum Ahamada

A l’occasion du festival Fimo visant à la conservation et la valorisation de la culture comorienne, devant la presse vendredi dernier, Chebli, directeur artistique de l’association SINA a annoncé qu’un film documentaire à travers le festival Fimo sera réalisé. Un projet qui, selon le directeur artistique, a eu l’appui financier du gouvernement.

La réalisation du film documentaire demande une somme de 30 millions. Il s’agit d’un film documentaire qui retrace les origines du Twarab jusqu’à son arrivée aux Comores.  « Le documentaire commence le 17 novembre prochain. Nous sommes obligés de faire le déplacement jusqu’aux pays où le Twarab est passé jusqu’ici, notamment en Égypte, Zanzibar et Andalousie. Il faudrait aussi interroger les jeunes musiciens comoriens résidant actuellement à Marseille », a annoncé le directeur artistique de l’association SINA.

Cet artiste comorien opte pour sa modernisation et sa préservation. Chebli a  fait savoir que la culture fait partie du vecteur de développement d’un pays.  « Donc il faut préserver les acquis en créant les centres d’animation des jeunes. Sachant que la modernisation et la préservation sont deux choses qui vont ensemble. N’ayons pas peur du changement », préconise-t-il. A en croire le directeur artistique, le festival Fimo a deux objectifs. Il y a le Twarab classique et le Twarab ancien.

Aboubacar Said Salim, écrivain, estime que l’enseignement de la culture comorienne dès le primaire jusqu’à l’université est nécessaire. Il permettra de conserver la culture comorienne comme le font les autres pays. Les différents chants et danses de notre pays qui n’existent pas nulle part font partie du patrimoine culturel des Comores.

Kamal Said Abdou

« Ma vie est un long combat », une œuvre de Sittou Raghadat Mohamed dans laquelle l’auteure a décrit son parcours familial. A travers ce livre autobiographique, l’auteure a saisi l’occasion de lancer un message aux femmes notamment à ne pas baisser les bras.

Élevée dans une famille très longue, Sittou Raghadat Mohamed est auteure de deux œuvres et plusieurs articles de journaux. « Ma vie est un long combat », un livre paru aux éditions Kalamu retrace la vie d’enfance. A travers cette autobiographie, Sittou Raghadat Mohamed raconte ses combats tant dans la vie familiale que dans la vie politique. « Depuis l’arrivé dans ce monde, je ne fais que combattre. Je n’ai rencontré que des obstacles mais je suis arrivée à les résoudre », explique Sittou Raghadat Mohamed.  « Ce qui fait que ma vie est toujours un long combat », a-t-elle affirmé.

L’œuvre est composée de 25 chapitres sur lesquelles l’auteure s’est mise à faire un parcours d’une femme engagée et qui a finalement réussi. Selon l’auteure, tous les thèmes abordés dans cet ouvrage sont importants. « Que ça soit l’adolescence, l’adulte ou la vie professionnelle et politique, ce sont des combats qui ont été durs mais passionnants auxquels, je peux dire que je les ai gagnés», précise-t-elle. Actuellement présidente de la Cndhl, Sittou Raghadat Mohamed explique que la vie familiale par rapport à la vie politique, est prioritaire. Lançant un message à la nouvelle génération, Sittou Raghadat Mohamed a souligné qu’il faut éviter de venir dans la sphère politique par l’opportunisme.

Kamal Said Abdou

Bien que la covid-19 ait boycotté les festivités pendant une période de 3 ans, cet évènement d’envergure en art et culture reprendra sa course depuis le 14 novembres prochain à Moroni. Des artistes internationaux et comoriens aux compétences reconnus vont s’échanger de leurs expériences devant les médias internationaux, notamment France 24, RFI ainsi que Tv5 monde.

Le festival contemporain des Comores se ressuscite. Lors d’une conférence de presse tenue, hier mardi au CNDRS, Mme Fatima Oussein, présidente de l’association du festival contemporain des Comores a mis l’accent sur l’intérêt d’inviter des jeunes artistes internationaux à échanger de leurs expériences avec les locaux en matière de l’art et culture. « Nous allons accueillir de nombreux artistes internationaux et du pays. C’est une façon de stimuler le potentiel talent en art et en culture de la jeunesse comorienne devant les médias internationaux au profit de montrer la vitalité artistique du pays. On peut être fier de ce que les jeunes locaux produisent aujourd’hui, raison pour laquelle il y aura des artistes de l’extérieur », a annoncé Mme Fatima Oussein présidente de l’association du festival contemporain des Comores.

Dix ans d’existence depuis 2012, le festival contemporain aux Comores a toujours un engouement tant des participants que des partenaires. La directrice générale de la culture, Mme Wahida Hassani s’est jubilée de la ténacité de l’association du festival contemporain des Comores qui, selon elle, a mis en avant la promotion de l’art et la culture comorienne comme une priorité.

Convaincue que la culture comorienne occupe une place prépondérante sur la scène internationale des arts et des cultures, Mme Zaitouni Loufti, coordinatrice d’AFCC rappelle l’excellente réussite des jeunes artistes comoriens lors de l’expo universelle à Dubaï. Elle espère qu’encore une fois, les artistes comoriens décrocheront ce distinct prix de cette Edition devant les medias du monde.

Des ateliers croisés, des conférences, une programmation cinéma extraordinaire sont au programme du festival contemporain des Comores qui aura lieu dans divers endroits à Moroni.   

Nassuf. M. Abdou

 

Coralie Frei,  écrivaine et poète comorienne n’a pas choisi ces deux courants. Dans une interview, Coralie Frei a souligné qu’ils se sont imposés à lui et font partie de lui, de son quotidien et de son être. Interview.

Vous avez obtenu votre baccalauréat option philosophie et vous êtes infirmière de carrière. Pourriez-vous nous parler un peu de ce revirement ?

D’abord, j‘ai fait un baccalauréat littéraire, option philosophie. Après le baccalauréat, j’ai suivi des études universitaires en littérature française et langues dont l’anglais et l’espagnol que j’ai abandonné en cours de route. Après trois années d’études, mes diplômes universitaires me destinaient à l’enseignement secondaire, en littérature et langues cela va de soi. Mais voilà, prenant en considération mes expériences scolaires précédentes (secondaires notamment), j’en ai conclu que je n’étais pas faite pour un tel poste. L’enseignement d’accord, mais maternel, voire primaire, souhait qui m’a été décliné soi-disant à cause de mon niveau scolaire, « j’allais prendre la place d’un autre », répondait-on à mes innombrables demandes d’emploi. C’est ainsi que sur un coup de tête, j’ai pris la décision de changer d’orientation et me suis donc dirigée vers le paramédical.

Romancière puis poète, qu’est-ce qui vous a incité à choisir ces deux courants ?

Plutôt romancière et poète. Les deux en même temps et non l’un après l’autre. Selon moi le roman et la poésie sont inséparables, ils se complètent. Tous deux sont de belles lettres, une littérature agréable, facile à ingérer. D’ailleurs dans mes romans je glisse toujours quelques poèmes. Pourquoi ai-je choisi les deux courants ? Je ne les ai pas vraiment choisis, ils se sont imposés à moi, font partie de moi, de mon quotidien, de mon être. Dans le roman comme dans la poésie je me libère, m’extériorise et m’épanouie. Je suis de nature timide et à travers mes écritures je me sens totalement libre, libre d’exprimer mes pensées, mes joies, mes peines, mes soucis, mes frustrations etc. Sans crainte ni contrainte je confie à l’ordinateur pour ne pas dire au papier — puisque de nos jours on écrit sur ordinateur — mes préoccupations, mes batailles, ses victoires et mes succès. Je suis mon maître et mon élève, je n’ai ni employeur ni employé, je n’ai pas d’horaires à respecter, pas d’ordres à donner ni à recevoir et je n’attends pas de salaire en fin de mois.

Dans une de vos œuvres les plus célèbres, « La perle des Comores », vous écrivez ceci : « je veux sortir mon île Anjouan, mes îles Les Comores, de l’anonymat ». Qu’entend-on de cette assertion ?

Un jour, alors que j’étais en long transit à l’aéroport de Dar es Salam en Tanzanie, je me suis hasardée à l’extérieur du bâtiment pour prendre un peu l’air. Je me suis alors confrontée à une chose qui m’a profondément choquée, voire attristée. Sur une grande pancarte il était transcrit ceci en gros caractères noirs sur fond blanc accompagné du drapeau comorien : « Comoros the forgotten islands … » (Les Comores, les îles oubliées). Ce jour-là j’ai pris la décision de contribuer, à travers ma plume, à porter mes îles à la connaissance des pays à ma portée. Ceci sans rien d’autre en attendre. Par exemple, en Suisse où je réside depuis 28 ans, une toute minorité connaissait l’existence des Comores lors de mes débuts dans le pays. Grâce à mes œuvres et mes nombreuses présentations, mes îles sortent petit à petit de l’anonymat, du moins dans la région où je réside. D’ailleurs, mon livre en question portait au départ le titre de L’inconnue de l’océan. « La perle des Comores » est un titre suggéré par mon éditeur qui, selon lui, mettait mieux en exergue le pays que je tentais de faire connaître. Petite parenthèse, le titre allemand est : «Weit wie der Ozean» (Loin comme l’océan).

Vous avez divorcé avec votre mari comorien et avez ensuite choisi un étranger, quelles sont vos raisons ?

Je n’ai pas divorcé d’un Comorien pour choisir un étranger. J’ai tout simplement mis fin à une relation qui ne me convenait pas. Je n’ai pas non plus choisi un étranger pour quelque raison que ce soit. J’ai répondu tout simplement « oui » à l’amour vrai, celui qui réunit tous les critères d’une relation saine et viable : la tendresse, l’amitié, la compréhension et le soutien mutuels, le partenariat, la complicité. Comorienne ou pas, la nationalité de mon partenaire m’importe peu de l’instant où il est disposé à m’offrir ce que j’attends de lui. 

Propos recueillis par Kamal Said Abdou