Hier, à Moroni, Mohamed Abdallah Halifa, auteur du livre : «Abdallah Halifa, le prince de Domba au sommet de l’Etat », a organisé sa deuxième séance de dédicace pour rendre hommage à son père Abdallah Halifa. Ce livre est paru aux éditions Kalamu des îles. Dans son livre, l’auteur résume la vie et le parcours social et politique d’un homme exceptionnel qui a défendu son pays, les Comores.
En vue de rendre hommage aux bienfaits procurés par son père et sa nation, les Comores, Mohamed Abdallah Halifa a rendu hommage à son père Abdallah Halifa sur sa vie et son parcours politique et social. C’est à travers son ouvrage intitulé : « Abdallah Halifa, le prince de Domba au sommet de l’Etat ». « Ce titre à lui seul résume la vie et le parcours social et politique d’un homme exceptionnel. Orphelin depuis son enfance et originaire d’un petit village dans une région enclavée et très éloignée de la sphère politique, qu’il a réussi, avec brio, à la libérer en lui octroyant un statut juridique et politique qui lui permit son désenclavement jusqu’à la hisser au sommet de l’Etat », résume l’auteur. Et lui d’ajouter : « Par ce livre, nous avons voulu rendre hommage à Alhadj Abdallah Halifa, un homme politique exemplaire, une référence de sagesse, de droiture, de tolérance et qui portait haut ses responsabilités d’homme d’État avec ses valeurs spirituelles ».
Sur le parcours politique, Mohamed Abdallah Halifa n’a pas cessé de montrer l’intégration de son père dans la vie sociale. « Je vous résume en bref le parcours professionnel d’Alhadj ABDALLAH HALIFA : Il fut le 1er enfant d’Ungoni, voir de sa région de Domba à être scolarisé, il fut le 1er Infirmier d’État de sa région formé et diplômé de Madagascar, il fut le 1er élu de sa région de Domba à l’Assemblée Nationale en 1972 durant l’autonomie interne, il fut le 1er Commissaire aux affaires sociales du Gouvernorat de Ngazidja, il fut le 1er élu de la représentation nationale avoir fait trois mandatures dont Président de l’Assemblée Nationale durant 8 ans, il fut un des rares hommes politiques comoriens qui a travaillé avec tous les régimes y compris le régime révolutionnaire d’Ali Soilihi en tant que DG de la pharmacie nationale, il fut aussi un des rares hommes politiques comoriens qui était : – à l’exécutif comme Commissaire aux affaires sociales, au législatif comme Président de l’AN – à la justice comme Président du Haut Conseil Constitutionnel », a-t-il glorifié.
L’association Jpc fête sa dixième année d’existence. Cette association, ancienne antenne du collectif du patrimoine des Comores lutte pour la sauvegarde et la promotion du patrimoine dans l’île, a pour l’occasion des séries d’activités pour fêter ses 10 ans. Lundi dernier, à la citadelle de Mutsamudu, les membres et le public ont soufflé les bougies.
Pour marquer le coup, le comité d’organisation de Ndzuani Island, organisateur du concours « Ambassador Youth Ndzouani Island et Bweni Mzuri » a envoyé ces 6 lauréats pour défiler devant le public et le Collectif Pomwezi va exposer leur texte sur le patrimoine sous forme de slam. « L’association est créée pour protéger, préserver et restaurer le patrimoine comorien. Nous ne sommes pas sans savoir que le patrimoine a été délaissé pendant un certain temps, carrément, voire oublié. À partir de 2012, c’est là que des jeunes ont eu l’idée de faire quelque chose pour le patrimoine. Avant cela, nous étions une antenne du collectif du patrimoine des Comores, CPC. Et nous avons décidé d’être une association à part entière dont depuis le 8 août 2012, nous fêtons notre anniversaire chaque année », dit Ehsen Mansour, actuel président de l’association depuis 2 ans.
« L’importance de fêter cet événement c’est de voir que nous avons persisté dans le temps, que nous n’avons pas abandonné. Il est important de savoir que pendant 10 ans nous n’avons pas abandonné, que l’association est passée de mains depuis 2012. Aujourd’hui, je suis le président de l’association. Je n’étais pas là en 2012. C’est là de montrer son importance, de montrer que c’est quelque chose d’extraordinaire que nous faisons. Nous avons ténu bon bien que des gens disent que nous n’allons pas arriver là où nous sommes », dit-il. Et le président de JPC d’ajouter que « c’est une fierté pour l’association et pour moi, encore plus, d’être à la tête de l’association, d’être le président qui fête le dixième anniversaire. Ce n’est même plus pour moi, c’est pour la génération future parce que si nous ne préservons pas ce patrimoine, ça veut dire que nous oublions la génération future. Au final, nous ne connaissons que nos enfants ».
Selon Inrfane Ahmed Assane, membre et ancien président de l’association, pour une association bénévole, 10 ans d’expérience, d’existence, d’activité, c’est une fierté. C’est énorme. C’est une fierté de montrer aux autres que nous sommes là jusqu’à 10 ans. « Nous espérons avoir d’autres dizaines d’années », espère-t-il avant de préciser qu’être acteur dans le patrimoine, « c’est le patriotisme, c’est d’aimer et de servir son pays sans penser à l’argent ou à l’état ». Et comme toute association surtout dans le domaine du patrimoine ou de la culture, manque de soutien financier provenant du pays. « Il y a un accompagnement local, mais pas grand-chose. En 10 ans, notre bilan est positif. Et c’est parce qu’aujourd’hui, les gens s’intéressent un peu plus au patrimoine qu’il y a une dizaine d’années. Aujourd’hui, quand nous parlons de patrimoine, le gens écoutent », se réjouit-il. Et pour l’occasion, plusieurs activités dont des courses sont faites à Mutsamudu. Depuis 2012, l’association a comptabilisé plus de 300 adhérents et aujourd’hui, elle compte 50 membres actifs.
Fofana, un symbole de la classe intellectuelle de la Côte d’Ivoire et poète, accorde cette exclusivité à la presse comorienne pour une lecture verticale de son recueil » Safaola ». Très posé, intelligent et membre du cabinet de Mme Dominique Ouattara, première dame de la République de Côte d’Ivoire ! « L’Afrique pèse dans la balance des affaires mondiales, et cela passe surtout par le relèvement du standing intellectuel », dit-il, dans l’interview qui suit.
Qui est Philippe Tiémassa-Grey ?
Je me nomme Fofana et me prénomme Tiémassa Malick Grey Philippe. Je suis un Spin doctor. Je suis membre du cabinet de Mme Dominique Ouattara, première dame de la République de Côte d’Ivoire. Et comme vous le savez sans nul doute, depuis le 1er février 2022, je suis officiellement devenu un écrivain avec l’édition en France, chez Jets d’Encre, de mon premier ouvrage poétique intitulé « Safaola ». Enfin, je suis consultant indépendant chargé du Business Development à Tagus Corporation Capital & Properties, qui est un cabinet conseil en finance et management des entreprises.
Des sciences historiques et du marketing/management à la poésie, comment aviez-vous pris ce virage de trois cent soixante degrés ?
Depuis mon adolescence, je barbotte aussi dans l’étang de la littérature et plus particulièrement de la poésie. Je ne crois pas avoir récemment expérimenté un brusque changement en dépit de l’officialisation de mon titre de poète. Au Royaume des Lumières auquel j’appartiens, sommes-nous sensibles à ce qui est écrit dans notre destinée, car, ce qui est écrit arrive forcément. Cela dit, je suis un amoureux des arts dont fait partie la poésie. Je vis donc une passion lucide qui ne peut être considérée comme un tel tournant.
Cette nouvelle aventure ne va-t-elle pas changer votre carrière ?
Je ne conçois pas au fond ce premier pas dans la littérature comme une aventure. Dans mon esprit, il confirme l’évidence de cette autre corde à mon arc. Il vient justifier et aider à comprendre la justification de ce qui adviendra dans un futur proche relativement à ce qu’il vous a plu d’appeler fièrement, j’ose dire, « carrière ».
Le champ lexical du mot « maudit » est tellement aromatisé dans votre recueil poétique « Safaola « , peut-on savoir pourquoi ?
À la vérité, vous m’apprenez cela parce que je ne suis plus relu depuis la validation du bon à tirer (BAT) de cet ouvrage. Il faut noter que cette expression est omniprésente dans l’œuvre des grandes figures de la poésie du XIXème siècle. À preuve, les excès pathétiques engendrés par l’illusion lyrique conduisirent je pense, Pauvre Lelian, anagramme de Paul Verlaine, à publier en 1888 « Les Poètes Maudits » avec Tristan Corbière, Arthur Rimbaud, Stéphane Mallarmé, Marceline Desbordes-Valmore, Villiers de l’Isle-Adam. Croyez-moi, cela n’est pas fait à dessein ; je n’ai qu’à laisser s’exprimer mon inspiration.
« Safaola » résonne en vous, de prime abord, comme une renaissance et une élévation physique, émotionnelle et spirituelle. Pouvez-vous être un peu explicite sur cette puisée de la note de l’auteur ?
« Safaola » est un nom qui provient de la lumière de ma spiritualité et qui symbolise l’élévation. Quelques mois avant l’achèvement de cet ouvrage lyrique, je fis face avec sagesse et responsabilité, à une indescriptible souffrance brutale. Dans la période, « Safaola » s’est révélé à moi avec assurance et m’a apaisé. « Safaola » est donc né avec une puissante énergie qui s’affermit, me fortifie, me perfectionne et me rend inébranlable. Cela admis, je crois que toutes celles et tous ceux qui liront cet ouvrage dans un cadre convenable expérimentent aussi, ces énergies positivement transformatrices.
Quelle place occuperait la poésie dans le monde politique ?
Mon approche définitive de la poésie est qu’elle est, un agrégat de pensées relâchées relatives à un idéal de vie. Quant à la politique, elle est une donnée inhérente à la vie de tous les jours, mais indéfiniment en quête du relâchement de claires pensées existentielles. La poésie est pour moi le souffle de la politique. Et qu’est-ce que donc un corps sans souffle ? Puisse que vous parlez de politique, tournons notre regard vers les États-Unis d’Amérique qui se perçoivent comme les « gardiens » de la démocratie au monde, vous constaterez que tous les grands discours des présidents américains sont empreints de lyrisme. Mieux, la plupart des petites phrases de discours devenus illustres sont lyriques. C’est la raison pour laquelle les grands esprits de poésie rationnelle se sont brillamment illustrés dans l’arène politique partout dans le monde. La poésie et la politique ne sont certes pas à mes yeux antinomiques, mais, la politique a plus besoin de la poésie que la poésie n’a besoin d’elle.
« Le degré inconnu, Comme une promesse, À la troublante et L’invisible ». Ces quatre poèmes nous ramènent vers « L’Aventure Ambiguë » de Cheikh Hamidou Kane, on voit du même œil que l’auteur ?
Chaque ouvrage à ses intentions. Dans « L’aventure ambiguë», Cheikh Hamidou Kane n’avait pas une intention mais des intentions. Le fond des discours poétiques des titres mentionnés ne peuvent que me renvoyer à la dimension spirituelle de ce roman. Vous permettez que je vous dise que les spécificités de ce monde n’ont sur moi aucune influence ; je ne suis pas influençable parce que je pense. En revanche, si je ne vis que pour moi, c’est que je n’ai vraiment pas avancé depuis. L’injustice, le mal-être des autres, la misère, le refus de l’amour de Dieu sont des choses qui ne peuvent que parfois m’attrister, et me faire interroger sur la distraction d’Adam et les profondes raisons de notre existence. Je suis certes parvenu au balcon de la grâce, mais je prie pour que l’enlèvement se produise le plus tôt possible pour que la bêtise humaine s’arrête.
Un vers dit « Pour l’heure, le vide domine les rues et la chance », c’est-à-dire ?
En effet, il est extrait du poème « Puis, vint le jour noir ! » Ce texte a été écrit aux premières heures de la pandémie du Coronavirus qui amena nos États à déclarer l’état d’urgence. En ce temps-là, en Côte d’Ivoire, nos rues étaient effectivement devenues vides, et le vide régnait sur tout, y compris la chance. Voilà ce que j’ai exprimé.
Connaissez-vous les Comores en dehors du football et quel est votre pronostic pour la rencontreComores-Côte d’Ivoire en mars 2023 pour les qualificatifs de la prochaine CAN ?
Je ne me suis jamais rendu aux Comores. Cependant, cet archipel est aussi célèbre pour ses fleurs d’ylang-ylang qui sont très appréciées en parfumerie. En ce qui concerne le football qui déclenche tant de passions, je voudrais profiter de cette occasion pour féliciter l’équipe des « Cœlacanthes » des Comores qui est parvenue, pour la première fois de son histoire à se qualifier pour la Coupe d’Afrique des Nations de 2022. Il est évident que l’équipe des « Éléphants » de Côte d’Ivoire est déjà qualifiée en sa qualité de pays organisateur de la Coupe d’Afrique des Nations de janvier 2024. Je dirais que la meilleure gagne.
Avez-vous un dernier mot ?
Nous devons sans cesse travailler afin que l’Afrique pèse dans la balance des affaires mondiales, et cela passe surtout par le relèvement du standing intellectuel. Par conséquent, j’exhorte les chefs de nos cellules familiales à résister aux séductions de ce siècle dans lequel tout brille trop vite, tout en aidant aussi leurs enfants dans cette démarche en les conduisant sur le chemin d’une éducation de qualité, car, nos États ne le feront jamais. C’est la voie ultime pour faire rayonner nos nations sur le long terme. Dans ce cadre, la littérature demeure un instrument puissant pour y parvenir. C’est pourquoi, à la suite de « Safaola », j’ai tenu à poursuivre mon action en publiant un autre ouvrage poétique qui a pour titre : « La femme-Dieu et les femmes de l’Inconnu, ou les Beautés de l’Orient et de l’Occident », qui, au-delà de la célébration des beautés arabe-libanaise et occidentale, vise à défendre l’idée de l’extension de la Terre Sainte au Liban eu égard de la clarté des Saintes Écritures. Pour finir, je rends grâce au Saint-Esprit pour l’écriture, l’inspiration et l’accomplissement de Sa Promesse. Et je n’oublie pas d’adresser, mes vifs et mes sincères remerciements au Magazine Comores pour cet honneur.
L’idée est de promouvoir et soutenir le développement personnel, a annoncé samedi dernier au Retaj Omar Ibn Abdillah. Il s’agit de la première édition, elle se déroulera le 26 août prochain au palais du peuple.
Plusieurs thématiques sont choisies par les fondateurs du projet pour cette première édition Umoja. Selon Omar Ibn Abdillah, le choix de ces thématiques est la finalité d’un jeune d’aujourd’hui. Omar Ibn Abdillah a avancé que, Umoja est un événement national. « Cet événement verra la présence d’un jeune Mahorais et bien sûr des jeunes des autres îles », a-t-il rassuré. A en croire Omar Ibn Abdillah, l’idée du projet est de soutenir le développement individuel de chacun. « C’est un événement qui regroupe plusieurs thématiques telles que musique, politique, entrepreneuriat, sport, art et culture, média et autres. Durant l’événement qui va durer une journée, on va présenter ceux qui ont vraiment réussi dans leurs parcours et pousser ceux qui veulent aussi réussir à suivre le parcours de ces gens-là », a expliqué Omar Ibn Abdillah.
Selon lui, l’événement Umoja est un événement d’ensemble sous le concept « grandissons ensemble à travers l’échange, le partage et à travers une communauté commune pour le développement ». C’est un événement gratuit et sans partenariat. « L’idée ce que nous les jeunes, sommes les partenaires. On n’a pas besoin d’un partenaire pour se développer. Mais vu les difficultés de certains qui ont des projets et qui n’ont pas les moyens financiers, on a mis symboliquement un prix qui permettra de soutenir les initiatives des artistes pour aider à réaliser leurs projets », a précisé Omar Ibn Abdillah. Ce dernier a tenu à rappeler que parmi les concepts d’Umoja, se soutenir mutuellement à travers l’événement auquel on partage et on se développe ensemble. Bien qu’il s’agisse de la première édition, Omar Ibn Abdillah a rassuré que, Umoja n’est pas un événement de cette année seulement. Il continuera pour les prochaines années.
Le professeur Stéphane Pradines de l’université Aga Khan va procéder à des fouilles dans l’île d’Anjouan. L’archéologue, le topographe, les étudiants de l’université dont des licenciés en histoire et géographie et l’équipe du Cpc vont mener cette première étude.
Probablement, les fouilles seront à Mutsamudu dans le palais Ujumbé de Mutsamudu, dans le Ziarra de Sima, à Ntsoha à Ouani ou même à Domoni. C’est le professeur qui a le dernier mot sur le choix définitif du lieu des fouilles. Pour la présidente du Cpc, « c’est pour connaître l’histoire et la structuration de la ville. Et puisque nous voulons une inscription à l’Unesco, si nous n’avons pas ces études, le dossier n’aura pas de poids. C’est une opportunité pour le pays et encore pour cette dizaine de jeunes que nous avons sollicités de participer à cette mission », indique la présidente du Cpc et souligne que « ces jeunes sont l’avenir de ce pays. Les fouilles archéologiques qui sont faites dans l’île d’Anjouan, ce sont souvent des docteurs. Les connaissances restent encore, et malheureusement dans des rapports. Ces jeunes vont apprendre un métier et des nouvelles sur ce domaine de travail dans le pays et ailleurs. Et c’est parce que le collectif du patrimoine des Comores soutient la jeunesse et qu’ils sont fiers de leur culture ».
Le professeur Stéphane Pradines qui a dirigé d’importantes fouilles archéologiques en Egypte et dans l’océan Indien : Kenya, Tanzanie, Mayotte et Maldives explique que « nous sommes venus à la demande du Cpc pour intervenir sur le palais de l’Ujumbe à Mutsamudu. Et pour faire un chantier école. C’est pour documenter le palais de l’Ujumbe et à la fois fouiller le site de Mutsamudu et pour reconnaître le patrimoine. C’est la science qui étudie les choses anciennes. C’est fondé, en fait, les premières fouilles archéologiques ont été menées à Pompéi en Italie. C’était surtout le prince de France et le roi de Naples qui ont fait des fouilles à Pompéi pour trouver des statuts pour décorer leur palais. C’était au 17e, 18e siècle. Et l’archéologie professionnelle a débuté au 19e siècle. Et là, nous avons fouillé des sites archéologiques pour comprendre l’histoire des hommes ».
Selon lui, l’archéologie est basée sur la géologie. Et donc « nous fouillons par strate. Cela veut dire que nous commençons du haut vers le bas. Nous fouillons par couche archéologique. L’idée est de donner un numéro à chaque couche qu’on fouille et à chaque bâtiment que nous trouvons. Par exemple, un mur va être 01, un sol va être 02. C’est comme écrire les pages d’un livre, mais avec la terre », explique le professeur de l’université Aga Khan à Londres avant d’ajouter : « nous allons travailler sur le palais Ujumbé. Et peut-être trouver des zones de fouilles. Soit une zone de fouille à Mutsamudu soit à un site archéologique à Anjouan ».
Les étudiants s’y mettent
Ce chantier se veut éducatif. Pour cela, une dizaine d’étudiants et des diplômés de l’université des Comores participent à cette mission. Ils vont apprendre, selon l’archéologue, « ce que c’est que l’archéologie, et à faire des fouilles archéologiques dans le contexte islamique, de la période médiévale, reconnaître des monuments islamiques, la méthodologie et faire de l’archéologie du bâtiment », dit-il.
De son côté, le topographe à l’Inrap de Toulouse, Olivier Onezime, « nous allons voir comment faire des photographies professionnelles pour une utilisation archéologique. Nous allons apprendre à dessiner, à mesurer. Nous allons apprendre plein de choses. Je vais faire des relevés de niches et des plafonds en utilisant une technique particulière qui est la photogrammétrie. Je vais faire les points, des repérages, des photos d’une certaine manière qui me permettront de faire et de réaliser des modèles 3D. Ensuite faire des ortho-photographies qui sont des photos s qui n’ont pas de déformations sur lesquelles on pourrait mesurer et dessiner », a-t-il expliqué.
C’est un professeur d’arabe et français, écrivain et historien. Il a écrit 20 livres dont 17 en arabe dès 1981. Il apprend le français avec des Malgaches, des doyens de la faculté des lettres à Ankato, Madagascar. Professeur à Patsy pendant 20 ans. Il est décoré par le président de l’Union des Comores, le 06 juillet 2014 à l’ordre du chevalier d’Anjouan.
Il étudie à Riyad, en Arabie Saoudite. Une partie rentre dans le cadre de la religion et une partie dans le cadre de l’histoire. Au total, ce sont 20 livres dont 17 en arabe et 3 en français.
Plusieurs livres sont imprimés jusqu’à 100.000 exemplaires ou imprimés en Inde, au Caire et à Beyrouth. Pour lui, lire, c’est un plaisir. « Mon père avait une petite bibliothèque. J’ai passé ma vie à lire. Lors de mes voyages, j’achetais des livres, des revues et des journaux », confia-t-il. « Ce sont des livres qui apportent un éclaircissement sur la religion musulmane », précise-t-il. « Dans mes livres, j’ai parlé de la religion. Ils parlent surtout de traitement du Soufisme. J’ai écrit ces livres pour beaucoup de raisons. Les gens suivent des voix sur la religion sans connaître les origines, les fondements et les objectifs de ces voix. Mais également, ils ne connaissent ni les pionniers, ni les propagateurs, ni les histoires ni biographies des grands chefs religieux de ces voix. Nous sommes dans un temps où nous devons savoir ce qu’on fait et pourquoi nous le faisons », explique-t-il.
Le premier livre de cet illustre chevalier d’Anjouan est imprimé à l’île Maurice en 1981 à mille exemplaires, selon ses dires. Il est intitulé « L’islam aux Comores ». Le second est le livre blanc toujours imprimé à l’île Maurice en 1984. Un d’entre ses livres se verra recommandé par le grand-maître spirituel, Cheikh Ahmed Anliyachourtu, chef de la tribu Chadhuli. Ce dernier est décédé en novembre 2021 en Jordanie. « Il était venu aux Comores avec son père en 1961 », se rappelle-t-il. Et lui de poursuivre « nous devons connaître leurs origines, qu’on les accepte ou non. Ils font partie de notre culture. J’ai eu mes idées à travers l’Association mondiale des écrivains arabes dont je suis membre. J’ai un livre qui est intitulé « Courte histoire de la pénétration de l’islam aux Comores ». Il est imprimé et publié par l’Usesco à 100.000 exemplaires en 1992. C’est le livre qui a donné naissance à l’adhésion des Comores à la ligue des États arabes. Et peut-être le seul livre d’un Comorien publié par cette institution internationale ».
En sa qualité d’historien, il est revenu sur certains objets de valeurs que le pays a abandonnés. Les ustensiles en argiles ont disparu. Ce sont des assiettes, des marmites, des vases et autres en argiles. « Les ustensiles en argiles ont disparu. Elles étaient fabriquées à l’époque à Ouani et à Bambao Mtsanga. Mon père y allait acheter en 1912. Il y a 110 ans. Ces événements sont oubliés. Vous ne vous demandez jamais comment les gens cuisinaient et mangeaient à l’époque ? Les étrangers venaient acheter ses ustensiles ici», raconte-t-il. « Il y avait une danse. C’était la fierté de l’île d’Anjouan. Il s’appelait le «Razias ». C’était cette chaise qui portait les mariés. C’était dans les places publiques comme le Pangahari. À Domoni, la culture est toujours préservée. Toutefois, on dit que de nos jours, les mariés n’en veulent plus, car c’est un signe d’esclavagisme », relate-t-il.
Le CPC a découvert, en 2021, 279 décors muraux dont des niches, lors des travaux de restauration du palais Ujumbé. Suite à cela, le professeur Stéphane Pradines, sera assisté d’un topographe de l’INRAP de Toulouse, monsieur Olivier Onezime pour une mission de 10 jours aux Comores.
Une mission qui regroupe 10 étudiants des îles. Elle est portée par le collectif du patrimoine des Comores qui nous apprend que « la découverte de décors muraux, en 2019 et en 2021, ont incité le Collectif du Patrimoine à solliciter le Professeur Stéphane Pradines, archéologue international en poste à l’Institut Aga Khan à Londres, afin qu’il évalue l’intérêt de ces découvertes dans le contexte de l’architecture swahili. En préalable à sa mission, nous avons sollicité deux de nos membres, le Dr Chéhrazade Nafa, architecte, spécialiste du patrimoine et Madame Marie-Noël Tournoux, historienne de l’art et spécialiste du Patrimoine mondial de l’UNESCO. Elles sont venues en mission du 18 au 27 novembre 2021, pendant le déroulement du chantier et que l’objet de leur mission a concerné l’inventaire et le relevé des décors muraux découverts en 2021 et en 2019 ainsi que l’ensemble des décors existants dans le palais. Au total, 379 décors et niches du palais ont été recensés », nous explique-t-il.
Et lui de préciser : « pour que la mission soit la plus fructueuse possible, elle comportera une partie étude et une partie pédagogique. À ce titre, il a été proposé à dix étudiants venus des trois îles de participer à un stage pratique de quatre jours en archéologie sous la direction du professeur. Cette intervention sera suivie d’une conférence à l’UDC de Patsy. La mission à Mutsamudu sera complétée par une deuxième partie à Moroni, organisée par le CNDRS », nous apprend-on. Pour information, aux Comores, les recherches archéologiques sont coordonnées par le Centre National de Documentation et de Recherches Scientifiques.
Les artistes sont accueillis dans l’île d’Anjouan à l’exception de Patsaou. Pour cette 14e édition, les organisateurs insistent et signent que « c’est un spécial honneur pour l’artiste feu Papa l’amour ». Près de 2000 personnes sont attendues dans les deux stades.
À l’arrivée des artistes où ils sont accueillis par l’association malgache d’Anjouan et par le comité Ndzuwani Island, les artistes, managers et publiques, sont reçus à la mairie de Mutsamudu. Sur place, nous les avons rencontrés. « C’est la quatorzième édition. C’est toujours un grand, grand plaisir de revenir parce que j’étais là depuis le début, je suis là pendant et je serai là après. J’espère que j’aurai toujours l’occasion de revenir parce que ce festival, c’est notre fierté à Anjouan. Pour moi, c’est grandiose. J’espère que ça durera des longues années encore », a exprimé Halidi Dani, celui qui était à la première édition en 2005 et d’ajouter l’artiste Cheikh Mc de la Grande Comore : « déjà, c’est le plus grand événement des Comores. Il faut le dire. C’est un grand honneur. C’est un festival que je suive depuis très longtemps. D’autant plus que Dieu a fait que je tombe sur ma grande star. Je suis un grand fan de Halidi Dani et d’autres artistes qui sont ici », assure-t-il.
Vers une nationalisation de l’événement pour les prochaines éditions
Lui-même, Cheikh Mc pense que la nationalisation doit se faire « à condition que la pérennité de celui qui est déjà là soit assurée. Nous voulons bien, aujourd’hui, que ça devienne national. Il ne faut que ça empêche que ça soit l’événement qui ramène les gens, nous les autres Comoriens à Anjouan », dit-il et avoue être « un peu frôlant à cette idée. Je me dis que tourner, c’est bien mais centralisé à Anjouan, ce n’est pas plus mal. Parce qu’il y a beaucoup d’événements dans les îles. Il faut des événements spécifiques aux îles, qui permettent aux autres îles de venir visiter. J’attends de voir, mais je vois bien Médina Festival rester à Anjouan ». Le présentateur de l’événement, Slomis qui est animateur à Mayotte 1er, manager et producteur, affirme avoir entendu parler plusieurs fois la Médina Festival. « Je suis honoré de présenter la quatorzième édition et j’espère que le public va adorer mon délire », déclare-t-il.
2 grands absents pour la 14e édition
Le groupe d’Anjouan, Watoro et Patsaou ne sera pas présent dans les deux concerts à Ouani et à Mutsamudu. « Cela nous a causé de la peine, c’est un artiste qui devrait être avec nous, mais par rapport à des problèmes administratifs, il n’a pas pu venir. Nous espérons qu’il sera là dans les prochaines éditions. Il a ses fans ici. Ces fans seront déçus », regrette Ouckache Bouchrane alias Kachou parlant de Patsaou avant d’expliquer que « la médina Festival, c’est une multitude d’artistes pour une multitude de fans et de spectateurs ». Les artistes sont bien présents sur l’île. Ils sont originaires des îles de l’océan Indien avec différents styles de musique. Ce vendredi, c’est le show de Ouani.
Samy Yassine et Etienne Russias jouent « Nos grilles », la performance littéraire et sonore née d’un projet d’ateliers de pratique artistique à la prison de Koki, aux Comores. Interview croisée des deux artistes.
En quoi consiste ce projet » Nos grilles » ?
E.R. : Nos grilles est la performance que Samy et moi avons développée suite à notre expérience aux Comores en mars dernier. Nous t’y avions alors rencontré et avions pu, grâce à votre soutien, informer l’ensemble des comoriens sur la tenue et le résultat de nos expérimentations carcérales ! C’était fort ! C’était même tellement fort que nous en avons fait un spectacle, Nos grilles.
S.Y. : A tenir une promesse faite aux amis de l’équipe Karibu vanille, l’équipe formée par les participants de nos ateliers à la Maison d’arrêt. Chacun de nous devions construire une suite à cette rencontre, que cette rencontre n’était qu’une partie de l’histoire Karibu Vanille ! Pour nous, cette suite s’incarne dans la création d’une performance.
Est-ce que » grilles » fait référence à la prison ?
E.R. : Évidemment, il est difficile de ne pas voir là une référence. Mais peut-être y a-t-il d’autres lectures possibles ? C’est la puissance de la poésie. Les mots ont chacun leur puissance, leur potentiel de développement.
S.Y. : Oui mais peut-être font-elles aussi référence aux barrières que nous pouvons mettre face à « l’autre » ? « L’autre » le détenu, l’étranger, l’inconnu… ce que nous pouvions potentiellement être lors de notre rencontre. Et si nous supprimons ces « grilles », « l’autre » n’est-il plus un détenu, ni un étranger, ni un inconnu ? Et comment les supprimer ? Nous, les Karibu Vanille, avons essayé d’y répondre.
Quel est l’impact que vous espérez sur ce projet ?
E.R. : Changer le monde ! Rien de moins ! Ce qu’on veut, ce que je veux au moins mais je suis sûr que Samy et moi partageons la même vision, c’est affirmer que tout le monde est poète et que la pratique artistique ouvre un potentiel de réalisation et d’émancipation infini. Ce que nous voulons, c’est affirmer que si, en dix jours, un groupe de gars de la maison d’arrêt de Koki trouvent une beauté indéniable et absolue, alors tout le monde en est capable !
S.Y. : Je suis d’accord avec Étienne : changer le monde ! Permettre de continuer à faire vivre un espace de rencontres, d’échanges et de réflexions ! Montrer, comme le dit si bien Mohamed, que « nous sommes tous des créateurs » ! Musiciens, danseurs, poètes… !
Vous parlerez d’un voyage de la maison d’arrêt de Koki vers la France ? Est-ce que vous parliez d’un voyage de texte d’un pays à l’autre ?
S.Y. : Nous parlerons de textes nés aux Comores de parents Karibu Vanille, qui passeront par la France mais qui n’ont clairement pas de frontières ; des textes qui continueront à voyager!
E.R. Samy a raison. Les textes voyagent, en étant sur scène avec eux, nous participons à leur voyage et les premiers retours que nous avons autour de cette performance nous laissent penser que les spectateurs voyagent également vers Anjouan avec Nos grilles. Après tout c’est la puissance de la pratique artistique, celle d’emmener toutes et tous vers un ailleurs indéniable.
De qui sont ces textes ?
E.R. : « Les poèmes sont collectifs. » C’est Petit Boss, un des prisonniers, qui l’a dit. Ils ne sont à porter au crédit d’aucun d’entre nous, nous ne pouvons les réclamer que collectivement. Nous le précisons dans le spectacle. J’ai par ailleurs écrit un fil narratif qui vient tisser un lien entre les poèmes et Samy, lui, a composé tout l’accompagnement du projet.
S.Y. : Voilà, de toute l’équipe Karibu Vanille.
Est-ce que c’est une première ou vous avez déjà fait ce genre de projet dans un pays pour l’exposer dans un autre ?
E.R. : J’avais déjà conduit des expérimentations poétiques dans d’autres pays, en France bien évidemment, ainsi qu’au Gabon ou plus récemment en Europe de l’Est. Mais c’est la seule fois que j’ai ainsi développé un projet pour en faire un spectacle. À chaque représentation, l’énergie que nous déployons nous lie aux Comores, nous lie à Anjouan et à Koki. Nous ressentons, à chaque fois, une démarche d’émotion substantielle.
S.Y. : La construction de projets qui favorisent l’expression créative dans une dimension collective (pouvant mélanger des personnes de différents horizons), fait partie de mon travail en Art-thérapie. Par contre un projet de cette envergure, est une grande première pour moi et cela a été possible avec la rencontre d’une équipe formidable de l’Alliance Française de Mutsamudu (et c’est peu dire !), grâce à la rencontre d’une équipe Karibu Vanille unique ! Cela a été possible avec la rencontre d’un Ami !
« Tout va bien », affirme le comité d’organisation de la médina Festival ce mercredi lors d’une rencontre avec la presse. Selon ce comité, le gouvernement a participé à l’événement à hauteur de 30 % du budget. Plus de 2000 personnes sont attendues.
Nous sommes le jour J. Cette année, l’événement se fait en plein air et débute à 21 heures 30, à cause d’un mariage au stade de Missiri. Un grand absent lors de cette 14e édition. Sur l’affiche, il y a eu un changement au niveau du groupe Watoro de Ndzuani. « Le groupe ne sera pas présent sur scène. Nous espérons toutefois qu’ils seront avec nous l’année prochaine », a dit Mohamed Mansoib avant de préciser que « tout va bien. La sonorisation, les lumières et la scène sont bien présentes. Les artistes également. La sonorisation est utilisée dans le concert de Tiken Jah Fakoly. C’est un son de qualité qu’on attend. La scène n’est pas comme celle des Barzangué ».
Aucun artiste de l’île de Djoumbé Fatima, Mohéli. « C’est une question inquiétante. Nous avons contacté l’artiste Zoubs Mars. Les conditions de son manager ne nous correspondent pas. Nous présentons les excuses pour le fait qu’il n’y ait pas des artistes de Mohéli », a-t-il exprimé. « Le gouvernement est sensible à cet événement par le biais du ministère de la Culture. Ils se sont engagés à nous soutenir à hauteur de 30 % du budget alloué à l’événement. La compagnie maritime SGTM appuie à son tour 40 % et le reste, nous comptons sur le nombre de billets que nous vendrons. Nous espérons faire plus de 2000 entrées dans les événements pour couvrir les événements. Nous avons beaucoup de dépenses », a-t-il affirmé.
Pour la sécurité, encore une fois, le gouvernement intervient. « Avec le ministre de l’Intérieur, nous avons convenu 3 barrières de sécurité dans les stades. Il y aura des forces de l’ordre, des policiers municipaux et nos agents de sécurité. Les boissons alcooliques, les personnes agressives et toute personne en état d’ébriété ne sont pas autorisées », prévient-il.