ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Après les récentes polémiques concernant les paroles de l’hymne national, l’association Uwanga a tenu, hier mardi, une conférence de presse, à Moroni, pour éclairer à ce sujet. L’association entend défendre le travail scientifique effectué par les linguistes sur les paroles originelles de l’hymne national.

L’association Uwanga estime que les valeurs culturelles, patrimoniales et linguistiques comoriennes commencent à disparaître. Après le 06 juillet dernier, une vive polémique concernant les paroles de l’hymne national fait un tollé auprès de l’opinion publique. Un sujet qui a poussé l’association Uwanga à tenir une rencontre avec la presse, hier, afin de défendre le travail scientifique effectué par les linguistes comoriens sur les paroles originelles de l’hymne national. « Uwanga a fait une étude sur l’hymne national « udzima wa twayifa ». L’hymne national a été créé en langue anjouanaise. Plusieurs personnes mal interprètent les paroles de l’hymne national en modifiant le sens des mots. Le groupe d’orchestre Asmine Band (créateur de l’hymne en 1978) a donné la version originale.

Uwanga n’a pas modifié le sens de cet hymne », a déclaré Salim Youssouf, membre de l’association.
L’anthropologue et membre de l’association, Abderemane Wadjih a souligné les principaux objectifs de l’Association Uwanga. Il a cité, entre autres, la conservation des valeurs culturelles, patrimoniales et linguistiques. « Uwanga consacre à développer et protéger la culture, le patrimoine et la langue comorienne. Le vrai comorien doit savoir en quoi la culture et les valeurs linguistiques varient. Nous avons perdu notre identité, nos repères, nos coutumes et notre langue. Plus de 30% des enfants comoriens sont nés en France. Ils ne sauront pas les origines de notre culture et notre langue comorienne. On écrit l’historique des villes et villages et nous pouvons inciter les gens à comparer les artistes comoriens à ceux des français », a-t-il annoncé. Et lui d’ajouter : « un livre des proverbes comoriens a été créé. Un groupe d’orchestre de twarab comorien sera créé ».

Abdoulandhum Ahamada

 

Art : Du street-art à Mutsamudu

Art : Du street-art à Mutsamudu

Mutsamudu se donne au Streets-art. Deux fresques murales marquantes, deux grands géants voient le jour au bâtiment colonial en face du port et à l’Alliance Française. C’est une équipe de l’île de la Réunion qui travaille et s’inspire, dans les croyances et la culture de l’Océan Indien.

Nés en 1984 et en 1983, à Saint-Denis, Jean-Sébastien Clain et Yannis Nanguet se rencontrent et décident de former le duo Kid Kréol & Boogie en 2008. Le travail de ces derniers consiste à faire des graffitis format XXL.
« Nous n’avons pas pu partir pendant 2 ans à cause du COVID-19. Nous sommes d’abord passés à un festival de Musique sur la scénographie, l’habillage de scène, avec l’Association Mlezi Maoré et nous sommes venus. À Moroni, nous étions partis avec Iconitech qui est l’historique de l’Océan indien. Nous avons fait une fresque au Ccac Mavouna » rappelle la chargée de Production, Morgane CARTRON et fait savoir que « C’est une invitation de la part de l’Alliance Française de Mutsamudu », dit-elle.

« Les dessins ne sont pas forcément préparés en amont. Pour gagner du temps, parce que le mur est très grand, nous avons fait des photos sans rien d’abord. Les artistes ont dessiné sur la tablette pour savoir comment ça se composait un peu et pour que ça couvre tout le mur », explique-t-elle et confie que « Il y a eu un soir, nous sommes venu de nuit et avec un petit projecteur, ils ont projeté leur dessin du mur pour que ça soit proportionnel. Pour la couleur, ils sont là depuis 2 jours sans savoir ce qu’il peut faire et là, ils ont décidé de mettre un peu de couleur. C’est sans préparation », dit-elle. Elle-même explique que « dans le street-art, c’est aussi faire quelque chose dans la rue, et le risque qu’il y a quelque chose qui se passe derrière. Après, quand ce sont de beaux dessins, bien fait, les gens sont assez respectueux et n’y vont pas. Si c’est un artiste qui vient compléter le dessin, pourquoi pas, mais si c’est pour marquer des insultes, je pense que c’est tout le monde qui est choqué », nous apprend-on. Pour leur part, les artistes, Kid Kreol et Boogie sont actifs dans le milieu du street-art et consacre leur temps à manipuler 5 couleurs pastel à part le rouge et le blanc.

Il explique que « il y a une étape avant l’idée. Par exemple, pour ce mur, c’est l’Alliance Française en collaboration avec la commune qui a trouvé le mur et nous a envoyé les photos. Nous n’avons pas forcément réalisé la dimension. Nous sommes arrivés pour voir le mur. À chaque fois, on s’adapte à la surface. Nous sommes plus sur la poétique du paysage. Nous avons décidé de faire une île comme un géant dormant », confient les artistes et expliquent que  « pour nous, pour la culture réunionnaise, la mer, dans l’imaginaire, c’est un danger. L’île la plus proche est Maurice et pour y aller, tu passes une nuit dans la mer. Dans le quotidien des gens depuis le début, depuis 300 ans, les gens n’ont pas l’habitude de prendre la mer pour communiquer avec les autres îles. Pendant l’esclavage, l’espace de la liberté, c’était la montagne », disent-ils. C’est une fresque murale, en face du port, de 20 mètres sur 4 mètres donnant sur la mer. Un beau mur en fond et noir et un coucher du soleil coloré.

À Mutsamudu, on dit qu’ « On a l’impression de s’immerger dans les détails des montagnes ». Et pour eux, ces dessins ont une influence culturelle. « Nos dessins sont influencés par notre culture, notre génétique. Notre projet, Kid Kreol et Boogie a débuté en 2008. Pendant presque 10 ans, nous avons utilisé que du noir et blanc, quelques fois du rouge et du doré parce que ce sont les couleurs proches du sacré. Après les gens sont venus nous demander pourquoi ne vous faites pas de la couleur, etc. Il fallait que la couleur ait du sens dans la peinture. Il ne faut pas mettre de la couleur juste pour mettre de la couleur. Maintenant, il y a comme une avancée dans notre recherche », confient-ils. 

Ahmed Zaidou

 

 

 

La célébration de l’indépendance à Anjouan a marqué les esprits par la fermeture, la nuit du mardi à mercredi, de « Mutsaculture », le carnaval de l’AND et d’autres activités. Malgré le fait que la fête soit célébrée à la capitale, à Anjouan, chacun s’est amusé à sa manière et à son rythme.

Au Jacob Stadium, à Bambao Mtsanga, un concours de lecture du saint Coran. Pendant ce temps, à Mutsamudu, un carnaval de l’armée nationale de développement suivi du podium de la Mairie de Mutsamudu a enflammé cette capitale de l’île d’Anjouan. Entre alcoolisme, fumée et mixité sociale, la fête est critiquée et qui serait contre les valeurs de notre religion. « Un égarement pur et simple pendant que les autres font le Hajj. Danse Satanique dirigée par l’armée comorienne qui devrait protéger le peuple et lutter contre ces bêtises », se plaint un citoyen. « Mixité entre filles et garçons, des gens qui se sont saoulés à ramper : phénomène contre les valeurs de la religion musulmane. Et on pleure quand la colère d’Allah nous envahit. C’est ce qu’on appelle fête ? », s’interroge-t-il.

Pour Farid Rachad, directeur régional de la culture à Anjouan, « c’est une reconnaissance, une richesse du pays que la fête est célébrée par la musique et des activités socioculturelles. Ce soir, nous avons véhiculé un message via la musique. C’est pour montrer que les Comores ne regrettent pas et ne vont jamais regretter que les Comores soient indépendantes comme le disent certaines personnes », explique-t-il avant de s’exprimer sur l’organisation de « Mutsaculture » par la commune de Mutsamudu : « cette place de l’indépendance est pleine à craquer, tout le monde était là, fier, applaudissant. Nous avons profité avec la mairie de Mutsamudu pour clôturer cette semaine culturelle pour montrer que les acteurs concernés sont là, fiers et au plaisir pour l’indépendance ». Il regrette que « la culture soit là, et même à moitié enterrée. À l’heure actuelle, cette culture doit être patrimoniale. Nous avons passé 150 ans de colonisation et 47 ans d’indépendance. Cela veut dire que nous sommes là et que la culture est là. Notre combat le plus acharné, c’est de déterrer la moitié du talent qui reste enterré pour montrer que la culture est en bienveillance ». Du côté de la commune, c’est un événement réussi et qui a atteint ses objectifs. 

Ahmed Zaidou

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une semaine d’activités est organisée à Mutsamudu à l’occasion de la fête nationale de l’indépendance. Le déroulement continuera jusqu’à l’après-midi du mercredi 6 juillet à la place Mzingajou. L’ouverture de la semaine de la culture de la commune de Mutsamudu a été lancée vendredi dernier.

Sous le label « Mutsaculture », cette Semaine de la Culture et de l’Artisanat est l’un des rendez-vous de l’Agenda culturel que développe la municipalité en vue d’encourager la création et la promotion des arts et du spectacle. Une programmation qui entre dans l’orientation de la Mairie de Mutsamudu, de faire de la commune, une des destinations culturelles des Comores et de la Région Océan Indien. Un événement culturel artiste qui doit aider à la lutte contre la délinquance et la montée de la criminalité dans le pays. Une banderole, la seule affiche « Culture Vs Délinquance ».

« Principalement, c’est de faire de Mutsamudu, la capitale de la culture des Comores. Ça, c’est fondamental. Nous sollicitons impliquer toutes les artistes, les artisans et musiciens, dans son contexte de faire de Mutsamudu la capitale de la culture. Nous avons ouvert aujourd’hui, avec vraiment des enthousiastes en évoquant le problème de la délinquance qui devient vraiment le fléau de Mutsamudu », dit Zarouki Bouchrane qui explique que « nous allons profiter de cette semaine, pour inviter à la jeunesse à des rencontres, des discussions, de manière à ce que nous essayons d’inverser la situation. Nous pensons, inch’Allah, prendre les choses en main, de manière à ce que nous puissions au moins commencer à inverser la situation », dit-il. Un événement soutenu par les autres maires. « C’est une bonne chose que nous organisons ces événements. C’est ce qui apaise les cœurs et les mauvaises pensées. C’est un moment de partage de quelques jours, mais un moment de joie. Celui-ci est bien organisé et pris en charge par la commune. J’ai cet événement dans la commune. Nous espérons bien l’organiser les prochaines fois », dit Sidi Bacar, maire de Mirontsy avant de solliciter « que les autres maires prennent ce genre d’initiative qui selon lui c’est une idée qui lutte contre », dit-il et d’ajouter Anzam Aboubacar, Ambassador Youth Ndzouani Island « C’est un rassemblement qui fera que les gens se rencontrent, partage de la joie et d’épanouissement. Ce sont des choses qui font que nous avons un sentiment de confiance et de bienveillance. Je suis pour ce genre d’initiative », fait-il savoir. 

Ahmed Zaidou

L’institut Confucius de l’Université des Comores, a remis hier lundi, les primes des mérites pour la 21ème édition du  concours « pont-chinois  ». Sur les 100 participants, Nassim Ali Houmadi, étudiant en troisième année en langue chinoise, occupe la première place et sera le nouvel ambassadeur des Comores pour le prochain concours international en fin juillet prochain en Chine.

L’institut Confucius continue à former des meilleurs éléments en langue et littérature chinoises. Pour cette année, 100 étudiants  ont participé à la 21eme édition du concours « pont-chinois ». Nassim Ali Houmadi est le lauréat par excellence sur les huit  retenus qui représenteront le pays en Chine  pour la compétition internationale  en juillet. Lors de la cérémonie de remise des primes, tenue hier lundi, à Moroni, Dr Alain enseignant du chinois à l’institut Confucius, a fait savoir que, les Comores et la chine sont des pays frères de longue date, et ces compétitions permettent à un excellent progrès  de la langue chinoise aux Comores. «La langue chinois progresse, connaît une excellente progression ces derniers temps en Union des Comores grâce à cette compétition. Cela présente des atouts majeurs  pour le  partenariat entre les deux pays dans  divers secteurs, notamment le partage des cultures, des traditions entre autre », a-t-il déclaré.

Selon Dr Adamou Hamada, coordinateur de l’institut Confucius, c’est une opportunité pour l’étudiant comorien de s’adapter avec la langue chinoise,  étant un grand partenaire de notre pays. « C’est un concours qui relie le monde entier, j’espère que ce sont surtout les étudiants comoriens qui vont bénéficier les lots de ces compétitions pour leur avenir », espère-t-il.

Nassim Ali Houmadi, étudiant en langue chinoise en troisième année, lauréat de cette édition, s’est vu remettre un Smartphone. Il espère atteindre le sommet de la pyramide lors de la compétition internationale. « Sincèrement, je ne m’attendais pas à ce que ça soit moi le gagnant. J’avoue que j’ai eu de la chance et j’espère la saisir pour briller en Chine, et honorer  mon pays », a-t-il exprimé. 

Nassuf. M. Abdou

D’origine africaine, le mrengué a perdu sa valeur. Il arrive que pendant ou après les combats, des bagarres générales ou des émeutes se forment. Dans la préfecture de Mutsamudu, de Bandrani à Mirontsy, l’activité est interdite.

Son interdiction relève de la sécurité des habitants de la commune. D’autres préfectures auraient interdit la pratique également. « Le mrengué prend son sens en français, une activité ou compétition traditionnelle, d’origine africaine Bantou. Vers le 19e siècle, les îles de l’archipel des Comores en particulier Mayotte et Anjouan ont accueilli ce combat réglementé et discipliné suite aux passages des Africains originaires de l’Afrique de l’Est. Il s’organise dans des espaces larges et publics, payants ou gratuits, assisté par les différents profils de personnes, en grande partie des jeunes entre 8 et 20 ans. Il est réglementé en temps, en nombre d’affrontement, en poids et taille et arbitré par un volontaire connaisseur et plusieurs fois ancien combattant du dit mrengué », explique Farid Rachad, directeur régional de la culture.

« Initialement, le mrengué chez nous, à Anjouan est accueilli en bonne et due forme comme étant une activité non-violente ni agressive. Bien qu’il soit un affrontement entre 2 volontaires à se mesurer physiquement. Le mrengué à Anjouan est organisé en période spéciale et occasionnelle, les soirs du mois de ramadan et pendant les journées ou les soirs de l’Aïd », ajoute-t-il. Selon lui, auparavant, il est animé par un groupe de batteurs de Ngoma. Soit le Dori soit le Foumba. Il y a une vingtaine d’années, il est animé par un orchestre de musique format Mgodro et Wadaha.

Nous nous sommes rendus à la préfecture du centre pour comprendre son interdiction. C’est un communiqué du 16 avril 2022 qui stipule l’interdiction de l’activité dans toute l’étendue de la préfecture. « L’interdiction du mrengué est due à plusieurs plaintes de notables et religieux. C’est également, parce que de nos jours, il est dans un contexte non-ludique ou sportif. Il a une autre tournure. Il aboutit à un conflit. De base, c’est un jeu. Aujourd’hui, les perdants ne s’avouent pas vaincus. Il cherche à se venger plus tard. Des combats entre familles, quartiers, villes se déclenchent », regrette Ali Boura. 

Ahmed Zaidou

Une poupée « Moina wa Mvanguati » est une statue en bois, façonnée et habillée en tenue traditionnelle de mariage dans l’île d’Anjouan. Encore un savoir-faire qui se perd dans nos îles. Une poupée qui montrait la beauté de la femme et de la culture du pays.

Aujourd’hui, rares sont les personnes avec ce savoir-faire. La légende raconte que la poupée était mariée avec des humains avec toutes les cérémonies possibles. Nous sommes allés rencontrer une des dernières femmes de Ndzuani qui préserve ce savoir-faire. C’est Farid Rachad, directeur de la culture qui nous donne le contact de cette légende qui accepte sans condition de nous ouvrir les portes de son domicile. Pour y aller, vous prenez le bus pour la grande cité millénaire, la ville de Domoni. Hachim Mohamed Ali, un historien nous apprend que « il y avait des familles spéciales qui faisaient ça. Aujourd’hui, il n’y a plus de trace. C’est regrettable ».  

« Il y a longtemps, on mariait la poupée avec des humains. C’était un jeu pour les jeunes. Toutes les activités de mariage étaient faites. On faisait tout comme les humains », dit-il. Selon lui, cette histoire lui est racontée par sa mère qui, « elle aussi confectionnait les poupées ». C’est l’arbre qui s’appelle « Mvanguati ». On ne retrouverait le bois que dans la ville de Sima. « On le retrouvait à Domoni, mais plus maintenant. C’est un bon bois qui ne se décompose pas. Ceux qui le faisaient ne le font plus. Ma mère est morte », nous raconte Touhoufat Abdallah Allaoui, une sexagénaire et la seule de la famille à avoir appris la fabrication de la poupée. Elle explique que « quand, je suis devenue handicapée alors de passage en passage de la classe de 3e. J’ai alors appris à travailler de mes mains. Je faisais les poupées et les autres. À l’époque, c’était juste des femmes, mais j’ai innové. J’ai confectionné et fabriqué des poupées d’hommes. À la base, c’est du bois, du Shiromani et un savoir-faire. Le prix de ces poupées est évalué à la taille entre 25.000 et 100.000 de nos francs. Je les vends aux étrangers. Eux, ont souvent un bon cœur en me voyant », explique-t-elle. Interrogée sur le partage de savoir-faire, elle regrette que « j’ai voulu enseigner à des personnes. La plupart m’ont manqué de respect. Je suis réticente. Les gens ne savent pas en faire et ne s’intéressent pas ».

Elle-même confie que « j’ai organisé toutes les foires avec ma santé. Il y a pas mal d’années maintenant, une de mes poupées est volée. C’est une triste histoire pour une personne comme moi. Nous avons fait une formation dans la belle ville d’Itsandra. J’avais laissé cette poupée. Plus tard, dans une exposition, le directeur de l’Alliance Française m’a appris qu’une poupée pareille était championne du monde dans un concours à l’île de la Réunion. Un directeur de l’artisanat de l’époque a caché cette histoire et la poupée. Le directeur de l’Alliance française m’a avoué que j’avais été première à ce concours. Je lui avouais que je n’étais pas au courant de rien. Je suis handicapée et ce directeur, à l’époque anjouanais a vendu toute sa fierté », regrette-t-elle.

Sa sœur à côté a fait savoir que Touhoufat Abdallah Allaoui, est bourrée de talent. « Elle sait faire du Msindzanou, du Guena, et autres. Elle connaît tous les noms des épices, des ustensiles », nous confie sa sœur. De sa part, la directrice de l’artisanat, Anrifia Ali semble touchée. « Après un recensement des confectionneurs, nous n’avons trouvé que deux qui font ces poupées, à savoir Chakri de Mutsamudu et Touhoufat Abdallah Allaoui de Domoni. Et ils sont tous vieux », dit-elle et précise que « cette poupée représente notre culture, notre identité. Ça peut être un facteur de développement économique ». Tout Domoni, quand on parle de cette poupée, on parle de Touhoufat Abdallah Allaoui connue sous le nom de Thamaroiti. Son nom est connu de partout, mais ignoré par les plus jeunes.

Ahmed Zaidou

Une délégation de l’organisation des nations-unis pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), a été reçue hier, mardi par  le  nouveau maire de Moroni, Abdoulfatah Saïd Mohamed. Ils ont comme objectif aux Comores d’établir un état des lieux à Moroni, Iconi et Itsandra Mdjini, les trois localités inscrites sur le patrimoine mondial culturel, historique et touristique.

Quatre experts de l’UNESCO ont été reçus, hier mardi, par le maire de la capitale  Abdoulfatah Saïd Mohamed dans le cadre d’une visite  dans les trois localités  comoriennes inscrites  sur les annales du patrimoine mondial  culturel, historique et touristique. Le tout nouvel homme fort de  Moroni a remercié la venue des experts et espère que bientôt d’autres sites comoriens seront enregistrés à  l’UNESCO.

« La ville de Moroni, à travers son histoire et les réalisations de nos ancêtres s’inscrit   dans la dynamique nationale de préservation et mise en valeur de notre patrimoine culturel, architectural et subatlantique. Nous devons protéger cette richesse jalousement comme l’ont fait les habitants de Moroni  pour l’initiation  des plus jeunes aux  pratiques ancestrales, et de  l’histoire des sultanats qui ont marqué les valeurs  de l’identité culturelle comorienne », a déclaré le maire de Moroni. Il ajoute que « revivifier les monuments architecturaux, culturels et historiques de Moroni,  c’est pour son image et sa sensation qui illustrent  la volonté de toute une nation qui met en avant ses  valeurs identitaires ».  

Selon le directeur de la CNDRS, Dr Toiwilou Mzé Hamadi, Depuis 2005, l’Unions des Comores a entrepris des démarches de présenter le patrimoine national sur la liste indicative du patrimoine mondial dans lequel   des biens comoriens y sont  inscrits. « Aujourd’hui, les Comores par la voix de la CNDRS entretiennent des relations, des échanges avec les partenaires internationaux et nationaux afin de pouvoir faire ensemble les biens comoriens un vecteur de développement culturel, touristique et économique », dit-il. Et lui de rappeler que,   l’archipel des Comores regorge  une immense richesse, certaines parmi elles ont déjà eu un classement au niveau mondial, notamment la réserve biosphère de Nyoumachouwa sur l’île de Mohéli. 

Nassuf. M. Abdou

En séjour à Anjouan, l’ambassadeur de France aux Comores Sylvain Riquier part à la rencontre des acteurs économiques du pays. Après plusieurs visites, il s’est rendu à la boutique de la marque Ndzouani Island lundi dernier. Une opportunité.

Hier lundi, l’ambassadeur de France en Union des Comores a rencontré les  Ambassadors Youth Ndzouani Island. « Nous avons reçu la visite d’une équipe de l’ambassade de France conduite par l’ambassadeur  Sylvain Riquier. C’est une opportunité pour une start-up en plein développement économique », annonce la page de Ndzuwani Island. Quant à son propriétaire, Naslan Nafion explique que « Beaucoup de gens ne prennent pas au sérieux l’initiative, mais surtout l’image de l’île d’Anjouan. Puisque personne n’a voulu mettre l’île d’Anjouan en valeur, je me suis lancé dans ce combat depuis 2019. J’ai commencé à faire des photos, puis des flocages sur des t-shirts que je faisais à l’étranger. Aujourd’hui, j’ai du matériel. Les commandes qui faisaient deux semaines, sont faites en moins d’une heure. J’ai l’ambition d’avoir une grande entreprise. La visite de l’ambassadeur m’a donné de la force. Je sais que derrière je ne suis pas seul et je ne le serais pas. Sa visite me pousse encore à aller de l’avant. Je ne le remercierai jamais assez », dit-il.

L’ambassadeur Anzam Aboubacar, confie que « c’est l’opportunité de lui présenter des projets d’une jeunesse consciente du changement du cours de la vie. Je suis ravi. Merci à lui et son équipe pour le déplacement qu’il a fait juste pour nous rendre visite et voir nos produits », dit-il. De sa part, l’ambassadeur de France, Sylvain Riquier explique que « c’est une opportunité qui est offerte et qui est très intéressante. C’est une belle initiative qui montre une jeunesse active, entreprenante, désireuse de faire connaître Anjouan. Je trouve que c’est une bonne approche pour que l’île d’Anjouan soit mieux connue notamment des investisseurs. Je ne peux que féliciter les jeunes ambassadeurs qui m’entourent », dit-il. Ce qui lui a marqué, c’est « l’ardeur et l’engagement de cette jeunesse », confia-t-il. 

Ahmed Zaidou

Dimanche dernier, l’association JPC a tenu sa finale du concours sur le patrimoine. 1 chaise pour 4 écoles. C’est le lycée Kibala qui prend la première place devant GSDP, Naimane et Réussite.

4 écoles se sont affrontées à la citadelle de Mutsamudu lors de la finale. Le lycée privé Kibala et le Groupe Scolaire Daoud Plus se sont affrontés lors de cette finale. Des questions pertinentes sur les thématiques du patrimoine. « Les élèves ont fait des efforts reconnaissables. Prendre la parole est une grande chose. Je demande alors aux parents de laisser leurs enfants s’inscrire à ce genre de concours », a souligné Dr Idriss Moussa. Bien que le lycée Kibala soit sorti premier, l’école GSDP a obtenu le vote du public.

Devant un public jeune, les écoles se sont affrontées dans ce somptueux palais de la Citadelle de Mutsamudu devant un soleil couchant aux mille et une couleurs. Le collectif Pomwezi a ébloui le public par ses vers dans du slam. « Je ne connais pas la langue nationale. Je donnais des idées en français. Nous avons eu les aides de nos parents et de notre prof d’histoire-géo. Nous sommes là pour notre patrimoine. Nous devons le conserver et le montrer aux futures générations », indique Ghania Erchadiddine Ahmed, 13 ans, de l’école gagnante du concours.

« Ça fait plaisir. Je n’ai jamais participé à un concours, je n’ai jamais monté sur scène. Je n’ai pas l’habitude. Nous avons réussi. L’école avait confiance en moi. Certains sont venus nous soutenir », a-t-il exprimé. De sa part, Maissara Said, 11 ans de l’école GSDP explique comment son école s’est préparée. « Je me suis préparée avec l’intérêt de gagner. Nous avons eu de la force lors des demi-finales. Nous avons composé nos textes après les explications de nos professeurs. J’ai découvert le patrimoine et je sais qu’il faut le protéger et le sauvegarder », explique-t-elle. Pour le président du JPC, Ehsen Mansour, « c’est une idée de longue date. L’intérêt, c’est que les élèves comprennent, sachent pourquoi et comment sauvegarder le patrimoine. Nous espérons que ce domaine soit enseigné dans les écoles », conclut-il.

Ahmed Zaidou