D’origine africaine, le mrengué a perdu sa valeur. Il arrive que pendant ou après les combats, des bagarres générales ou des émeutes se forment. Dans la préfecture de Mutsamudu, de Bandrani à Mirontsy, l’activité est interdite.

Son interdiction relève de la sécurité des habitants de la commune. D’autres préfectures auraient interdit la pratique également. « Le mrengué prend son sens en français, une activité ou compétition traditionnelle, d’origine africaine Bantou. Vers le 19e siècle, les îles de l’archipel des Comores en particulier Mayotte et Anjouan ont accueilli ce combat réglementé et discipliné suite aux passages des Africains originaires de l’Afrique de l’Est. Il s’organise dans des espaces larges et publics, payants ou gratuits, assisté par les différents profils de personnes, en grande partie des jeunes entre 8 et 20 ans. Il est réglementé en temps, en nombre d’affrontement, en poids et taille et arbitré par un volontaire connaisseur et plusieurs fois ancien combattant du dit mrengué », explique Farid Rachad, directeur régional de la culture.
« Initialement, le mrengué chez nous, à Anjouan est accueilli en bonne et due forme comme étant une activité non-violente ni agressive. Bien qu’il soit un affrontement entre 2 volontaires à se mesurer physiquement. Le mrengué à Anjouan est organisé en période spéciale et occasionnelle, les soirs du mois de ramadan et pendant les journées ou les soirs de l’Aïd », ajoute-t-il. Selon lui, auparavant, il est animé par un groupe de batteurs de Ngoma. Soit le Dori soit le Foumba. Il y a une vingtaine d’années, il est animé par un orchestre de musique format Mgodro et Wadaha.
Nous nous sommes rendus à la préfecture du centre pour comprendre son interdiction. C’est un communiqué du 16 avril 2022 qui stipule l’interdiction de l’activité dans toute l’étendue de la préfecture. « L’interdiction du mrengué est due à plusieurs plaintes de notables et religieux. C’est également, parce que de nos jours, il est dans un contexte non-ludique ou sportif. Il a une autre tournure. Il aboutit à un conflit. De base, c’est un jeu. Aujourd’hui, les perdants ne s’avouent pas vaincus. Il cherche à se venger plus tard. Des combats entre familles, quartiers, villes se déclenchent », regrette Ali Boura.
Ahmed Zaidou








