ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Une nouvelle loi ? Non. Puisqu’en 2017, les parlementaires ont adopté la loi interdisant les plastiques, promulguée par le chef de l’Etat. Mais elle n’est pas mise en vigueur. Et ce jeudi, l’agence nationale de la gestion des déchets hausse le ton. Elle annonce une campagne de sensibilisation sur l’interdiction des sachets non biodégradables.

Le péril des sachets plastiques non biodégradables menace la terre et la mer : toute la planète. Toute espèce vivante serait victime. L’adoption de la loi relative à l’interdiction de la production, de l’importation, de la distribution, de l’utilisation des sachets plastiques marquait la volonté des autorités à lutter contre la pollution plastique. Incontestablement, cette loi pose les jalons de la lutte contre le réchauffement climatique.

Aujourd’hui, en 2023, l’agence nationale de gestion des déchets annonce le lancement d’une campagne de sensibilisation aux importateurs, vendeurs et toute la population rurale et urbaine sur l’interdiction des sachets plastiques non biodégradables. Un pas vers la mise en vigueur de la loi. Sachant qu’elle devrait être mise en vigueur six mois après son adoption.

« Consciente du danger que portent les sachets plastiques non biodégradables, l’agence nationale de gestion des déchets s’engage à mettre fin à ces produits plastiques qui polluent l’environnement », a déclaré Oussoufa Mzé, directeur exécutif de l’agence nationale de gestion des déchets.

« Nous allons rencontrer les importateurs de ces sachets pour une sensibilisation avant de sensibiliser la population sur l’interdiction des sachets plastiques non biodégradables dans les prochains jours. Les contrevenants seront frappés d’une amende », a annoncé le directeur. Et de rappeler que la douane comorienne a empêché le dédouanement des sachets plastiques non biodégradables pour lutter contre son importation.

Au grand dam de l’agence nationale de gestion des déchets, cette campagne interdira sur le marché local la distribution des sachets plastiques non biodégradables. Telle une rengaine, cette problématique récurrente refait surface. Les professionnels ont beau chercher une alternative. Et l’agence nationale de gestion des déchets agit en mettant à terme l’utilisation des sachets plastiques non biodégradables. Une décision qui devait, naguère, prendre effet, a échoué.

KDBA

 

Plusieurs pays du monde subissent des dégâts causés par les aléas climatiques. À cet effet, Dr Mohamed Salim, physicien chercheur, a, hier mercredi, intervenu au Cndrs sur  le thème : « les îles Comores au cœur de l’océan indien, menacée par la montée des eaux, une prise de conscience généralisée, d’une responsabilité collective ». Une manière de sensibiliser la population comorienne à prendre toutes les dispositions nécessaires afin de protéger l’environnement.

Le changement climatique préoccupe plusieurs spécialistes en climatologie. Puisque plusieurs pays ne cessent de polluer la nature causant des conséquences néfastes.

Dr Mohamed Salim, physicien, chercheur, a fait savoir qu’aux Comores, plusieurs localités vivantes au voisinage de la côte maritime et de la zone forestière continuent toujours à polluer la nature. C’est en jetant des sachets plastiques et des déchets ménagers à la mer, d’allumer les feux de brousse, le déboisement, l’extraction du sable marin, entre autres.

Ces actes, selon lui, entraînent des conséquences liées à la montée des eaux, au réchauffement climatique, et autres conséquences dans un pays insulaire.

« À Mohéli comme à Bangoi kouni, la montée des eaux de mer a entraîné des dégâts matériels. Or que les Comores est un pays insulaire. Certes, les Comores ne figurent pas parmi les pays pollueurs, mais certains gestes provoquent des menaces à la nature. Le jet des ordures ménagères à la mer, les feux de brousse, les sachets plastiques, l’extraction du sable marin, entre autres en sont la cause », dit-il.

Dr Mohamed Salim propose quelques solutions adaptables face au changement climatique. « Des mesures adéquates doivent être prises pour protéger la nature. L’écosystème marin est intouchable. Il faut arrêter la construction des digues et réduire l’emploi du dioxyde de carbone. Le reboisement favorise la protection du climat. Le recyclage des bouteilles plastiques est efficace », a-t-il préconisé. 

Abdoulandhum Ahamada

Le ministère de l’environnement a lancé depuis mardi, un atelier de rédaction de propositions de projets des plans nationaux d’adaptation. Cet atelier s’achève ce vendredi. L’objectif principal de cet atelier est de fournir un espace aux équipes nationales afin de mieux développer des idées et de soumettre pour financement.

Plusieurs participants venant de plusieurs pays à l’atelier ouvert par le ministère de l’environnement pour la rédaction de propositions de projets des plans nationaux d’adaptation.

L’atelier se déroule sous l’encadrement du groupe d’experts des pays les moins avancés (GEPMA) avec l’appui logistique de la direction nationale de l’environnement. C’est pour, dit-on, visualiser les progrès réalisés pour chaque pays dans le cadre du soutien du LEG à la rédaction des PNA.

« Les impacts du changement climatique sont visibles sur toutes ses formes et impactent tous les secteurs y compris le secteur socio-économique, et ce malgré sa faible contribution aux émissions de gaz à effets de serre au niveau mondiale qui est environ 0,001% », a fait savoir le ministre de l’environnement Houmed Msaidié.

« Le président Azali Assoumani, qui est maintenant le président en exercice de l’Union africaine, s’est engagé durant son mandat à faire respecter les engagements pris lors de la Cop27 en Egypte, dans la lutte contre les changements climatiques, notamment la compensation des dégâts causés par le changement climatique déjà subi par les pays les plus vulnérables, notamment sur la question des pertes et dommages », a-t-il enrichi.

Selon le ministère de l’environnement, le GEPMA a été créé en 2001 et actuellement mandaté pour fournir des conseils techniques et un soutien aux PMA sur le processus de formulation et de mise en œuvre des plans nationaux d’adaptation, la préparation et la mise en œuvre des programmes nationaux d’adaptation et la mise en œuvre du programme de travail des PMA. 

KDBA

Dimanche dernier, les agents du service de voirie, environnement et propreté de la mairie de Moroni ont procédé à une opération de nettoyage  dans la capitale plus particulièrement aux quartiers de la Coulée, Hadudja et Mangani. Ces actions de nettoyage s’inscrivent dans la volonté de rendre la ville plus propre.

Le nettoyage de la ville continue. Les agents du service voirie environnement et propreté de la mairie de Moroni étaient à pied d’œuvre dimanche dernier aux quartiers de la Coulée, Hadudja et Mangani. La mairie sait que la tâche est difficile mais elle encourage les agents du service voirie à poursuivre sur cette voie pour le bien-être de tous.

Des moyens importants ont été déployés pour la propreté de la ville, tant humains que matériels. La mairie a fourni les outils nécessaires et a mis à disposition un camion poubelle pour le ramassage des déchets et ordures. Les services de la propreté sont intervenues tôt le matin afin d’offrir une ville accueillante.

Ils laissent croire que chaque citoyen comprend enfin que ni l’espace public ni les zones littorales ne doivent plus être les décharges des déchets et ordures. Au grand dam des citoyens, les associations devraient travailler à bras le corps pour une opération citoyenne de ramassage des déchets et ordures.

Pour rappel, la mairie de Moroni s’est engagée à lutter contre les ordures dans les rues de la capitale en interdisant aux habitants d’en déposer dans les voies publiques. Un phénomène qui a créé une mauvaise atmosphère dans la ville. « Une ville propre, c’est l’affaire de tous. Ensemble, soyons concernés », déclare la mairie dans son site. Au même titre que la sécurité, la propreté est une priorité pour la mairie de Moroni. 

KDBA

Le combat contre les effets liés aux changements climatiques demeure primordial. Bloquer les activités qui accélèrent les gaz à effets de serre dans la planète, permettrait de mener efficacement à ce combat. Les agriculteurs sont appelés à opter pour l’usage des engrais naturels. Mouniati Ismael, jeune entrepreneure s’intéresse à la fabrication du compost en tas, au profit des plantes pour combattre contre les pesticides.

Plusieurs avantages recouvrent les engrais naturels dans la production agricole. Mouniati Ismael, une jeune diplômée en management de l’environnement, spécialiste en valorisation de déchets organiques s’active pour la fabrication de composte en tas. Une manière, pour elle, de lutter contre l’usage des pesticides. « J’ai collecté des déchets ménagers au marché de Volo volo. J’ai conservé ces déchets pendant 15 jours. Et au bout de 3 mois, ils se transforment en argile sous forme de composte en tas ce qui est contrairement au composte en fosse. Un engrais naturel. J’ai travaillé avec deux femmes en tant que collaboratrices. C’est donc un recalage à partir des matières organiques. Et j’ai vendu le composte à raison de 500 kmf le kilo. Plusieurs fleuristes du pays et aussi de l’Inrape, ont reçu leurs parts. Je n’utilise pas encore d’emballage, mais plutôt du sac pour conserver le produit », a expliqué la jeune entrepreneure.

La jeune entrepreneure fixe son objectif principal : améliorer le secteur. Malgré cela, quelques contraintes s’imposent et causent un recul de ses activités. « J’ai eu le concours Wep (organisé par le chambre de commerce et de l’Exim Bank) pour le financement d’une somme à hauteur d’un million de nos francs et j’ai construit un hangar et un puits. Toutefois, mon camion de ramassage est tombé en panne » a-t-elle souligné. Elle regrette le fait que plusieurs citoyens préfèrent acheter des produits chimiques malgré les conséquences sanitaires et environnementales qui suivent. Pour elle, le  manque de laboratoire dans le pays constitue un frein pour l’épanouissement du secteur.

Abdoulandhum Ahamada

Malgré les sonnettes d’alarme du maire de la commune de Bagaani dans la région d’Itsandra,  et les sanctions pécuniaires et judiciaires prévues contre ceux qui jettent des ordures dans cette région, la route reliant Itsandra Mdjini et Mirontsi est transformée en dépotoir sauvage. Les deux localités sont exposées, surtout en cette période de pluie où le risque d’une épidémie plane plus que jamais.

Le maire de la commune de Bangani mobilise ses équipes pour surveiller l’ensemble du territoire communal après avoir constaté la formation des montagnes d’ordure un peu partout dans sa commune. Les routes et ruelles sont transformées en dépotoirs sauvages.

Des personnes de mauvaise foi se permettent de ramasser des ordures depuis leurs foyers jusqu’à la route Itsandra Mdjini et Mirontsi et dans d’autres routes de la commune pour y jeter. Le maire est furieux contre ce mauvais comportement citoyen.

« Chaque année, nous mobilisons beaucoup de fonds pour assainir cette route. Nous avons planté des panneaux d’interdiction qui nous ont coûté beaucoup de fortune mais les gens continuent toujours à jeter les ordures dans cette route pendant la nuit. Des sanctions sévères sont prévues contre les auteurs de ces actes », a déclaré Abdouchakour Himidi, maire de la commune de Bangani.

Selon lui, ce phénomène ne concerne pas seulement la route Itsandra Mdjini-Mirontsi, mais presque toutes les routes et les ruelles de la commune. « C’est notre santé qui est en danger. Il y a des odeurs nauséabondes partout et c’est à cause de ces ordures jetées un  peu partout dans notre commune. Nous sommes en période de pluie, le risque d’une épidémie est très élevé. Nous ne pardonnerons personne puisque nous ne voulons pas que notre santé soit menacée », a prévenu le maire. A l’en croire, lutter contre les dépotoirs sauvages dans sa commune, c’est protéger la santé des résidents et aussi celle des passants. 

Kamal Saïd Abdou

Réduction des pluies saisonnières, canicule qui atteint 42°, la direction générale de la météorologie, a réuni hier mardi, plusieurs acteurs, notamment dans l’agriculture, l’énergie, l’eau et santé pour les informer sur les prévisions météorologiques de 2023. Pas de cyclone en vue selon Dr Abdoulwahab Mohamed Toihir, chef de service climatologie. Il s’agit d’un projet financé par le RIMES à 1000 dollars dans son plan d’action.

Représentants du secteur agricole, du ministère de l’énergie, de l’eau et de la santé ont pris part, hier mardi, dans un atelier de sensibilisation sur les nouvelles prévisions météorologique dans la zone de l’océan indien pour l’année 2023.

Alors que la saison des pluies s’est vue réduite de six à trois mois, la direction générale de la météorologie, a réuni tous ces différents secteurs d’information en météorologie pour une sensibilisation aux effets du changement climatique et prévaloir également les mesures à entreprendre afin de s’adapter avec cette phénomène.

« Le pays fait face au changement climatique régionale. Au regard des données météorologiques dont nous disposons, il y a une forte augmentation de la température estimée à 42°, la réduction significative des pluies saisonnières, le devoir nous incombe à convier tous les acteurs susceptibles d’être intéressés  par la météo pour les sensibiliser sur les  mesures à entreprendre et à y faire face au changement climatique. Ce sont des personnes surtout travaillant dans le secteur agricole durement touché par la sécheresse », explique Dr Abdoulwahab Mohamed Toihir chef du service climatologie.

Selon Abida Abdallah chargée des bases des données climatiques à l’Anacm, la direction générale de la météorologie fournira une plate-forme pour la coordination inter-agences des politiques et des programmes devant traiter les impacts potentiels des aléas liés au climat sur une base de données saisonnière. « Ce forum est le premier du genre, car il marque le début d’une série de trois forums nationaux programmés pour 2022-2023. C’est une initiative entreprise par la direction technique de la météorologie de l’Anacm dans le cadre du plan d’action du RIMES, qui est l’institution internationale et intergouvernementale spécialisée dans l’alerte précoce multi-alea intégrée dont les Comores sont membres fondateurs », a-t-elle indiqué.

Nassuf. M. Abdou

Le maire de la commune de Moya, à Anjouan, Mohamed Abdou Nassim, a pris part, à l’assemblée générale annuelle des associations des villes et collectivités de l’océan indien (AVCOI) tenue, à Madagascar du 14 au 15 décembre dernier. Il était question de l’économie circulaire en mettant l’accent sur la gestion des déchets.

L’assemblée générale annuelle des associations des villes et collectivités de l’océan indien (AVCOI) a eu lieu, à Antananarivo. Des communes de l’île d’Anjouan, notamment de Domoni, Ongoju, chironcamba et de Moya et des communes de l’île de Ngazidja ont fait le déplacement vers la grande île. Le maire de la commune de Moya, Mohamed Abdou Nassim a salué cette noble initiative et a partagé sa vision, enjeux et stratégie possible sur la gestion des déchets pour les communes du Sud d’Anjouan. D’ailleurs, les échanges ont  été axés sur l’économie circulaire, un domaine ayant plusieurs avantages au niveau du développement des îles de l’océan indien.

Selon la commune de Moya, un programme de sensibilisation, de formation et de mobilisation des fonds pour les équipements sont mis en œuvre selon le fonctionnement de chaque ville ou collectivité. Une initiative soutenue par plusieurs partenaires au développement. « Cette approche est soutenue par plusieurs partenaires, notamment l’UE, l’association internationale des maires francophones, l’institut national de l’économie circulaire, qui accompagnent l’AVCOI pour concrétiser cette vision régionale pour le développement inclusif des villes et collectivités, membres de institution régionale », déclare la marie. Et d’ajouter : « la rencontre est marquée aussi par la signature d’une charte d’engagement commun pour la mise en place d’un cadre de partage et de soutien mutuel entre les membres de l’AVCOI ».

Il est clair que la protection de l’environnement et la gestion des déchets dans les villes font parties des objectifs visés par les communes afin de maintenir une bonne hygiène et de la salubrité de la population.

Abdoulandhum Ahamada

Déchets et ordures jonchant le sol, l’insalubrité sur les trottoirs. Alors que le paiement de la taxe se poursuit, à Mutsamudu Anjouan, les habitants marchent sur les ordures. Au grand dam des citoyens, les associations devraient travailler à bras le corps pour une opération citoyenne de ramassage des déchets et ordures.

Associations, volontaires, autorités sont appelés par les citoyens lambda à mener une opération de nettoyage de la ville. Des mouches et odeurs nauséabondes dans la capitale anjouanaise. Bien que la population s’habitue à ce phénomène, des conséquences peuvent se manifester. Des déchets et ordures jonchent la ville de Mutsamudu. Des familles n’hésitent pas à déposer leurs déchets et ordures ménagers dans les trottoirs provoquant des débordements inadmissibles. Avec la taxe, la population estimait que la ville serait propre mais la situation ne s’est pas résorbée. Les dépôts sauvages augmentent. Si rien n’est fait, Mutsamudu risque de s’exposer à un grand tsunami de détritus. Pour échapper à ce raz-de-marée, une mobilisation citoyenne s’impose pour une opération de nettoyage et de ramassage d’ordures.  

 Des problèmes financiers ? « Le gouvernement nous promet toujours mais rien n’est fait. On devrait bénéficier une somme additionnelle, mais en vain. Le problème est financier et non autre », regrette un conseiller communal. Le riverain de la capitale est effectivement exposé à un danger permanent sur la circulation. Sur le boulevard le Cœlacanthe et à la place de l’indépendance de Mzingaju, le trottoir est bombé d’ordures ménagères occasionnées par une poubelle de la Mairie rarement débarrassée et vidée.

Les élèves en danger

Le squat sauvage des camions sur la route où plusieurs élèves empruntent  tous les jours expose encore plus en danger le riverain. « Y-a-t-il un élu à Mutsamudu ? La réponse serait non. Sillonnons la ville pour mieux comprendre la situation », indique un parent d’élève. La sécurité des enfants en particulier est bradée à la merci de l’insalubrité. A-t-on entendu dans une édition de nos confrères de l’ORTC que « crampe est dans l’estomac de la capitale. »

Pire encore et dangereux, les enfants et les parents ont que deux choix sur ce passage obligé vers l’école. Les centaines de personnes qui empruntent quotidiennement cette voie, soit on marche sur les  tas d’ordures déposés sauvagement sur le trottoir à côté d’une poubelle, soit on tente sur ce tronçon occupé de deux côtés par des camions et voitures en squat sauvage, selon encore nos confrères.

Ce qui est à alerter,  cette voie est devenue depuis des mois la gueule d’un loup qui ne dit pas son nom. Les enfants, parmi eux, il y a certains qui partent seuls à l’école. La mairie, la police et la gendarmerie, et les associations, à part les maladies et les mouches qui envahissent les maisons aux alentours, les accidents de la circulation sont dans l’ombre visiblement à cause de cette exposition d’une poubelle qui barre le trottoir ainsi que les camions et voitures qui garent dans les deux sens.

Devant la banque à Chitsangani, une mauvaise atmosphère résonne. Sur la voie qui mène vers la société nationale de télécommunication, un autre trottoir est barricadé par des montagnes d’ordures. Les enfants qui vont à l’école passent au milieu de la route, ici impossible de marcher sur la route. La problématique ne doit pas se poser uniquement sur l’administration communale, c’est une affaire de tout le monde, selon un agent de la mairie de Mutsamudu.

Cette scène de saleté, Mutsamudu la connait très bien. Les détritus produits par les habitants augmentent du jour au lendemain. Pourtant, le ramassage est arrêté. La situation pourrait se détériorer. Face au « boom » d’ordures à la capitale anjouanaise, des sensibilisations contre les déchets biodégradables doit être menée afin de prévenir la population sur la pollution.

Tout recycler ?

Une ville sans déchet, le chemin est encore long. Tout recycler ? Recycler les déchets pour jeter moins apparait comme un horizon cauchemardesque. Se donner un objectif de valoriser les déchets produits par les habitants est un défi à relever. Rien de révolutionnaire. La verte pour les déchets organiques dont le contenu finit en compost. La bleue pour le plastique, le métal, le verre et le papier. Mettre au point le ramassage des déchets et ordures organiques en porte-à-porte serait un atout contre les débordements des détritus. En faisant cet effort, dit-on, le citadin prendra conscience du volume de détritus qu’il génère et sera ainsi encouragé à le réduire.

JAD

La conférence de l’ONU sur la biodiversité s’est ouverte hier mercredi à Montréal afin de conclure un accord historique devant sauver les espèces et les milieux naturels d’une destruction irréversible. Les délégués des pays se retrouvent jusqu’au 19 décembre pour adopter un nouveau cadre mondial pour sauvegarder la nature et ses ressources indispensables à l’humanité.

Alors qu’en novembre dernier, la Cop 27 s’est tenue à Charm-El-Cheikh, en Egypte, sur le continent africain, les participants ont discuté de la réduction des émissions de CO2, du financement des dégâts irréversibles, entre autres. L’objectif de cette 27ème conférence sur le climat était de discuter des moyens concrets à déployer pour lutter contre le réchauffement climatique. Bien que les catastrophes climatiques se succèdent dans plusieurs pays du monde.

Une orgie de destruction

Cependant, au Canada, la communauté internationale a rendez-vous pour s’accorder sur des solutions à la biodiversité du 7 au 19 décembre. Sachant qu’un million d’espèces sont menacées d’extinction, un tiers des terres sont gravement dégradées et les sols fertiles disparaissent, tandis que la pollution et le changement climatique accélèrent la dégradation des océans. « L’humanité est devenue une arme d’extinction massive », a déclaré le secrétaire général des Nations-Unies, Antonio Guterres. « Cette COP15, sœur jumelle, dans l’ombre des COP sur le climat, est notre chance d’arrêter cette orgie de destruction », a ajouté le secrétaire général des Nations-Unies.

La conférence tend à élaborer un nouveau cadre mondial pour la protection de la nature, avec notamment une proposition fondamentale « 30 by 30 », visant à protéger 30% des terres et des océans de la planète d’ici 2030. Selon lui, il s’agit de concrétiser un accord d’une vingtaine d’objectifs, dont le principal vise à protéger 30% des terres et des mers. D’autres prévoient la restauration des milieux naturels, la réduction des pesticides, la lutte contre les pièces invasives, ou les conditions d’une pêche et d’une agriculture durables. « Le coût de la dégradation des écosystèmes est estimé à 300 milliards de dollars par an d’ici 2030 », a rappelé le secrétaire général de l’ONU. L’ambition affichée de cette conférence sur la biodiversité reste de sceller un accord aussi historique que celui de Paris pour le climat en 2015.

Un pacte de paix à la nature

Le secrétaire général de l’ONU a réclamé un pacte de paix à la nature avant de réclamer aussi trois actions concrètes. Premièrement, de la part des gouvernements, des plans d’action nationaux qui englobent tous les ministères, tant les finances que l’alimentation, l’énergie et les infrastructures. Deuxièmement, de la part des entreprises et des investisseurs. « Qu’ils soient des alliés de la nature et non des ennemis », a plaidé Antonio Guterres. Il en a profité pour dénoncer les pesticides, les combustibles fossiles et les plastiques qui empoisonnent, asphyxient et détruisent, l’air, l’eau et la terre. Enfin, A. Guterres a invité les pays développés à apporter un soutien financier massif aux pays du sud, qui sont les gardiens des richesses naturelles de la planète. « Je vous en conjure : faites ce qu’il faut. Agissez pour la nature. Agissez pour la biodiversité. Agissez pour l’humanité », a-t-il lancé.

A noter que la précédente conférence sur le climat a souligné que le monde suit actuellement une trajectoire de réchauffement climatique de 2,5°C à la fin du siècle. Et les Etats sont loin de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C à la fin du siècle. En l’état des politiques actuelles, l’élévation de la température pourrait même atteindre 2,8°C en 2100.

Un fonds dédié à la biodiversité ?

Les financements des pays riches vers les pays en développement seront un point décisif. Une coalition du sud a réclamé au moins 100 milliards de dollars par an pour la biodiversité, autant que pour le climat, et 700 milliards de dollars par an d’ici 2030. Certains pays souhaitent mettre en place un fonds dédié à la biodiversité, une proposition à laquelle résistent les pays riches, qui préfèrent perfectionner les canaux existants, notamment les banques publiques de développement.

Ottawa a promis 350 millions de dollars pour la protection de la biodiversité dans le monde. Ce montant s’ajoute à la somme de 1,6 milliards de dollars déjà promise à la fin de novembre pour lutter contre les effets des changements climatiques sur la perte de la biodiversité. En effet, Québec annonce à son tour 650 millions de dollars sur sept ans. « Il s’agira du plus important investissement en matière de protection du territoire et de biodiversité de l’histoire du Québec », a indiqué le premier ministre du Québec.

Pour rappel, la COP 15, qui devait se tenir dans la ville chinoise de Kunming en 2020, avait été repoussée en raison de la pandémie. La COP15 a finalement été divisée en deux. La première partie, largement virtuelle, s’est déroulée à Kunming en 2021, tandis que la seconde se tient cette année à Montréal, où se trouve le secrétariat de la Convention. La COP15 demeure toutefois sous présidence chinoise.

KDBA