A Anjouan, le port de Mutsamudu, les usines et les supermarchés représentent plus de 60 % de déchets de la ville. L’ANGD et la mairie de Mutsamudu ignorent où passent ces tonnes de déchets. C’est lors d’une conférence de presse que la mairie expose les difficultés liées à la gestion des déchets. Sûrement dans les sites d’apport volontaires, le site et les points de collectes débordent.

Le problème de déchets comme celui de l’administration, de l’énergie et autres étouffent l’économie et la société comorienne. Partout, dans Mutsamudu, il y a un débordement des ordures. Pour le directeur de l’agence nationale de gestion des déchets, « c’est un problème technique au sein de l’agence. Cependant, une solution serait en cours d’être envisagée. Le prestataire demande beaucoup d’argent. Il doit déjà plusieurs millions à l’agence. Nous avons mis en place l’écotaxe pour en finir avec cette situation », dit-il.
Interrogé sur le cas des dizaines de tonnes de déchets que produisent les grands pollueurs à savoir le port de Mutsamudu, les usines et les supermarchés, il suppose qu’« ils sont jetés en vrac dans les points d’apport volontaires et sans aucune compensation financière. Le port est le grand pollueur. Il ne cotise pas. Les textes sont là. Ils doivent être imposés avec les sanctions en cas de refus de coopération ». Un membre de l’association AFAM confie que « l’association est épuisé sur les idées de cotisations, et même ses financements et que les ordures de Mutsamudu coûtaient moins de 1 million par mois, or que le prestataire, sans appel d’offre veut plus de 5 millions à chaque fois ».
Manque de moyens financiers
Dans le site de décharge de Dindrihari, il y a un incinérateur. Les ordures étaient triées à la main par 6 personnes. Avec la pluie et ces 6 personnes qui ne travaillent plus, c’est devenu une décharge sauvage puisqu’il n’y a pas de suivi. De sa part, le directeur souligne qu’« il y a des énormes mouches. Une odeur nauséabonde. Et les riverains à moins de 100 mètres se plaignent ». C’est lors d’une rencontre avec les médias que le maire de Mutsamudu, expose les problèmes des ordures dans la ville. Il fait un petit rappel des activités jusqu’à la création de L’ANGD. « Tout allait bien jusqu’en décembre 2021. Les difficultés ont commencé et nous avons 6 mois d’impayés pour le prestataire et 4 mois pour le personnel de la mairie. Il nous faut seulement 6 millions 300 milles de nos francs. Dans la commune de Moroni, ils perçoivent 14 millions et nous rien du tout», indique-t-il avant de regretter que : « la ville est sous les ordures à la veille de la fête nationale ».
Des ambitions
Sur l’écotaxe mis en place, le maire, Zarouki Bouchrane a annoncé que « particulièrement, ce sont les banques qui payent. Nous allons mettre en place une écotaxe que nous devions imposer aux gros industriels. Il y a aussi les mariages plus loin qui produisent des déchets. Cette taxe sera officialisée avec le Conseil municipal ». À l’en croire, ni la SCP, ni les grands supermarchés et industriels, ne payent rien. Pour le site de décharge de Dindrihari, des projets de valorisation sont à mettre en place comme « pour le carton, des supports d’œufs ou du charbon, des pavés pour le plastique, des composts pour les agriculteurs et enfin du gaz », puisque « ce des matières premières ».
Ahmed Zaidou