ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

L’extraction de sable marin dans les côtes de l’île d’Anjouan cause des dégâts énormes. Une activité illégale, qui nourrit plusieurs familles. Conscient du danger, les extracteurs affirment n’avoir pas le choix malgré bien que le littoral soit menacé. Des conflits entre la direction de l’environnement et les mairies s’observent.

« C’est au dépend de notre vie. C’est pour ma fille que je fais cela, pour lui construire une maison. Nous partons de nos foyers pour récolter de sable dans les plages, pour nourrir, élever, et éduquer nos enfants et nos familles. Si je ne me débrouille pas ainsi, mes enfants et ma femme ne mangeront pas », s’explique Ahmed Oussene, un quadragénaire et père de 4 enfants. « Nous savons que c’est au péril de l’environnement mais nous n’avons pas d’autre choix. Je serai à chaque d’extraire le sable tant que je n’aurai pas d’autres alternatives professionnelles. Je ne vie que de ce métier, avec plusieurs dizaines de familles », a-t-il renchéri.

Les plages en danger

Un danger imminent pour le littoral et les plages. Le sable est en voie de disparition. « Le sable manque dans nos côtes, car de jour en jour, d’autres familles viennent récolter le sable », a-t-on confié. Des citoyens se plaignent contre l’extraction de sable marin et appelle à la préservation de l’environnement. « Cela nous fait mal de voir nos côtes, en bas état, de voir des routes s’inondées. J’ai essayé à plusieurs reprises de les convaincre, en vain. Et ce ne sont pas simplement nous les fautifs, car même les populations, les autorités construisent leurs maisons avec ce sable. C’est un phénomène qui touchent tout le monde », lâche-t-on.

Les côtes de l’île, des routes, des maisons sont ravagées par la montée des eaux. Des dégâts visibles à pertes de vues, malgré les amendes et peines décrétées par les autorités publiques. Des dizaines de tas de sable et de sacs à pertes de vues allant de Mirontsy passant par Mutsamudu jusqu’à Pouzini. La lutte contre l’extraction de sable marin engendre des agressions sans suite auprès des autorités, selon le maire de Mirontsy, Sidi Bacar. « Nous avions un système avec mon adjoint chargé de l’aménagement du littoral. Bien qu’au début, les choses allaient bien, mais vu des agressions, nous avons abandonné. Des jeunes ont tabassé mon adjoint chargé de l’aménagement du littoral. Nous avons porté plainte sans suite », se plaint le maire de Mirontsy. « Pour ce cas, nous avons rencontré la directrice de l’environnement, nous avons participé à un atelier de création d’un office de l’environnement pour relever ce défi », ajoute-t-il avant d’annoncer un accord de partenariat avec la commune d’Ouani et Mutsamudu. « Nous avons un grand rendez-vous avec les mairies voisines. Non seulement pour l’extraction de sable, mais aussi sur la vente des poissons, avoir un prix stable et fixe, et sur les animaux errants », annonce-t-il.

Non-respect des textes sur l’extraction de sable

En effet, la direction régionale de l’environnement explique les dangers liés à l’extraction de sable et les difficultés rencontrées. « Les difficultés sont nombreuses. Déjà il y a les textes et la loi sur l’extraction de sable qui est interdite.  Ces textes ne sont pas respectés. Nous interpellons, portons plaintes sans suite. Récemment, nous avons eu des conflits avec les mairies, qui eux doivent protéger les littorales. Et même parmi eux, donnent des autorisations pour extraire le sable pour des raisons sociales et économiques. Nous avons même des autorisations de maires autorisant l’extraction de sable », regrette Zakaria Mohamed, assistant technique à la direction régionale de l’environnement. Et lui de prévenir, « nous voyons les dangers. Dans des zones notamment à Pagé, les digues y sont plus. Et dans un contexte de montée des eaux et de changement climatiques, l’extraction de sable déstabilise les côtes, les digues et les routes sont détruites. Au moment des marées hautes, avec des digues déjà en état piteux, les destructions seront catastrophiques.

Ahmed Zaidou

L’agence nationale de gestion des déchets a effectué une mission de rois jours à Mutsamudu Anjouan. C’était pour constater les difficultés liées à la gestion des déchets dans la commune de Mutsamudu et apporter des solutions.  

Alors que l’agence nationale de gestion des déchets a débuté ses rencontres avec les communes à Ngazidja, ces trois derniers, elle se trouvait à Ndzuani pour accompagner la commune de Mutsamudu sur la gestion des déchets. « Nous avons travaillé avec la mairie de Mutsamudu, l’association AFFAM, pour identifier les points d’apports volontaires. Nous avons engagé un prestataire qui va se charger de la collecte, du transport des déchets jusqu’au site de Dindrihari », a annoncé le directeur de l’agence nationale de gestion des déchets, Yssouf Mze.

Une initiative de l’année 2021 d’accompagner les chefs-lieux de chaque ile. Selon Yssouf Mze, pour le moment, l’agence a une notion d’accompagner les capitales de chaque île, notamment Moroni, Mutsamudu et Fomboni d’ici décembre 2021. Et d’ici 2022, il y aura l’extension dans les autres communes. Pour l’expérience, l’agence nationale de gestion des déchets a choisi les 3 capitales parce qu’ils sont les miroirs des Comores. « Nous avons commencé à rappeler la population pour accompagner ces engagements en vu des initiatives de la mairie et leurs manques de moyens », dit-il. Et d’ajouter, « des appuis techniques et financiers, nous allons essayer d’accompagner ses activités. Nous allons aussi engager le secteur privé comme l’AFAM, pour la sensibilisation, et cela ne sera pas suffisant pour mettre les bacs à ordures, des conteneurs ou bien de collecter. Il faut sensibilisation la population ».

Quant au maire de Mutsamudu, Zarouki Bouchrane, c’est un pas vers l’avant. « Nous devons nous féliciter de ce qui est important par rapport à nos attentes sur la gestion des ordures. Et félicitations l’agence pour nous avoir libéré d’un poids. Nous espérons que la mis en place de ses dispositions se fera, dans 2 a 3 semaines pour faire le lancement des activités », a indiqué le maire de Mutsamudu.

Ahmed Zaidou

Adoptée par la conférence générale de l’Unesco en 2015, la journée mondiale des mangroves vise à sensibiliser les populations sur l’importance des écosystèmes des mangroves. Alors qu’aux Comores, cet écosystème est menacé par les déchets et ordures, il est primordial de promouvoir des solutions pour leur gestion durable et leur conservation.

La journée mondiale pour la conservation de l’écosystème de la mangrove se célèbre à chaque 26 juillet. La mangrove est un écosystème de zone marécageuse à proximité de la mer. Ces arbres aux longues racines apparentes à marée basse constituent l’élément caractéristique des mangroves. « Les mangroves constituent un lieu de reproduction et d’alevinage riche en nutriments pour de nombreuses espèces qui prospèrent dans et au-dessus de l’eau. Les mangroves ne sont pas seulement des arbres, c’est tout un équilibre, tout un ensemble avec un sol, une faune, une flore et des conditions particulières. Leur rôle pour la biodiversité et la planète est donc essentiel et la situation actuelle est préoccupante », a expliqué un environnementaliste.

Et lui d’ajouter, « les mangroves sont des écosystèmes des marais maritimes, incluant un groupement de végétaux spécifiques, qui se développent dans certaines zones à côtes basses des régions tropicales. Elles constituent des puits de carbone, un habitat et une source de nourriture pour beaucoup d’espèces animales. »

Les mangroves, une source de richesse

Au-delà de leur physionomie et de leur croissance, les mangroves sont des puits de captation de carbone. Cet écosystème a donc un rôle fondamental de filtre et est capable de capter des métaux lourds ainsi que des polluants, pour ensuite restituer une eau dépourvue de pollution. « La mangrove a également l’avantage de stocker la majorité du carbone dans le sol plutôt que sous forme de matière sèche, ce qui permet un stockage de CO2. Tant pour sa flore que pour sa faune, la mangrove abrite une très riche biodiversité. Elle héberge des centaines d’espèces de poissons ou encore différentes espèces d’oiseaux », a-t-il indiqué avant de préciser que « la mangrove est une source importante de richesse pour la pêche côtière, des sites attractifs pour le tourisme, une valeur médicale pour la population locale, une barrière naturelle contre les houles, les tempêtes et l’érosion, un filtre naturel contre les polluants et une zone de piégeage des gaz à effet de serre. »

Un écosystème menacé

Bien que la mangrove soit une grande richesse, elle est menacée par l’activité humaine. La dégradation des mangroves peut réduire leur capacité de stockage de CO2. Parmi les facteurs qui menacent les mangroves, la pollution. Plus de 35% des zones de mangroves ont disparu à l’échelle mondiale et le rythme de disparition s’intensifie. Le parc marin des mangroves est d’une singularité particulière qui nécessite une protection étant donné que plusieurs dangers le guette. On peut citer le déboisement, la pollution pour ne citer que ceux-là, sont des phénomènes qui menacent les mangroves.

Le parc marin de Mohéli et les mangroves de Bimbini

Avec une superficie de 40 400 ha au sud de Mwali, le parc marin de Mohéli s’étend de Miringoni à l’Ouest à Itsamia à l’Est. Le parc inclut la ligne de rivage, ses plages, ses mangroves et les différents îlots de la zone. Les côtes de Mwali sont, de tout l’Océan indien, les plus fréquentées par les tortues marines pour leur production. Le site de Nyumashua est encadré de chaque côté par des mangroves.

« A Bimbini (Ndzuani), la diversité des mangroves et des espèces marines vivant dans le lagon en font un élément majeur de la conservation de la biodiversité côtière des Comores qui est différent et complémentaire à celui de Mwali », a fait savoir Said Ali, un écologiste. Cette zone côtière constitue également une ressource traditionnelle importante pour Bimbini. Une zone des mangroves à conserver. Alors qu’aux Comores, cet écosystème est menacé par les déchets et ordures, il est primordial de promouvoir des solutions pour leur gestion durable et leur conservation.

Nassuf. M. Abdou

 

Les rivières de Ndzuani perdent leur débit de court d’eau. Les populations avoisinantes et les autorités environnementales lancent un cri l’alarme. Le réchauffement climatique et le déboisement assèchent les rivières. La direction régionale de l’environnement met à dispositions des communautés, des pépinières aidant les bassins versants à retenir l’eau.

« A Ndzuani, se cache un des plus grands trésor des îles Comores. Les rivières de l’île d’Anjouan, des court d’eau autres fois impressionnants de plus de 7 mètres de largeur, des cascades et des piscines de plusieurs mètres. Des sources d’eau qui ont permis à plusieurs générations de se ressourcer en eau potable dans l’ensemble de l’île. Toutefois, la déforestation, les élevages de cheptels et le réchauffement climatique ont considérablement réduit le débit de court d’eau qui alimente plusieurs régions de l’île », a expliqué un historien  et environnementaliste à la retraite, Aboubacar Ben Said.

Cet écologiste regrette que l’île ait perdu, des dizaines de rivières asséchés et de dizaines qui ne seront plus là dans quelques années, probablement dans 10 ans s’il n’y a pas de solution prise et mise en action.

Les populations dans les régions avoisinantes de court d’eau sonnent l’alarme.

« Depuis plusieurs années, nous avons perdu de court d’eau important dans plusieurs régions de l’île. Auparavant, anguille, crevettes et poissons. De nos jours, la javel, les tissus et les déchets ont remplacé la faune et la flore des rivières », indique Anfina Abdallah, habitante du quartier Pagé à Mutsamudu avant de regretter « même l’eau pour nous laver proprement n’est plus, et nous ne nous rendons même pas compte que le risque est grave pour les générations à venir ».

La crainte palpable de sèchement des rivières est dans les bouches des autorités. Les nombres de rivières qui coulent à Anjouan ne sont pas connus  de la direction régionale de l’environnement. « Nous sommes sûrs et certain que les rivières ne sont plus là. Nous ne pouvons pas être surs et certain des nombres de rivières qui coulent en ce moment. A ma connaissance, il n’y a pas d’études dans ma direction qui définissent le nombre et l’état des rivières », a fait savoir la directrice régionale de l’environnement, Mme Zalhat Bacar. « Le déboisement est la principale cause du dessèchement des rivières à Anjouan. En plus le changement climatique s’accentue ces derniers temps », laisse-t-elle entendre.


Quelle solution face à ce fléau ?

Des aménagements agro-forestiers, des reboisements dans les bassins versants avec des espèces adaptés qui permettront de recharger les zones en eau et alimenter les sources de rivières, tels sont des solutions à entreprendre pour sauver les rivières à Ndzuani. « Des travaux à long termes pourront donner les résultats. Nous avons des pépinières à notre disposition que nous donnons aux communautés qui sollicitent les plantations d’arbres dans les zones qui abritent les rivières », a souligné la directrice régionale de l’environnement.

Les environnementalistes appellent à une campagne pour sauver les rivières menacées par les conséquences de l’activité humaine et la multiplication des sécheresses. Ces activités humaines perturbent la continuité des rivières et la vie des espèces qu’elles abritent.  Trop d’interférences humaines.

Ahmed Zaidou

À Moroni, dans les quartiers et à côté des milieux scolaires, l’on constate des dépôts sauvages. Les élèves affichent leurs mécontentements. Qui ramasse ces dépôts sauvages ?

Le dépôt des déchets ménagers est un acte critiqué par plusieurs personnes, notamment les élèves de certains établissements scolaires. Les élèves dénoncent ces actes indignes et demandent haut et fort la responsabilité de la mairie de la capitale. « Plusieurs ménages entassent des déchets ménagers aux alentours de notre établissement scolaire. Or, ces déchets peuvent provoquer une odeur nauséabonde lorsque les déchets trainent pendant deux à trois jours dans la rue. C’est une forme de dégradation de la nature. Nous demandons à la mairie de Moroni, de faire venir régulièrement, les véhicules pour ramasser ces ordures », a interpellé un élève du collège rural de la Coulée. De même, son camarade de classe affirme que l’odeur des déchets peut déranger les élèves lors des cours : « si les dépôts sauvages trainent quelques jours, on risque de subir une odeur mettant en danger la santé des élèves ».

Et à côté de l’école Maahadi, cette même scène est presque similaire, voire abusive. « Nous vivons avec ces ordures ménagères. Plusieurs ménages du quartier entassent plusieurs objets de matière plastiques, des sachets, des bouteilles utilisées, entre autres, à côté de notre école. Un phénomène qui, selon les règles sanitaires, peut détruire la santé humaine. L’objectif de l’être humain est de préserver la nature. Pourquoi ces déchets ménagers ne sont pas jetés qu’à côté des milieux scolaires ? Du jour au lendemain, ces déchets sont toujours en permanence. Nous demandons que les foyers réagissent de manière sage. Les élèves doivent être écartés de tout acte de dégradation de la nature. Même si le gouvernement interdit ces actes de jet d’ordures mais, les habitants continuent à les jeter », a regretté un élève de Maahadi à la Coulée.

Abdoulandhum Ahamada

 

La protection de l’environnement est devenue une problématique mondiale. Aux Comores, des organisations non gouvernementales s’engagent à lutter pour la protection de l’environnement. L’Ong Dahari par le billet de son co-directeur, Misbahou Mohamed accepte de répondre à nos questions.

Pouvez-vous nous parler de l’Ong Dahari ?

Une association comorienne qui a vu le jour a Ndzouani en 2013. Elle a hérité de nos nombreux travaux avec des nombreux partenaires. Une association qui, depuis 8 ans, mène un combat sans merci à protéger les espèces marins, terrestres et leurs habitats naturels.

Comment l’Ong manifeste sa volonté au service des communautés ?

Ce n’est pas seulement pendant cette période de covid-19 mais aussi, dans la période de Kenneth. Ce n’est pas une première que Dahari lutte pour les événements liés aux catastrophes. Depuis l’arrivé de la covid-19, nous avons jugé nécessaire d’aider les communautés et le gouvernorat de Ndzuani, pour sensibiliser sur les mesures barrières. Nous avons faits, avec la direction régionale de la santé,  les affiches pour sensibiliser aussi des masques dans les zones de forte contamination, et plusieurs matériels aux établissements et à l’université de Patsy. Au milieu de l’année scolaire 2020, un financement de l’Ambassade de Royaume-Unis à Madagascar pour la DRS en qualité de matériels permettant aux médecins de faire leur travail et de mise en place de matériaux de collecte de données par des Smartphones et des ordinateurs qui centralisent et analysent les données quotidiennes de cas.

Dahari limite-t-elle ses activités à Ndzuani ?

Dahari a eu la volonté de travailler dans l’ensemble des iles. A Ndzuani, nous avons installé des programmes établis, structurés et bénéfiques pour faire des extensions. Depuis 2016, nous avons commencé à travailler avec des associations de Ngazidja en termes d’accompagnement sur les pépinières, visites d’échanges de formation. A partir de 2019, nous avons commencé à mettre en place des structures dans 3 villes de Ngazidja (Maweni, Ivenbeni et Sereheni). Nous avons un bureau à Moroni et plus de 5 employés. Nous avons mis des actions en place pour accompagner les agriculteurs et les éleveurs.

Combien d’arbres avez-vous reboisé en 2020 ?

Dans le cadre de nos missions, Dahari lutte pour protéger les terrains dégradés puisque notre île est la plus montagneuse et on détruit la forêt. La terre se dégrade. Parmi nos missions c’est de nous axer sur les plantations d’arbres. Nous avons 5 axes pour protéger la terre et la forêt, notamment accompagner les agriculteurs sur la manière de cultiver et leur donner des pépinières résistantes. Nous avons accompagné 2 500 agriculteurs et plus de 10.000 plantes de bananiers en 2020 avec des formations adaptés.

Pourquoi avez-vous fermé temporairement des  zones de pêche ?

On est dans les iles, nombreux personnes vivent de la pêche et de l’agriculture. On constate un nombre élevé des pêcheurs. Nous avons beaucoup tiré des ressources halieutiques qu’aujourd’hui les besoins ne sont pas compensés par la surpêche et d’autres difficultés liées aux habitats. Dahari a mis en place, des processus pour améliorer les récoltes des ressources marines. Depuis 2015, nous avons fait des contrats avec l’association Blue Ventures, suite à leurs expériences pour nous adapter à notre réalité. Avant de fermer et d’ouvrir les zones de pêches, nous avons faits des discussions avec les pêcheurs pour comprendre pourquoi fermer et ouvrir les zones.

On a commencé par prendre des données concernant les pêches quotidiennes. Nous les avons étudiés avec les pêcheurs et nous nous sommes mis d’accord de mettre des réserves permanentes et provisoires dans les zones de pêches pour permettre aux poissons et poulpes de grandir.

Et l’accord de cogestion pour les chauves-souris de Livingstone ?

Ces chauves-souris de Livingstone ne sont qu’aux Comores, notamment à Anjouan et à Mohéli, mais pas sur tout le territoire. A Anjouan, ils ont 15 dortoirs puisque ils ont des spécificités de survies.  Vu le déboisement, les dortoirs sont détruits à Anjouan et le nombre se réduit.  Depuis 2012, on les compte 2 fois par an par des techniciens et l’université des Comores. Les Comores sont aussi connues pour cet animal. Nous avons a mis un programme de sauvegarde avec ceux qui ont des terrains où il y a les dortoirs. Nous avons échangé longtemps sur l’importance de l’animal, comment les aider à vivre avec des accords de cogestion avec des critères d’engagement. La plupart sont dans la forêt de Moya, nous avons pu protéger 48% de l’espèce.

Quelles sont vos perspectives ?

Nous avons un programme quinquennal, le programme de 2021-2026, qui est en pleine élaboration et qui sera possible en fin d’année. D’autres points changeront surtout dans le domaine de protection de la forêt, vu que la forêt et la biodiversité se dégradent.

Propos recueillis par Ahmed Zaidou

 

 

Le combat contre les effets liés aux changements climatiques demeure primordial. Bloquer les activités qui accélèrent les gaz à effets de serre dans la planète, permettrait de mener efficacement ce combat. Les agriculteurs sont appelés à opter à l’utilisation des engrais naturels.

Plusieurs avantages recouvrent les engrais naturels dans la production agricole. Grâce à ces avantages, Al-fajr a interrogé des responsables du CRDE de Diboini-Hamalengo. C’est dans le but de sensibiliser les agriculteurs comoriens sur ces avantages dans le cadre de la santé, de l’environnement, entre autres. Les responsables du CRDE Diboini-Hamalengo suggèrent aux agriculteurs d’opter sur l’utilisation des engrais naturels en remplaçant les pesticides. Une manière de préserver la nature contre les changements climatiques qui détruisent gravement plusieurs domaines de l’environnement. Dans ce sens, Saïd Assoumani, responsable pole : diversification, innovation et résilience agricole appelle les agriculteurs à utiliser le composte, en tournant le dos contre les pesticides. « Nous devons sensibiliser les agriculteurs comoriens à utiliser le composte, moins cher, efficace et rentable. Les engrais naturels sont économiques avec un rendement durable. Certes, les engrais chimiques donnent un rendement très rapide mais un an après, la terre commence à être détériorée. Du côté santé humaine, l’usage des engrais chimiques tels que la D6, causent des maladies graves », a-t-il expliqué.

Bien que l’utilisation des engrais naturels soit un atout complémentaire pour la fertilisation du sol, alors, il est nécessaire de choisir la qualité la mieux adaptée en vue de garantir une agriculture durable au profit des futures générations.  Selon des sources de nos confrères d’Al-watwan, Saïd Hassane, un des techniciens de l’Inrape a affirmé que les « engrais naturels aident le sol à ne pas se dégrader rapidement, de garder son originalité et augmente la durée de conservation. Les engrais naturels permettent à nourrir les plantes en rendant le sol fertile, en favorisant leur croissance et leur fructification,… etc. Au-delà du respect de l’environnement, les engrais organiques ont des multiples avantages car ils sont issus du recyclage de matières organiques ». Et lui d’ajouter : « les engrais naturels permettent à la plante de grandir rapidement ».

Abdoulandhum Ahamada

La lutte contre le changement climatique reste prioritaire en matière de protection de l’environnement. Pour pallier à ce problème de changement climatique, le combat contre l’emploi des pesticides est une solution. D’où les agriculteurs comoriens doivent être sensibilisés sur l’utilisation des engrais naturels.

Selon le responsable du pôle : diversification, innovation et résilience agricole, au Crde Diboini et volontaire des Nations-Unies, Saïd Assoumani, les engrais chimiques provoquent des conséquences terrestres et sanitaires. « Nous avons mené une politique de sensibilisation auprès des agriculteurs de ne pas utiliser des engrais chimiques lors de leurs productions agricoles. Les engrais chimiques appelés pesticides provoquent des conséquences majeures dans la plante, au sous-sol et à l’alimentation. Il existe une méthode efficace et durable pour la protection du sol et de la plante : le composte », a-t-il déclaré.

Saïd Assoumani, volontaire des Nations-Unies, a insisté sur les conséquences de l’emploie des pesticides. Il estime que plusieurs agriculteurs comoriens ont eu des difficultés agricoles causées par ces engrais chimiques. « Les engrais chimiques sont tout d’abord très chers. Ils polluent le sous-sol en détruisant les nappes phréatiques et les réserves d’eaux. En matière de santé humaine, les pesticides causent des maladies de multiples formes chez le corps de l’homme. À Volo volo, plusieurs produits alimentaires agricoles sont venus à partir des engrais chimiques. Notre politique générale est d’inciter les agriculteurs à converger vers l’usage des engrais naturels. Pourtant, nous pouvons fabriquer des pesticides purement biologiques », a-t-il expliqué. À en croire, Saïd Assoumani, les « pesticides sont rentables » mais la vie des plantes n’est pas « durable ». « Le composte amende la terre, et les pesticides détruisent la terre (la nappe phréatique), même si la rentabilité des pesticides est rapide. Les agriculteurs utilisent abusivement les produits chimiques venant de la Tanzanie », a-t-il dit.

Abdoulandhum Ahamada

 

Un atelier de formation sur la communication environnementale a débuté lundi et prendra fin vendredi prochain. C’est un projet Ancar II, financé par le Pnud sous l’initiative du ministère de l’environnement. Le but est de renforcer les capacités des journalistes sur les questions environnementales. 20 journalistes retenus.

5 jours de formation des journalistes sur les questions environnementales. 20 journalistes assistent à cette séance de formation de renforcement des capacités sur la communication environnementale. Il s’agit du projet ANCAR II financé par le PNUD selon l’initiative du ministère de l’environnement. Le centre de formation et de perfectionnement des journalistes comoriens a assuré le déroulement de cette formation durant la semaine. Ali Moindjié, formateur a expliqué clairement les valeurs du respect du travail de journalisme. Le droit à l’information, la déontologique journalistique, la morale et l’éthique sont des aspects majeurs relatifs au respect du domaine du journalisme. «  Le journaliste doit se conformer aux aspects et valeurs journalistiques. Quatre faisceaux majeurs sont plus nécessaires aux journalistes. Le respect du droit à l’information qui corroborent aux textes et règles validés au parlement. Ce sont des textes qui sont au-dessus du journaliste. Les règles déontologiques sont des règles définies au sein de la profession du journalisme. La déontologie journalistique exprime de ce que la profession a défini. Quant à la morale, elle relève de ce que le journaliste doit concrétiser ou faire dans son métier. Et enfin, l’éthique, des règles acquises qui conforment au droit à l’information, de la déontologie et de la morale », a expliqué le formateur, Ali Moindjié.

Entre temps, ce dernier a abordé le concept du journalisme et de l’environnement. Selon lui, le journaliste est appelé à « prendre position pour défendre » les questions de dégradations de la nature (environnement). « Les journalistes ont le devoir d’informer et de sensibiliser la population sur les questions relatives à l’environnement. Le journaliste est appelé à défendre plusieurs types de sujets liés à l’environnement notamment, les changements climatiques, les dégradations de la nature, la déforestation,… Les journalistes doivent analyser les causes des problèmes, pas seulement de s’arrêter sur les conséquences », a-t-il indiqué.

À son tour, Mariata Moussa, formatrice a défini les stratégies d’adoption d’un entretien (entretien direct, entretien non direct et entretien semi-direct). « Le journaliste doit essayer de se préparer avant d’aborder son interlocuteur. Il (le journaliste) doit connaître parfaitement son sujet, notamment lié à l’environnement. Le journaliste doit maîtriser également son interlocuteur dès le début de l’interview à sa fin », a-t-elle expliqué aux journalistes.

 Abdoulandhum Ahamada

 

Alors que l’île de Mwali est classée en réserve de biosphère, la semaine dernière, une cérémonie de remise d’attestation de l’Unesco a eu lieu à Mwali en présence du chef de l’Etat. Selon le président Azali Assoumani, la création de la réserve de biosphère de l’île de Mwali, est une initiative du gouvernement comorien, soutenu financièrement et techniquement par le système des Nations Unies, notamment le Pnud avec l’appui de l’Unesco.

Remise d’attestation dans le cadre du classement de l’île de Mwali en réserve de biosphère

L’environnement implique une réflexion globale et des actions locales. Et le tourisme ou l’écotourisme se nourrit de l’intérêt grandissant des touristes  pour l’environnement. Le programme de l’émergence de notre pays d’ici 2030 trace la protection de l’environnement. La mise en place d’un système national d’aires protégées terrestres et marines, le renforcement de la résilience du système naturel et humain face aux effets des changements climatiques et la gestion des risques liés aux catastrophes naturels et climatiques restent un grand atout pour l’environnement.

Le Pnud et les Comores, un partenariat de longue date pour l’environnement

 En effet, la semaine dernière à Mwali, une cérémonie de remise d’attestation de l’Unesco qui classe l’île de Djumbé Fatima une île en réserve de biosphère s’est déroulée. De cette occasion, le chef de l’Etat comorien a exprimé sa gratitude au Pnud qui depuis plus de 26 ans, en partenariat avec le fonds pour l’environnement mondial (GEF), accompagne le gouvernement comorien dans la préservation  de l’environnement. « La création de la réserve de biosphère de l’île de Mwali, est une initiative du gouvernement comorien, soutenu financièrement et techniquement par le système des Nations Unies notamment le Pnud avec l’appui de l’Unesco », a déclaré Azali Assoumani.

« Je remercie Dieu de m’avoir permis de signer en 2001, le décret présidentiel de création du parc marin de Mwali, et qui a fait en sorte que je remette moi-même au gouverneur Fazul, l’attestation de l’Unesco, qui classe Mwali, en réserve de biosphère », a-t-il exprimé avant de laisser entendre que « la préservation de la nature et des écosystèmes, la sauvegarde des espèces et des espaces menacés sont l’affaire de toutes et de tous. »

Selon le président de la République, protéger notre écosystème ne peut réussir, que si le gouvernement, les gouvernorats, les préfectures et les communes, conjuguent leurs initiatives et leurs efforts avec l’ensemble des citoyennes et des citoyens, pour en tirer bénéfice. « Le plan Comores émergents a identifié le tourisme comme l’un des principaux piliers du développement économique des Comores et de la création d’emplois durables pour les jeunes. Ainsi, le développement de l’écotourisme dans l’île de Mwali a été retenu comme un des projets phare du Pce. Ce plan a ainsi recommandé, des mesures urgentes à prendre, pour renforcer, conserver, restaurer, améliorer la couverture végétale, ainsi que la représentativité de la biodiversité, tout en assurant une gestion durable des aires protégées au niveau national », a expliqué le locataire de Beit Salam.

Site mondial de la biodiversité et site de recherche continue

Le chef de l’Etat appelle à la préservation de la nature et la gestion des aires protégées car, « c’est à ces conditions que nous pourrons confirmer le caractère de l’île de Mohéli comme site mondial de la biodiversité et site de recherche continue et ainsi, mettre en lumière notre pays », indique-t-il. « C’est ainsi que nous contribuerons au mieux à attirer des financements en provenance des opérateurs touristiques, des fondations, et des institutions de financement de la recherche. C’est également le meilleur moyen, d’améliorer les conditions de vie des populations, répartir de façon plus équitable les bénéfices qui découlent de l’exploitation des ressources naturelles, préserver les écosystèmes naturels et les gérer tout en promouvant des approches innovantes pour le développement économique. Ainsi, la vision du Pce  pour l’émergence des Comores, est de faire de l’île de Mwali une zone d’écotourisme autour du parc national de Mwali », a-t-il renchéri.

 Mwali et ses atouts majeurs pour les Comores

 L’attrait du parc national de Mwali et des espèces végétales et animales endémiques de la mer à Nioumachoua, le lac et la caldeira d’Itsamia, classée également sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco constituent des atouts majeurs pour notre pays.

« Nous avons le devoir de les protéger et, pour cela, lutter contre la pollution, identifier et sécuriser les sources de nourriture de la faune mais aussi et surtout mener une lutte sans merci contre le braconnage et les trafics de toutes sortes », précise le président de la République.

 Le chef de l’Etat a rappelé qu’un cadre législatif et règlementaire est élaboré sur l’environnement et sur le système national des aires protégées, la création de la première aire protégée des Comores (le parc marin  de Mohéli)  en 2001, puis son extension à la zone terrestre (parc national de Mohéli), et la création de 5 nouvelles aires protégées (2 à Ndzuwani et 3 à Ngazidja), ayant permis  le classement de 27% du territoire terrestre et 4,49% des eaux territoriales en aires protégée. « Faisons de la protection de l’environnement, l’emblème du développement durable de notre pays car, les Comores Emergentes devront être un maillon mondial important, de la protection de l’environnement, de la lutte contre le réchauffement global et des changements climatiques qui font partie des bases de tout développement économique harmonieux », conclut le président Azali Assoumani.

KDBA