L’extraction de sable marin dans les côtes de l’île d’Anjouan cause des dégâts énormes. Une activité illégale, qui nourrit plusieurs familles. Conscient du danger, les extracteurs affirment n’avoir pas le choix malgré bien que le littoral soit menacé. Des conflits entre la direction de l’environnement et les mairies s’observent.
« C’est au dépend de notre vie. C’est pour ma fille que je fais cela, pour lui construire une maison. Nous partons de nos foyers pour récolter de sable dans les plages, pour nourrir, élever, et éduquer nos enfants et nos familles. Si je ne me débrouille pas ainsi, mes enfants et ma femme ne mangeront pas », s’explique Ahmed Oussene, un quadragénaire et père de 4 enfants. « Nous savons que c’est au péril de l’environnement mais nous n’avons pas d’autre choix. Je serai à chaque d’extraire le sable tant que je n’aurai pas d’autres alternatives professionnelles. Je ne vie que de ce métier, avec plusieurs dizaines de familles », a-t-il renchéri.
Les plages en danger
Un danger imminent pour le littoral et les plages. Le sable est en voie de disparition. « Le sable manque dans nos côtes, car de jour en jour, d’autres familles viennent récolter le sable », a-t-on confié. Des citoyens se plaignent contre l’extraction de sable marin et appelle à la préservation de l’environnement. « Cela nous fait mal de voir nos côtes, en bas état, de voir des routes s’inondées. J’ai essayé à plusieurs reprises de les convaincre, en vain. Et ce ne sont pas simplement nous les fautifs, car même les populations, les autorités construisent leurs maisons avec ce sable. C’est un phénomène qui touchent tout le monde », lâche-t-on.
Les côtes de l’île, des routes, des maisons sont ravagées par la montée des eaux. Des dégâts visibles à pertes de vues, malgré les amendes et peines décrétées par les autorités publiques. Des dizaines de tas de sable et de sacs à pertes de vues allant de Mirontsy passant par Mutsamudu jusqu’à Pouzini. La lutte contre l’extraction de sable marin engendre des agressions sans suite auprès des autorités, selon le maire de Mirontsy, Sidi Bacar. « Nous avions un système avec mon adjoint chargé de l’aménagement du littoral. Bien qu’au début, les choses allaient bien, mais vu des agressions, nous avons abandonné. Des jeunes ont tabassé mon adjoint chargé de l’aménagement du littoral. Nous avons porté plainte sans suite », se plaint le maire de Mirontsy. « Pour ce cas, nous avons rencontré la directrice de l’environnement, nous avons participé à un atelier de création d’un office de l’environnement pour relever ce défi », ajoute-t-il avant d’annoncer un accord de partenariat avec la commune d’Ouani et Mutsamudu. « Nous avons un grand rendez-vous avec les mairies voisines. Non seulement pour l’extraction de sable, mais aussi sur la vente des poissons, avoir un prix stable et fixe, et sur les animaux errants », annonce-t-il.
Non-respect des textes sur l’extraction de sable
En effet, la direction régionale de l’environnement explique les dangers liés à l’extraction de sable et les difficultés rencontrées. « Les difficultés sont nombreuses. Déjà il y a les textes et la loi sur l’extraction de sable qui est interdite. Ces textes ne sont pas respectés. Nous interpellons, portons plaintes sans suite. Récemment, nous avons eu des conflits avec les mairies, qui eux doivent protéger les littorales. Et même parmi eux, donnent des autorisations pour extraire le sable pour des raisons sociales et économiques. Nous avons même des autorisations de maires autorisant l’extraction de sable », regrette Zakaria Mohamed, assistant technique à la direction régionale de l’environnement. Et lui de prévenir, « nous voyons les dangers. Dans des zones notamment à Pagé, les digues y sont plus. Et dans un contexte de montée des eaux et de changement climatiques, l’extraction de sable déstabilise les côtes, les digues et les routes sont détruites. Au moment des marées hautes, avec des digues déjà en état piteux, les destructions seront catastrophiques.
Ahmed Zaidou