Depuis plusieurs semaines, des associations anjouanaises nettoient les villes et quartiers à Anjouan. C’est le cas de l’association AJAM qui a invité dimanche dernier, des touristes afin de nettoyer la commune de Mirontsy.
« J’ai invité des touristes à venir balayer la commune de Mirontsy. Ils m’ont fait savoir qu’ils voulaient se sentir comoriens. Ils ont acceptés de venir balayer et ramasser les déchets à Mirontsy. Ils m’ont aussi confirmé leur présence le week-end prochain avec d’autres personnes », a indiqué Fardi Habiroune, guide touristique et membre de l’association Voija-Voija de Mirontsy. Et de préciser « c’est dans le but de faire vivre aux touristes le quotidien des comoriens. Ça a eu bon effet sur la communauté et sur les membres de l’association, qui se sont encore plus mobilisés sur les activités de nettoyage. Ils nous ont même proposé de venir dimanche prochain, aussi leurs envies de vouloir venir avec d’autres personnes ».
Les deux touristes ont tenu à partager leurs expériences sur cette journée de nettoyage, une première pour les deux étrangers. « Ça m’a fait très plaisir de venir aux Comores plus précisément à Anjouan. Je venais de rencontrer Farid Habiroune pour faire du tourisme. En plus, nous aimerions se sentir comme les autochtones via leurs habitudes et c’est pour cela que nous avons suggéré à Farid de nous faire sentir leur vie quotidienne. Il nous a proposés en premier lieu, de venir ce dimanche, à Mirontsy, pour ramasser les déchets avec l’association Voija-Voija », a exprimé M. Diton, touriste originaire de Kosovo. « Le plus important que j’ai appris au cours du ramassage des déchets, c’est la solidarité de l’association. Je suis très enthousiaste de revenir dimanche prochain avec d’autres collègues. C’est la première fois que je vienne aux Comores, et j’ai déjà travaillé dans une société de déchetterie, mais pas ici », a-t-il avancé.
Une première aussi pour M. Timonthé, touriste français. « C’est la première fois que je vienne aux Comores. Je suis d’ailleurs très surpris de l’accueil de la population que je n’ai jamais vue. Ça m’a fait vivre une expérience authentique sociale jamais vu en France. J’ai tout de suite accepté l’invitation parce que je veux vraiment savoir les habitudes sociales comoriennes et faire ensemble avec vous les activités que nous pouvons y participer », a-t-il dit.
L’île d’Anjouan compte plusieurs associations de nettoyage et de propreté : AFFAM de Mutsamudu, Bambao M’tsanga propre partenaire de Moya Ntrahafu, qui, cette dernière gagne le concours « Mayendreleyo ya Midji » à Anjouan.
La semaine dernière, à l’UDC, Fahad Mouigni Mlamali, étudiant en science de la terre et de l’environnement, a, dans sa mémoire, travaillé sur le traitement des déchets organiques en biogaz. L’objectif de son projet est de valoriser les déchets organiques (biodégradables) en énergie (biogaz) et d’un engrais biologique appelé « digestat ».
Plusieurs jeunes se ruent pour le traitement des déchets organiques en énergie. Tel est le cas de Fahad Mouigni Mlamali, natif de Mirontsi Itsandra, étudiant en science de la terre et de l’environnement qui a exposé, la semaine dernière, son projet de fin d’études basé sur la valorisation des déchets organiques en biogaz et d’un engrais biologique « digestat ». « L’objectif de ce projet de fin d’études est de valoriser les déchets organiques (biodégradables) en énergie (biogaz) et d’un engrais biologique appelé digestat. La génération exponentielle des déchets, sans traitement, pollue d’une manière violente l’environnement dans les pays du tiers-monde. Et les Comores y font partie. A préciser que la production des déchets provoque des impacts très négatifs voire des conflits intercommunaux. Alors, la solution pour limiter ces genres de fléaux est la mise en place d’un dispositif de valorisation de ces déchets surtout ménagers qui résultent 85% de la production des déchets en général dans le pays », a expliqué le jeune étudiant.
Au long de son exposé, l’étudiant a expliqué comment il pourrait mettre en valeur les déchets ménagers en biogaz. « On va collecter différents déchets dégradables particulièrement les déchets verts puis les mélanger avec des excréments des animaux tels que les bourses de vaches et les fientes des oiseaux puis les enfermer dans un digesteur ( milieu anaérobie, privé de O2) et la dégradation de ces matières organiques produisent le méthane qui pourra être utilisé comme brute pour la cuisson ou après transformation et qu’à la fin de la réaction, on obtient de l’engrais biologique, le plus fertilisant et cher au monde », a-t-il précisé.
Ce jeudi, a eu lieu à Dar Nadjah (Anjouan), la cérémonie de lancement du projet «dialogue science-décideurs pour une gestion intégrée des environnements littoraux et marins de l’Océan Indien occidental». Le choix de Ndzuani, c’est pour attirer davantage l’attention sur cette île qui est la plus touchée de l’archipel, par la dégradation des littoraux et des zones côtières. »
Ce projet DiDem couvre le parc marin de Shisiwani (Ndzauni) et de Mohéli en une période de 3 ans. Un projet régional comprenant 7 pays de l’Afrique de l’Est notamment la Tanzanie. « C’est un projet qui n’est pas de recherche mais qui vise à mettre des résultats de recherche et surtout de la méthode à disposition des gestionnaires de l’environnement de 7 pays de la région. Il y a trois grandes thématiques dans ce projet extrêmement intéressant qui sont les deltas. Ces derniers sont à la rencontre de la mer et des eaux douces. Ce sont des endroits extrêmement riches », explique Gilbert David, coordinateur du projet. Selon le coordinateur, il faut protéger les mangroves et les récifs coralliens de la zone intertropicale et avoir une gestion fine de ces eaux. « Dans les îles et archipels, nous avons mis l’accent sur les récifs coralliens et les mangroves, qui sont les deux systèmes emblématiques de la zone intertropicale. Nous avons une influence extrêmement forte sur les basins versants. Il faut absolument arriver à faire en sorte que les acteurs du milieu marin se rendent compte de leurs actions respectives sur la mer », avance-t-il.
Un projet de trois ans
Gilbert David appelle à renforcer le dialogue entre les scientifiques et les gestionnaires à la fois par des transferts de méthode. « L’objectif est que à la fin du projet DiDEM de 3 ans, confie-t-il, les méthodes transmises soient mises en œuvre par les gestionnaires de l’environnement mais aussi les jeunes qui seront formés ». « Nous avons aussi un volet formation et une collaboration avec le centre universitaire de Patsy. Aussi un programme de sensibilisation des écoles primaires dans DiDEM. Et les principales bailleurs sont les fonds français pour l’environnement mondial et la coopération canadienne et d’autres », annonce le coordinateur de ce projet environnemental.
Il a rappelé que la première fois qu’il est venu aux Comores, c’était en 1997, dans le cadre du programme environnement de l’Océan indien. « J’ai fait l’évolution en 2000, l’évaluation à mi parcours du projet du parc marin. Et à Anjouan j’ai eu un étudiant anjouanais qui soutenait sa thèse en 2009, sur les littoraux d’Anjouan et il me semblait évident qu’Anjouan et Mohéli soient les premiers en chantier. Et en grande-Comore ça sera dans une phase numéro d’ici potentiellement 2 ans », raconte-t-il.
De sa part, le responsable de l’environnement à Mohéli, Madi Bourhani a fait savoir que ce projet qui a comme objectif d’intervenir dans les zones côtières de l’Océan Indien et les pays de l’Afrique de l’Est. « Nous avons eu la chance que Mohéli soit parmi les zones stratégiques ciblées par le projet. Des interventions à faire dans le parc. Parmi les actions, il y a les études, l’organisation et l’amélioration, des systèmes de gestion de zones côtières en partenariat avec le parc national de Mohéli. Il y aura aussi différentes formations qui seront mises en place pour accompagner les jeunes sur la question de l’environnement et la gestion des zones côtières », a-t-il dit.
L’environnement, une des priorités du Pce
Le chef de l’état a expliqué les dégâts dû au changement climatique. « Notre pays qui est, en effet, particulièrement vulnérable aux cyclones, aux inondations, aux éruptions volcaniques, à l’érosion et à l’élévation du niveau de la mer, voit son paysage naturel se dégrader au fil des années, avec des conséquences négatives sur la vie sociale, l’économie et surtout, l’environnement. C’est dans ce contexte que le gouvernement a fait de la question environnementale, une des priorités du volet environnement du plan Comores émergentes », souligne-t-il.
Selon le président de la République, la problématique de la gestion intégrée des environnements littoraux et marins « est un sujet de préoccupation pour beaucoup de pays, et son impact se fait sentir, encore davantage, dans les petits Etats insulaires en développement comme le nôtre, qui ont toujours été victimes des phénomènes naturels. » « Si nous avons décidé de tenir la cérémonie de lancement de ce projet ici à Anjouan, c’est pour attirer davantage l’attention sur cette île qui est la plus touchée de l’archipel, par la dégradation des littoraux et des zones côtières. Cette dégradation est la conséquence des aléas de la nature, mais elle est aussi le résultat malheureux des activités humaines, découlant du besoin de la population d’assurer sa survie », a déclaré le président Azali.
La destruction de la nature
Les plages sont progressivement détruites du fait de l’extraction du sable et d’autres sédiments ce qui affecte, non seulement le paysage, mais aussi les activités génératrices de revenus comme la pêche et le tourisme. Les forêts sont également détruites à cause de leur surexploitation due à la forte demande en bois de chauffage ou de construction. Les habitations sont souvent inondées, les infrastructures routières sont souvent abimées et les flancs de montagne ne cessent de s’effondrer avec tout le risque que cela peut avoir sur la vie de la population. « Pour réduire cette vulnérabilité liée à l’érosion, le gouvernement, avec l’appui de ses partenaires au développement, a, entre autres actions, érigé, là où c’est possible, des murs ou des digues de soutien, ce qui n’est pas sans conséquence pour le littoral », laisse-t-il entendre.
Extraction de sable marin, dégradation de l’environnement côtier et forestier, plus sombre, Ndzuani court à la catastrophe. « Sans une action rapide, l’ensemble du pays et plus particulièrement, l’île d’Anjouan, risque de se retrouver dans une situation très alarmante », a prévenu le président Azali.
Le phénomène s’amplifie, aussi bien dans les côtes qu’en zone forestière qui concentre une grande partie de la biodiversité maritime et terrestre. Des actions humaines causent la perte de la biodiversité et risquent des maladies. La destruction des mangroves, la déforestation risquent des conséquences environnementales, économiques et sanitaires. Dans son discours, lors de la cérémonie de lancement du projet Didem à Ndzuani, Azali Assoumani a lancé un cri d’alarme afin que le pays plus particulièrement l’île de Ndzuani ne court pas à la catastrophe.
« Le moment est donc venu de former, sensibiliser mais aussi et surtout, identifier les actions à mettre en œuvre pour protéger et conserver la biodiversité à travers, entre autres, la mise en avant de systèmes naturels, ce qui permettra de rendre le pays plus résilient aux catastrophes naturelles et à la menace environnementale », a préconisé le président de la République. Il estime que, pour réussir à réduire la dégradation de l’environnement, « nous devrons non seulement prendre en compte les effets des changements climatiques, mais aussi les réalités locales liées à l’extrême pauvreté. » « Nous devrons également renforcer les actions en cours en généralisant, les aires protégées, comme celle de l’île de Mohéli, en protégeant les mangroves et les coraux, mais aussi en multipliant les activités de substitution à l’extraction de sédiments et à la déforestation », ajoute le locataire de Beit Salam.
Le chef de l’Etat réitère l’importance de la responsabilité collective sur l’impérieuse nécessité d’œuvrer en faveur de la préservation de l’environnement. Puisque, sans une action rapide, Ndzuani risque de sombrer à la catastrophe.
L’extraction de sable marin dans les côtes de l’île d’Anjouan cause des dégâts énormes. Une activité illégale, qui nourrit plusieurs familles. Conscient du danger, les extracteurs affirment n’avoir pas le choix malgré bien que le littoral soit menacé. Des conflits entre la direction de l’environnement et les mairies s’observent.
« C’est au dépend de notre vie. C’est pour ma fille que je fais cela, pour lui construire une maison. Nous partons de nos foyers pour récolter de sable dans les plages, pour nourrir, élever, et éduquer nos enfants et nos familles. Si je ne me débrouille pas ainsi, mes enfants et ma femme ne mangeront pas », s’explique Ahmed Oussene, un quadragénaire et père de 4 enfants. « Nous savons que c’est au péril de l’environnement mais nous n’avons pas d’autre choix. Je serai à chaque d’extraire le sable tant que je n’aurai pas d’autres alternatives professionnelles. Je ne vie que de ce métier, avec plusieurs dizaines de familles », a-t-il renchéri.
Les plages en danger
Un danger imminent pour le littoral et les plages. Le sable est en voie de disparition. « Le sable manque dans nos côtes, car de jour en jour, d’autres familles viennent récolter le sable », a-t-on confié. Des citoyens se plaignent contre l’extraction de sable marin et appelle à la préservation de l’environnement. « Cela nous fait mal de voir nos côtes, en bas état, de voir des routes s’inondées. J’ai essayé à plusieurs reprises de les convaincre, en vain. Et ce ne sont pas simplement nous les fautifs, car même les populations, les autorités construisent leurs maisons avec ce sable. C’est un phénomène qui touchent tout le monde », lâche-t-on.
Les côtes de l’île, des routes, des maisons sont ravagées par la montée des eaux. Des dégâts visibles à pertes de vues, malgré les amendes et peines décrétées par les autorités publiques. Des dizaines de tas de sable et de sacs à pertes de vues allant de Mirontsy passant par Mutsamudu jusqu’à Pouzini. La lutte contre l’extraction de sable marin engendre des agressions sans suite auprès des autorités, selon le maire de Mirontsy, Sidi Bacar. « Nous avions un système avec mon adjoint chargé de l’aménagement du littoral. Bien qu’au début, les choses allaient bien, mais vu des agressions, nous avons abandonné. Des jeunes ont tabassé mon adjoint chargé de l’aménagement du littoral. Nous avons porté plainte sans suite », se plaint le maire de Mirontsy. « Pour ce cas, nous avons rencontré la directrice de l’environnement, nous avons participé à un atelier de création d’un office de l’environnement pour relever ce défi », ajoute-t-il avant d’annoncer un accord de partenariat avec la commune d’Ouani et Mutsamudu. « Nous avons un grand rendez-vous avec les mairies voisines. Non seulement pour l’extraction de sable, mais aussi sur la vente des poissons, avoir un prix stable et fixe, et sur les animaux errants », annonce-t-il.
Non-respect des textes sur l’extraction de sable
En effet, la direction régionale de l’environnement explique les dangers liés à l’extraction de sable et les difficultés rencontrées. « Les difficultés sont nombreuses. Déjà il y a les textes et la loi sur l’extraction de sable qui est interdite. Ces textes ne sont pas respectés. Nous interpellons, portons plaintes sans suite. Récemment, nous avons eu des conflits avec les mairies, qui eux doivent protéger les littorales. Et même parmi eux, donnent des autorisations pour extraire le sable pour des raisons sociales et économiques. Nous avons même des autorisations de maires autorisant l’extraction de sable », regrette Zakaria Mohamed, assistant technique à la direction régionale de l’environnement. Et lui de prévenir, « nous voyons les dangers. Dans des zones notamment à Pagé, les digues y sont plus. Et dans un contexte de montée des eaux et de changement climatiques, l’extraction de sable déstabilise les côtes, les digues et les routes sont détruites. Au moment des marées hautes, avec des digues déjà en état piteux, les destructions seront catastrophiques.
L’agence nationale de gestion des déchets a effectué une mission de rois jours à Mutsamudu Anjouan. C’était pour constater les difficultés liées à la gestion des déchets dans la commune de Mutsamudu et apporter des solutions.
Alors que l’agence nationale de gestion des déchets a débuté ses rencontres avec les communes à Ngazidja, ces trois derniers, elle se trouvait à Ndzuani pour accompagner la commune de Mutsamudu sur la gestion des déchets. « Nous avons travaillé avec la mairie de Mutsamudu, l’association AFFAM, pour identifier les points d’apports volontaires. Nous avons engagé un prestataire qui va se charger de la collecte, du transport des déchets jusqu’au site de Dindrihari », a annoncé le directeur de l’agence nationale de gestion des déchets, Yssouf Mze.
Une initiative de l’année 2021 d’accompagner les chefs-lieux de chaque ile. Selon Yssouf Mze, pour le moment, l’agence a une notion d’accompagner les capitales de chaque île, notamment Moroni, Mutsamudu et Fomboni d’ici décembre 2021. Et d’ici 2022, il y aura l’extension dans les autres communes. Pour l’expérience, l’agence nationale de gestion des déchets a choisi les 3 capitales parce qu’ils sont les miroirs des Comores. « Nous avons commencé à rappeler la population pour accompagner ces engagements en vu des initiatives de la mairie et leurs manques de moyens », dit-il. Et d’ajouter, « des appuis techniques et financiers, nous allons essayer d’accompagner ses activités. Nous allons aussi engager le secteur privé comme l’AFAM, pour la sensibilisation, et cela ne sera pas suffisant pour mettre les bacs à ordures, des conteneurs ou bien de collecter. Il faut sensibilisation la population ».
Quant au maire de Mutsamudu, Zarouki Bouchrane, c’est un pas vers l’avant. « Nous devons nous féliciter de ce qui est important par rapport à nos attentes sur la gestion des ordures. Et félicitations l’agence pour nous avoir libéré d’un poids. Nous espérons que la mis en place de ses dispositions se fera, dans 2 a 3 semaines pour faire le lancement des activités », a indiqué le maire de Mutsamudu.
Adoptée par la conférence générale de l’Unesco en 2015, la journée mondiale des mangroves vise à sensibiliser les populations sur l’importance des écosystèmes des mangroves. Alors qu’aux Comores, cet écosystème est menacé par les déchets et ordures, il est primordial de promouvoir des solutions pour leur gestion durable et leur conservation.
La journée mondiale pour la conservation de l’écosystème de la mangrove se célèbre à chaque 26 juillet. La mangrove est un écosystème de zone marécageuse à proximité de la mer. Ces arbres aux longues racines apparentes à marée basse constituent l’élément caractéristique des mangroves. « Les mangroves constituent un lieu de reproduction et d’alevinage riche en nutriments pour de nombreuses espèces qui prospèrent dans et au-dessus de l’eau. Les mangroves ne sont pas seulement des arbres, c’est tout un équilibre, tout un ensemble avec un sol, une faune, une flore et des conditions particulières. Leur rôle pour la biodiversité et la planète est donc essentiel et la situation actuelle est préoccupante », a expliqué un environnementaliste.
Et lui d’ajouter, « les mangroves sont des écosystèmes des marais maritimes, incluant un groupement de végétaux spécifiques, qui se développent dans certaines zones à côtes basses des régions tropicales. Elles constituent des puits de carbone, un habitat et une source de nourriture pour beaucoup d’espèces animales. »
Les mangroves, une source de richesse
Au-delà de leur physionomie et de leur croissance, les mangroves sont des puits de captation de carbone. Cet écosystème a donc un rôle fondamental de filtre et est capable de capter des métaux lourds ainsi que des polluants, pour ensuite restituer une eau dépourvue de pollution. « La mangrove a également l’avantage de stocker la majorité du carbone dans le sol plutôt que sous forme de matière sèche, ce qui permet un stockage de CO2. Tant pour sa flore que pour sa faune, la mangrove abrite une très riche biodiversité. Elle héberge des centaines d’espèces de poissons ou encore différentes espèces d’oiseaux », a-t-il indiqué avant de préciser que « la mangrove est une source importante de richesse pour la pêche côtière, des sites attractifs pour le tourisme, une valeur médicale pour la population locale, une barrière naturelle contre les houles, les tempêtes et l’érosion, un filtre naturel contre les polluants et une zone de piégeage des gaz à effet de serre. »
Un écosystème menacé
Bien que la mangrove soit une grande richesse, elle est menacée par l’activité humaine. La dégradation des mangroves peut réduire leur capacité de stockage de CO2. Parmi les facteurs qui menacent les mangroves, la pollution. Plus de 35% des zones de mangroves ont disparu à l’échelle mondiale et le rythme de disparition s’intensifie. Le parc marin des mangroves est d’une singularité particulière qui nécessite une protection étant donné que plusieurs dangers le guette. On peut citer le déboisement, la pollution pour ne citer que ceux-là, sont des phénomènes qui menacent les mangroves.
Le parc marin de Mohéli et les mangroves de Bimbini
Avec une superficie de 40 400 ha au sud de Mwali, le parc marin de Mohéli s’étend de Miringoni à l’Ouest à Itsamia à l’Est. Le parc inclut la ligne de rivage, ses plages, ses mangroves et les différents îlots de la zone. Les côtes de Mwali sont, de tout l’Océan indien, les plus fréquentées par les tortues marines pour leur production. Le site de Nyumashua est encadré de chaque côté par des mangroves.
« A Bimbini (Ndzuani), la diversité des mangroves et des espèces marines vivant dans le lagon en font un élément majeur de la conservation de la biodiversité côtière des Comores qui est différent et complémentaire à celui de Mwali », a fait savoir Said Ali, un écologiste. Cette zone côtière constitue également une ressource traditionnelle importante pour Bimbini. Une zone des mangroves à conserver. Alors qu’aux Comores, cet écosystème est menacé par les déchets et ordures, il est primordial de promouvoir des solutions pour leur gestion durable et leur conservation.
Les rivières de Ndzuani perdent leur débit de court d’eau. Les populations avoisinantes et les autorités environnementales lancent un cri l’alarme. Le réchauffement climatique et le déboisement assèchent les rivières. La direction régionale de l’environnement met à dispositions des communautés, des pépinières aidant les bassins versants à retenir l’eau.
« A Ndzuani, se cache un des plus grands trésor des îles Comores. Les rivières de l’île d’Anjouan, des court d’eau autres fois impressionnants de plus de 7 mètres de largeur, des cascades et des piscines de plusieurs mètres. Des sources d’eau qui ont permis à plusieurs générations de se ressourcer en eau potable dans l’ensemble de l’île. Toutefois, la déforestation, les élevages de cheptels et le réchauffement climatique ont considérablement réduit le débit de court d’eau qui alimente plusieurs régions de l’île », a expliqué un historien et environnementaliste à la retraite, Aboubacar Ben Said.
Cet écologiste regrette que l’île ait perdu, des dizaines de rivières asséchés et de dizaines qui ne seront plus là dans quelques années, probablement dans 10 ans s’il n’y a pas de solution prise et mise en action.
Les populations dans les régions avoisinantes de court d’eau sonnent l’alarme.
« Depuis plusieurs années, nous avons perdu de court d’eau important dans plusieurs régions de l’île. Auparavant, anguille, crevettes et poissons. De nos jours, la javel, les tissus et les déchets ont remplacé la faune et la flore des rivières », indique Anfina Abdallah, habitante du quartier Pagé à Mutsamudu avant de regretter « même l’eau pour nous laver proprement n’est plus, et nous ne nous rendons même pas compte que le risque est grave pour les générations à venir ».
La crainte palpable de sèchement des rivières est dans les bouches des autorités. Les nombres de rivières qui coulent à Anjouan ne sont pas connus de la direction régionale de l’environnement. « Nous sommes sûrs et certain que les rivières ne sont plus là. Nous ne pouvons pas être surs et certain des nombres de rivières qui coulent en ce moment. A ma connaissance, il n’y a pas d’études dans ma direction qui définissent le nombre et l’état des rivières », a fait savoir la directrice régionale de l’environnement, Mme Zalhat Bacar. « Le déboisement est la principale cause du dessèchement des rivières à Anjouan. En plus le changement climatique s’accentue ces derniers temps », laisse-t-elle entendre.
Quelle solution face à ce fléau ?
Des aménagements agro-forestiers, des reboisements dans les bassins versants avec des espèces adaptés qui permettront de recharger les zones en eau et alimenter les sources de rivières, tels sont des solutions à entreprendre pour sauver les rivières à Ndzuani. « Des travaux à long termes pourront donner les résultats. Nous avons des pépinières à notre disposition que nous donnons aux communautés qui sollicitent les plantations d’arbres dans les zones qui abritent les rivières », a souligné la directrice régionale de l’environnement.
Les environnementalistes appellent à une campagne pour sauver les rivières menacées par les conséquences de l’activité humaine et la multiplication des sécheresses. Ces activités humaines perturbent la continuité des rivières et la vie des espèces qu’elles abritent. Trop d’interférences humaines.
À Moroni, dans les quartiers et à côté des milieux scolaires, l’on constate des dépôts sauvages. Les élèves affichent leurs mécontentements. Qui ramasse ces dépôts sauvages ?
Le dépôt des déchets ménagers est un acte critiqué par plusieurs personnes, notamment les élèves de certains établissements scolaires. Les élèves dénoncent ces actes indignes et demandent haut et fort la responsabilité de la mairie de la capitale. « Plusieurs ménages entassent des déchets ménagers aux alentours de notre établissement scolaire. Or, ces déchets peuvent provoquer une odeur nauséabonde lorsque les déchets trainent pendant deux à trois jours dans la rue. C’est une forme de dégradation de la nature. Nous demandons à la mairie de Moroni, de faire venir régulièrement, les véhicules pour ramasser ces ordures », a interpellé un élève du collège rural de la Coulée. De même, son camarade de classe affirme que l’odeur des déchets peut déranger les élèves lors des cours : « si les dépôts sauvages trainent quelques jours, on risque de subir une odeur mettant en danger la santé des élèves ».
Et à côté de l’école Maahadi, cette même scène est presque similaire, voire abusive. « Nous vivons avec ces ordures ménagères. Plusieurs ménages du quartier entassent plusieurs objets de matière plastiques, des sachets, des bouteilles utilisées, entre autres, à côté de notre école. Un phénomène qui, selon les règles sanitaires, peut détruire la santé humaine. L’objectif de l’être humain est de préserver la nature. Pourquoi ces déchets ménagers ne sont pas jetés qu’à côté des milieux scolaires ? Du jour au lendemain, ces déchets sont toujours en permanence. Nous demandons que les foyers réagissent de manière sage. Les élèves doivent être écartés de tout acte de dégradation de la nature. Même si le gouvernement interdit ces actes de jet d’ordures mais, les habitants continuent à les jeter », a regretté un élève de Maahadi à la Coulée.
La protection de l’environnement est devenue une problématique mondiale. Aux Comores, des organisations non gouvernementales s’engagent à lutter pour la protection de l’environnement. L’Ong Dahari par le billet de son co-directeur, Misbahou Mohamed accepte de répondre à nos questions.
Pouvez-vous nous parler de l’Ong Dahari ?
Une association comorienne qui a vu le jour a Ndzouani en 2013. Elle a hérité de nos nombreux travaux avec des nombreux partenaires. Une association qui, depuis 8 ans, mène un combat sans merci à protéger les espèces marins, terrestres et leurs habitats naturels.
Comment l’Ong manifeste sa volonté au service des communautés ?
Ce n’est pas seulement pendant cette période de covid-19 mais aussi, dans la période de Kenneth. Ce n’est pas une première que Dahari lutte pour les événements liés aux catastrophes. Depuis l’arrivé de la covid-19, nous avons jugé nécessaire d’aider les communautés et le gouvernorat de Ndzuani, pour sensibiliser sur les mesures barrières. Nous avons faits, avec la direction régionale de la santé, les affiches pour sensibiliser aussi des masques dans les zones de forte contamination, et plusieurs matériels aux établissements et à l’université de Patsy. Au milieu de l’année scolaire 2020, un financement de l’Ambassade de Royaume-Unis à Madagascar pour la DRS en qualité de matériels permettant aux médecins de faire leur travail et de mise en place de matériaux de collecte de données par des Smartphones et des ordinateurs qui centralisent et analysent les données quotidiennes de cas.
Dahari limite-t-elle ses activités à Ndzuani ?
Dahari a eu la volonté de travailler dans l’ensemble des iles. A Ndzuani, nous avons installé des programmes établis, structurés et bénéfiques pour faire des extensions. Depuis 2016, nous avons commencé à travailler avec des associations de Ngazidja en termes d’accompagnement sur les pépinières, visites d’échanges de formation. A partir de 2019, nous avons commencé à mettre en place des structures dans 3 villes de Ngazidja (Maweni, Ivenbeni et Sereheni). Nous avons un bureau à Moroni et plus de 5 employés. Nous avons mis des actions en place pour accompagner les agriculteurs et les éleveurs.
Combien d’arbres avez-vous reboisé en 2020 ?
Dans le cadre de nos missions, Dahari lutte pour protéger les terrains dégradés puisque notre île est la plus montagneuse et on détruit la forêt. La terre se dégrade. Parmi nos missions c’est de nous axer sur les plantations d’arbres. Nous avons 5 axes pour protéger la terre et la forêt, notamment accompagner les agriculteurs sur la manière de cultiver et leur donner des pépinières résistantes. Nous avons accompagné 2 500 agriculteurs et plus de 10.000 plantes de bananiers en 2020 avec des formations adaptés.
Pourquoi avez-vous fermé temporairement des zones de pêche ?
On est dans les iles, nombreux personnes vivent de la pêche et de l’agriculture. On constate un nombre élevé des pêcheurs. Nous avons beaucoup tiré des ressources halieutiques qu’aujourd’hui les besoins ne sont pas compensés par la surpêche et d’autres difficultés liées aux habitats. Dahari a mis en place, des processus pour améliorer les récoltes des ressources marines. Depuis 2015, nous avons fait des contrats avec l’association Blue Ventures, suite à leurs expériences pour nous adapter à notre réalité. Avant de fermer et d’ouvrir les zones de pêches, nous avons faits des discussions avec les pêcheurs pour comprendre pourquoi fermer et ouvrir les zones.
On a commencé par prendre des données concernant les pêches quotidiennes. Nous les avons étudiés avec les pêcheurs et nous nous sommes mis d’accord de mettre des réserves permanentes et provisoires dans les zones de pêches pour permettre aux poissons et poulpes de grandir.
Et l’accord de cogestion pour les chauves-souris de Livingstone ?
Ces chauves-souris de Livingstone ne sont qu’aux Comores, notamment à Anjouan et à Mohéli, mais pas sur tout le territoire. A Anjouan, ils ont 15 dortoirs puisque ils ont des spécificités de survies. Vu le déboisement, les dortoirs sont détruits à Anjouan et le nombre se réduit. Depuis 2012, on les compte 2 fois par an par des techniciens et l’université des Comores. Les Comores sont aussi connues pour cet animal. Nous avons a mis un programme de sauvegarde avec ceux qui ont des terrains où il y a les dortoirs. Nous avons échangé longtemps sur l’importance de l’animal, comment les aider à vivre avec des accords de cogestion avec des critères d’engagement. La plupart sont dans la forêt de Moya, nous avons pu protéger 48% de l’espèce.
Quelles sont vos perspectives ?
Nous avons un programme quinquennal, le programme de 2021-2026, qui est en pleine élaboration et qui sera possible en fin d’année. D’autres points changeront surtout dans le domaine de protection de la forêt, vu que la forêt et la biodiversité se dégradent.