ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Mercredi 15 novembre dernier, Al-fajr quotidien comptabilise 11 ans d’existence, au service de l’’information, de l’éducation et quelquefois de distraction. Le propre d’un média. 11 années de dur labeur.

Très dynamique et passionnée, une équipe de jeunes décide de perdurer l’aventure.
Ça se fête, oui. 11 ans de service dans un pays où le paysage médiatique, notamment son modèle économique est quasi inexistant.  
Ce qui demande forcément de l’énergie, de l’audace, de la détermination mais aussi de la passion.

Devinez quoi, il n’y pas eu de fête. Faute de ressources nécessaires pour organiser l’évènement comme il se doit.

La direction a plus tôt penché sur la réflexion de rénover la politique administrative et rédactionnelle.

L’équipe de rédaction devra réviser sa politique et proposer un format pour la période électorale et se projeter pour l’année 2024. En accord avec la direction, un nouveau concept verra le jour bientôt inch’Allah pour continuer à être créatif, productif et surtout répondre aux attentes des lecteurs avertis.

Cette équipe de rédaction grandit au jour le jour et intègre depuis peu, des stagiaires passionnés pour renforcer cette belle famille.

Le service commercial est tenu à relever le défi d’améliorer les conditions financières pour un meilleur équilibre dans le fonctionnement quotidien et répondre aux droits de son personnel. Ayant connu tous les obstacles possibles, souvent plus décevant que décourageant, l’équipe commerciale assistée par la direction, croit encore à une meilleure politique économique et entend répondre aux exigences assignées.
C’est pourquoi, les clients abonnés, annonceurs de publicités, de communiqués et d’appels d’offres, sont priés d’être aussi souples dans la procédure de règlement des factures.

Al-fajr ne bénéficie d’aucun privilège ni appui ni subvention des pouvoirs publics. Il peut compter sur des aides provenant de ses partenaires tels que l’Ambassade de Chine et l’Ambassade d’Arabie Saoudite à Moroni pour pouvoir se maintenir dans un juste milieu de survie.  La charge que l’imprimerie Graphica doit supporter au quotidien devient de plus en plus lourde.

Nous ne pouvons que remercier ces derniers et exprimer nos reconnaissances à l’ensemble des lecteurs, les partenaires et les clients pour la fidélité. Bon anniversaire la plus audacieuse famille Al-fajr ! 

Sultane Abdourahim Cheikh

Directeur de la Publication

Toute société aspirant à garantir une véritable démocratie et un développement durable, elle tente, a priori, de lutter contre toute forme d’injustice fragilisant l’éducation, la santé, les libertés individuelles et collectives, l’égalité de chance pour tous… La paix comme finalité ou résultat de l’effort collectif. Aux Comores, l’injustice a atteint le summum, ça tue sans que justice fasse lumière.

D’entrée en jeu, il faut reconnaître que les Comores connaissent beaucoup de maux, mais l’injustice est de trop. On pourra continuer à citer les personnes emprisonnées sans jugements ou sans respect des règles de droit mais ayant comme crime d’être contre le régime qui gouverne. Le musèlement de la liberté d’expression, la corruption sans être inquiété quand on est proche du pouvoir, les recrutements par affinité ne tenant pas compte de la méritocratie, le droit de canapé, les agressions et viols de mineurs, et pire encore les assassinats sans enquête élucidée pour faire la lumière, sont entre autres indicateurs d’un désordre voulu et de l’absence d’une véritable paix sociale.

Les réactions à la suite de la sortie Dr Bajrafil, une conséquence

Si l’exemple « maladroit » qu’a choisi l’éminent théologien et linguiste Dr Bajrafil a été pris en tenaille et même décontextualisé, c’est aussi la conséquence de l’injustice marquée par la complicité du silence sur certains sujets qui fâchent. Ceci justifie aussi le degré de la colère de la population qui attend beaucoup des religieux à prendre position sur les injustices qui fragilisent la paix et le bien-être en général. Les assassinats, les condamnations sans procédures légales, la cherté de la vie économique et tous les maux sociaux liés aux violences et forme de dictature devaient faire parler nos éminents prêcheurs de paix et des valeurs de l’islam. Ces derniers (religieux) ne peuvent pas être indifférents aux préoccupations sociopolitiques, puisque, après tout, ils se mêlent de la politique. Leur neutralité doit avoir son sens sans leur prise de position.

Les comoriens attendent plus qu’un discours de paix

Le peuple ne tolère rien. Le cas de l’interprétation controversée de l’intervention du théologien lors d’un madjliss à Tsidjé dont la portée est l’appel à la paix, est illustratif. Pour les comoriens assoiffés de la démocratie et d’une justice fiable, les discours de paix ne sont pas crédibles du moment où on choisit de se taire sur d’autres sujets sensibles comme les emprisonnements, les meurtres, la cherté de la vie due à l’augmentation des prix des produits de première nécessité, le musèlement de la liberté d’expression… Les comoriens attendent plus qu’un prêche de paix.

L’espoir d’un climat paisible fondé sur la démocratie et une justice impartiale doit être  nourri d’une volonté à mettre fin aux abus de pouvoir et faire valoir le Droit. Il n’y a pas de paix en l’absence de la démocratie et le développement socio-économique. La paix est le résultat d’un bien-être généralisé, garanti par la justice intolérable à la corruption, aux assassinats et différentes formes de violence.

La justice est pour tous

Dans les règles de droit, la justice n’a pas vocation de servir une partie de la société. Elle doit protéger tout le monde et juge tout accusé sans distinction ni de race, ni de religion, de classe sociale…. Car tous les Hommes sont égaux en droit et devoir devant la justice. Aujourd’hui aux Comores, ce sont les internautes, d’une majorité d’intellectuels et défenseurs de droits et libertés qui appellent au respect des règles fondamentales de droit et justice. Ils dénoncent et réclament justice chaque jour que Dieu fait. Tellement que l’injustice a atteint un niveau désastreux que mêmes les militants de la paix, de droits et justice impartiale dérapent quelques fois dans leur manière de mener la lutte collective. Pourtant, cela se comprend et se justifie de la colère qui submerge les esprits des comoriens meurtris, victimes d’un mépris et d’une arrogance affichés par certains dirigeants, pour ne pas dire tous.

Soyons responsables, soyons justes et soyons comoriens sans distinction de couleur politique.

Sultane Abdourahim Cheikh

Directeur de Publication

 

Il est légitime de s’interroger sur la direction que prend le pays et surtout quand on constate la montée de la criminalité qui s’ajoute aux différentes crises politico-économiques, de l’impact de la pandémie de Covid19, avec une démocratie bâclée, une justice inaudible, la méritocratie enterrée. Quelle société voulons-nous pour épouser la vision de l’émergence à l’horizon 2030 ?

Vous conviendrez avec moi que déjà le climat politique du pays est déplorable, pas de réel poids de mesure entre opposition et régime dirigeant. Pas d’intellectuel qui fait entendre sa voix en imposant le fond de sa pensée sur la situation du pays, pas d’exercice d’une société civile influente qui impose le respect du peuple, pas de jeunesse qui sait exprimer sa douleur, pas de repère, pas de leaders référents. Le pays manque un peu de tout. Pourtant, il y a beaucoup de potentiels non considérés et de richesses inexploitées. Nous avons des autorités et non des dirigeants.

Il est nécessaire de s’interroger sur le vide qui existe vision et actions. Et pour l’opposition politique, pour la société civile aussi bien que pour le gouvernement. Le rapport de force devant exister doit aussi trouver le facteur de convergence entre ces trois forces. L’intérêt de la Nation étant la priorité pour tout citoyen patriote appartenant à un pays. Nous devons apprendre à être conciliant, à faire passer le pays avant nos égos politiques, villageois, d’insularité… L’opposition et la société civile doivent être force de propositions de développement et le gouvernement doit être capable de recueillir et adapter son action en considérant les idées et compétences de tous les enfants du pays. Loin de la manipulation et de la récupération politique.

Il est inadmissible qu’après 47 ans d’indépendance le pays peine encore de décoller, pourtant il y a bien beaucoup de potentiels et de ressources non qui ne sont pas mis en faveur du développement, et ce, par orgueil, haine, rancune politique, égo, frustration et manque d’inspiration et volonté politique. La politique de sauve qui peut prend le dessus. Personne ne pense à laisser ses marques de fabrique permettant à l’histoire de parler de lui après des générations.

Les Comores méritent mieux et personne d’autre que ses enfants ne peut rien faire pour son développement. Faisons la paix et avançons ! 

Sultane Abdourahim Cheikh

Directeur de Publication

Un nouvel an. Que 2022 soit celle de la gloire, marquant la fin de la pandémie qui sévit le monde entier ! La direction de votre quotidien Al-fajr et l’ensemble de son personnel vous formulent, chers lecteurs, leurs vœux de bonté et de vertu. Mais continuons à nous protéger.

Trois ans déjà depuis que le monde est secoué par cette pandémie du coronavirus qui nous a arraché nos proches, des amis, connaissances, des fois des collègues et autres, de notre vie. Très pénibles dures années de pertes humaines. Et l’inquiétude est persistante car la crise sanitaire liée au coronavirus n’est pas encore finie. Le Covid-19 est toujours là, il nous guette encore.

L’année 2022 doit être celle d’un véritable changement, de mentalités et de pratiques négatives. Nous devons nous armer d’amour du prochain, de respect mutuel entre les humains, d’acceptation de l’autre, de plus de prudence et d’attention. Nous devons installer la quiétude et la confiance dans le vivre ensemble.

Chers lecteurs, l’année 2021 a marqué nos vies au point que beaucoup souhaiteraient vite oublier. Mais si nous restons focus sur la responsabilité de chacun, nous comprendrons que 2022 peut être meilleure, celle de la gloire. Et pour que nous sortions tous gagnants, victorieux de la pandémie de coronavirus, nous sommes alors appelés à faire plus preuve de maturité, d’engagement personnel pour lutter contre ce fléau, individuellement et/ou collectivement.

Nos peuples peuvent triompher. Sans réserve, nous pourrons dire, prochainement, adieu Corona.

Et pour cette occasion, nous souhaitons réitérer notre gratitude à l’endroit de nos partenaires tels que l’ambassade de Chine pour sa parfaite collaboration, les agences de Nations unies pour leur confiance et l’imprimerie GraphiCa de nous supporter depuis la création de canard. Merci à tous nos abonnés pour leur fidélité sans faille. Puisse nos prochaines collaborations être beaucoup plus profitables dans la dignité et le respect de la déontologie !

Sultane Abdourahim Cheikh

Une aventure qui est loin de s’arrêter malgré les défis. Al-fajr complète exactement 8 années d’existence ce lundi 15 novembre 2021. Une équipe jeune, milles difficultés financières, mais déterminée à continuer cette belle aventure pour la liberté d’expression.

Cela fait 8 ans exactement ce jour depuis la création de votre quotidien Al-fajr. Confrontant plusieurs défis liés à une finance assez faible, puisque certains abonnés ou annonceurs ne sont pas corrects, cette jeune équipe aux commandes de ce canard tient tête et est plus que jamais déterminée à poursuivre ce chemin qui mène vers « la démocratisation de la liberté d’expression ».

Il y a là, dans cette détermination, une philosophie qui va au-delà du fait qu’il s’agit d’un travail qui doit nourrir son bonhomme. Le devoir de contribuer au droit à l’information pour les citoyens, droit à la liberté d’expression, à l’éducation citoyenne et autres vertus qui résultent de ce beau métier, est le poumon qui anime cette équipe dirigeante composée des jeunes.

C’est aussi le refus de cautionner à la croissance du chômage que le défi est plus qu’un challenge. Heureusement qu’il y a des partenaires comme l’Ambassade de Chine croyant et reconnaissant le travail abattu en apportant modestement de l’aide quelques fois, pour permettre à l’équipe de se maintenir. Qu’il en soit remercié abondamment.
Ainsi, pour ses huit années, Al-fajr, à travers sa Direction, rend hommage à son personnel pour le courage et la patience de supporter toutes les difficultés qui s’imposent au quotidien pour maintenir le cap. Une reconnaissance à l’imprimerie GraphiCa pour nous avoir supportés techniquement sans compter ses pertes afin de permettre à Al-fajr de survivre. 8 ans dédiés à notre lectorat pour sa fidélité. Nos hommages à tous ceux qui nous ont précédés et disparues. Paix à leurs âmes !  

Sultane Abdourahim Cheikh

Directeur de Publication

Nous venons de célébrer la fête de l’Eid el-fitre, marquant la fin du ramadan. En cette occasion, comme il est de coutume, la direction de publication et tout le personnel d’Al-Fajr quotidien vous adressent à vous lecteurs, abonnés et partenaires, leurs vœux les meilleurs ! Notre souhait est que nos prières, nos « ibadats », bref nos bonnes actions, de pendant le mois sacré du ramadan soient exaucés et que tous ses efforts ne soient pas vains !

Dans cet élan, nos prières plaident également pour l’unité nationale, la solidarité entre citoyens, la paix sociale, la tolérance et le respect d’une justice impartiale, la démocratie et le développement socioéconomique ! Que la santé pour tous, l’éducation complète de qualité, l’autonomisation des jeunes par l’emploi décent et l’entreprenariat, l’émancipation de la femme comorienne et la protection de l’enfant, entre autres, soient des priorités absolues pour les gouvernants ! 

Nous encourageons une volonté politique qui tend à matérialiser les ambitions et les projets politico-socioculturels et économiques au nom de la Nation. Nous appelons à la retenue de ceux qui usent de la violence pour des idéo politiques et à ceux qui, impunément, se servent du pouvoir pour supprimer toute voix discordante.

Notre journal appelle à tous les comoriens de catégories confondues au concours du décollage du pays avec toutes les infrastructures dignes d’un développement durable dans tous les secteurs. Le pays a besoin de tous ses enfants et surtout en cette période de crise sanitaire qui menace le monde entier et dont les Comores sont une proie facile à anéantir. Coronavirus est un ennemi commun qu’il faut abattre à tout prix et sans pitié.

Qu’Allah protège les Comores et vienne-en aide à toute l’humanité!

Sultane Abdourahim Cheikh

Directeur de Publication

A l’occasion de la célébration de la fête musulmane qui marque la fin du mois sacré du ramadan, la direction de votre quotidien Al-Fajr et l’ensemble du personnel vous formulent leurs vœux de bonheur, dans la santé, la paix et la concorde ! Puisse Allah nous enlever cette pandémie très vite !

Il est facile de faire dire aux textes saints ce que l’on veut. Nombreux s’y sont employés, mais avec le temps nous y voyons plus clair. Beaucoup plus claire. La femme a toujours été l’égale de l’homme en religion. Le FNJ ne nous fera pas croire le contraire.

FNJ : misogynie ou lecture masculine des textes religieux

Sur un sujet où il n’y a pas de consensus, Le FNJ choisit la position radicale et essaie de la faire passer pour un consensus religieux. Il affirme qu’en islam, la femme ne peut pas gouverner. Ce qui est une des lectures possibles des textes religieux. Il y en a d’autres et le Front National pour la Justice a omis de les mentionner. Des essayistes comme la Dr Asma Lamrabet, figure connue du féminisme islamique, ont pu démontrer en se basant sur la sunna du prophète, le coran et les commentaires de nombreux exégète comme Ibn Achour, comment la gente masculine essaie de s’accaparer les textes sur ce sujet, jusqu’à omettre de citer le nom des femmes qui ont accompli  des actes politiques.

Comme cette femme anonyme, citée dans de nombreux récits historiques, qui interpella le calife Omar au cours de la prière du vendredi, quand Omar voulut limiter le nihla (dot) à un montant qu’il avait fixé lui-même : « Tu ne nous reprendras pas ce que Dieu nous a donné ! » , disait-elle. Et Omar d’affirmer devant toute l’assemblée, « cette femme a raison et Omar a tort ». Voilà un acte politique. Et l’histoire n’a pas voulu retenir le nom de cette femme. Comme s’il voulait en effacer son existence.

En fait, le coran n’a pas tranché de manière explicite, sur le modèle d’organisation politique. On y retrouve des principes définis de manière globale, comme ceux de la consultation et du respect dû aux représentants élus du peuple. Le coran a aussi été clair quant à la dénonciation de la tyrannie politique, des gouvernants injustes et des despotes comme pharaon. Il a ainsi posé les bases d’une gouvernance, basée sur la justice et l’équité.
Cette équité se retrouve dans le langage utilisé par le coran, en s’adressant le plus souvent de manière générale aux humains ou en interpellant les deux sexes successivement. « Ô vous les gens », « ô vous qui croyez », « vous les croyants et les croyantes »… Voilà comment le plus haut s’est adressé à nous. De manière égale.
On trouve aussi dans le coran, l’histoire de Bilquiss, la reine de Saba. Décrite dans le coran, comme une démocrate absolue, elle était très attachée aux principes de la consultation. Jusqu’à ce que le coran l’érige en modèle de dirigeante politique juste. Dirigeante politique juste.
Il y a aussi dans le coran les concepts de khilafah et wilayah, qui suffisent à eux deux, pour démontrer l’égalité évidente que confère le coran, à la participation politique des hommes et des femmes. Ils doivent assumer tous deux, la responsabilité de la gestion de la vie terrestre (khilafah), en faisant une alliance pour l’intérêt commun, l’égalité et la justice pour tous (wilayah).

La lecture du FNJ, ne se base sur aucun récit du saint coran. Il porte sur un hadith assez discutable, transmis par Abu Bakra (à ne pas confondre avec Abu Bakr Al-suddiq) et qui affirme : « Qu’un peuple ne pourrait réussir s’il est dirigé par une femme ». Nafii Ibn el Harith de son vrai nom, a révélé ce hadith 28 ans après la mort du prophète, à un moment où la politique avait pris le dessus sur le religieux. Quand les ambitions de Muawiya ont conduit à la fracture entre sunnite et chiite.

Beaucoup de savants de l’époque ont refusé de participer à cette divergence politique, par peur de la fitna (la division). Il faudra noter qu’Abu Bakra a été condamné sous le calife d’Omar Ibn Al Khatab pour faux témoignage et le calife n’acceptait plus dès lors, aucune de ces attestations.
Il est évident que ce hadith, à ce moment précis, est fortement politisé. Abu Bakra en avait l’habitude et sa personnalité n’est pas totalement saine vu sa condamnation et sa facilité à relater des hadiths politisés comme quand il rapporte que « celui qui méprise le sultan de Dieu sur terre, Dieu le méprisera ». Des récits qui relèvent selon nombreux commentateurs de la « morale de dissuasion » (atarghib wa atarhib).
Difficile de comprendre le poids qu’a pu prendre ce hadith controversé, jusqu’à mettre aux oubliettes d’autres hadith en faveur de la femme. Comme celui où le prophète dit : « Les femmes sont les semblables des hommes ». Rien que ça. Le prophète a tranché et les hommes qui l’ont suivi viennent ajouter des conditions sur telles et telles dispositions. Le prophète a dit « semblable » ; « chakaikou » et le mot en arabe et les linguistes ne trouveront aucune autre traduction à part « semblable, pareille, … ».

La position du FNJ démontre la misogynie profonde de ce parti. Il n’est pas question de respecter les textes religieux, mais plutôt de continuer ce que nombreux ont commencé il y a des siècles, contre les femmes musulmanes. Vu que les traditionalistes font tout ce qui leur est possible de faire pour limiter les droits des femmes, réfuter l’égalité entre les sexes qui est une promesse de la religion musulmane, il ne reste qu’à légiférer sur la possibilité de tuer les petites filles, comme ce fût le cas avant l’islam. Dans ce papier, nous n’avons pas essayé de nous faire passer pour des érudits. Nous ne le sommes pas. Mais comme le Dr Asma Lamrabet, essayiste féministe musulmane, qui a beaucoup écrit sur le sujet (nous nous en  sommes d’ailleurs  référé ), nous avons compris que pour se battre avec l’intolérance et la misogynie dans la religion, il fallait chercher les arguments dans la religion. L’islam n’a pas été et ne sera jamais une religion sexiste. La femme a toute sa place dans la politique. Et il y aura toujours des musulmans pour rappeler que l’égalité est la règle. Comme l’a affirmé le prophète et comme nous le montre le coran. Tous égaux devant dieu et tous égaux devant les hommes. Soyons intègres, soyons citoyens, soyons Comoriens, et le meilleur suivra.

 

Khaled SIMBA

Mais…que fait l’armée ? Cette question qui sort de la bouche de tout un chacun et qui germe dans la réflexion des intellectuels n’a jamais été anachronique. Partout dans le monde, en Occident  comme dans le tiers-monde, les forces de l’armée ont toujours été la cible des critiques dans des sociétés démocratiques où la mission de la maréchaussée est le maintien de l’ordre, la répression des outrances et la défense des institutions républicaines. Si en France, le récent  phénomène « gilets jaunes » illustre l’existence d’une force publique parfois dépassée par une révolte sociale, aux Comores, l’intervention de la police et des unités d’Escadron de la gendarmerie, en vue de remettre l’ordre public, est souvent émaillée de bavures. Aussi, l’image de l’armée en Afrique est associée à l’exercice autoritaire du pouvoir et à l’effritement de la neutralité professionnelle. On assiste alors à une faiblesse à la fois de maturité professionnelle et d’éthique politico-démocratique chez nos soldats, parfois exploités par des éventuelles scissions entre forces royales et milices rebelles. Seule l’armée, la police et la gendarmerie sont tenues de maintenir l’ordre public dans une société dite démocratique et c’est pourquoi, pour exercer son devoir citoyen ce corps mérite l’attention de tous. La première urgence serait une formation adaptée, une reconnaissance sociale et des conditions de travail adéquates. Alexis de Tocqueville, ce philosophe français du XVIIIème siècle écrivait « qu’il n’y a que le gouvernement qui puisse assurer l’ordre public : le peuple n’a peur que de la maréchaussée, les propriétaires n’ont confiance qu’en elle. Pour les uns et pour les autres, le cavalier de la maréchaussée n’est pas le principal défenseur de l’ordre, il est lui-même.»

Aux Comores, l’armée nationale a-t-elle atteint ce stade d’une force professionnelle, républicaine et citoyenne capable d’instaurer et contrôler l’ordre public ? Pourquoi dans ces dernières années l’AND est dans le viseur des citoyens à chaque descente sur terrain ? Vanamboini, Mitsoudjé, Bahani,  Mutsamudu, Iconi…, la liste est longue. Nos soldats et nos officiers sont-ils à même de mesurer l’enjeu de leur engagement et des missions qui leurs sont confiées ? A l’heure où  ces interrogations occupent l’opinion publique et politique et dans un contexte social où l’AND est toujours sollicitée, il est fondamental de saisir les caractéristiques de nos soldats afin d’appréhender ou évaluer le niveau et la qualité des missions qu’ils conduisent. Une étude socio- analytique qualitative et quantitative est donc nécessaire. Nous en proposons quelques éléments monographiques.

 Qui sont nos soldats ?

  La première caractéristique d’identification sociologique de nos hommes en treillis est leur origine sociale. Au sortir de la colonisation, les engagés de l’armée sont en majorité issus de familles modestes, urbaines dont les parents étaient surtout de professions libérales, notables influents dans leurs villes et rarement agents de l’Etat. Ces jeunes dévoués à la profession militaire avaient  une instruction considérée comme suffisante : brevetés du secondaire, jeunes bacheliers ayant obtenu des formations militaires à l’extérieur. Ces officiers, rentrés au pays dans les  années 1980-1990 ont occupé des postes de commandement dans une armée où il fallait tout organiser : former des jeunes recrues à l’éthique militaire, réformer une administration et une gestion des forces armées et de la gendarmerie nationale avec peu de moyens. Ces officiers des premières heures ont été relayés par une autre vague de hauts gradés  qui ouvre la voie à une vocation militaire auprès de plusieurs générations. N’étant pas issus de la bourgeoisie dominante dont les enfants étaient destinés à d’autres carrières très prestigieuses, ces premières générations n’avaient d’autre issue que de se forger un parcours militaire ouvert à tous, noble métier qui était pris en charge par l’Etat. Dans cette lancée, le pays ayant besoin de cadres dans tous les secteurs, a encouragé aussi la formation des sortants de l’Ecole supérieure de Nvouni pour pallier à plusieurs manques dans l’administration et l’enseignement. Entant donné que ces officiers sortants des écoles de Meknès, Saint-Cyr, Antsirabé ou Alfortville, avaient la mission d’abord de formater par les méthodes du drill,  des soldats, recrutés sur la base d’un niveau scolaire très bas et parfois ayant traversé un désœuvrement total, une déscolarisation et une forme de délinquance juvénile imposée par le système où les crises de l’école deviennent épisodiques. Ce sont ses soldats, hommes de rang ou sous-officiers actuels qui interviennent aujourd’hui dans les missions de redressement de l’ordre. De tels soldats ne sont pas différents des jeunes de nos villes et villages qui sèment la zizanie dans le quotidien. Dans son discours de présentation des vœux à la nation, le président de la République, fin connaisseur et cadre supérieur de l’AND a rappelé que « ces soldats, avant qu’ils soient des militaires, ce sont vos enfants. Ils interviennent dans des villes et villages où ils retrouveront des frères d’armes, des proches de leurs familles.»  Ces soldats ne possèdent pas le principe de  l’obligation de réserve recommandé et enseigné au corps. Ils oublient, parfois leur statut d’hommes de loi. Ce niveau d’instruction de nos hommes mêlé aux différents niveaux de formation très élevés de leurs chefs, provenant d’horizons divers du fait que certains officiers de gendarmerie et de l’armée  sont diplômés d’écoles de police de Tripoli, de Sharjah…Un tel facteur hypothèque le professionnalisme de l’AND qui est toujours en reconstruction.  La chronologie historique de notre armée impose de tenir compte de l’aspect à la fois synchronique et diachronique de son existence. Le passage d’une armée néocoloniale à une force nationale avec les différentes appellations qu’elle a connues, a également métamorphosé son statut et son niveau d’intervention. Le passage des Gardes Comores à l’AND en passant par les Commandos Mwassi, la Garde Présidentielle (GP), la police fédérale,  les forces armées comoriennes (FAC) aux Forces comoriennes de défense (FCD), les forces publiques ont souvent changé de carte d’identité à l’image des citoyens qu’elles protègent.

Une autre caractéristique et non le moindre est d’ordre psychologique. Longtemps décriée et parfois discréditée par les citoyens, nos soldats ont connu plusieurs surnoms péjoratifs dont le plus connu est celui de Naylé Yilalé, désignant les soldats de mangeurs-dormeurs et non de combattants de la nation. Ce stéréotype a beaucoup dénigré nos soldats et décrédibilisé l’institution militaire, réduite à une armée sans importance. En effet, depuis la réforme de l’armée mise en place en 1997 pour unifier l’institution, gendarmes, policiers et militaires s’efforcent de redorer le blason et imposant une image autoritaire respectable auprès des citoyens. La substitution d’une armée Naylé Yilalé à une armée Yayilé Yifanyé Hazi (expression humoristique utilisée lors du discours officiel de président Azali, initiateur de l’AND) impose à nos hommes de visibiliser leur efficacité et utilité dans la vie sociale. Au-delà d’une revalorisation de l’organigramme des forces de gendarmerie et de l’armée par la création des Garde-côtes et l’introduction effective des services de santé militaire, de l’ENFAG dans les corps militaires et la récente naissance de la Sécurité civile, nos soldats s’efforcent de s’imposer par le phénomène psychologique de compensation, mécanisme de défense qui consiste à l’être humain d’adopter une stratégie pour dissimuler ses manques, ses faiblesses. Par manifestation inconsciente, l’usage incontrôlé et parfois disproportionnée des forces de l’ordre est donc une façon de revaloriser leur statut et leur rôle d’homme de loi utilisant la force. Ce mécanisme freudien est aussi visible auprès de soldats de plusieurs pays. Les exemples abondent et nous les vivons tous les jours.

Comment aborder la question militaire aux Comores ?

Il ne s’agit pas, dans ce papier, de faire l’éloge de l’armée ou de légitimer les failles et les faiblesses. Il s’agit seulement de comprendre, qu’à l’instar de notre de nos institutions familiales et villageoises, notre armée est en perpétuelle reconstruction dans une société où l’exercice de l’autorité s’effrite. Les soldats de l’AND, les hommes de la gendarmerie, les agents de police sont aussi les notables de nos villages, les pères de nos familles, les Wunamdji de nos villages,  les joueurs de nos clubs de foot, les membres de nos associations…et que seule le treillis aux galons nous différencie d’eux. Ils ont une part de nous et nous avons une part d’eux. Si la carrière et la personnalité des soldats exigent des conditionnalités, un code moral spécifique, l’institution militaire demande d’être soutenue par toute la société. Les conditions de leur traitement passent par des formations efficaces, des recyclages, une rémunération consistante et surtout une visibilité efficace auprès de la population par une mise en place d’une armée de proximité qui cultiverait la confiance du peuple et la formation citoyenne de ce dernier. L’armée est aussi un inconditionnel pilier de l’Emergence, de notre Emergence. Elle a un grand rôle à jouer et nous avons un devoir envers elle : la reconnaissance et le respect.

Issa  ABDOUSSALAMI

Sociologue, doctorant à Aix-Marseille Université

Enseignant de Lettres à l’académie de Créteil. 

 

Le pays vient de s’inscrire directement dans le cadre de la 4ème génération de législation minière de la région qui d’ailleurs, s’avère défaillante en termes de rentabilité socio-économique. Est-ce vraie que les Comores veulent maximiser les retombées positives de l’exploitation de l’or noir ou bien le but ultime de notre pays est de figurer sur la liste des pays de l’Afrique subsaharienne, voir continentale qui ont exploité leurs ressources naturelles ?  

Si tel est le cas, la question posée est bel et bien eu sa réponse brute. L’exploitation des ressources naturelles n’est pas automatiquement un synonyme de développement. Il est encore temps de revoir les questions de base pour pouvoir mettre en place une panoplie solide visant à maximiser les retombées positives directs et indirects (effets induits).

Il est aussi à comprendre que les prétentions des tous les partenaires ainsi que la compagnie minière et ses interfaces en matière de couverture, de partage de risques et de pertes, sont les mêmes dans la chaine de la mise en valeur des ressources minières. Qu’allons-nous faire pour être au diapason de cette sphère de partage pendant que les assouplissements des mesures fiscales, juridiques, douanières et autres demeurent les éléments attractifs des investissements miniers. Notre pays contrairement à d’autres, étant en phase d’exploration  a bien la possibilité de tout faire avant d’entamer  les trois phases restantes à savoir  la construction, l’exploitation et la fermeture après l’exploitation.

Les points noirs du droit minier (pétrolier) et ses textes connexes en Afrique font que la mise en valeur des ressources naturelles incarne la paupérisation relative qui tend le plus souvent vers l’extrême pauvreté pour la population locale. Plusieurs raisons expliquent directement ce phénomène, comme l’impact de l’identité culturelle, les écarts sociaux créés  par l’inflation et le pouvoir d’achat entre ceux qui fréquentent la mine et ceux qui ne la fréquente, les flux migratoires externes et internes, le manque d’une main d’œuvre qualifiée pour les nationaux et le manque d’une parfaite maitrise institutionnelle ainsi que la chaine de la mise en valeur etc. en sont quelques unes.  Nous ne pouvons pas tout citer de la base au sommet les enjeux du complexe pétrolier, nous ne faisons que tirer la sonnette d’alarme avant le ravage.

De ce fait, il est important que l’État central s’engage énergiquement pour offrir au personnel et aux étudiants une gamme de compétence bien garnie afin de bien maitriser les enjeux et pouvoir tirer les avantages escomptés.

L’environnement est aussi au cœur des préoccupations majeures auxquelles le pays doit faire face avant l’engagement total de la compagnie pétrolière dans le processus d’exploitation, derrière la mise en place des infrastructures de base et le contenu local.

Étant aussi actionnaire dans un contrat de joint-venture ou un consortium, l’État tout comme les compagnies pétrolières, a le pouvoir d’engager des procédures auprès des partenaires financiers internationaux et régionaux afin qu’il puisse répondre aux besoins des investisseurs étrangers dans la filière en matière d’infrastructure. La vision de cette stratégie est la réduction du cout de partage entre les actionnaires. Cette vision participative donne à l’État le droit d’imposer un taux d’intérêt considérable à même de générer un effet d’entrainement économique.

Cela permet également à l’État actionnaire d’avoir une large avance sur la scène de négociation des contrats entre les actionnaires, au lieu de laisser la compagnie d’engager seule les fardeaux de mettre sur pied les complexes pétroliers et en contre partie d’infliger une peine à l’État hôte, par le fait d’assister le partage sans gain considérable, pendant que les concitoyens attendent ressentir leurs parts de retombées.

En effet, seuls un dispositif contraignant et un bon contenu local peuvent bien encadrer la filière et atténuer les impacts dans son ensemble. Un dispositif contraignant, légitime et responsable capable d’engager un partage équitable entre les communautés impactées directement ou indirectement durant, et après la vie du projet pétrolier. Entre autres, cela doit se faire sous les bases d’un développement durable qui en aucune manière épargnera la responsabilité sociale des entreprises.

Le contenu local qui est une stratégie nationale qui veille à ce que les intérêts directs et indirects de l’investissement tracent un schéma de ramification de partage d’intérêts, soit un privilège national. Ce système œuvre dans le cadre de la création d’emploi et donne en même temps aux petites et moyennes entreprises locales des privilèges ou bien une priorité sans précédente surtout au niveau des adjudications des biens et services en concurrence directe à des entreprises étrangères. Il engendre par conséquent, un circuit économique très vaste favorisant le développement du « bien-être social ». Cette notion du bien-être, est un concept très important qui fait couler beaucoup d’encre entre les théoriciens de l’économie de la croissance et ceux de l’économie du bien-être.

D’une manière pragmatique, l’exploitation de l’or noir est une source d’instabilité politique et sociale, mais seules une bonne gouvernance et une gestion transparente des rendements issus de cette filière, et orientées vers le développement du bien-être social, peuvent être l’accalmie.

Certes, les Comores se positionnent face à la quatrième génération de la législation minière en Afrique, qui d’ailleurs s’avère moins attrayante pour les investissements directs étrangers vis-à-vis des  législations précédentes. L’entrée brusque des Comores dans cette dernière génération est une phase prématurée pour le pays dans le procédé de mise en valeur des ressources naturelles. Mais il est opportun et très urgent encore plus que jamais que les Comores revoient la question dans sa globalité avec des spécialistes habiles en la matière, car être un géant pays minier et/ou pétrolier n’est pas une fin en soi pour le développement économique et social.    

Où sommes-nous face aux questions liées aux rapports de force ? Quelle stratégie géopolitique engageons-nous pour bien maitriser les questions relatives à l’exploitation de l’or noir ? Est-ce qu’il est temps que notre cher pays se lance dans une telle aventure ? Qu’elles sont les urgences et la nécessité qui nous a poussés à s’enliser au fond de cette ambiguïté ?

Le chevauchement des mots, tout en voulant répondre à cette gamme de questions en revue, nous dit en sourdine que la convoitise du pouvoir central est de  conduire le pays vers une émergence socio-économique capable de rivaliser la pauvreté et toutes ses formes. Mais le défi est de taille.   

 

MOUSSA Hodari,

Spécialiste en politique de développement et gestion des industries extractives, Doctorant en droit minier et sciences politiques

On largue les amarres et on part à l’assaut. Tous les coups sont permis. Tous les coups républicains bien sûr. Le but ultime étant de sauver ce qui reste de notre République. Mais Comment peut-on espérer un changement avec les mêmes personnes ? Il nous faut un empêcheur de tourner en rond. Le serpent ne doit pas se mordre la queue. Pas cette fois.

 Pour un renouvellement de la classe politique

Le très grand Mohamed Ali Soilihi est candidat à la candidature. Du haut de sa résidence surveillée, il a du mal à accepter que son heure soit passée. Il doit laisser la place à du sang neuf. Jeune. Il doit montrer l’exemple. Et espérer que par son acte, le peuple, un jour, lui pardonne. C’est ce qu’on attendait de lui, dans sa présidence de l’union de l’opposition. Mais hélas, trop nombriliste pour penser autrement. Le combat qui s’annonce ne peut pas se faire avec lui en tête, ni avec ses semblables. Et je parle ici de Mouigni Baraka en premier lieu et de la suite royale qui suit derrière. Leurs échecs dans l’ensemble des combats de l’Union de l’opposition, démontrent leur inefficacité et leur nullité. Pour espérer vaincre Azali, il faut une nouvelle approche, une vision à 360°, un renouvellement des têtes et une fusion des forces.

C’est à cela que je me demande, si c’est notre voix qui n’est pas audible ou s’il y a vraiment une carence d’ambition et de leadership dans la jeunesse. Parmi le nombre important de prétendants au poste de président de la République, le grand absent reste la jeunesse. Mais où est-elle ? N’est-elle pas prête à prendre à bras-le-corps son avenir et celui des concitoyens ? Va-t-elle laisser encore une fois, la destinée de notre république, aux mêmes personnes ? N’y a-t-il pas dans les grands partis politiques, des jeunes capables de relever le défi ? Où sont ces pragmatiques, capables de propulser et accompagner cette jeunesse ? Les ambitions personnelles qui minent la classe politique actuelle, semblent freiner la montée de ces nouvelles têtes, de ces nouvelles voix. Autant de questions pour peu de réponses. L’impression persistante de prêcher dans le désert demeure.

Un jeune cadre m’a rappelé récemment, la chanson d’un mythique groupe marseillais : « Demain, c’est loin ». Une manière de me dire peut être, que le temps n’est pas encore venu. Mais tel le djalico et le sambé, on fait du surplace depuis plus d’une quarantaine d’années. Les mêmes personnes se transmettent le témoin dans une course effrénée à l’enrichissement personnel. Nos concitoyens sont loin d’être béats et notre pauvre république est encore à construire. Le salut, viendra forcement d’une nouvelle génération, une nouvelle façon de faire. Un changement d’homme et de stratégie. Donner à boire, autre chose que le « wubu wa madji » qu’on nous sert depuis l’indépendance. Mais encore une fois, les carottes semblent cuites. Un boulevard est accordé à Azali et ses affidés pour dérouler leur plan et placer les bonne pièces sur l’échiquier. L’union de l’opposition se disloque, Juwa a du mal à choisir ces grands électeurs (selon Fahmi Saïd Ibrahim, Alwatwan 3594) et les autres partis politiques de l’opposition, se meurent en silence. Il y avait largement le temps pour choisir un candidat ou une stratégie commune, mais au risque de se répéter, l’Union de l’opposition a perdu le nord. Aucun travail de fond n’a été fait pour sortir un plan commun, un programme, des idées, une stratégie… Rien. Welou. Zéro.

Il appartient donc à ceux qui veulent faire battre Azali, de mettre en avant ces nouvelles têtes que tout le monde réclame. Cette jeunesse qui n’a pas encore la tête plongée, dans le bouillant système de corruption qui a anéanti notre classe politique. Il appartient à ceux qui sont épris de justice et de démocratie, de céder la voie à de nouvelles voix. A la société civile, principalement à la 3ème voie, de jouer son rôle et de faire converger les visions vers ce qu’il y a de mieux. Seul le renouvellement de la classe politique permettra de gagner la confiance du peuple. Et face à l’ogre politique qu’est le président Azali, face à toute la machine qu’il y a derrière lui, rien ne saurait être de taille, rien d’autre que la confiance du peuple. Personne n’y arrivera seul. Et comme nous avons l’habitude de le dire et de le penser, c’est aujourd’hui et maintenant. C’est maintenant que vous devez sortir de  vos ornières et vous mettre à la disposition de la république. Demain, c’est loin. Demain, ce sera  trop tard.

L’occasion ne se représentera peut-être pas. Et à ce rythme, nous mangerons du « Boina Heri » pour encore 10 ans ou plus. Unissez-vous donc, Chères Forces vives. Unissez-vous derrière un homme ou une femme qui incarnera le changement. La jeunesse qu’on appelle tant est une jeunesse d’idée avant d’être une jeunesse d’âge. Des idées fraiches pour une nation et une république à rebâtir. À sauver. Pour que les droits humains ne soient plus une suite de mots. Unissez-vous pour la paix, reformer et réinventer la classe politique, pour que demain soit heureux. Pour nous, pour vous et pour tous ceux qui viendrons après vous. Unissez-vous pour une place dans l’histoire. Cette même place que nous envions à Mr Bazi et à Abdou Bacar Boina. Soyons intègres, soyons citoyens, soyons Comoriens, et le meilleur suivra.

 

 

Khaled SIMBA