ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Billet : Pourquoi vous laissez le peuple s’exprimer si c’est pour voler ensuite ?

Le dimanche 14 janvier 2024, l’élection présidentielle et les élections des gouverneurs des îles ont eu lieu dans l’ensemble des îles Comores. Malgré le climat paisible, des incidents ont été observés dont des bourrages d’urnes. Les dés ont été truqués avant que le processus commence. C’était un scrutin bâclé.

Les élections frauduleuses sont visibles de l’iceberg. Un ensemble de mécanisme est rodé depuis le dépôt des candidatures. Ecarter les candidats en amont et obtenir les résultats par une fraude grossière animaient l’esprit des organes électoraux. Les membres des bureaux de vote ont exécuté par excès de zèle et par peur de se faire sanctionner s’ils n’affichaient pas les objectifs fixés. 

Lors des campagnes, les fonctionnaires et les agents des sociétés d’Etat ont été mobilisés. Les biens publics également. Quel gâchis ! Pourquoi organiser des élections si c’est pour tricher ? Laisser le peuple s’exprimer librement. Laisser le peuple choisir son destin. Laisser le peuple manifester son droit.

Et ce n’est pas la première fois que le peuple dénonce un hold-up électoral et conteste les résultats proclamés par la Ceni. Elire un président et des gouverneurs des îles dès le premier tour est absurde. Un scrutin entaché de nombreuses violations des règles démocratiques et des irrégularités. Des résultats « honteux ». Des chiffres paradoxaux. L’incompréhension.

En effet, après le coup d’Etat militaire d’Azali en 1999, les Comores connaissent deux coups d’Etat institutionnels en 2019 et 2024. Puisque une élection truquée s’interprète comme un « coup d’Etat institutionnel ».

Ce qu’ils veulent, c’est de rester au pouvoir. C’est époustouflant au niveau quotidien. Quand on regarde d’un peu plus près, on voit qu’il y a des problèmes structurels, dans tous les domaines : sanitaire, éducatif, économique, politique, social, et bien d’autres. Sans parler de la justice, entièrement sous pression.

Ces pseudo-autorités ne faiblissent pas pour ruiner le pays et se maintenir au pouvoir à l’issu d’une élection non crédible et des résultats contestés par ici et par là. Allez-vous organiser des législatives l’année prochaine ou allez-vous nommer les députés ? « Dans une démocratie, le peuple est à la fois monarque et sujet. Il est monarque par suffrages qui sont ses volontés. De ce fait, les lois qui établissent le droit de suffrage sont fondamentales dans ce gouvernement », Montesquieu dans l’Esprit des lois.

Kamal dine Bacar Ali

Laisser un commentaire