Pour disperser les manifestants, les forces de l’ordre ont fait usage à gaz lacrymogènes et balle réelle. Selon certains témoins à l’hôpital El-Maarouf, 6 manifestants ont été blessés par balles dont un jeune de 21 ans natif de Mdjihari Hamahame a perdu la vie après avoir reçu une balle dans sa tête et un dans état grave.

Deuxième jour de manifestation, une stabilité précaire a régné sur la capitale quelques heures dans la matinée d’hier. Aux environs de 9h la situation à Moroni et ses environs s’est transformée en émeutes. Routes barricadées et des fumées partout. Malgré le mauvais temps marqué par des fortes pluies pendant le matin, la résistance des manifestants n’a pas affaibli.

Ils se sont emparés de quelques zones stratégiques.  Au lieu de disperser les manifestants à gaz lacrymogènes, les forces de l’ordre ont fait usage à balles réelles faisant plusieurs victimes.

« Depuis que nous sommes ici à l’hôpital El-Maarouf, presque 5 jeunes manifestants blessés par balle sont déjà admis ici. Parmi ces jeunes blessés figure un jeune âgé à peu près 21 ans blessés à la tête par balle dont son pronostic vital est très engagé », a témoigné un jeune dont son beau-père fait partie des blessés. Mais quelques heures plus tard, le jeune homme natif de Mdjihari Hamahame est décédé à l’hôpital.

La situation est hors contrôle et la manifestation a rapidement pris une autre  forme. Une sorte de guérilla entre forces de l’ordre et jeunes résistants. « C’est déplorable que le pays arrive à ce stade où elles tuent par balle ses propres concitoyens », regrette un autre jeune qui a rappelé le rôle des forces de l’ordre notamment le maintien de l’ordre « et non de tuer ses concitoyens qui exercent un droit ».

Aussi côté forces de l’ordre, des blessés seraient enregistrés depuis le début de la manifestation. A noter que la proclamation provisoire par la Ceni des résultats du double scrutin du 14 janvier dernier donnant la victoire à Azali  Assoumani, le ton a commencé de monter partout.

Autant que ces résultats sont contestés par l’opposition, les jeunes n’ont pas hésité de descendre dans les rues en guise de mécontentement. 

Kamal Said Abdou