La Banque Centrale des Comores (BCC) a présenté hier son rapport annuel sur la situation économique de l’année 2024. Le document dresse un bilan contrasté, soulignant à la fois la dynamique positive de certains indicateurs économiques et les défis persistants auxquels le pays reste confronté.
Selon la BCC, l’économie comorienne a affiché une croissance de 3,4 % en 2024, contre 3,1 % en 2023. Cette performance, qualifiée de « résiliente », intervient dans un contexte marqué par des aléas climatiques et sanitaires. Le rapport souligne l’impact positif des mesures de soutien gouvernementales et de l’appui des partenaires au développement.
L’un des faits marquants de l’année reste le net recul de l’inflation, passée de 9 % en 2023 à 5,1 % en 2024. L’inflation sous-jacente, hors produits volatils, est tombée à 2,4 %, témoignant d’un apaisement des tensions sur les prix. Toutefois, l’inflation alimentaire demeure élevée à 7,4 %, ce qui continue de peser sur le pouvoir d’achat des ménages.
Un déficit courant qui se creuse
Le rapport met également en lumière un creusement du déficit du compte courant, qui est passé de 9,1 milliards FC en 2023 à 14,2 milliards FC en 2024. Ce déséquilibre s’explique principalement par une hausse des importations couplée à une baisse des exportations.
Les recettes intérieures ont enregistré une légère progression, atteignant 63,8 milliards FC, contre 61,3 milliards FC l’année précédente. De leur côté, les dépenses publiques ont augmenté de 12,3 %, pour atteindre 83,3 milliards FC. Malgré cette hausse, la dette publique reste soutenable, représentant 28,4 % du PIB, un niveau jugé inférieur à celui observé dans de nombreux pays de la région.
Dynamisme du secteur bancaire
Le secteur bancaire poursuit sa croissance, avec une hausse des dépôts bancaires, passés de 176 milliards FC à 193,6 milliards FC. Les crédits bruts ont également progressé, atteignant 135,7 milliards FC, soit une croissance de 6 % en un an.
Dans ses conclusions, la Banque Centrale appelle à poursuivre les efforts pour maintenir la stabilité financière, tout en renforçant la résilience de l’économie nationale face à un environnement international incertain. Elle insiste sur la nécessité de diversifier l’économie, d’améliorer la compétitivité des exportations et de renforcer les filets de sécurité sociale.
Hidayat
