ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Lancement du projet DiDEM : Pour une gestion intégrée des environnements littoraux et marins

Ce jeudi, a eu lieu à Dar Nadjah (Anjouan), la cérémonie de lancement du projet  «dialogue science-décideurs pour une gestion intégrée des environnements littoraux et marins de l’Océan Indien occidental». Le choix de Ndzuani, c’est pour attirer davantage l’attention sur cette île qui est la plus touchée de l’archipel, par la dégradation des littoraux et des zones côtières. »

Ce projet DiDem couvre le parc marin de Shisiwani (Ndzauni) et de Mohéli en une période de 3 ans. Un projet régional comprenant 7 pays de l’Afrique de l’Est notamment la Tanzanie. « C’est un projet qui n’est pas de recherche mais qui vise à mettre des résultats de recherche et surtout de la méthode à disposition des gestionnaires de l’environnement de 7 pays de la région. Il y a trois grandes thématiques dans ce projet  extrêmement intéressant qui sont  les deltas. Ces derniers sont à la rencontre de la mer et des eaux douces. Ce sont des endroits extrêmement riches », explique Gilbert David, coordinateur du projet. Selon le coordinateur, il faut protéger les mangroves et les récifs coralliens de la zone intertropicale et avoir une gestion fine de  ces eaux. « Dans les îles et archipels, nous avons mis l’accent sur les récifs coralliens et les mangroves, qui sont les deux systèmes emblématiques de la zone intertropicale. Nous avons une influence extrêmement forte sur les basins versants. Il faut absolument arriver à faire en sorte que les acteurs  du milieu marin se rendent compte de leurs actions respectives sur la mer », avance-t-il.

Un projet de trois ans

Gilbert David appelle à renforcer le dialogue entre les scientifiques et les gestionnaires à la fois par des transferts de méthode. « L’objectif est que à la fin du projet DiDEM de 3 ans, confie-t-il, les méthodes transmises soient mises en œuvre par les gestionnaires de l’environnement mais aussi les jeunes qui seront formés ». « Nous avons aussi un volet formation et une collaboration avec le centre universitaire de Patsy. Aussi un programme de sensibilisation des écoles primaires dans DiDEM. Et les principales bailleurs sont les fonds français pour l’environnement mondial et la coopération canadienne et d’autres », annonce le coordinateur de ce projet environnemental.

Il a rappelé que la première fois qu’il est venu aux Comores, c’était en 1997, dans le cadre du programme environnement de l’Océan indien. « J’ai fait l’évolution en 2000, l’évaluation à mi parcours du projet du parc marin. Et à Anjouan j’ai eu un étudiant anjouanais qui soutenait sa thèse en 2009, sur les littoraux d’Anjouan et il me semblait évident qu’Anjouan et Mohéli soient les premiers en chantier. Et en grande-Comore ça sera dans une phase numéro d’ici potentiellement 2 ans », raconte-t-il.

De sa part, le responsable de l’environnement à Mohéli,  Madi Bourhani a fait savoir que ce projet qui a comme objectif d’intervenir dans les zones côtières de l’Océan Indien et les pays de l’Afrique de l’Est. « Nous avons eu la chance que Mohéli soit parmi les zones stratégiques ciblées par le projet. Des interventions à faire dans le parc. Parmi les actions, il y a les études, l’organisation et l’amélioration, des systèmes de gestion de zones côtières en partenariat avec le parc national de Mohéli. Il y aura aussi différentes formations qui seront mises en place pour accompagner les jeunes sur la question de l’environnement et la gestion des zones côtières », a-t-il dit.

L’environnement, une des priorités du Pce

Le chef de l’état a expliqué les dégâts dû au changement climatique. « Notre pays qui est, en effet, particulièrement vulnérable aux cyclones, aux inondations, aux éruptions volcaniques, à l’érosion et à l’élévation du niveau de la mer, voit son paysage naturel se dégrader au fil des années, avec des conséquences négatives sur la vie sociale, l’économie et surtout, l’environnement. C’est dans ce contexte que le gouvernement a fait de la question environnementale, une des priorités du volet environnement du plan Comores émergentes », souligne-t-il.

Selon le président de la République, la problématique de la gestion intégrée des environnements littoraux et marins « est un sujet de préoccupation pour beaucoup de pays, et son impact se fait sentir, encore davantage, dans les petits Etats insulaires en développement comme le nôtre, qui ont toujours été victimes des phénomènes naturels. » « Si nous avons décidé de tenir la cérémonie de lancement de ce projet ici à Anjouan, c’est pour attirer davantage l’attention sur cette île qui est la plus touchée de l’archipel, par la dégradation des littoraux et des zones côtières. Cette dégradation est la conséquence des aléas de la nature, mais elle est aussi le résultat malheureux des activités humaines, découlant du besoin de la population d’assurer sa survie », a déclaré le président Azali.

La destruction de la nature

Les plages sont progressivement détruites du fait de l’extraction du sable et d’autres sédiments ce qui affecte, non seulement le paysage, mais aussi les activités génératrices de revenus comme la pêche et le tourisme. Les forêts sont également détruites à cause de leur surexploitation due à la forte demande en bois de chauffage ou de construction. Les habitations sont souvent inondées, les infrastructures routières sont souvent abimées et les flancs de montagne ne cessent de s’effondrer avec tout le risque que cela peut avoir sur la vie de la population. « Pour réduire cette vulnérabilité liée à l’érosion, le gouvernement, avec l’appui de ses partenaires au développement, a, entre autres actions, érigé, là où c’est possible, des murs ou des digues de soutien, ce qui n’est pas sans conséquence pour le littoral », laisse-t-il entendre.

Ahmed Zaidou

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