ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

L’association développons-nous (ADN) se lance dans la plantation des cocotiers aux Comores. Mercredi dernier, elle était à Singani Hambu avec le comité de pilotage du projet « champ communautaire » pour la plantation des cocotiers. Une initiative visant à protéger l’environnement.

« Planter des pépinières de Coco aux Comores est un gage de la préservation de l’environnement, la disponibilité de la noix de Coco et de ses dérivés tant utilisés dans notre gastronomie », a déclaré la présidente de l’ADN, Hadidja Abdourazak. Dans le but de continuer la réorganisation des filières agricoles aux Comores, l’association développons-nous (ADN) se lance dans la filière Coco. Et mercredi dernier, l’association était à Singani Hambu avec le comité de pilotage du projet « champ communautaire » pour la plantation des cocotiers.

« L’association ADN a fait un état des lieux à travers des tournées dans différentes communes de Ngazidja et parmi les problèmes rencontrés, le manque des cocotiers car après le cyclone Kenneth, tout a été détruit », a expliqué la présidente de l’ADN.

La présidence présage déjà des innombrables efforts qui devront être fournis pour protéger les arbres pour qu’ils ne soient pas la proie des ruminants. Elle compte sur la vigilance des habitants pour sauvegarder ce patrimoine.

Ce projet en exécution s’inscrit dans le cadre de la protection de l’environnement et la protection des zones forestières. Il convient de signaler que la sélection des races de Coco qui ont été plantées, avait été faite au Togo lors de la tournée africaine effectuée par la présidente de l’ADN. 

Nassuf. M. Abdou

La gendarmerie et le parc national de Mohéli ont brûlé une vedette de braconnage des tortues, mardi dernier. Les autorités judiciaires et les acteurs de la protection de l’environnement de l’île de Djumbé Fatima sont résolument déterminés à combattre sans relâche le braconnage des tortues marines dans l’aire protégée et dans l’ensemble du territoire marin et côtier de l’île.

Les tortues marines sont particulièrement exposées aux menaces de pollution et de braconnage. Déterminés à aller au bout de leur combat et à éradiquer le braconnage des tortues marines à Mohéli, le parc national de l’île et ses partenaires ne s’affaiblissent pas.

Mardi dernier à Bonovo, en présence des responsables et des agents du PNM, la gendarmerie nationale de Mohéli a brûlé une vedette avec un moteur et deux réservoirs. « Il s’agit d’une vedette appartenant à des braconniers, appréhendée en flagrant délit de braconnage dans la zone du PNM », déclare un responsable du parc national marin.

Le parc national de Mohéli remercie le commandant du groupement de la gendarmerie et l’ensemble de son équipe pour leur appui et pour le travail très fructueux qu’ils sont en train de réaliser. « Merci également aux autres corps de l’armée nationale de développement (AND) pour leur accompagnement au PNM dans cette lutte pour la préservation de l’environnement et contre le braconnage à Mohéli », a-t-il salué.

Pour rappel, le PNM et ses partenaires ont décidé d’adopter un autre mode opératoire. Et le 10 juillet dernier, deux vedettes équipées de matériels (moteurs, réservoirs…) sont brûlées. Les braconniers ont été appréhendés. Les 4 tortues qu’ils avaient réussi à embarquer dans leur vedette sont sauvées en étant relâchées à la plage et guidées vers la mer. 

Nassuf. M. Abdou

Dans le cadre de la protection de l’environnement, l’ambassade de Chine auprès de l’Union des Comores a organisé une opération de nettoyage et d’embellissement du Lac Salé le 24 juin dernier. Dans cette opération, Guo Zhijun, ambassadeur de Chine a fait savoir qu’à travers cette activité, il voulait tirer l’attention de tout le monde sur l’importance de la protection de l’environnement.

La politique, c’est à part, mais la protection de l’environnement une priorité pour chaque personne. L’ambassade de Chine aux Comores s’y engage et donne une importance capitale à la protection de l’environnement dont une activité de ville propre a été organisée par l’ambassade. Dans cette vision, Guo Zhijun a mis un accent particulier au nettoyage du Lac Salé de Bangoi-Kuni dans le nord de Ngazidja. Un lieu stratégique, historique et touristique du pays. « À travers cette activité, nous voulons tirer l’attention de tout le monde sur la protection de l’environnement », a déclaré Guo Zhijun, ambassadeur de la République populaire de Chine.

Le diplomate a rassuré que les responsables Chinois aux Comores travaillent en étroite collaboration avec le gouvernement comorien. « Nous sommes prêts à accompagner les Comores dans son développement », a-t-il ajouté.

Parmi les activités de ce jour, le ramassage des déchets et l’embellissement de cette zone. Le ministre de l’agriculture et la gouverneure de Ngazidja avaient pris part dans cette opération pour donner une vision particulière du site et encourager la population dans la lutte contre la pollution.

Au-delà de la politique et les relations fraternelles et amicales entre les Comores et la Chine, la gouverneure de Ngazidja a salué l’engagement de la Chine au profit de l’Union des Comores citant l’appui technique de la Chine dans la période de Covid-19 et la lutte contre le paludisme à Ngazidja.

Kamal Saïd Abdou

L’association pour la protection de mangrove et de l’environnement d’Ikoni s’est engagée à protéger l’environnement. Plus d’une année d’existence, l’association a réalisé plusieurs activités de protection de la nature et dit avoir mis en place un plan d’action 2023. La secrétaire adjointe de l’association, Zainaba Ali a dressé le bilan de quelques activités réalisées en 2022 à Ngazidja.

Après plus d’une année d’existence, l’association Mangrove et environnement (AME) d’Ikoni a mené plusieurs activités en 2022. L’objectif est de protéger l’écosystème et créer des opérations de plantations de mangroves s’ajoutant des 5 types de mangroves existants à Ikoni. Joint au téléphone, la secrétaire adjointe de l’AME, Zainaba Ali résume les activités déjà réalisées en 2022.

« En janvier 2022, 2 tonnes de déchets ont été transportées dans le site d’Ikoni. En mars, une opération de récolte de graines vivipare et d’autres espèces existant dans le site a été organisée autour de 5 villes et villages de Ngazidja. Ce même mois, mise en pépinière des espèces récoltées par les membres de l’association afin de garantir la survie des palétuviers jusqu’à la plantation définitive. Ainsi, en juillet-septembre, l’Inrape avec l’AME, unis pour la mise en pépinière des espèces récoltées. Et puis, avec l’Inrape, une cérémonie de mise en avant les atouts de la mangrove et l’enrichissement en espèces du palétuvier. Enfin, l’AND a participé dans l’opération de reboisement des espèces de palétuviers non plantées au jour de la cérémonie », a expliqué Zainaba Ali.

Concernant le plan d’action 2023, la secrétaire adjointe précise que l’association continue toujours leur combat. « On ne cesse de continuer à surveiller nos plantations et aux opérations de nettoyage des sites. Plusieurs activités sont en cours de planification durant cette année 2023 », a-t-elle confié.

Pour rappel, les Comores ont ratifié plusieurs accords internationaux de protection de l’environnement. Il s’agit entre autres, la convention de Ramsar, signée en 1971, les quatre conventions clés de l’Unesco qui protègent les mangroves. On peut noter la loi cadre relative à l’environnement (Loi N° 94-018 du 22 juin 1994). 

Abdoulandhum Ahamada

La conférence ministérielle sur l’économie bleue et l’action climatique a pris fin mercredi dernier avec « la déclaration de Moroni ». Un processus qui va être mené au niveau de toutes les instances internationales à commencer par le sommet sur le climat au Kenya, la Cop 28 qui se tiendra à Dubaï et bien entendu dans les autres instances pour plaider un financement des états insulaires, selon Imam Abdillah, directeur de la coopération internationale en Union des Comores.

« La déclaration de Moroni » est l’occasion de trois temps forts. Un moment pour les Etats partis de plaider pour un financement au niveau des instances internationales. « Ce processus comme je l’ai dit, sera porté à tous les différents niveaux régional, continental et international pour que nous puissions avoir des partenariats qui puissent financer des projets ambitieux », a indiqué Imam Abdillah, directeur de la coopération.  

Pour les Comores qui ont abrité cette conférence, les résultats sont à plusieurs niveaux, dit-il. « Il y a des résultats qui sont immédiats. Je pense qu’aujourd’hui tous les phares sont braqués vers les Comores.  Tout le monde sait que cet événement a eu lieu à Moroni et c’est donc une fierté pour notre pays qui assure actuellement la présidence de l’Union africaine qui est une première depuis la création de l’Union africaine », a souligné le directeur de la coopération.

« Nous attendons donc des financements pour que nous puissions avancer vers le plan national de développement », a-t-il ajouté. Dans cette conférence ministérielle, plus de 120 représentants de 30 délégations ont été à Moroni du 12 au 14 juin 2023. Le gouvernement de l’Union des Comores accueille une « conférence ministérielle sur l’économie bleue et l’action climatique en Afrique : les Etats côtiers et insulaires à l’avant-garde ». Ce rendez-vous, à la fois technique, institutionnel et politique, se veut un temps fort de la présidence comorienne en exercice de l’Union africaine.

En effet, en prenant la présidence de l’instance continentale en février dernier, le président de l’Union des Comores, Azali Assoumani, a indiqué faire de l’économie bleue et la promotion des spécificités insulaires des priorités de son mandat.

Kamal Said Abdou

Président de l’Union Africaine depuis février dernier, Azali Assoumani a décidé de mettre au premier plan, les particularités des États insulaires. Lors de la cérémonie de clôture de la Conférence Blue Future, hier, au palais du peuple, le président Azali Assoumani a déclaré que, « il est temps de faire émerger un modèle d’économie durable, intégrant les trois piliers du développement durable, que sont l’économie, le social et l’environnement. »

Rassembler toutes les bonnes volontés susceptibles de contribuer à transformer la vision d’une Afrique prospère, soucieuse de son environnement et du bien-être de ses populations, en actions concrètes, en faveur d’une croissance économique durable et harmonieuse, tel est l’objectif que se fixe le président Azali Assoumani après sa prise de fonction à la tête de l’UA. Il précisera par ailleurs que la gestion adaptée des océans et des mers d’Afrique est essentielle à l’atteinte de l’Agenda 2063 et des ODD, à l’horizon 2030. « J’estime, en effet, qu’il serait judicieux de faire de nos faiblesses, une force et une opportunité, si nous voulons parvenir à promouvoir le développement durable et harmonieux de notre continent », a-t-il dit.

Certaines ressources sont gravement touchées par des pressions croissantes telles que le changement climatique, la pollution, un développement côtier effréné, la surpêche ou encore la destruction de l’habitat. « L’économie bleue, qui représente une valeur économique annuelle estimée à 3.000 milliards de dollars, constitue une parfaite opportunité pour nous, États insulaires et côtiers, mais aussi pour l’ensemble du continent africain », a indiqué le président de l’Union africaine.

A l’en croire, cette ressource que représente l’océan, une fois bien exploitée et mise en valeur, avec toutes les richesses dont elle dispose,  nous permettra d’atteindre nos objectifs de développement.

Pour Vêlayoudom Marimoutou, secrétaire général de la Commission de l’océan Indien, la COI est la seule organisation intergouvernementale d’Afrique exclusivement insulaire. «  Depuis 40 ans, nous animons une coopération diversifiée qui couvre peu ou prou les 17 objectifs de développement durable avec une focale sur ce qui nous caractérise, à savoir notre géographie insulaire et océanique et, partant, la vulnérabilité intrinsèque de nos Etats insulaires et les biens communs. Mais les Etats membres de la COI ont fait le choix de la coopération et de l’ambition collective », a rappelé le secrétaire général de la COI.

Selon lui, la Conférence Blue Future inaugure un « processus de Moroni » que nous souhaitons porteur pour les Etats insulaires et côtiers d’Afrique qui sont à l’avant-plan des défis climatiques et environnementaux et qui renferment un potentiel remarquable de résilience.

Kamal Said Abdou

Dans son cadre stratégique 2022-2031, la FAO encourage les Etats à se pencher sur la transformation vers des systèmes alimentaires plus inclusifs, résilients et durables, notamment en améliorant la production, la nutrition, l’environnement et les conditions de vie en ne laissant personne de côté. Dans cette interview, Mme Dhulal Ali, consultante pour la FAO répond à nos questions. Interview.

La FAO envisage de revitaliser le réseau technique pour des systèmes agroalimentaires plus durables. Quelle politique à mettre en œuvre pour concrétiser ce programme ?

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) est l’agence spécialisée des Nations Unies qui mène les efforts internationaux vers l’élimination de la faim. L’objectif est d’atteindre la sécurité alimentaire pour tous et d’assurer un accès régulier et suffisant à une nourriture de bonne qualité permettant à tous, de mener une vie saine et active. La FAO est avant tout une organisation de connaissances, et agit à la requête du gouvernement à travers le cadre de programmation pays (CPF) établi conjointement avec ce gouvernement sur une base quadriennale (quatre ans).

Dans son cadre stratégique 2022-2031, la FAO encourage les Etats à se pencher sur la transformation vers des systèmes alimentaires plus inclusifs, résilients et durables, notamment en améliorant la production, la nutrition, l’environnement et les conditions de vie en ne laissant personne de côté.

L’Union des Comores compte parmi les Petits Etats insulaires en développement (PEID) d’Afrique. Les PEID font face aux diverses crises connues dans le monde (changement climatique, guerre en Ukraine, effets de la pandémie COVID-19, etc.) mais les impacts de ces perturbations sont ressentis et vécus à des échelles et niveaux plus intenses, en comparaison aux pays continentaux. Dans son Programme pour les PEID africains, la FAO met en place un plan d’action multisectoriel, multipartite et multidimensionnel. Une revue exhaustive des politiques, stratégies, programmes et projets contribuant à la résilience et la durabilité des systèmes alimentaires, au niveau de tous les PEID africains est en cours de finalisation. Cette revue constitue la base de construction du plan d’action car elle permet d’identifier les arènes de gouvernance, de biens et de services qui méritent un renforcement. Le plan d’action répond aux priorités des pays, complémente ou mettra à l’échelle les interventions déjà menées et répondra à des besoins spécifiques des pays.  C’est à travers la revitalisation d’un Réseau Technique Interrégional (ITN) que ce plan est mis en place et sera mis en œuvre aux niveaux national, régional (Océan Atlantique et Océan Indien) et interrégional (PEID africains). L’ITN est composé de spécialistes locaux, nationaux et internationaux des secteurs public et privé, de la société civile, des partenaires au développement et des médias qui s’intéressent ou travaillent dans les domaines de la production agricole (agriculture, élevage, pêche et aquaculture), de la formation et de la promotion des emplois verts et bleus en particulier pour les jeunes et les femmes, de la transformation agroalimentaire, de la nutrition et de la santé publique, de l’éducation, du commerce et de l’agro-industrie, du transport, etc.

La raison d’être de cet ITN est qu’il n’existe généralement pas de ministère ou de département gouvernemental spécifique consacré aux problématiques auxquelles font face les pays en tant que PIED.

Cet aspect de vulnérabilité est multisectoriel car touche diverses dimensions politiques, techniques, économiques, sociales, environnementales des PEID. L’ITN rassemble ces dimensions et tous les secteurs pour se pencher spécifiquement sur l’aspect de vulnérabilité lié à l’insularité des PEID.

Toutes les forces prêtes à contribuer de manière concrète et volontaire à la mise en œuvre du plan d’action sont mobilisées dans le cadre d’une consultation interrégionale (en mode hybride) qui sera prochainement organisée pour finaliser la feuille de route. Une fois le plan d’action adopté à tous les niveaux, la FAO soutiendra le processus de développement de capacités et de mobilisation des ressources pour sa mise en œuvre. Le processus de mise en œuvre se fera en étroite collaboration avec l’ITN qui s’assurera de la conformité des actions avec les contextes locaux ainsi que le suivi des interventions et leur évaluation.

Il existe un lien entre le changement climatique et l’agriculture. Vous pensez que ces problématiques seront résolues pour un développement durable aux Comores ?

En effet, le changement climatique a un impact considérable sur l’agriculture et les activités connexes à la production agricole et alimentaire. Non seulement l’intensification de la variabilité du climat influe sur le niveau de production agricole, mais elle accroît en outre le risque de survenue de phénomènes météorologiques extrêmes, de modification des schémas de plantation et d’apparition de foyers d’organismes nuisibles et de maladies. Le changement climatique affecte les moyens de subsistance, la biodiversité et la sécurité alimentaire. Le changement climatique peut affecter les récoltes, le bétail, les sols et les ressources en eau douce, les communautés rurales et les travailleurs agricoles. Le changement climatique amène de nouvelles conditions, qui peuvent rendre certaines zones mieux exploitables ou l’inverse. Cela peut résulter d’une simple variation de température pour certaines zones, d’une sécheresse ou des inondations dans d’autres zones.

Pour favoriser la transition vers des systèmes alimentaires plus inclusifs, résilients et durables, des mesures d’adaptation au changement climatique peuvent réduire les risques sur l’agriculture. Ces mesures comprennent des améliorations et des innovations dans les pratiques de gestion de l’exploitation agricole intelligentes face au climat. Aux Comores, en collaboration avec divers partenaires et donateurs, la FAO contribue à la promotion et la mise en œuvre des politiques d’adaptation et de lutte contre le changement climatique.

A titre d’exemple, le projet RECA-ERA ou projet pour le renforcement  des  capacités  des  centres  ruraux  de  développement économique  (CRDE) pour  l’entrepreneuriat  et  la  résilience  agricole  aux  Comores qui vient de s’achever et qui a présenté ses résultats le samedi 03 Juin 2023 dernier. Ce projet, coordonné par la FAO et financé par l’Ambassade de France, s’est focalisé sur la promotion de l’agroécologie, de l’agriculture intelligente face au climat et d’autres pratiques écologiques, à travers le renforcement des capacités des CRDE. Les agents techniciens agricoles et vulgarisateurs du CRDE assurent désormais et pleinement un rôle de conseiller auprès des producteurs ruraux sur les pratiques résilientes et durables.

Que fait la FAO pour réduire le coût de la nourriture ? Quelles sont les mesures qu’ils entreprennent ?

Les facteurs qui font évoluer les prix des produits alimentaires sont les paramètres fondamentaux des marchés qui influencent l’offre et la demande, mais aussi des facteurs extérieurs aux marchés agricoles, comme les faits nouveaux sur le marché de l’énergie et la hausse des coûts de transports face aux perturbations de la chaîne d’approvisionnement. Les modifications soudaines des politiques commerciales, telles que les restrictions à l’exportation, créent également un degré d’incertitude et font augmenter les prix et leur instabilité.

Les hausses de prix ont toujours des conséquences sur la sécurité alimentaire, en particulier pour les populations vulnérables et celles vivant dans des zones en développement. Pour y faire face à court terme, la FAO encourage les gouvernements et les partenaires à mettre en œuvre diverses mesures en faveur des producteurs et des consommateurs, telles que des programmes de protection sociale. Elle reconnaît l’importance de la protection sociale dans la réduction de la faim et de la pauvreté, et dans le renforcement des capacités économiques et productives des personnes les plus marginalisées et les plus pauvres, y compris les communautés de pêcheurs et celles dépendantes des forêts. La FAO contribue à renforcer les liens entre la protection sociale, l’agriculture et la gestion des ressources. Ceci se traduit par la conception et la mise en œuvre de politique, stratégie, programmes et mesures de protection sociale visant à renforcer la capacité des familles à prévenir, gérer, s’adapter et survivre aux effets des crises et des catastrophes naturelles, ainsi qu’à améliorer la nutrition.

À titre d’exemple, la FAO soutient les programmes agricoles aux Comores pour lutter contre la malnutrition et pour vulgariser des techniques de diversification de production et de gestion des chaînes de valeurs agricoles et alimentaires innovantes et efficaces pour créer des emplois et des sources de revenus. C’est le cas du projet d’appui au développement d’une agriculture sensible à la nutrition aux Comores qui s’est achevé en 2021, et a eu pour principaux bénéficiaires, les vulgarisateurs des CRDEs, notamment Dimajou et Simboussa.

En 2019, suite au cyclone Kenneth, le secteur agricole a également été sévèrement touché et certaines parties du pays ont perdu jusqu’à 80 pourcent de leur production. En réponse, la FAO a fourni une assistance technique et financière par le biais du Fonds central d’intervention d’urgence des Nations unies (CERF) pour l’évaluation de l’agriculture, de l’élevage, de la santé publique et de la sécurité alimentaire. Ainsi, 3 129 ménages ont pu participer à la relance de leurs activités agricoles grâce à un soutien financier Cash+, à la distribution de semences et de matériels ainsi qu’à des formations aux techniques de production plus résilientes et adaptées au changement climatique et aux conditions locales.

À plus long terme, il est impératif d’investir dans l’agriculture, le développement rural, les systèmes commerciaux, les technologies de l’information et de la communication, la santé et l’éducation afin de réduire les facteurs de vulnérabilité et d’accroître la résilience des ménages face aux chocs. Les systèmes agroalimentaires doivent subir d’urgence une transformation radicale qui les rende plus efficaces, plus inclusifs, plus résilients et plus durables. Les agriculteurs et les organisations qui les représentent ainsi que les femmes et les jeunes doivent jouer un rôle central en tant qu’acteurs du changement sur le terrain. En l’absence de changements structurels permettant de s’attaquer aux facteurs de vulnérabilité intersectoriels et de tenir compte des conditions macroéconomiques, la transformation des systèmes agroalimentaires à elle seule ne suffira pas à améliorer la sécurité alimentaire et la nutrition.

Comment aborderiez-vous les problèmes structurels qui sont à l’origine des crises alimentaires en Afrique et particulièrement en Union des Comores ?

En 2021, le nombre de personnes confrontées à des crises alimentaires a augmenté de 155 millions à 193 millions en l’espace de 12 mois. Les conflits, la crise économique et le changement climatique ont été les principaux moteurs de la faim, plongeant des millions de personnes dans des crises alimentaires. La pandémie de COVID-19, les catastrophes naturelles et les perturbations des chaînes d’approvisionnement mondiales dues à la guerre en Ukraine continuent de perturber les vies et les moyens de subsistance, et posent des défis pour la sécurité alimentaire.

Il est donc plus urgent que jamais de s’attaquer aux causes profondes des crises alimentaires. Les programmes de la FAO, en particulier le programme pour les PEID africains, sont axés sur la recherche de solutions novatrices à ces crises.  A ce titre, les Comores, l’un des six petits États insulaires en développement identifiés en Afrique, sont impliqués dans ce processus. Dans le cadre de l’initiative actuelle en faveur des PEID Africains, un atelier national est en cours de préparation en vue d’identifier les actions prioritaires à mener pour rendre les systèmes agro-alimentaires plus résilientes, sur la base d’une analyse de la situation et des projets déjà en cours (mapping). La finalisation de ce plan d’actions prioritaires national sera suivie d’un forum interrégional sur les solutions pour les PEIDs africains.

Parmi les autres initiatives qui ont déjà pu contribuer à renforcer les moyens de subsistance des populations vulnérables compte le projet d’appui à la création et à la gestion de poulaillers familiaux pour améliorer la nutrition et les revenus des ménages ruraux dans l’Union des Comores. Les formations sur les chaînes de valeur, la gestion de projet, la réhabilitation et la mise à disposition d’équipement pour des CRDEs au cours du projet RECA ERA compte parmi les efforts conjoints du gouvernement appuyé par la FAO et ses partenaires pour traiter les problématiques à l’origine des crises alimentaires.

L’incertitude, associée à la variabilité croissante du climat, exige que l’on adopte des pratiques agricoles durables et d’autres approches novatrices, notamment l’agriculture intelligente face au climat et l’agriculture de conservation, ainsi que des stratégies et des plans d’investissement pour encourager leur adoption par les agriculteurs et accroître la productivité, les revenus et la résilience des petits exploitants de façon durable. Il n’existe pas de solution universelle, mais la FAO dispose d’un ensemble de solutions viables. Cependant, toute transformation ne pourra porter ses fruits qu’en présence d’un environnement propice, de politiques bien conçues et d’une gouvernance inclusive. Face à la multiplication des risques et des incertitudes, il est essentiel de renforcer la transparence des marchés et de promouvoir le dialogue sur les politiques.

Quelles sont les plus grandes menaces pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Union des Comores et que fait la FAO pour y remédier ?

Les plus grandes menaces pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Union des Comores sont la vulnérabilité au changement climatique, la forte dépendance de l’économie vis-à-vis des importations et des intrants sur les marchés extérieurs, la fragilité et la non-durabilité des systèmes agro-alimentaires, et le multiple fardeau de la malnutrition comptant la sous-nutrition, la carence en micronutriments et l’exposition élevée aux maladies non transmissibles. Par ailleurs, les problèmes de santé, d’hygiène et d’assainissement et la disponibilité en quantité (valeur énergétique) et qualité (valeur nutritionnelle) des aliments produits localement s’ajoutent aux défis croissants de la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Union des Comores.

La FAO s’est engagée à soutenir le développement durable des petits États insulaires en développement (PEID) d’Afrique, comprenant l’Union des Comores, à travers un certain nombre d’initiatives dans des domaines tels que l’économie et la croissance bleue, la pêche et l’aquaculture, l’agriculture intelligente face au climat et l’adaptation au climat pour le développement rural.

Elle aide également à populariser des techniques de production et de valorisation innovantes et efficaces auprès des agriculteurs, contribuant ainsi à la diversification de la production et des sources de revenus, et à la création d’emplois. Parallèlement, elle encourage la production et la diffusion de pratiques de valorisation des aliments locaux riches en nutriments, afin de relever les défis majeurs qui menacent la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Union des Comores.

En 2023, la FAO redouble d’efforts pour la réduction des risques, l’action anticipée et les interventions de renforcement de la résilience.

À court terme, les filets de sécurité et les programmes de protection sociale doivent être renforcés pour que les plus nécessiteux puissent en bénéficier. Simultanément, les petits exploitants agricoles doivent avoir accès aux moyens de production et aux technologies indispensables pour pouvoir accroître leur production. Ces technologies comprennent des semences de qualité, des engrais, ainsi que des machines agricoles adaptées. Une augmentation de la production locale est indispensable pour faire baisser les prix des denrées alimentaires pour les consommateurs pauvres, tant ruraux qu’urbains.

À moyen et à long terme, la solution structurelle aux problèmes de la faim réside dans l’augmentation de la production dans les pays à déficit vivrier. Il est essentiel de mettre en place des politiques stables et efficaces, des mécanismes réglementaires et institutionnels et des infrastructures commerciales fonctionnelles, propres à promouvoir les investissements dans le secteur agricole.

Comment assurez-vous une agriculture saine aux Comores ?

La FAO a pour objectif d’aider ses pays membres à atteindre les objectifs de l’Agenda 2030 pour le développement durable et à permettre à leurs populations de mener une vie saine et active. Pour ce faire, elle soutient le gouvernement et ses partenaires dans l’amélioration de la gouvernance institutionnelle et structurelle dans les secteurs de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture, du prélèvement de produits forestiers, au profit des producteurs agricoles. Cela se traduit par le renforcement des capacités le long des chaînes de valeurs (techniques adaptés et améliorées de production, lutte contre la perte et le gaspillage alimentaire, technologie de conservation et de transformation agro-alimentaires, etc.), l’appui au renforcement de la disponibilité d’intrants de qualité (semences, engrais, équipements, races animales plus performantes à l’instar du poulet Kuroiler introduite à travers le CRDE de Ouani sur l’île d’Anjouan etc.) dans les zones vulnérables.

Les pays à déficit vivrier tels que les Comores doivent créer des institutions basées sur le principe du droit à une alimentation adéquate. Celles-ci devront évoluer vers une plus grande transparence et responsabilité, favorisant l’habilitation des pauvres et la participation aux prises de décisions qui les intéressent. Les Directives volontaires à l’appui de la concrétisation progressive du droit à une alimentation adéquate dans le contexte de la sécurité alimentaire nationale permettront de faire un grand pas dans cette direction.

En outre, au niveau d’autres pays en Afrique centrale, la FAO a appuyé la promotion d’une agriculture saine et durable à travers de bonnes pratiques agronomiques et d’utilisations sûres de pesticides alternatifs. En plus de cela, la FAO, à travers son appui à la mise en œuvre de la Convention de Rotterdam, vise à protéger la santé de l’homme et son environnement des effets potentiels de certains pesticides dangereux. 

Propos recueillis par KDBA

Une nouvelle loi ? Non. Puisqu’en 2017, les parlementaires ont adopté la loi interdisant les plastiques, promulguée par le chef de l’Etat. Mais elle n’est pas mise en vigueur. Et ce jeudi, l’agence nationale de la gestion des déchets hausse le ton. Elle annonce une campagne de sensibilisation sur l’interdiction des sachets non biodégradables.

Le péril des sachets plastiques non biodégradables menace la terre et la mer : toute la planète. Toute espèce vivante serait victime. L’adoption de la loi relative à l’interdiction de la production, de l’importation, de la distribution, de l’utilisation des sachets plastiques marquait la volonté des autorités à lutter contre la pollution plastique. Incontestablement, cette loi pose les jalons de la lutte contre le réchauffement climatique.

Aujourd’hui, en 2023, l’agence nationale de gestion des déchets annonce le lancement d’une campagne de sensibilisation aux importateurs, vendeurs et toute la population rurale et urbaine sur l’interdiction des sachets plastiques non biodégradables. Un pas vers la mise en vigueur de la loi. Sachant qu’elle devrait être mise en vigueur six mois après son adoption.

« Consciente du danger que portent les sachets plastiques non biodégradables, l’agence nationale de gestion des déchets s’engage à mettre fin à ces produits plastiques qui polluent l’environnement », a déclaré Oussoufa Mzé, directeur exécutif de l’agence nationale de gestion des déchets.

« Nous allons rencontrer les importateurs de ces sachets pour une sensibilisation avant de sensibiliser la population sur l’interdiction des sachets plastiques non biodégradables dans les prochains jours. Les contrevenants seront frappés d’une amende », a annoncé le directeur. Et de rappeler que la douane comorienne a empêché le dédouanement des sachets plastiques non biodégradables pour lutter contre son importation.

Au grand dam de l’agence nationale de gestion des déchets, cette campagne interdira sur le marché local la distribution des sachets plastiques non biodégradables. Telle une rengaine, cette problématique récurrente refait surface. Les professionnels ont beau chercher une alternative. Et l’agence nationale de gestion des déchets agit en mettant à terme l’utilisation des sachets plastiques non biodégradables. Une décision qui devait, naguère, prendre effet, a échoué.

KDBA

 

Plusieurs pays du monde subissent des dégâts causés par les aléas climatiques. À cet effet, Dr Mohamed Salim, physicien chercheur, a, hier mercredi, intervenu au Cndrs sur  le thème : « les îles Comores au cœur de l’océan indien, menacée par la montée des eaux, une prise de conscience généralisée, d’une responsabilité collective ». Une manière de sensibiliser la population comorienne à prendre toutes les dispositions nécessaires afin de protéger l’environnement.

Le changement climatique préoccupe plusieurs spécialistes en climatologie. Puisque plusieurs pays ne cessent de polluer la nature causant des conséquences néfastes.

Dr Mohamed Salim, physicien, chercheur, a fait savoir qu’aux Comores, plusieurs localités vivantes au voisinage de la côte maritime et de la zone forestière continuent toujours à polluer la nature. C’est en jetant des sachets plastiques et des déchets ménagers à la mer, d’allumer les feux de brousse, le déboisement, l’extraction du sable marin, entre autres.

Ces actes, selon lui, entraînent des conséquences liées à la montée des eaux, au réchauffement climatique, et autres conséquences dans un pays insulaire.

« À Mohéli comme à Bangoi kouni, la montée des eaux de mer a entraîné des dégâts matériels. Or que les Comores est un pays insulaire. Certes, les Comores ne figurent pas parmi les pays pollueurs, mais certains gestes provoquent des menaces à la nature. Le jet des ordures ménagères à la mer, les feux de brousse, les sachets plastiques, l’extraction du sable marin, entre autres en sont la cause », dit-il.

Dr Mohamed Salim propose quelques solutions adaptables face au changement climatique. « Des mesures adéquates doivent être prises pour protéger la nature. L’écosystème marin est intouchable. Il faut arrêter la construction des digues et réduire l’emploi du dioxyde de carbone. Le reboisement favorise la protection du climat. Le recyclage des bouteilles plastiques est efficace », a-t-il préconisé. 

Abdoulandhum Ahamada

Le ministère de l’environnement a lancé depuis mardi, un atelier de rédaction de propositions de projets des plans nationaux d’adaptation. Cet atelier s’achève ce vendredi. L’objectif principal de cet atelier est de fournir un espace aux équipes nationales afin de mieux développer des idées et de soumettre pour financement.

Plusieurs participants venant de plusieurs pays à l’atelier ouvert par le ministère de l’environnement pour la rédaction de propositions de projets des plans nationaux d’adaptation.

L’atelier se déroule sous l’encadrement du groupe d’experts des pays les moins avancés (GEPMA) avec l’appui logistique de la direction nationale de l’environnement. C’est pour, dit-on, visualiser les progrès réalisés pour chaque pays dans le cadre du soutien du LEG à la rédaction des PNA.

« Les impacts du changement climatique sont visibles sur toutes ses formes et impactent tous les secteurs y compris le secteur socio-économique, et ce malgré sa faible contribution aux émissions de gaz à effets de serre au niveau mondiale qui est environ 0,001% », a fait savoir le ministre de l’environnement Houmed Msaidié.

« Le président Azali Assoumani, qui est maintenant le président en exercice de l’Union africaine, s’est engagé durant son mandat à faire respecter les engagements pris lors de la Cop27 en Egypte, dans la lutte contre les changements climatiques, notamment la compensation des dégâts causés par le changement climatique déjà subi par les pays les plus vulnérables, notamment sur la question des pertes et dommages », a-t-il enrichi.

Selon le ministère de l’environnement, le GEPMA a été créé en 2001 et actuellement mandaté pour fournir des conseils techniques et un soutien aux PMA sur le processus de formulation et de mise en œuvre des plans nationaux d’adaptation, la préparation et la mise en œuvre des programmes nationaux d’adaptation et la mise en œuvre du programme de travail des PMA. 

KDBA