ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Anjouan : Vers un chantier d’école d’archéologie

Le professeur Stéphane Pradines de l’université Aga Khan va procéder à des fouilles dans l’île d’Anjouan. L’archéologue, le topographe, les étudiants de l’université dont des licenciés en histoire et géographie et l’équipe du Cpc vont mener cette première étude.

Probablement, les fouilles seront à Mutsamudu dans le palais Ujumbé de Mutsamudu, dans le Ziarra de Sima, à Ntsoha à Ouani ou même à Domoni. C’est le professeur qui a le dernier mot sur le choix définitif du lieu des fouilles. Pour la présidente du Cpc, « c’est pour connaître l’histoire et la structuration de la ville. Et puisque nous voulons une inscription à l’Unesco, si nous n’avons pas ces études, le dossier n’aura pas de poids. C’est une opportunité pour le pays et encore pour cette dizaine de jeunes que nous avons sollicités de participer à cette mission », indique la présidente du Cpc et souligne que « ces jeunes sont l’avenir de ce pays. Les fouilles archéologiques qui sont faites dans l’île d’Anjouan, ce sont souvent des docteurs. Les connaissances restent encore, et malheureusement dans des rapports. Ces jeunes vont apprendre un métier et des nouvelles sur ce domaine de travail dans le pays et ailleurs. Et c’est parce que le collectif du patrimoine des Comores soutient la jeunesse et qu’ils sont fiers de leur culture ».

Le professeur Stéphane Pradines qui a dirigé d’importantes fouilles archéologiques en Egypte et dans l’océan Indien : Kenya, Tanzanie, Mayotte et Maldives explique que « nous sommes venus à la demande du Cpc pour intervenir sur le palais de l’Ujumbe à Mutsamudu. Et pour faire un chantier école. C’est pour documenter le palais de l’Ujumbe et à la fois fouiller le site de Mutsamudu et pour reconnaître le patrimoine. C’est la science qui étudie les choses anciennes. C’est fondé, en fait, les premières fouilles archéologiques ont été menées à Pompéi en Italie. C’était surtout le prince de France et le roi de Naples qui ont fait des fouilles à Pompéi pour trouver des statuts pour décorer leur palais. C’était au 17e, 18e siècle. Et l’archéologie professionnelle a débuté au 19e siècle. Et là, nous avons fouillé des sites archéologiques pour comprendre l’histoire des hommes ».

Selon lui, l’archéologie est basée sur la géologie. Et donc « nous fouillons par strate. Cela veut dire que nous commençons du haut vers le bas. Nous fouillons par couche archéologique. L’idée est de donner un numéro à chaque couche qu’on fouille et à chaque bâtiment que nous trouvons. Par exemple, un mur va être 01, un sol va être 02. C’est comme écrire les pages d’un livre, mais avec la terre », explique le professeur de l’université Aga Khan à Londres avant d’ajouter : « nous allons travailler sur le palais Ujumbé. Et peut-être trouver des zones de fouilles. Soit une zone de fouille à Mutsamudu soit à un site archéologique à Anjouan ».

Les étudiants s’y mettent

Ce chantier se veut éducatif. Pour cela, une dizaine d’étudiants et des diplômés de l’université des Comores participent à cette mission. Ils vont apprendre, selon l’archéologue, « ce que c’est que l’archéologie, et à faire des fouilles archéologiques dans le contexte islamique, de la période médiévale, reconnaître des monuments islamiques, la méthodologie et faire de l’archéologie du bâtiment », dit-il.

De son côté, le topographe à l’Inrap de Toulouse, Olivier Onezime, « nous allons voir comment faire des photographies professionnelles pour une utilisation archéologique. Nous allons apprendre à dessiner, à mesurer. Nous allons apprendre plein de choses. Je vais faire des relevés de niches et des plafonds en utilisant une technique particulière qui est la photogrammétrie. Je vais faire les points, des repérages, des photos d’une certaine manière qui me permettront de faire et de réaliser des modèles 3D. Ensuite faire des ortho-photographies qui sont des photos s qui n’ont pas de déformations sur lesquelles on pourrait mesurer et dessiner », a-t-il expliqué.

Ahmed Zaidou

Laisser un commentaire