ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Conflit Hahaya-Hantsambu : Non à la violence ! Bannie soit-elle !

Mardi dernier dans la journée, une violente bagarre s’est déclenchée entre la ville de Hahaya et Hantsambou au sein du palais de justice de Moroni.  Ce conflit aurait fait des blessés graves. Mais, ce qui est inquiétant c’est le temps écoulé pour se déchirer dans l’établissement judiciaire national sans la présence de la force de l’ordre. Abat la violence !  

Conflit inter-villageois au palais de justice de Moroni

Il s’agirait d’un conflit qui concerne les pécheurs de deux villes. Selon un habitant de Hahaya, la ville particulièrement les pécheurs aurait pris une décision d’interdire l’utilisation des filets dans leur zone de pêche « boyadju » pour protéger l’environnement marin et préserver les petits poissons. L’idée serait de garantir que celui qui va à la pêche se contente de gros poissons seulement et surtout d’éviter à détruire la nature marine.   Un de ces jours, les pécheurs auraient surpris des d’autres pêcheurs de Hantsambu dans cette zone interdite surtout avec la pratique de pêcher avec filet et les auraient chassé en leur disant de ne pas refaire l’erreur. Sauf qu’une seconde fois, des pécheurs de Hantsambu seraient encore trouvés dans les parages utilisant la pratique interdite qui avait objet de refoulement l’autre fois. Cette fois, la ville de Hahaya a décidé de porter plainte en envoyant l’affaire en justice.  

Une scène de combat

Alors que l’affaire est envoyée en justice, hier mardi, des couteaux, des haches, des machettes et des battes de baseball ont été utilisés lors d’une confrontation violente dans la cours de la justice de Moroni.  Ce qui est regrettable est qu’une telle bagarre s’éclate à l’intérieur de la justice sans la moindre intervention des forces de l’ordre avant de faire beaucoup de blessés. C’était en tout cas une scène de théâtre de lance de pierre, d’affrontements violents, de coups de points …

On nous dit qu’un garde corps du procureur a dû user de son arme de service pour disperser les gens. A croire que sans cela, on comptabiliserait plusieurs et peut être des pertes humaines. Puisque la force de l’ordre a tardé à intervenir. Il suffirait de visualiser les vidéos postées dans les réseaux sociaux pour se convaincre de la perte de nos anciennes valeurs en tant que peuple de paix, harmonieux, solidaire et surtout musulman. Les haines prennent le dessus. Personne ne veut voir l’autre. Regrettable.

La paix, seule richesse, en disparition

Il y a de quoi s’inquiéter. La paix s’étouffe à petit pas. Les actes violents continuent de faire surface. C’est alarmant si aujourd’hui on peut assister à un spectacle violent au palais de justice. Cela doit faire peur, puisque cela peut sous-entendre que personne que personne ne craint la justice ou n’en fait confiance. Cette attitude d’avoir la peur au ventre d’être emprisonné est une histoire ancienne. « Hindri boko mdru ngutsodjo towola mawudu » comme pour se dire « rien à foutre car après tout je serai libéré le lendemain ». Désolant. A qui la faute ? Tout le monde a une part de responsabilité. Le fait de voir des gens assister des jeunes se battre pour des futilités et prendre plaisir à filmer comme un spectacle. Cela aussi doit inquiéter l’opinion. La foi musulmane ne semble pas avoir son sens ici. Plus de pitié pour l’autre.

Que faut-il faire pour y remédier ?

Déjà commencer par gérer le conflit en stoppant la violence. Voire s’il le faut procéder à des arrestations pour donner l’exemple disciplinaire d’un Etat juste. Et la justice d’accélérer sur le traitement du dossier en se donnant priorité au processus devant aider à calmer les nerfs et apaiser les tensions en créant un environnement de confiance entre les deux villages et la justice. Qu’ils puissent tous admettre que la justice fera son travail. Les organisations de la société civile militant pour les droits humains, pour la paix et le vivre ensemble ne doivent pas non plus rester indifférentes. Oui il y a du pain sur la planche. Elles doivent se concerter et établir un plan d’intervention pour la médiation. C’est le plus important, la médiation devant aboutir à la résolution de conflit. A ne pas se contenter de la gestion. C’est une première étape. Mais il faut pousser la réflexion vers la médiation sociale pour qu’après justice le pardon, la tolérance, l’acceptation de l’un à l’autre puissent être possible. Bref pour que la paix puisse se réinstaller entre ces deux localités et donner le modèle à d’autres.

Puisse Allah bénir les Comores dans la paix, la concorde et la prospérité !

S.A.Cheikh

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