ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Des autorités sont sommées à faire les valises

Des femmes issues de différentes associations ont organisé une marche jeudi dernier afin de déposer un courrier à la cour suprême contestant les résultats provisoires des élections anticipées. Mais les forces de l’ordre ont intervenu et les ont empêchées. Plusieurs arrestations ont eu lieu dans la manifestation à Moroni.


Lors de la manifestation

La tension monte. Les femmes prennent le relai et descendent dans les rues pour manifester leur mécontentement. « L’armée a failli à sa mission, Youssouf Idjihad dégage ! » « Cheikh Salim, Harmiya Cassim, les comoriens vous regardent et Dieu vous voit » « non à la validation du scrutin du 24 mars pour la préservation de la paix », « nous, femmes, condamnons le coup d’état électoral appuyé par les forces de l’ordre », lit-on dans les banderoles. Selon les manifestantes, c’est au peuple comorien de réagir et de dénoncer cette mascarade et le hold-up électoral. La marche a vu la participation des femmes associatives et sympathisantes des candidats malheureux aux présidentielles et aux gubernatoriales. Leur attitude est de déposer un courrier de manifeste au président de la cour suprême. Les forces de l’ordre ont envahi la rue du Gard du Nord où la manifestation a été tenue. Mais dans l’après-midi du jeudi 28 mars, les manifestantes arrêtées sont libérées.

Youssouf Idjihadi, Mohamed Daoudou, Dr Djaza et M. Dafiné dégagent

Pendant que des femmes ont été arrêtées, d’autres se sont rendues à la cour suprême pour le dépôt dudit courrier. Parmi les manifestantes, il y a entre autres Fatouma Eliyas, Hairiat Haousseine, Batouli Ahmed Saïd, Fatuma Saïd Hassane, la star comorienne, Zainaba Ahmed. Au cours de cette marche, les manifestantes ont exigé le départ du chef de l’état-major, Youssouf Idjihadi, du ministre de l’intérieur, Mohamed Daoudou, du président de la Ceni, Dr Ahmed Djaza, le secrétaire général de la Ceni, Mzé Dafine.  «  Non à la validation du scrutin tenu le dimanche 24 mars dernier pour la préservation totale de la paix », lancent les manifestantes.

L’ancienne journaliste, Fatouma  Elliyas a montré que le rôle des forces de l’ordre est de veiller à la sécurité. Pour préserver la paix, elle a dit à l’interposition d’un militaire dans le vote. Selon l’ancienne journaliste, il est nécessaire pour l’armée comorienne de veiller à la sécurité du peuple comorien tout en appelant les forces de l’ordre à jouer exactement son rôle pour la paix et la stabilité de l’Union des Comores. « Nous avons pris cette initiative pour venir remettre ce courrier à la cour suprême. Nous ne voulons plus faire du mal à personne. Nous savons tous que les élections sont incomplètes et nous appelons à compléter ce scrutin pour la stabilité de notre pays. Nous ne pouvons pas rester sans rien faire », montre Fatouma Elliyas.

Un coup d’état électoral

Quant à la star comorienne, Zainaba Ahmed, celle-ci a souligné qu’il faut rectifier ce malentendu. « Il faut rehausser l’image de ce pays qui nous appartient tous. Nous sommes conscients qu’il n’y a eu qu’un coup d’état électoral. Nous sommes certaines qu’il ne pourra jamais avoir un pays développé avec l’instabilité. C’est de pouvoir préserver la paix que ce pays pourra atteindre son développement durable. Nous appelons donc à l’armée nationale d’accomplir son devoir pour garantir notre sécurité », a-t-elle appelé.

A rappeler que le lendemain du scrutin, les candidats du camp de l’opposition accompagnés de leurs militants et partisans ont envahi les rues de la capitale malgré l’intervention des forces de l’ordre qui les ont dispersés par des gaz lacrymogène. Ils ne reconnaissent plus les élections ainsi que ses résultats. Des élections qui laissent derrière elles des blessés par balles.

La révolte du peuple en est le résultat du déroulement du scrutin. Un déroulement apprécié par les uns et contesté par les autres. Ainsi à quelques heures avant la proclamation des résultats provisoires par la Ceni et les Ceii, des localités de la grande-Comore ont barrées les routes, des administrations publiques ont été fermées par des citoyens à l’instar de Mbéni dans le hamahamet.

H.H

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