Vendredi 03 mai dernier, marque le 31e anniversaire de la journée internationale de la liberté de la presse. Les journalistes comoriens, comme ceux du monde entier, ont célébré cette journée historique de la presse. Le thème retenu cette année pour la célébration est : « la presse au service de la planète : le journaliste face à la crise environnementale ». Les journalistes ont vigoureusement dénoncé la décision du préfet du centre d’interdit la marche pacifique organisée à chaque célébration.
Les journalistes comoriens sous l’égide du syndicat national des journalistes comoriens ont célébré, vendredi 03 mai dernier, la journée historique de la liberté de la presse. Une célébration inhabituelle survenue à travers la note du préfet du centre, interdisant la traditionnelle marche pacifique de la gare du sud, Karthala, vers la place de l’indépendance.
Pour le respect de la décision prise, les journalistes se sont réfugiés au siège du journal Al-watwan, en présence des personnalités emblématiques de la presse, notamment Faouzia Ali Amir, Ali Moindjié, Mohamed Boudouri, et bien d’autres.
En effet, cette journée revêt une importance capitale pour la presse car elle rappelle les journalistes leur mission fondamentale : celle d’informer, d’éduquer et de défendre la liberté d’expression.
Dans son allocution, le nouveau président élu du Snjc, Ahmed Bacar, a loué les efforts déployés par le bureau sortant. « Le bureau sortant a mis en place la mutuelle de santé des journalistes syndiqués, une initiative saluée. Mon bureau s’engage à maintenir ce beau projet », a déclaré le président du Snjc.
Les Comores gagnent 4 places
Cette occasion permet à ce nouveau président, de s’inquiéter face aux manques de libertés d’expressions des journalistes comoriens. Une situation inquiétante puisque, selon lui, le journaliste doit être libre d’exercer sa fonction.
« Les années précédentes, le syndicat a dû intervenir à plusieurs reprises devant la justice et dans les medias publics pour défendre ses collègues. En arrivant 71e sur 180 pays et territoires annotés, notre pays a gagné 4 places dans le classement 2024 RSF par rapport à l’année dernière, où le pays était classé 75e », se réjouit-il.
Appui financier des médias privés
Le nouveau président appelle à l’application de la loi portant code de l’information et de communication. « Je demande au gouvernement comorien, notamment aux ministère de l’information, et des finances, d’appliquer la loi portant code de l’information et de la communication promulgué par le président, le 18 janvier 2022, en particulier sur la question relative au fond d’appui à la presse privée. Depuis plus de 15 ans, les journalistes demandent ce fonds d’appui aux medias privés, mais reste sans réponse. Comment les journalistes peuvent-ils bien faire leur travail sans moyens ? Il est temps que le gouvernement renvoie sa politique à l’égard de la presse nationale », a-t-il dit.
« Les journalistes, poursuit-il, sont des acteurs de développement du pays, tout comme les professeurs et les médecins, et ils méritent un soutien financier adéquat. Il est nécessaire d’assurer une retraite aux journalistes travaillant dans le privé, comme le cas de la Côte d’Ivoire où le gouvernement verse une allocation aux journalistes privés à la retraite ».
Le respect des droits fondamentaux et du métier du journalisme sont des conditions sine qua none, selon Ahmed Bacar. « Non aux intimidations, aux censures, aux salaires misérables versés aux journalistes des medias publics. Oui, au financement par l’Etat, des formations pour les journalistes, afin qu’ils puissent être efficaces en respectant l’éthique et la déontologie », a-t-il défendu.
Abdoulandhum Ahamada