ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Justice à Madagascar: Pety Rakotoniaina écope d’un an d’emprisonnement

 Pety Rakotoniana n’est pas prêt de sortir de prison. Le Tribunal de première instance d’Antananarivo a rendu son verdict hier quant à l’affaire impliquant ce président national du parti Tambatra et de son proche collaborateur, Félix Rajoharison alias Rainidina. L’ancien maire de Fianarantsoa a été condamné à un an de prison ferme pour atteinte à la sureté de l’Etat alors que son ami écope de 18 mois de prison avec sursis.

L’ancien bras droit du regretté Manandafy Rakotonirina, incarcéré depuis octobre 2018 devra ainsi voir son séjour prolongé à la maison d’arrêt d’Antanimora. Intention de création d’un Etat dans un Etat dans le concept de Fanjakana Gasy, telle était la principale charge contre lui.

Lors de son dernier procès, les représentants de la Primature qui ont porté plainte contre les deux membres du « Hetsika ho fanarenena ifotony » (HFI) n’ont pourtant pas pu fournir des preuves tangibles sur la réelle implication des mis en cause dans cette tentative de coup d’Etat. Pety Rakotoniaina pour sa part avait refusé les accusations contre lui. Le HFI qu’il dirigeait n’aurait rien à voir avec le concept Fanjakana Gasy, a-t-il soutenu.

Pety Rakotoniaina, n’en est pas à sa première condamnation. Sous le régime de Marc Ravalomanana, le président national du Tambatra a déjà été arrêté et condamné à un an d’emprisonnement pour troubles aux élections communales de 2005, interpellé par deux fois pour des tentatives de perturbation de la présidentielle de 2006. Condamné à dix ans d’emprisonnement pour vols de voitures administratives et sa participation à la tentative de coup d’Etat avorté à la Bani Ivato en 2008, il a été par la suite gracié sous le régime de Transition d’Andry Rajoelina.

Les partisans de Pety Rakotoniaina perçoivent pourtant ce verdict comme une condamnation à caractère politique. Ils rappellent qu’au mois d’août 2018, Pety Rakotoniaina s’est rendu auprès de la Haute Cour Constitutionnelle pour demander l’avis de cette dernière sur la juridiction devant laquelle l’on pourrait déposer une plainte contre Andry Rajoelina. L’ancien Maire de Fianarantsoa avait en effet accusé Andry Rajoelina de détournement et d’enrichissement illicite durant la Transition.


La Haute Cour de Justice a reçu quatorze dossiers en neuf mois

 

Quatorze (14) dossiers ont été reçus auprès de la Haute cour de justice (HCJ) depuis sa mise en place au mois de juin 2018, a déclaré René José Andriatinarivelo, procureur général près de la Cour suprême, représentant le ministère public au sein de cette institution.

Le dernier dossier reçu ne concerne pas le président de la République, élude-t-il, tout en gardant de dévoiler de quoi il s’agit pour garder la présomption d’innocence du mis en cause. La probabilité qu’il puisse s’agir du dossier de l’ancien vice-Premier ministre de la Transition, Julien Reboza est pourtant très élevée. Ce dernier est en effet cité dans le cadre de la vente de la villa Elisabeth à Ivandry vers le début de l’année 2014. Le dossier a récemment été déféré au tribunal en charge des affaires de corruption, le Pole anti-corruption (PAC) aux 67 Ha. Trois autres personnes sont déjà placées sous mandat de dépôt à Antanimora dans cette affaire. 

L’ancien premier ministre, Olivier Solonandrasana Mahafaly, qui a cumulé au ministère de l’Intérieur et de la décentralisation vient d’être également convoqué par le Bureau anti-corruption (Bianco) à Ambohibao pour une affaire de détournements de deniers publics dans le cadre de l’attribution des marchés publics dans des communes d’Antsiranana II. Deux personnes dont un ancien conseiller de cet ancien premier ministre seraient déjà en détention préventive. 

Les dossiers reçus auprès de la HCJ concerneraient pour la plupart des affaires de corruption, de détournements de deniers publics et de trafics de bois de rose qui impliqueraient les hauts responsables de l’Etat durant leur mandat. Cette juridiction reste d’ailleurs la seule instance judiciaire compétente en la matière.

René José Andriatinarivelo précise toutefois que conformément à la loi en vigueur régissant la HCJ, elle n’enregistre pas les requêtes de mise en cause du Chef de l’Etat. Celles-ci doivent être enregistrées directement auprès de l’Assemblée nationale où leur recevabilité est étudiée en commission. La HCJ reçoit par contre les requêtes contre les chefs d’institutions et les membres du gouvernement. Si ces dossiers ont rempli les critères de recevabilité, elle les transmet au niveau de l’Assemblée nationale pour une étude de mise en accusation. 

Selon toujours le procureur José Andriatinarivelo, la HCJ a déjà pris des décisions concernant quatre (4) dossiers. Deux d’entre eux ont été transmis au niveau du parlement. Le mandat des députés ayant expiré, ce sera au nouveau parlement élu de reprendre les dossiers.

Source : Tribune de Madagascar

Laisser un commentaire