Dans un entretien exclusif à Al-fajr, le président du parti Undc, Karim Taki reproche l’opposition de leurs discours à la « haine » et appelle à une opposition constructive et non destructive. Il revient sur la mouvance présidentielle et leur démarche qui tend à renforcer leur dynamique et mouvement par la création du G 10.
L’opposition durcit le ton et est vent debout contre le pouvoir. Sa dernière sortie médiatique en est l’illustration. Comment réagissez-vous face à cela ?
Ce que je peux te dire, on ne peut pas répondre à des gens qui n’ont pas de direction. L’opposition a accepté la nouvelle constitution et elle s’est présentée aux présidentielles et aux élections des gouverneurs. Qu’ils se préparent aux prochaines élections de 2024 et qu’ils viennent pour bâtir le pays car nous voulons une opposition constructive et non une opposition destructive. Nous condamnons les propos de l’opposition. Des propos appelant à la « haine », qui portent atteintes à l’ordre public et à la stabilité du pays. J’appelle l’opposition à se conformer à la nouvelle constitution mettant en œuvre des nouveaux chantiers pour le développement et qui facilite un double mandat pour une île. L’opposition doit oublier l’année 2021 et commencer à se préparer pour 2024 s’ils pourront. Nous sommes dans un pays où chacun est appelé à apporter sa pierre à l’édifice dans tous les secteurs. Je réitère que l’opposition doit être constructive. Ils peuvent s’opposer au régime mais avec une idéologie politique. Ils étaient des ministres, des secrétaires et directeurs généraux, alors ils doivent avoir des directives. Mais je pense que demain, ils reconnaîtront les actions du président Azali.
Vous n’êtes pas sans savoir que le président Azali est hué à Mbeni les semaines dernières. Quelle lecture faites-vous ?
Je condamne et je présente les excuses à la nation comorienne au nom d’un enfant de Mbeni car nous n’avons jamais vécu une situation pareille. Nous n’étions pas dans un événement politique, mais dans un enterrement d’un ancien ministre. Hué le président de la République ne rime pas avec notre tradition, notre culture. Nous avons manifesté notre mécontentement et nous espérons que cela ne se reproduira plus. Si nous nous retrouvons dans ces cas pareils c’est parce que nous mélangeons les cultures. On ne reconnait pas le religieux, le politique… Chacun a ses compétences et chacun peut contribuer pour construire le pays. Nous sommes tous des comoriens, c’est notre pays et nous sommes appelés à préserver la paix et la stabilité. Entant que président du parti Undc et enfant de la ville de Mbeni, je condamne fermement l’acte de huer le chef de l’Etat. Ce n’est pas un acte religieux ni politique ni traditionnel. Certes des autorités se réjouissent. On peut citer l’ancien ministre Soimadou. Mais je crois qu’il n’a pas mesuré ses paroles. En effet, nous présentons les excuses au peuple.
Votre parti politique Undc fait partie de la dynamique de la mouvance présidentielle. Cette dynamique existe-elle toujours ?
Personne n’est sans savoir que nous étions une vingtaine de partis politiques construits pour défendre et accompagner la politique du chef de l’Etat. Il y avait une dynamique au sein de notre mouvement dirigé par son secrétaire général, Mliva. Mais certains parmi nous ont constaté que le secrétaire général de la mouvance présidentielle n’assure pas les fonctions qui lui sont confiées. Il est dépassé. Par conséquent, nous sommes dans une démarche pour renforcer notre dynamique. Nous nous sommes réunis pour un changement au sein de la mouvance et du bureau. Nous sommes dix partis politiques de la mouvance appelés G 10. Et nous voulons structurer notre mouvement, notre dynamique pour accompagner le développement de notre pays. Nous souhaitons atteindre nos objectifs pour une mouvance présidentielle solide. Nous remarquons ainsi que la mouvance ne défend pas la politique du président de la République et de son gouvernement comme on l’aurait souhaité. La création du G 10 est la conséquence d’un bureau ou secrétariat fragile. Ces dix partis ne s’opposent pas à la politique du chef de l’Etat ni aux principes de la mouvance présidentielle. Nous luttons pour une bonne cause.
Depuis la création de la mouvance présidentielle, pouvez-vous rassurer qu’elle a réussi son pari ?
Nous avons réussi pour nos missions. Puisque nous avons défendu les assises nationales, le référendum constitutionnel, les présidentielles et nous soutenons l’émergence à l’horizon 2030. Nous avions des processus et nous avons réussi à remporter haut la main. Donc, la mouvance a réussi son pari jusqu’aux élections législatives. Comme j’ai évoqué ci-dessus, la mouvance a été derrière les assises nationales, le référendum, les élections présidentielles et gubernatoriales jusqu’aux législative et communales où le secrétaire général de la mouvance présidentielle ne nous a pas annoncé le programme de l’Amp. Le secrétaire général n’a pas joué son rôle.
Comme le président a prôné l’émergence, des projets de création d’emplois des jeunes sont annoncés et lancés par le président Azali. Quelles sont donc vos émotions ?
Je suis tellement ému de ces projets devant réduire la pauvreté, le chômage des jeunes. C’est une initiative encourageante et je salue le président de la République. C’est un grand pas. Créer d’emplois s’inscrit sur le plan de l’émergence de notre pays. Nous espérons que les résultats escomptés vont aboutir. L’ambition des jeunes et la création d’entreprises devant développer le pays. Je demande au gouvernement d’accompagner et à mettre en place des mesures de suivi aux jeunes bénéficiaires de ces projets. Car l’émergence est un programme, une vision. Je suis convaincu que les jeunes sont dynamiques et ils ont compris l’utilité de ces projets.
Recueillis par KDBA