Comme dans le monde entier, les écoles et universités sont fermées. Une mesure de lutte contre la propagation du coronavirus. Aux Comores, le ministre de l’éducation nationale a suspendu les cours depuis le mois de mars dernier et a prolongé la vacance du deuxième trimestre. Les élèves doutent de la reprise des cours à la date prévue et s’inquiètent sur la fin de la crise. Reportage.
Les établissements publics se trouvaient en vacance pendant que les écoles privées étaient en pleine composition du deuxième trimestre. Ils devraient avancer dans leur vie scolaire, mais l’épidémie de coronavirus en est la cause de la suspension des cours. Les élèves candidats des examens nationaux s’inquiètent et doutent de la fin de la crise et de la reprise des cours. Depuis mi-mars, les élèves de l’enseignement primaire et secondaire passent leurs journées avec leurs familles et camarades. Les étudiants également. Les cours de soutien pour les élèves candidats du Bepc et Bac sont à l’arrêt.
« Personnellement, je sui inquiet de notre vie scolaire, mais c’est le bon choix. Le monde entier est en pleine crise sanitaire. Notre pays a jugé nécessaire de prendre des mesures de prévention dont la fermeture des écoles. Mais, on est inquiet surtout nous candidats aux examens nationaux. Je suis candidat et je me demande comment va se dérouler les examens si cette épidémie continue à ravager le monde », exprime Soifoine Mouslim Ali, élève de la terminale. Agé de 24 ans, ce jeune élève a avancé : « certes on essaie de réviser les cours, à s’exercer à la maison mais parfois, on perd la concentration. Pour me concentrer, je suis obligé de contacter mes camarades de classe pour venir étudier, de corriger des exercices. »
Une mesure inédite
La majorité des élèves sont inquiets et rongés de doute. Un moment inédit et problématique. Alors que la reprise des cours a été fixée le 06 avril dernier, une note circulaire du ministre de l’éducation nationale a prolongé la vacance et annonce la reprise des cours des écoles et universités le 16 mai prochain sur l’ensemble du territoire.
Haidar Mahamoud, un élève de la terminale est incertain pour la reprise des cours puisque selon lui, « à chaque jour des cas se répertorient dans plusieurs pays du monde. Nos voisins de l’océan indien sont frappés de la crise et tous les jours, des cas se confirment et de nouvelles mesures s’annoncent. Les îles indépendantes des Comores ne sont pas encore touchées par cette crise et les mesures de prévention et gestes barrières se renforcent. Le ministre a fixé la reprise des cours le mois de mai prochain mais cela ne rassure pas. Je ne suis pas certain et je suis inquiet de notre devenir scolaire et la fin de cette épidémie », s’explique-t-il.
Impossible de se concentrer à la maison
Au grand dam des élèves, le doute et l’inquiétude planent. Les collégiens et lycéens ne croient pas à cette date du 16 mai. « Rien n’est encore sûr que nous allons reprendre le chemin de l’école le 16 mai prochain. Mais si les autorités ferment les écoles, c’est pour protéger la population en général du covid-19. Evidement, je suis inquiète de la sortie de crise, mais cela n’empêche d’espérer et être optimiste », a souligné Housnat Ibrahim, une élève de la terminale.
Pour cette élève de 19 ans, à la maison elle tente tant bien que mal à réviser ses cours malgré le manque de motivation. « A l’école, on a un encadrement, mais à la maison le sérieux n’est pas au rendez-vous », témoigne Housnat Ibrahim. Impossible de se concentrer à la maison. Habituée à passer des moments avec ses camarades au sein de leur établissement scolaire, Housnat Ibrahim regrette le manque de ces moments. « Mes camarades me manquent. On se parle au téléphone mais cela ne suffit pas. Nous sommes habituées à étudier ensemble et en cette période de crise où les écoles sont fermées, c’est impossible de s’entraider sur nos cours », dixit-elle.
Kamaldine B. A