ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Ali Azir Is-hack : « Azali circule dans un boulevard sans encombre »

Dans cette interview accordée à Al-fajr, le coordinateur de la fédération Ulezi France, Ali Azir Is-hack a accepté de répondre à nos questions sur l’actualité politique, la crise alimentaire, entre autres.

Quelle lecture faites-vous de la rencontre entre Mouigni Baraka et le président Azali ?

Le 10 septembre,  l’ex-gouverneur de Ngazidja a été l’invité du chef de l’État pour discuter des questions liées à la situation politique et socio-économique. Le parti Ulezi, en tant que parti inspiré de la démocratie et des libertés ne peut pas dire autre chose que Mouigni Baraka Said Soilihi est libre de rencontrer qui il veut et quand il veut. La seule question  que pose le parti Ulezi est : yedjana dje  lewo dje ? Hier il a refusé de participer au Dialogue National Inter-Comorien que notre parti avait initié. Pourquoi perdre ce temps précieux vu les crises qui secouent le pays pour finir par s’y rendre ? Y a-t-il anguille sous roche ou c’est un aveu de faiblesse ? L’avenir nous le dira.

N’êtes-vous pas inquiets de la désorganisation de l’opposition ?

En ce qui concerne la situation de l’opposition comorienne. Notre parti n’arrêtera pas d’interpeller les acteurs politiques à se ressaisir,  car la situation est grave.  Le boulevard dans lequel circule Azali est sans encombre.  Et il roule à la vitesse qu’il veut sans être inquiété. Ceci nous inquiète profondément car personne ne tient compte de la gravité de la situation.

Alors que la session parlementaire d’octobre est ouverte, des projets de loi sur les résolutions du dialogue national vont être soumis aux députés. Comment le parti Ulezi entend accompagner ces recommandations une fois adoptées et promulguées?

Étant initiateur du dialogue inter comorien pour la réconciliation, j’ai saisi l’occasion pour témoigner ma reconnaissance à notre 1er secrétaire national M. Natuk Mohamed Mouzaoir qui a porté le projet jusqu’au bout. Néanmoins Ulezi n’accompagnera rien à priori.  Nous nous exprimons en fonction des résolutions. Il y a des questions qui nous préoccupent de  très près et nous resterons vigilants. Nous appelons formellement les parlementaires à faire preuve de responsabilité et permettre le retour de l’Etat de droit.

Personne n’est sans savoir que le pays traverse une crise alimentaire. Que proposeriez-vous pour y faire face ?

Si c’était uniquement une crise alimentaire ! Comme pays qui ne produit pratiquement rien, notre pays ne cessera d’être en crise permanente que ce soit en produits alimentaires ou autres. Parce que nous parlons de l’alimentation,  le parti Ulezi appelle le gouvernement à encourager les agriculteurs comoriens. Nous avons tout pour parvenir à l’autosuffisance alimentaire, mais rien n’est fait de sérieux envers les agriculteurs. En matière agricole, le bricolage n’a pas sa place. Il faut une véritable politique volontariste agricole avec ses corollaires.

Votre dernier mot.

Les Comores traversent une crise réelle et sérieuse sans précédent dans tous les domaines. Nos îles sont au bord de l’explosion séparatiste. L’heure du rassemblement a sonné, quelles que soient nos divergences. Une seule chose prime, les intérêts supérieurs de notre pays. Mettons de côté nos égos, pensons à nos jeunes dont l’avenir est compromis. Agissons pour l’unité des Comores et à la solidarité nationale. Rien n’est perdu d’avance et nous, nouvelle génération politique, avons notre mot à dire pour faire de notre pays un havre de paix où il fait bon vivre. 

Propos recueillis par KDBA         

 

 

 

Laisser un commentaire