ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Anjouan : Les robinets sont à sec

Dans plusieurs régions de l’île, la pénurie d’eau devient de plus en plus dure. A Sima, depuis que la Sonede a pris le relai, les problèmes d’eau ne lâchent pas prise. A Nyoumakélé, où est concentrée la grande majorité de la population, la pénurie affiche rouge sur le tableau. Domoni vers Koni, l’équation a les mêmes inconnues. A Barakani, c’est la même rengaine.

L’ile aux rivières manque d’eau. La destruction de la forêt ne fait pas cadeau et on s’aperçoit du jour au lendemain que les rivières deviennent lit de pierres sans une prise de conscience sérieuse. « Si, on ne change pas le fusil d’épaule sur le phénomène de déboisement, d’ici 10 ans, l’eau sera rare qu’on ne peut pas imaginer », indique un jeune environnementaliste et étudiant à Patsy. Ce jeune de Mirontsy ajoute qu’ « on nous a avertis de faire les ablutions à la maison, avant de venir à la mosquée».

A Mrémani, le chef-lieu de la préfecture de Nyoumakélé, parle « d’une pénurie provoquée». D’autres analystes indexent les projets qui plongent le pays dans des dettes et le manque de vision et d’engagement. « Le gouvernement manque d’une politique de reboisement digne de nom, et il est très nul en éducation de gestion de ressource, voilà, l’île part en couille sous nos yeux», lâche un enseignant de philosophie au lycée Liwara de Nyoumakélé.

La problématique ne concerne pas seulement Nyoumakélé. « A Ouani, la Sonede a rendu la situation très grave. Mieux vaut les clivages des citoyens d’avant quand c’est la communauté qui gérait cette ressource», disait un jeune de Ouani.

Et pour Ayatollah Mahamoud,  un habitant de Ouani,  on retient que « les maisons aussi gaspillent beaucoup d’eau et laissent couler l’eau en salissant la ville». L’affaire est très alarmante à Sima. Dans la commune de Sima, l’eau potable coulait à flot. Depuis que la Sonede a pris la gestion en main, c’est le chaos. « La Sonede a plongé la cité siamoise dans le chaos. C’est vraiment dur, ce qu’on nous fait subir », critique M. Ousmane, maire de la commune.

Nabil Jaffar

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