ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Attouchement sexuel présumé à ORTC : Le SNJC dénonce un réquisitoire inique et injuste

Le parquet requiert une peine particulièrement sévère d’un an de prison assortie d’une interdiction d’exercer contre quatre journalistes dont la vice-présidente du syndicat national des journalistes comoriens. Etant choqué par une telle décision, le SNJC dénonce un réquisitoire inique et injuste et appelle les autorités à faire toute la lumière sur les faits supposés de « violences sexuelles » contre des femmes journalistes et à ne pas se tromper de cible.

L’affaire concernant « l’attouchement sexuel » présumé à l’ORTC n’est pas close bien que le délibéré de cette affaire soit attendu le 27 juillet prochain. Une peine particulièrement sévère d’un an de prison assortie d’une interdiction d’exercer contre les quatre journalistes dont la vice-présidente du syndicat national des journalistes comoriens. En réaction à cette décision provisoire, le syndicat national des journalistes comoriens dans un communiqué de presse publié vendredi dernier précise que ces peines iniques ont été requises alors même qu’en vertu du code pénal comorien, les infractions de diffamation et d’injure ne sont punissables que de six mois d’emprisonnement pour la diffamation et deux mois pour l’injure et que l’interdiction d’exercer qui peut être prononcée n’est prévue que pour les fonctions de dirigeant d’organe de presse.

Selon le syndicat, un tel réquisitoire injuste envoie des signaux négatifs à la liberté de la presse à six mois des élections présidentielles et gubernatoriales. Le communiqué ajoute que le plaignant a reconnu à l’audience qu’il ne s’est pas senti personnellement identifié dans le discours lu et rapporté par les deux journalistes présents à l’audience. Mais le parquet a justifié la gravité de la peine requise par le fait que le discours aurait terni l’image du pays parce qu’il est relayé par la presse internationale.

« Ce faisant, il révélait se soucier des apparences plus que de la sécurité des femmes journalistes sur leur lieu de travail », regrette le SNJC. A l’heure où la parole des femmes peine à trouver son chemin dans l’espace public, le syndicat réaffirme sa détermination à « dénoncer systématiquement le sexisme et les violences sexuelles qui demeurent prévalentes dans le milieu journalistique et à réclamer une meilleure protection de toutes les femmes journalistes. Le nécessaire respect de la vie privée n’implique jamais de protéger les auteurs d’abus sexuels », insiste le SNJC.

Kamal Saïd Abdou

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