ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Candidature d’Azali à la présidence de l’Union africaine : L’opposition est dégoutée, le pouvoir frotte les mains

Le chef de l’Etat, Azali Assoumani s’apprête à devenir en février prochain, le successeur du président sénégalais, Macky Sall à la tête de l’Union africaine. Aux Comores, les avis se divergent. Des membres opposants de l’actuel régime ne cessent de montrer leur dégoût et mépris, en passant par des proches du pouvoir qui se félicitent vis-à-vis de cette nouvelle gouvernance de la haute institution africaine. Micro-trottoir.

Ibrahim Abdourazak (Razida), membre de l’opposition

« Si c’est vraiment le cas, je suis très confiant qu’Azali n’apportera rien à l’U.A ni aux Comores. C’est un homme qui n’arrive pas à assurer ses responsabilités de 800.000 habitants des Comores que ce soit sur le plan économique, développement et cohésion sociale. N’en parlons plus au niveau continental. Azali Assoumani a échoué dans tous les domaines pendant 6 ans et demi du pouvoir local, vous croyez qu’il arrivera en une année du pouvoir continental ? Jamais. Ne pensez pas du succès, c’est juste montrer sa légalité de son pouvoir et pourtant, il restera toujours illégal. Etre président de l’UA ne signifie pas que tu as la totalité des décisions de cette structure comme ce qu’il fait maintenant aux Comores qu’il reste le maître absolu mais, à l’UA, il y a des commissions indépendantes de la présidence dont si c’est son objectif là, il a absolument raté ».

Mohamed Msaidié, ancien député Moroni Sud

« Attendons d’abord, le sommet de l’UA de février pour voir si la position du géant Kenya sera bien confirmée. Ou s’il n’y aura pas un autre pays Est-africain qui va manifester son désir de diriger cette haute institution africaine. Personnellement, je ne comprends pas cet « appétit » féroce d’Azali de vouloir à tout prix diriger l’UA. Un continent de tous les défis où les peuples vivent dans l’insécurité alimentaire, droit de l’homme, les changements anticonstitutionnels, la résurgence des conflits armés à l’intérieur des pays et entre voisins, la montée du climat antifrançais, entre autres. Vaste chantier qui demande un président averti et clairvoyant aux attentes des africains. Mais, s’il veut être le président puisque les autres en étaient, il peut continuer la liste. Au lieu de s’occuper des graves crises à répétition (politique, alimentaire, sécuritaire,…) qui sévissent notre pays dont il est incapable d’apporter les réponses, je le vois de loin d’être pour les 53 autres pays du continent. Très sincèrement, je ne vois l’utilité. Prendre la tête à cette coquille vide n’apportera rien au peuple. Depuis quand un président de l’UA obtient des opportunités et des retombées économiques ? Au contraire, les maigres recettes de l’Etat vont servir les finances de ses voyages. Ce n’est pas les 12 mois qui vont apporter les solutions aux problèmes économiques, politiques et sociaux des Comores. C’est la volonté de tous les comoriens. La bouche parle de paix et le gourdin à la main droite. Le pays continue les parodies de justice pour éliminer les adversaires politiques.  Azali et son gouvernement ont toujours refusé que les élections aux Comores soient supervisées par les organisations internationales brandissant le drapeau d’Etat souverain. Souvenez-vous qu’en 2019, cette même UA avait déclaré qu’il n’y a même pas eu d’élections aux Comores et ils ont envoyé un représentant pour assister à l’investiture et tenir un discours. Imaginez-vous Azali président de l’UA, c’est valider le troisième mandat de Macky Sall au Sénégal et le GWA NDZIMA aux Comores ».

Mohamed Ahamada Baco, vice-président à l’Assemblée nationale

« Briguer la prestigieuse présidence de l’UA qui a toujours été occupée par des grands pays du continent est un honneur pour notre pays qui pour la première fois depuis notre indépendance, nous sommes comptés parmi les pays à culture politique et démocratique exemplaire en Afrique ces dernières années. Le président Azali continue à inscrire l’histoire des Comores dans la dynamique politique mondiale. C’est déjà une opportunité de taille que notre pays doit saisir. Tous les pays africains s’intéresseront des Comores. Un pays havre de paix et de par sa position géostratégique, les Comores offrent des opportunités tant sur le plan touristique qu’économique. Notre pays sera non seulement le leader des pays de la sous-région et que nous devrons renouer avec les pays voisins. Toutes les catégories confondues devront donner le meilleur de nous-mêmes en aidant le président Azali Assoumani dans ce combat. Les Comores et le président Azali ont réussi sur le plan démocratique. Les alternances démocratiques qui succèdent depuis le nouvel ensemble des Comores en date de 2001, notre pays a réussi là où d’autres ont échoué. Donc la présidence du président Azali à l’UA n’est qu’un long travail basé sur le succès démocratique et diplomatique de notre pays sous la conduite du chef de l’Etat qui pour la première fois était le 3e vice-président de l’UA et aujourd’hui, 1er vice-président de cette organisation. Oui, c’est une fierté mais aussi une opportunité à saisir. »

Abdoulandhum Ahamada

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