La banque centrale des Comores enregistre une évolution de la masse monétaire de 4,2% au deuxième trimestre de l’année 2020. Et c’est grâce à l’augmentation des actifs extérieurs nets. Toutefois, les échanges commerciaux ont baissé (-12,6%) suite à une baisse simultanée des importations et exportations, selon le bulletin trimestriel de la Bcc.
Le second trimestre de l’année 2020 est marqué par la progression de la masse monétaire de 4,2% grâce à l’augmentation des actifs extérieurs nets. La masse monétaire est ainsi passée de 142,7 milliards kmf en mars à 148,7 milliards kmf en juin, selon le bulletin trimestriel de la banque centrale des Comores. La masse monétaire, par rapport au même trimestre de l’année 2019, a augmenté de 0,7% passant de 135,3 milliards kmf en mars 2019 à 136,1 milliards kmf en juin 2019 puisque, dit-on, la diminution de sa contrepartie extérieure avait atténué l’incidence de l’accroissement du crédit intérieur. L’agrégat monétaire a crû de 9,1% entre juin 2019 et juin 2020.
Une contraction de l’activité commerciale
« Après le redressement observé au dernier trimestre 2019, l’activité économique a continué de se contracter au deuxième trimestre 2020, avec l’effet du confinement lié au coronavirus. En effet, comme au premier trimestre 2020, la plupart des indicateurs économiques et monétaires ont connu une contraction par rapport à leur niveau du trimestre précèdent », explique le gouverneur de la banque centrale des Comores, Dr Younoussa Imani dans ce bulletin trimestriel. Et lui de déclarer, « Au niveau de la situation monétaire, contrairement au premier trimestre, le second trimestre de l’année 2020 est marqué par une progression de la masse monétaire de 4,2% grâce à l’augmentation des actifs extérieurs nets , le crédit à l’économie s’étant contracté suite au ralentissement de l’activité intérieure. »
Des créances en souffrance
Selon le gouverneur de la banque centrale des Comores, les créances en souffrance connaissent une hausse après une période de stabilité, voire de baisse, ceci en raison des difficultés économiques liées à la crise sanitaire, qui affectent la capacité de remboursement des emprunteurs. « Cette détérioration s’ajoutera aux créances en souffrance déjà existantes et élevées (20,9 % du total des crédits à fin mars 2020) en raison d’une forte concentration d’emprunteurs, notamment dans le secteur du commerce, et de l’exposition des petites et moyennes entreprises (Pme) et des très petites entreprises (Tpe), pour la plupart appartenant au secteur informel », avance le gouverneur de la Bcc. « Bien que la BCC ait accordé des dérogations spécifiques aux banques dans le cadre de la classification des créances touchées par la Covid-19 jusqu’au mois d’août, certaines créances seront vraisemblablement déclassifiées après cette période dérogatoire », annonce-t-il.
Une hausse de 18,2% des actifs extérieurs
Les actifs extérieurs ont enregistré une augmentation au deuxième trimestre 2020, passant de 79,5 milliards kmf en mars à 93,9 milliards kmf en juin, soit une hausse de 18,2%. Cette évolution est due en grande partie à la hausse des actifs extérieurs bruts de l’ensemble du système.
Pour le bulletin trimestriel, les actifs extérieurs bruts de la banque centrale ont crû de 12% entre fin mars et fin juin, et ceux des autres institutions de dépôts ont également augmenté de 60% dans la même période. Pour ce qui est des engagements extérieurs, une progression de 10% est connue au niveau de la banque centrale expliquée par l’octroi d’un prêt d’urgence par le Fmi, toujours dans le cadre d’un soutien financier face à la crise sanitaire.
Les engagements extérieurs des autres institutions de dépôts sont restés quasiment stables durant la période. « Par comparaison avec la même période, l’année précédente on remarque que les actifs extérieurs bruts de la banque centrale avaient diminué de 6,1% et ses engagements extérieurs avaient baissé de 5,7% alors que les actifs extérieurs bruts des autres institutions de dépôts et leurs engagements extérieurs étaient restés presqu’au même niveau dans cette période », a précisé le bulletin trimestriel.
Encours du crédit
L’encours des crédits accordés par les banques et établissements financiers à leur clientèle, au deuxième trimestre, a baissé de -4,4% passant de 86,4 milliards au premier trimestre à 82,5 milliards au trimestre suivant. « Cette évolution, imputable à la contraction des crédits à court terme (-15,6% accordés aux différents acteurs économiques est la conséquence de la crise sanitaire mondiale actuelle qui a conduit à un frein des activités, surtout commerciales) », a-t-on indiqué.
Pour leur part, les crédits à moyen et long terme ont légèrement progressé de +1,3% pour s’établir à 26 milliards au deuxième trimestre contre 25,5 milliards au trimestre précédent, en liaison avec la hausse des CMLT accordés aux entreprises privées (+1,7%). « En termes de répartition, les particuliers et les entreprises privées continuent à recevoir la plus grande part des crédits accordés à l’ensemble de la clientèle. En effet, les crédits accordés aux ménages et aux entreprises privées dans le volume total des financements représentent respectivement 55,7% et 36% à fin juin 2020, tandis que ceux accordés aux entreprises publiques ne représentent que 8,3% », a détaillé le bulletin trimestriel.
Les dépôts effectués auprès des établissements de crédits se sont améliorés de 1,8% pour s’établir à 116,1 milliards à fin juin 2020 contre 114,1 milliards trois mois avant. Cet accroissement est lié à la hausse des dépôts effectués par les administrations publiques (+11,5%) et des particuliers (+3,7%) toutefois amoindri par la baisse de ceux effectués par les entreprises privées (-2,6%).
KDBA