ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Cherté de la vie : A volo-volo les prix, pas prêts à fléchir

Malgré la descente sur le terrain  du service des prix et la forte présence des agents de la police et de la gendarmerie, les prix dernièrement homologués ne sont guère respect du moins, dans le marché de Volo-volo. Ici la spéculation bat son plein.  

Depuis lundi, les équipes du service du contrôle des prix  intensifient leur présence sur le terrain, aussi bien dans les magasins que sur les marchés de la capitale.  A Volo-volo les vendeurs des produits carnés font bondir les prix sans sourciller les yeux et en toute violation du dernier arrêté ministériel.  

A Volo volo la farine se vend à 1 250 kmf le kg contre 450 à 550 kmf/kg, le prix fixé par le gouvernement. La viande coûte 4 500 kmf contre 3 750 kmf/kg, du prix fixé. Une boite de sardine coûte 500 kmf contre 350 kmf, le prix fixé.

Une envolée des prix qui tire vers le haut les tarifs de produits locaux. « C’est normal que les prix des produits locaux bondissent à leur tour. Les jeunes ont abandonné les champs. L’agriculture n’est pratiquée que par nos grands-pères et nos grandes mères. Les jeunes ne veulent pas travailler. Ils traînent dans les places publiques. Leurs souhaits, c’est de partir en France », explique Maman Asma, vendeuse des légumes au marché de Volo volo.

Cette dame âgée de 45 ans endosse la responsabilité de cette situation à tout le monde. « Nous sommes nous-même  les responsables de cette crise. Dans les années passées, tout  le monde travaillait au champ. Maintenant ce n’est plus le cas, nos enfants poireautent dans les places publiques en attendent qu’on leur envoie des mandats à money Gram ou à Ria. Comment voulez-vous venir à bout de cette crise », souligne-t-elle.

Dans ce principal marché de la capitale, la hausse des prix ne concerne pas seulement les produits importés. Elle touche également les produits locaux.

Le kilo de tomates est à 3000 kmf. Les consommateurs tout comme les vendeurs crient. Selon eux, le respect des prix homologués par l’Etat ne peut pas être appliqué pendant que le pays ne produit rien.

« Nous avons vu que depuis lundi dernier les agents du service des prix viennent ici au marché pour nous sensibiliser sur le respect de l’arrêté ministériel mais cela n’est pas possible. Il faut tout d’abord commencer par la Douane avant de venir chez nous. On vend nos produits locaux pour acheter soit de la farine ou du riz ou encore de l’huile qui sont chèrement vendus. Je pense que le travail doit commencer depuis le sommet », précise t-elle.

Aucune arrestation ni fermeture d’un commerce

Asmahani Abdou, faisant ses courses à Volo-volo ne cache pas son désarroi suite au non-respect des prix homologués par l’Etat. Pour cette mère de famille, le service de contrôle des prix ne travaille pas comme il fallait.

« Ces vendeurs véreux devront être convoqués au commissariat de police et que leurs produits soient saisis pour non-respect des prix. Tout contrevenant doit répondre à ses actes au cas contraire, le pays restera dans la spéculation », a-t-elle pesté.

 « Le service de contrôle des prix doit veiller à ce que le consommateur ne soit pas léser. Le gouvernement a homologué les prix des denrées alimentaires, il faudrait que la décision  soit respectée sur le territoire national », a déclaré de son côté Asmahani Abdou.

Au-delà de la spéculation des prix, il se pose la question de la disponibilité des produits tels que les ailes de poulet, qui sont  introuvable dans le marché.

Kamal Said Abdou

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