ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

COP 15 : Vers un accord historique pour la biodiversité 

La conférence de l’ONU sur la biodiversité s’est ouverte hier mercredi à Montréal afin de conclure un accord historique devant sauver les espèces et les milieux naturels d’une destruction irréversible. Les délégués des pays se retrouvent jusqu’au 19 décembre pour adopter un nouveau cadre mondial pour sauvegarder la nature et ses ressources indispensables à l’humanité.

Alors qu’en novembre dernier, la Cop 27 s’est tenue à Charm-El-Cheikh, en Egypte, sur le continent africain, les participants ont discuté de la réduction des émissions de CO2, du financement des dégâts irréversibles, entre autres. L’objectif de cette 27ème conférence sur le climat était de discuter des moyens concrets à déployer pour lutter contre le réchauffement climatique. Bien que les catastrophes climatiques se succèdent dans plusieurs pays du monde.

Une orgie de destruction

Cependant, au Canada, la communauté internationale a rendez-vous pour s’accorder sur des solutions à la biodiversité du 7 au 19 décembre. Sachant qu’un million d’espèces sont menacées d’extinction, un tiers des terres sont gravement dégradées et les sols fertiles disparaissent, tandis que la pollution et le changement climatique accélèrent la dégradation des océans. « L’humanité est devenue une arme d’extinction massive », a déclaré le secrétaire général des Nations-Unies, Antonio Guterres. « Cette COP15, sœur jumelle, dans l’ombre des COP sur le climat, est notre chance d’arrêter cette orgie de destruction », a ajouté le secrétaire général des Nations-Unies.

La conférence tend à élaborer un nouveau cadre mondial pour la protection de la nature, avec notamment une proposition fondamentale « 30 by 30 », visant à protéger 30% des terres et des océans de la planète d’ici 2030. Selon lui, il s’agit de concrétiser un accord d’une vingtaine d’objectifs, dont le principal vise à protéger 30% des terres et des mers. D’autres prévoient la restauration des milieux naturels, la réduction des pesticides, la lutte contre les pièces invasives, ou les conditions d’une pêche et d’une agriculture durables. « Le coût de la dégradation des écosystèmes est estimé à 300 milliards de dollars par an d’ici 2030 », a rappelé le secrétaire général de l’ONU. L’ambition affichée de cette conférence sur la biodiversité reste de sceller un accord aussi historique que celui de Paris pour le climat en 2015.

Un pacte de paix à la nature

Le secrétaire général de l’ONU a réclamé un pacte de paix à la nature avant de réclamer aussi trois actions concrètes. Premièrement, de la part des gouvernements, des plans d’action nationaux qui englobent tous les ministères, tant les finances que l’alimentation, l’énergie et les infrastructures. Deuxièmement, de la part des entreprises et des investisseurs. « Qu’ils soient des alliés de la nature et non des ennemis », a plaidé Antonio Guterres. Il en a profité pour dénoncer les pesticides, les combustibles fossiles et les plastiques qui empoisonnent, asphyxient et détruisent, l’air, l’eau et la terre. Enfin, A. Guterres a invité les pays développés à apporter un soutien financier massif aux pays du sud, qui sont les gardiens des richesses naturelles de la planète. « Je vous en conjure : faites ce qu’il faut. Agissez pour la nature. Agissez pour la biodiversité. Agissez pour l’humanité », a-t-il lancé.

A noter que la précédente conférence sur le climat a souligné que le monde suit actuellement une trajectoire de réchauffement climatique de 2,5°C à la fin du siècle. Et les Etats sont loin de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C à la fin du siècle. En l’état des politiques actuelles, l’élévation de la température pourrait même atteindre 2,8°C en 2100.

Un fonds dédié à la biodiversité ?

Les financements des pays riches vers les pays en développement seront un point décisif. Une coalition du sud a réclamé au moins 100 milliards de dollars par an pour la biodiversité, autant que pour le climat, et 700 milliards de dollars par an d’ici 2030. Certains pays souhaitent mettre en place un fonds dédié à la biodiversité, une proposition à laquelle résistent les pays riches, qui préfèrent perfectionner les canaux existants, notamment les banques publiques de développement.

Ottawa a promis 350 millions de dollars pour la protection de la biodiversité dans le monde. Ce montant s’ajoute à la somme de 1,6 milliards de dollars déjà promise à la fin de novembre pour lutter contre les effets des changements climatiques sur la perte de la biodiversité. En effet, Québec annonce à son tour 650 millions de dollars sur sept ans. « Il s’agira du plus important investissement en matière de protection du territoire et de biodiversité de l’histoire du Québec », a indiqué le premier ministre du Québec.

Pour rappel, la COP 15, qui devait se tenir dans la ville chinoise de Kunming en 2020, avait été repoussée en raison de la pandémie. La COP15 a finalement été divisée en deux. La première partie, largement virtuelle, s’est déroulée à Kunming en 2021, tandis que la seconde se tient cette année à Montréal, où se trouve le secrétariat de la Convention. La COP15 demeure toutefois sous présidence chinoise.

KDBA

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