Depuis mercredi dernier, Moroni devient le théâtre d’échauffourées entre manifestants et forces de l’ordre. Conséquences, paralysie de l’administration comorienne, fermeture des établissements, déserte des marchés publics et fermeture des magasins commerciaux et épiceries.

C’était au lendemain de la proclamation des résultats de l’élection présidentielle que la grande-Comore traverse un climat délétère. Routes barricadées dans plusieurs régions et affrontements à Moroni entre jeunes manifestants et forces de l’ordre. Pendant une journée, les protestataires sont restés déterminés. Toutes les écoles sont désertées aux environs de 10 heures, les marchés publics également, les magasins commerciaux et épiceries sont fermés. Les sites universitaires ont reporté les examens. Une paralysie totale de l’administration comorienne. Mercredi soir, on entendait aussi des tirs au nord de la capitale.

Hier jeudi, les manifestations ont repris à Moroni. Une nouvelle journée d’émeutes. Les forces de l’ordre dispersent les manifestants avec usage des gaz lacrymogènes. Malgré la pluie, les manifestants ont fait preuve de résistance. Ils scandaient depuis leur soulèvement, mercredi, le départ du président Azali, réélu pour un troisième mandat consécutif avec 62,97%. Des résultats contestés et qui montent la colère des citoyens.

Une nouvelle journée de violences paralyse la capitale. Les rues étaient en grande partie vides. La circulation des biens était timide. Des jeunes ont brûlé très tôt des pneus. La pluie qui s’est abattue n’a pas refroidie par la même occasion les ardeurs des manifestants. « Nous avons décidé de durcir nos actions jusqu’à ce qu’Azali démissionne. Il ne peut pas nous prendre en otage depuis 2016 avec sa famille et ses amis politiques. Assez ! Qu’il dégage du pouvoir », a déclaré un jeune manifestant cagoulé. Et d’ajouter, « les forces de l’ordre armées jusqu’aux dents tirent à bout portant. »

KDBA