ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Dégradation des bâtiments du lycée de Moroni : Les élèves suivent les cours la peur au ventre   

D’une année à une autre les bâtiments du lycée de Moroni ne ressemblent qu’à un champ de ruine. Fissures sur les toitures, des murs lézardés, les élèves de ce lycée autrefois de référence sont sous la menace permanente d’un effondrement des bâtiments en dégradation avancée. Le tout dans l’indifférence totale des autorités du pays. 

Construit dans les années 1950 par l’ancien président Said Mohamed Cheikh. Et depuis, ce lycée de référence n’a subi aucune moindre rénovation, sauf quelques coups de peinture. Deux siècles après, les vieux bâtiments semblent céder, tellement ils sont dans un état de dégradation avancée. Le constat est saisissant : des murs lézardés rongés par les moisissures, des toitures fissurées et des plafonds qui menacent de s’effondrer à chaque instant.  

 Il est regrettable que le lycée de Moroni, lycée de référence soit dans cet état au 21ème siècle. Les élèves de cet établissement tiennent comme premier responsable le chef de l’Etat. Qui est un, des sortants de ce Lycée. Ils ont du mal à comprendre  que le gouvernement est prêt à débourser des millions pour l’achat des voitures de luxe destinées aux ministres et à l’organisation des nombreux voyages alors que le lycée est dans un piteux état.

« Nous sommes tous en danger, élèves et enseignants. Il suffit de rien pour que le béton ou le mur nous tombe dessus », témoigne avec inquiétude, Chabane Abderemane, élève de la 2nde S au lycée de Moroni. Réellement le lycée Said Mohamed Cheik est à l’image de l’éducation du pays et  malheureusement cet établissement ne ressemble pas à un lieu d’enseignement mais à un champ de ruine.

« Certaines classes sont abandonnées à cause du mauvais état et d’autres ne sont pas praticables à cause de l’humidité et des odeurs nauséabondes qui sortent de partout. Pas des sanitaires. Les élèves font leurs besoins naturels dans les coins de l’établissement. Certaines classes sont actuellement transformées en ghetto pour les fumeurs. C’est une honte pour le gouvernement et le ministère de l’éducation. Ils sont tous responsables de l’état déplorable du lycée mais ils ne diront rien. C’est normal car leurs  enfants et neveux sont tous dans des écoles privées et c’est nous, enfants des pauvres, qui font les études ici », poursuit-il.

Chabane Abderemane n’est toujours pas convaincu de l’émergence de 2030 prônée par le chef de l’État. Selon lui, il s’agit d’une chanson mais l’émergence n’est pas seulement la construction des routes ou hôpitaux. A en croire l’élève de la classe de 2nde S, l’éducation nationale est le levier de tout développement. «  Sans une éducation de qualité l’émergence n’est qu’une utopie. L’éducation de notre pays est réellement malade. L’image de notre lycée de Moroni en est l’exemple », ajoute t-il. Plus de discours et moins d’actions. Chabane Abderemane invite le chef de l’Etat à venir visiter le lycée de Moroni pour constater de lui-même dans quelles conditions, ils suivent des cours la peur au ventre.  

Kamal Said Abdou

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