L’ancien secrétaire d’Etat et candidat aux présidentielles du dimanche prochain, Hamidou Karihila, dans cette interview développe sa contribution au service de la nation surtout dans des secteurs clés.
Vous avez étalé votre programme de développement, quels sont les secteurs qui vous paraissent prioritaires?
Mon programme est composé au total de 16 engagements sur plusieurs secteurs socioéconomique et politico-institutionnel. Président de l’Union des Comores, je m’engage à réduire le salaire du Chef d’Etat à 50% pour soutenir le sport et les handicapés. Il est inadmissible qu’une seule personne quelque soit son statut soit payé de tant de millions alors que le citoyen fonctionnaire gagne moins de 60 mille de nos francs et non parlons plus de ceux qui n’ont pas du tout de travail à faire. Je prendrai 30% pour soutenir le sport et 20% pour les handicapés. En parlant justement du sport, il sera prélevé 25 francs de chaque vente du kg de riz, 15% du salaire de chaque Ministre et chaque Directeur de société d’Etat pour soutenir les différentes fédérations sportives du pays afin qu’elles organisent leurs championnats, participent à leurs compétitions régionales et internationales mais aussi pour construire des infrastructures sportives dans les régions du pays notamment. J’accorderai aux femmes une place importante dans mon gouvernement. 40% de mes Ministres seront femmes. Aussi 40% de mes candidats aux législatives seront des femmes. Et toute entreprise créée et/ou dirigée par une femme aura une réduction de 10% de taxes douanières et impôts.
Dans votre programme également, vous envisagez appuyer le journalisme. Comment ?
En ce qui concerne votre profession, le journalisme, je m’engage à garantir la liberté d’expression et de soutenir les medias financièrement afin qu’ils fassent leur boulot dans les meilleures conditions. Ainsi les Directeurs de l’Ortc et Alwatwan seront recrutés par concours. J’instaurerai dans le budget un chapitre de subvention aux médias privés. Les conditions d’attribution seront définies en collaboration avec le conseil National des Médias. Il y a aussi un prélèvement d’une taxe de 5% dans la vente d’un ticket de téléphone de 2 000 kmf pour l’appui aux medias publics et privés.
Ancien ambassadeur dans le monde arabe, la religion musulmane ne fait pas, une de vos priorités ?
Si. Pour protéger les valeurs et les principes de notre religion et pour garantir la paix et la cohésion entre les comoriens, je m’engage à mettre en place un Madjilis des Ulémas représentatif qui se charge de toute question relative à la religion musulmane dans notre pays, à,prôner pour un islam de tolérance et de créer un ministère des affaires islamiques à part entier pour se charger de toutes questions relatives à la protection de l’islam
La création d’emplois et l’insertion des jeunes font écho dans votre projet de société. Comment comptez-vous financer le projet de création de 400 emplois à chaque année que vous avez annoncé dans votre projet de société?
Force est de constater que la jeunesse comorienne est confrontée à d’énormes difficultés liées à leur formation et à leur intégration dans la vie active avec un chômage avoisinant les 62%. C’est bombe à retardement. On doit agir vite pour éviter le pire car aujourd’hui les déstabilisations constatées dans beaucoup des pays tirent leur origine dans le chômage des jeunes notamment.
En me présentant dans ces élections, j’ai un projet immense qui tient compte justement aux problèmes de la jeunesse surtout en ce qui concerne l’emploi. Président de l’Union des Comores, je m’engage à utiliser l’argent de la Redevance Administrative Unique (RAU) pour financer au moins 400 projets à hauteur de 10 millions le projet en faveur des sortants de l’université. Notre but ici est aussi d’encourager les jeunes à s’orienter dans le priver en créant leurs propres entreprises. Je m’engage également à créer un Fonds spécial destiné à la formation technique et professionnelle des jeunes déscolarisés.
En ce qui concerne le milanantsi, comment comptez-vous accompagner ce processus qui contribue au développement du pays ?
Le Milanantsi continue de gagner les cœurs des Comoriens. Aujourd’hui, l’on constate que même ceux qui, dans la passé, s’y opposaient farouchement, l’ont fait ou ont l’intention de le faire. L’on constate également que le Milanantsi est une source du développement économique. A travers l’Anda les communautés construisent et aménagent nos villes et villages. Il Finance des projets de développement communautaire tels que la santé, l’éducation, les infrastructures routières, culturelles et sportives etc. mais aussi le Milanantsi est garant de la paix et de la stabilité sociale dans nos localités et de la solidarité entre les communautés. Bref, malgré des dépenses excessives constatées ici et là dans son organisation, le Milanantsi devient incontournable dans le développement socioéconomique du pays.
Ainsi force est de constater heureusement que la plupart des localités du pays s’efforcent à reformer le Milanantsi au profit du développement. Par ce constat nous nous engageons à accompagner ces bonnes initiatives de restructuration du Milanantsi. Ainsi je m’engage, une fois élu Président de l’Union des Comores à intégrer officiellement le Milanantsi dans la constitution comme étant une composante légale de nos institutions. Autre engagement que je prends s’agit de la création d’un Secrétariat d’Etat auprès du ministère des Affaires Sociales afin de coordonner cette réforme importante. Ce Secrétariat d’Etat sera dirigé par un Notable et composé d’un Cabinet et de départements. Notre démarche consiste à donner une forme légale et positive au Milanantsi déjà entré dans les cœurs des Comoriens et dont l’impact socioéconomique s’avère incontestable.
Recueillis par Kamal dine B.A