ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Journée internationale de la femme : Les femmes comoriennes ont aussi leurs droits et devoirs

Les Comores ont célébré, hier mercredi 8 mars 2023, la journée internationale des droits des femmes, officialisée par les Nations-Unies en 1977. À cette occasion, plusieurs femmes comoriennes, résidant dans des milieux ruraux, ont profité l’occasion pour raconter leurs situations familiales, la vie scolaire de leurs enfants, leurs activités agricoles, leurs vies sociales, entre autres. Elles affirment qu’elles ont leurs droits conjugaux et assument leur responsabilité familiale.

Chaque année, le monde entier célèbre la date du 8 mars, journée internationale des droits des femmes. Une journée pour célébrer le chemin parcouru par la femme dans la société, dans la politique et dans l’économie. Or, les racines politiques de la journée signifient que des grèves et des protestations soient organisées pour sensibiliser sur les inégalités persistantes.

Face à ces concepts, plusieurs femmes en milieux ruraux ont, hier, pris le temps de raconter leurs vies conjugales, la vie scolaire de leurs enfants, leurs vies sociales, leurs activités agricoles, entre autres.

Salimata Halifa, cultivatrice et mère de trois enfants a expliqué sa stratégie pour assurer l’éducation de ses enfants. Des moments difficiles qu’elle a traversés afin d’atteindre les objectifs qu’elle s’est fixée. « L’éducation des enfants est une des priorités absolues dans une vie conjugale. Ce n’est pas aussi facile d’assurer l’éducation des enfants avec des moyens financiers limités. Je suis une femme pauvre et cultivatrice. Alors, je me trouve dans l’obligation de cultiver du manioc, de la banane et de la patate douce pour pouvoir assurer la scolarité de mes petits-enfants », dit-elle.

Selon cette mère de famille, la vie quotidienne est de plus en plus chère en ce moment. « Je paie donc, 15 000 kmf pour l’écolage de l’enfant aîné qui a 15 ans. Et 20.000 kmf pour les deux autres enfants. C’est une situation difficile, mais, je l’assume », a ajouté maman Nadir.

Et pour Fatima Mbalia, agricultrice, elle avance que la célébration de cette journée du 8 mars est l’occasion d’annoncer le parcours de la femme dans la vie sociale, politique et économique.

« Célébrer cette journée ne signifie pas seulement se mobiliser dans les rues de Moroni pour réclamer les droits des femmes. Pour moi, c’est une occasion de montrer comment nous travaillons pour trouver de quoi subvenir à nos besoins. Mais aussi pouvoir aider nos maris »,  a souligné Fatima Mbalia, appelant les femmes comoriennes à cultiver la terre.

En effet, une mère de deux enfants a évoqué les droits des femmes. Selon elle, parler des droits des femmes signifie que la femme doit s’intégrer dans la vie sociale, politique et avoir ses droits dans le foyer.  « Plusieurs femmes comoriennes n’obtiennent pas leurs droits fondamentaux. Cela veut dire qu’elles sont marginalisées et minimisées par des hommes intellectuels et responsables de l’Etat. On ne peut pas parler de la célébration de la journée des droits des femmes sans tenir compte de ses droits d’intégration sociale, politique, coutumiers, entre autres », indique-t-elle.

Et de préciser que « le pire est que plusieurs hommes ne donnent pas la vraie valeur de la femme dans le foyer. Elle a la responsabilité d’élever les enfants, préparer la nourriture, soutenir son mari. Et ce dernier lui considère comme un esclave. Ce n’est pas du tout la manière de traiter une femme. Nous avons nos valeurs et nos droits ». 

Abdoulandhum Ahamada

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