ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Mesures contre le Coronavirus : Le peuple demande « un peu d’oxygène »

Les mois derniers, l’Union des Comores a été frappée de plein fouet par la deuxième vague du Coronavirus. Le gouvernement a pris toutes les dispositions nécessaires pour faire face à cette maladie, notamment la fermeture des mosquées, l’interdiction du rassemblement de plusieurs personnes, entre autres. Deux mois presque, le peuple sollicite des mesures d’allègement, notamment la réouverture des mosquées et le couvre-feu à 22h.

Le nombre des cas positifs et de décès est en baisse dans l’ensemble du territoire comorien. Mais le gouvernement maintient toujours la fermeture des mosquées et le couvre-feu à 20heures. Des mesures strictes de lutte contre le Coronavirus. Selon les avis des citoyens, le gouvernement doit, actuellement, alléger certaines mesures restrictives, notamment la réouverture des mosquées et pousser le couvre-feu à 22heures. « Je ne crois pas à la stratégie menée par le gouvernement pour lutter contre le Coronavirus. Les établissements scolaires, les activités sportives sont autorisées. Or, ce sont des lieux de propagation du virus car les mesures barrières ne sont pas du tout respectées. Pourquoi les lieux de culte sont toujours fermés ? Je pense que le gouvernement cible directement les prières collectives. Actuellement, le nombre des cas de contamination du virus et de décès est en la baisse », s’est étonné Ali Mhadji, jeune citoyen. Et lui de poursuivre : « je suppose que le gouvernement reste indécis jusqu’à l’approche du mois de Ramadan pour prendre une décision ».

Quant à Abdallah Hassani, un père de trois enfants, il pense que les gens peuvent prendre toutes les précautions nécessaires à l’entrée dans les mosquées, notamment le lavage des mains, le port des masques, le respect de la distanciation physique. « Nous sommes gouvernés par des incompétents. Nous sommes un pays musulman. Ordonner les gens à ne pas fréquenter les mosquées est une erreur religieuse. Certes, nous traversons une crise sanitaire du Coronavirus, mais, le gouvernement peut mettre toutes les dispositions nécessaires à l’entrée dans les lieux de culte. Le port des masques, le respect de la distanciation physique et le port de tapis individuel seront des obligations pour chaque individu. Puisque, à l’école, à Volo volo, les mesures restrictives ne sont pas du tout respectées. Si par exemple, le gouvernement autorise les prières collectives journalières (dhuhr, asr, maghrib, et autres) et interdit la prière hebdomadaire du Vendredi ne serait-il pas une bonne option ? », a-t-il proposé. « Nous ne sommes pas des dupes, poursuit-il, on peut se protéger et protéger la vie des autres. J’ai entendu l’émission diffusée par le journaliste de Comores Comores News et le gouverneur de l’île de Mohéli, Fazul.  Ce dernier a déclaré que l’île de Djumbé Fatima ne compte pas aucun cas du Coronavirus. Alors, pourquoi les mesures prises ne sont pas du tout allégées ? » Le peuple demande « un peu d’oxygène ».

Et concernant le couvre-feu de 20 heures, Moundhir Youssouf pense que le gouvernement pourrait pousser l’heure pour la fixer à 22 heures. « La question du couvre-feu est devenue un sujet d’actualité. Les marchands sont appelés à sortir des marchés publics à 16 heures. Or, la majorité de ces marchands habite dans des villes ou villages loin de la capitale. Ils retournent chez eux à 19 ou 20 heures. Est-ce normal si on les rattrape à 20 heures pour cause du non-respect du couvre-feu ? Ça sera mieux si le gouvernement repousse le couvre-feu de 20 heures à 22 heures puisque l’objectif de ce couvre-feu n’est pas de soutirer l’argent au peuple mais plutôt le protéger et le surveiller », a-t-il sollicité.

Abdoulandhum Ahamada

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