ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Vaccin anti-Covid : Des citoyens affichent une méfiance

Les Comores ont réceptionné, hier, les doses du vaccin anti-Covid chinois (Sinopharma). Plusieurs citoyens remettent en cause la gestion du Coronavirus menée par les responsables de lutte contre la maladie et vont se priver de la campagne de vaccination qui sera lancée début avril.

Alors que la ministre comorienne de la santé a annoncé le démarrage, au mois d’avril prochain, de campagne de sensibilisation, de formations, entre autres, dans le but de vacciner la population. Plusieurs personnes critiquent la gestion du Coronavirus menée par les responsables de lutte contre la maladie en Union des Comores. Des citoyens affirment qu’ils ne vont pas vacciner. « Personnellement, je critique farouchement la politique de lutte contre la maladie menée par les responsables (les membres du gouvernement). Plusieurs partenaires ont aidé les Comores en matière de gels hydro-alcooliques, de cache-nez, de financement, pourtant, la population n’a pas bénéficié ces dons. Dans ce cas, pourquoi le gouvernement veut vacciner la population ? Où sont passées les aides des partenaires ? Si ces gens-là veulent vacciner la population, ils doivent commencer, tout d’abord, par leurs familles respectives. Nous ne sommes pas des cobayes », a critiqué Mohamed Ali, citoyen. Et d’ajouter « je ne remets pas en cause ce vaccin chinois, mais, plutôt les responsables de la gestion du Coronavirus. Parfois, c’est étonnant, si la personne est testée positive, les médecins l’obligent de retourner chez soi sans aucun protocole sanitaire. C’est de la cacophonie ».

Halidi Saïd, vendeur au petit marché de Moroni avance l’idée selon laquelle les plus âgés sont les mieux placés à être vaccinés et non pas les jeunes. « Nous avons su que le gouvernement a reçu un don des doses du vaccin chinois. En réalité, les responsables de lutte contre le Coronavirus concourent pour leurs intérêts personnels. Ils ont détourné les aides des médicaments, les masques, les gels, et beaucoup d’argents. Et maintenant, le vaccin chinois est réservé pour la population. Je me méfie d’eux. On n’a jamais bénéficié les aides en cette période de crise sanitaire. Le gouvernement a pris tous les biens du peuple. Le ministre des finances a haussé les tarifs des actes d’état civil. Est-ce un bon signe pour des hommes qui veulent le bien du peuple ? J’étais à Mayotte, les personnes âgées de 60 à 70 ans ont été les premiers à être vacciner. Ici, le gouvernement peut prendre cette même formule en vaccinant seulement les plus âgé(e)s », a souligné le jeune vendeur.

Pour Zainoudine Moilimou, citoyen, le gouvernement doit élaborer une étude ou une analyse profonde de ce vaccin chinois avant de le mettre à la portée de tout le monde. Car c’est une question d’ordre sanitaire. Dans ce sens, nous allons connaitre les effets secondaires du vaccin. « Certes, le gouvernement a le droit de vacciner la population. Mais, il est question de savoir si les responsables de la lutte contre la maladie ont étudié les risques et les effets secondaires de ce vaccin. Le Sénégal avait vacciné la population et des effets secondaires étaient apparus. Alors, je pense que le gouvernement n’a pas droit à l’erreur. Il ne doit pas commettre l’irréparable », a signalé ce jeune cadre.

La divergence ! D’autres citoyens affirment l’efficacité du vaccin et soutiennent la politique gouvernementale. « On traverse une crise sanitaire de Coronavirus, le monde entier est paralysé ou menacé par cette maladie. Et lorsque le gouvernement veut vacciner la population, je serai donc le premier à être vacciné. Les médecins affirment que le seul moyen d’endiguer la contamination rapide du virus est le vaccin. D’autant plus, la Chine est pionnière dans la vaccination et 2020, elle figurait parmi le premier pays à vacciner sa population », a-t-il confirmé.

Abdoulandhum Ahamada

 

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