ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Opération wuambushu : La société civile dénonce « des pratiques Hitlériennes » 

La société civile comorienne et le comité Maoré craignent que ce qui est arrivé aux juifs allemands en 1945 par Hitler ne soient arrivés aux comoriens résidant dans l’île comorienne de Mayotte par l’opération  Wuambushu. Déportation, destruction de leurs habitations et expulsion forcée, les organisations  de la  société civile ont lancé des cris d’alarme appelant la communauté internationale à intervenir pour stopper cette opération qualifiée de « criminelle » et de non conforme ni au droit international encore moins au droit français.

Au moins 20.000 comoriens risquent d’être de sans abri si l’opération  Wuambushu ait lieu. Tout comme des personnes démunies qui eux-aussi seront victimes. La France occupant de fait est très déterminée à mettre en exécution l’opération. D’ailleurs, des camions et équipements militaires accompagnés des agents de la CRS sont déjà sur place pour attendre le coup d’envoi de l’opération. À Moroni les voix commencent à se lever comme en France et même à Mayotte. A Sur place malgré le manque d’engagement et détermination du gouvernement comorien face à cette grave situation qui porte atteinte a la souveraineté du pays, Samedi dernier, lors d’un grand rassemblement, tenu au foyer des femmes de Moroni, Mme Hissani Gyui a tiré la sonnette d’alarme. Elle prend à témoins la communauté internationale qui reste oisive à ce « plan génocidaire appelé wuambushu ».

Selon M. Hissani Gyui, ce plan inhumain  consiste à détruire par bulldozers et par le feu toutes les maisons ainsi que les biens des familles comoriennes originaires des îles sœurs en expulsant ses locataires. 

«  Le Gouvernement français a aussi  décidé de procéder à des arrestations massives et musclées de toutes les personnes originaires d’Anjouan, de Mohéli, et de la Grande Comore» a-t-elle fait savoir. Sa stratégie, poursuit-elle, est de mettre les victimes dont la majorité est forcément des femmes et des enfants dans des camps de rétention avant de les déporter vers Anjouan. « Ce traitement inhumain rappelle celui qui était infligé aux juifs en Allemagne pendant la deuxième guerre mondiale », estime Mme Hissani Gyui.

Selon elle, Le rattachement de Mayotte à la France repose donc sur un acte frauduleux contraire au droit international. Cela a été confirmé par plus d’une trentaine de résolutions de l’Assemblée Générale  des Nations Unies.

 « L’ile de Mayotte restera toujours comorienne »

« Ça suffit, Mayotte est comorienne et le restera à jamais. Les comoriens à Mayotte sont chez eux. Le clandestin, c’est la France qui occupe illégalement l’île violant ainsi toutes les résolutions pertinentes des Nations-Unies réaffirmant avec force le caractère comorienne de Mayotte. Ensemble agissons pour dire Non à l’opération Wuambushu », a-t-elle insisté. «  Faisant suite aux Accords du 15 juin 1973 sur l’autodétermination de l’Archipel des Comores signés entre les gouvernements français et comorien, et à la pression grandissante de la population, un référendum global d’autodétermination a été organisé le 22 décembre 1974 dans l’ensemble de l’archipel des Comores. Ce référendum a été adopté par un « oui » massif: plus de 95% des votants des quatre îles se sont ainsi prononcés clairement en faveur de l’indépendance », précise la société civile dans le communiqué conjointement signé par les organisations de la société civile.

Le discours de Valery Giscard D’Estaing, un cheval de bataille du comité Maoré  

Le président du comité Maoré, Me Atick Youssouf, a réitéré le discours de l’ancien président de la république française Giscard D’Estaing reconnaissant à cette époque-là l’indépendance des Comores dans son ensemble des quatre iles. « Ce sujet, je rappelle les propos tenus par l’ancien Président de la République française Valéry Giscard d’Estaing .  C’est un Archipel qui constitue un ensemble, c’est une population qui est homogène dans laquelle il n’existe pratiquement pas de peuplement d’origine française.  Est-il raisonnable d’imaginer qu’une partie de l’archipel devienne indépendante et qu’une île, quelle que soit la sympathie qu’on puisse éprouver pour ses habitants, conserve un statut différent ? Je crois qu’il faut accepter les réalités contemporaines : les Comores sont une unité, ont toujours été une unité », Rapporte-t-il.

Des lors que l’accord signé entre Moroni  et Paris en 2019 est le résultat de cette opération, Me Atick Youssouf demande au gouvernement comorien à abroger cet accord. Il s’agit d’un accord laissant une partie du territoire national à l’Etat français en contre partie des 150 millions d’euros. « Nous demandons au gouvernement comorien d’abroger sans délai l’accord cadre de partenariat renouvelé avec la France signé le 22 juillet  2019 et de s’opposer fermement à tout acte de déplacement forcé de population entre nos îles » insistet-il. Selon l’avocat au barreau  de Moroni, l’objectif affiché des autorités françaises actuelles est la destruction et la déstabilisation de l’Etat comorien.

Le grand notable Ali Abdallah appelle la notabilité comorienne à un front commun

Dernier à prendre la parole, le grand notable Ali Abdallah appelle la notabilité,  les oulémas à lever le petit doigt afin d’exprimer le ras-le-bol devant la France contre son projet à Mayotte. « Nous ne pouvons pas tolérer une énième humiliation de notre pays souverain en laissant  perpétrer un crime contre l’humanité sur nos terres. Oulémas, notables qui nous sommes, L’heure est venue pour défendre nos terres ou mourir en martyrs », lance-t-il.

Nassuf. M. Abdou

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