ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Paludisme 2010-2018, le crescendo

Une journée de mobilisation pour la lutte contre le paludisme s’est déroulée dans l’après-midi du jeudi dernier à Mtsangadjou-Dimani. L’occasion pour les responsables sanitaires de présenter les différents cas et décès causés par le paludisme afin de conscientiser et sensibiliser la population sur le danger que représente cette épidémie.

La semaine dernière, les responsables sanitaires aux Comores ont tenu une journée de mobilisation sur le paludisme, une maladie qui se répand ces dernières années. La cérémonie a été honorée par le gouverneur de l’ile autonome de Ngazidja, Hassani Hamadi, des représentants des organisations internationales accrédités à Moroni, des délégations des autorités des autres iles, des maires de Ngazidja, des commissaires, des notables de la région, la secrétaire générale du ministère de la santé, la direction générale de la santé et entre autres. Des danses traditionnelles féminines ont animé la foule.

Lutter contre le paludisme, une vraie problématique de tout le monde

Alors que les Comores font partie des 6 pays de l’Afrique, capables de réduire à zéro cas le paludisme, des responsables et citoyens lambda plaident pour une mobilisation des autres régions et îles en faveur de la population devant également permettre d’atteindre la vision de 2021. Lutter contre le paludisme, une vraie problématique de tout le monde. Une nouvelle politique est mise en œuvre pour les autorités sanitaires pour l’élimination de cette épidémie dans le territoire national. Le maire de cette région, Soulé Ibrahim a salué les efforts fournis par les responsables de la santé. Il est aussi optimiste quant aux actions futures des responsables de la santé.

Une opération Pid a été lancée dans les villes, villages et régions de l’île. Mais, l’insuffisance des moyens de financements a bloqué l’opération dans les autres localités. Sachant que, parmi les solutions adéquates pour l’élimination du paludisme à zéro cas d’ici 2021, le traitement en masse de 2019, l’utilisation des moustiquaires et un comité de suivi.

2010-2018, un nombre élevé des cas du paludisme


Le secrétaire général du ministère de la santé, Maissara Adam a rappelé la situation de 2010 à 2017. Ce n’est qu’après le traitement de masse lancé en 2013 que la situation s’est rétablie en 2014. Mais 1 an après l’ile de Ngazidja a vu le retour de cette maladie pendant que les autres ont réussi à surmonter les défis. Elle appelle la population comorienne en particulier celle de Ngazidja à s’unir pour éliminer cette maladie. « Le nombre des cas est passé de 103 000 en 2010 à 1670. En 2017 nous étions à 4800, soit une diminution de 96%. Le nombre de décès lié au paludisme est passé de 53 en 2010 à 3 en 2017. » Le directeur général de la santé a exposé que, le pays aurait risqué d’enregistrer le triple des cas de décès, « si les responsables n’ont pas pris en considération la gravité de cette maladie. » En 2018, 8 cas de décès sont enregistrés. Selon Dr Anli, les cas de décès passeront de 70 en janvier à 416 cas en décembre 2019. Une situation critique.
Le commissaire de la santé de l’ile de Ngazidja, Nourdine Tamu a aussi fait un tableau des cas de cette épidémie qui tue dans le monde. En 2014, 2140 cas de décès et 1 seul décès. En 2015, 1061 cas obtenus sans décès. 1657 cas en 2016. En 2017, 4450 cas avec 2 décès et 15000 cas avec 8 cas de décès en 2018. « Ce n’est qu’en 2017 que la propagation s’est doublée. Alors, il faut travailler beaucoup plus pour éliminer cette maladie qui risque d’affecter l’avenir du pays. Il n’est pas encore tard, tout peut se régler », appelle Nourdine Tamu.


« Cette maladie risque d’affaiblir notre développement »


Un point de vue soutenu par le locataire de Mdrodjou, Hassani Hamadi : « le pays ne peut pas se décoller sans l’éradication totale du paludisme. Il ne sert à rien de se diviser pendant que le pays court un grand danger sans précédent. Cette maladie risque d’affaiblir notre développement ». Le gouverneur de Ngazidja insiste sur l’unité de toutes les forces vives de la nation à une solution fiable et pérenne à ce fléau. Puisque, la direction régionale de la santé a enregistré 36 villages infectés par le paludisme. Le lancement d’une nouvelle campagne de sensibilisation va sans doute renforcer et améliorer la lutte contre le paludisme aux Comores en particulier la grande-Comore où le taux de pourcentage ne cesse de s’augmenter.
Halima Hamada
Lors de la cérémonie

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