Dans une conférence de presse, tenue samedi dernier à Moroni, le collectif des boulangers dénonce des fausses allégations selon lesquelles, les boulangers ont été subventionnés d’un montant de 300.000.000 kmf par l’Etat. Ils affirment avoir reçu 66 millions pour la 1ère convention et 26 millions lors de la signature du deuxième protocole. Mais c’est faux, « nous n’avons pas reçu une subvention de 300 millions kmf », a rétorqué le président du collectif des boulangers.

Alors que le ministre des finances, Mzé Abdou Mohamed Chanfiou avait annoncé jeudi dernier, lors d’une conférence de presse que, l’Etat avait financé les boulangers d’une somme de 300.000.000 kmf. Une déclaration rejetée par les boulangers. « Je pense que le ministre des finances s’est trompé. Nous, le collectif des boulangers, avons signé un protocole d’accord avec le gouvernement d’un manque à gagner. Nous avons reçu 66 millions pour que nous maintenions le prix de pain à 150 kmf pendant que le prix d’un sac de farine de 25 kg atteint 17.000f kmf », dixit Mmadi Ahamada Djamal, président du collectif des boulangers. « Nous avons encore reçu 26 millions pour la deuxième convention, au-delà, l’Etat n’a pas respecté ses engagements », ajoute-t-il avant qu’il rétorque que « nous n’avons pas reçu une subvention de 300 millions kmf ». Selon lui, si le pays fait face à une telle pénurie de farine, c’est parce que l’Etat n’a pas respecté ses engagements auprès du collectif de 22 boulangers.
Première convention signée pour 66.000.000 kmf
« À la veille de l’augmentation prévue, le gouvernement convoque à la dernière minute les boulangers pour demander de bloquer le prix du pain avec pour promesse de subventionner les consommations de farine sur trois mois de chaque boulanger du 01 juin au 31 août. Le ministre des finances a envoyé des agents du ministère contrôler les stocks des boulangers pour effectuer le premier paiement lié à cette convention en subventionnant le stock réel (au 1er juin) des boulangers pour maintenir le prix en attendant les futures paiements », lit-on dans le communiqué signé par le collectif des boulangers. Selon le communiqué, Anjouan a reçu cette première tranche tardivement à la fin de la période des trois mois dus à une multitude de problèmes au niveau de l’administration. Un seul paiement a été effectué alors que la convention prévoyait une subvention de 3 mois (juin juillet août). « L’Etat a uniquement payé la subvention se basant sur le stock des boulangers à la date du 1er juin. Sachant que le stock de cette date ne suffirait pas pour couvrir les trois mois, l’Etat promet de subventionner nos prochaines consommations jusqu’à août. Cela n’a jamais été fait malgré maintes relances », ajoute le communiqué.
Selon le collectif des boulangers, le gouvernement avait convoqué les boulangers le 15 août pour la seconde fois à la dernière minute et fait intervenir la chambre de commerces pour bloquer l’augmentation du prix, avec pour promesse de mieux s’organiser afin d’éviter que les manquements liés à la première subvention ne se répète.
Certains boulangers sont vus refuser leurs subventions
Certains membres du collectif se sont vus refuser à tort leurs subventions sous prétexte qu’ils vendent le pain à 100 kmf au lieu de 75 kmf. « Tous les boulangers ayant signé la convention ont respecté jusqu’à présent le maintien du prix de pain et ce malgré toutes les irrégularités et difficultés rencontrées avec le gouvernement. Près de la moitié des boulangeries n’ont pas bénéficié de cette subvention, certains d’entre eux ont décidé de rehausser le prix pour qu’ils s’adaptent avec la situation », regrette le collectif des boulangers.
Une assurance des pertes
Selon Mohamed Soibrou, il ne s’agit pas d’une subvention mais plutôt une assurance des pertes du stock pour trois mois. « Le mot subvention n’est pas cohérent avec le protocole qu’on a signé avec l’Etat. Le gouvernement s’est dit engagé à prendre en charge nos déficits, il nous a dit de continuer à travailler à perte pour qu’il nous rembourse après bien que l’accord n’a pas été respecté par l’Etat. Il s’agit d’un contrat de manque à gagner », précise-t-il.
Amine Amir, le patron du boulanger Goût du pain, appelle l’Etat à la table de négociation pour un nouveau protocole afin de trouver une autre issue de sortie de crise. « On est dans une urgence extrême, alors si l’on veut vraiment nous sortir de cette crise, un nouveau protocole d’accord doit être signé entre nous et l’Etat », recommande-t-il.
Nassuf. M. Abdou









