Ibrahim Abdourazak alias Razida estime que l’infraction de haute trahison est établie après que le chef de l’Etat comorien autorise, selon lui, la déportation des comoriens résidents à Mayotte vers Anjouan. Devant les médias hier au New Sélect, Ibrahim Abdourazak a annoncé qu’une requête pour demander la destitution du président Azali Assoumani et la suspension de l’opération Wuambushu est déposée à la cour suprême hier.
Alors que l’opération Wuambushu visant à expulser les comoriens et détruire leurs habitations se poursuit à Mayotte, Ibrahim Abdourazak alias Razida monte au créneau. Il estime que le président Azali Assoumani a trahi ses engagements en laissant une partie du territoire national aux mains de la France. Un acte de haute trahison, selon lui. « J’ai saisi la cour suprême comme tout citoyen comorien a le droit de le faire pour demander la destitution du président Azali Assoumani et la suspension immédiate de l’opération Wuambushu visant à expulser les comoriens à Mayotte », a fait savoir Ibrahim Abdourazak.
A l’en croire, le protocole d’accord signé entre le ministre comorien des affaires étrangères de l’époque et celui de la France en est l’origine de cette opération qu’il qualifie de « criminelle ». Un protocole signé en catimini. « Un tel accord doit passer impérativement à l’Assemblée nationale. Malgré tout, ça n’a pas été le cas. Cet accord a été dissimulé », déplore-t-il.
Ibrahim Abdourazak accuse le gouvernement d’avoir négocié avec la France pour la reprise des reconduites aux frontières. « Ils ont dit que seulement les départs volontaires peuvent accepter, alors que c’est faux. Ceux qui retournent aux pays ne sont pas des départs volontaires. Ils se sont forcés de rentrer après avoir été torturés à Mayotte. Cela fait partie des négociations faites par le gouvernement comorien et la France », précise-t-il.
Espérant que la cour examinera la requête, Ibrahim Abdourazak dit que c’est le seul moyen légal pour demander la destitution du président Azali Assoumani conformément à l’article 23 de la nouvelle constitution qui interdit l’extradition d’un comorien vers un autre pays ou encore l’expulsion d’un comorien d’une île vers une autre.
Kamal Said Abdou