Alors que l’opposition est en ordre dispersé à quelques mois des présidentielles, le chef de l’opposition, Mohamed Ali Soilihi alias Mamadou s’est exprimé mardi. Il appelle au rassemblement et l’unité de l’opposition, pour impulser une dynamique citoyenne et agissante. Sans langue de bois, le président du front commun insiste sur le boycott des élections si les bases d’une élection transparente, démocratique et crédible ne sont pas posées.
Les grandes manœuvres politiques ont commencé à quelques jours de la convocation du collège électoral. Une sorte de branle-bas est en train de s’observer au sein de l’opposition, qui cherche d’ores et déjà, à mieux se positionner pour affronter les joutes électorales. Pour l’opposition, tout ce qui importe, c’est organiser un scrutin crédible, transparent et démocratique.
Inévitablement, on tend vers une division de grands ensembles au sein d’une opposition qui n’a jamais trouvé la clé de l’unité pour faire bloc face au pouvoir en place. L’opposition continue, en effet, à étaler ses divergences. Chacun tente de tirer la couverture de son côté. Le rassemblement est en train de battre de l’aile. Un trompe-l’œil.
Si au cours de son allocution, Mamadou a rappelé les démarches entreprises par l’opposition et la diaspora pour déloger Azali ainsi qu’un mémorandum en vue d’une réforme du système électoral national pour un scrutin transparent sous la sécurisation de la communauté internationale, il a regretté que l’exécutif ne trouve toujours pas nécessaire d’engager une élection libre.
Des élections crédibles
Toutefois en prélude aux prochaines échéances électorales, le président du front commun a appelé à un rassemblement des forces de l’opposition pour un intérêt commun et d’arriver à une alternance véritable. Mamadou ne fléchit pas. Il interpelle l’opposition à ne pas tomber dans le piège. « J’appelle les partis de l’opposition à s’unir pour mener ensemble le combat. Seule notre unité pourra empêcher ce système monstre hideux autoritaire qui pointe à l’horizon, de prendre son élan », a lancé le chef de l’opposition.
Selon lui, le vrai problème est de permettre au peuple d’exprimer leur souveraineté à travers des élections libres et transparentes. « Ce sont les élections dont nous avons vraiment besoin. Si nous avons le courage de détermination et la confiance en nous et notre peuple, nous réunirons notre peuple de l’intérieur et de l’extérieur, et nous gagnerons le soutien de la communauté internationale devant le grand objectif de la conquête des élections justes, démocratiques. Cette exigence-là, d’élection transparente est un droit fondamental de notre peuple. Appeler à des élections fixées par le colonel Azali ? C’est tromper lourdement le peuple comorien », indique le chef de l’opposition.
Et d’ajouter, « je lance un appel à toutes et tous pour que cette bataille contre le énième coup d’État électoral d’Azali soit notre bataille finale contre la dictature et pour la restauration d’un Etat de droit. Dans les jours qui viennent, après les concertations nécessaires, je prendrai l’initiative d’une grande envergure nationale dont la seule ambition est d’unir les forces de l’opposition. »
Mohamed Ali Soilihi a hypothéqué les chances de survie du rassemblement de l’opposition. Quitte aux cadres du front commun de se doter d’un leadership de taille capable de l’incarner et d’en faire une réelle force politique avec laquelle il faudra boycotter les prochaines échéances électorales.
Le chef de l’opposition appelle donc le peuple à refuser « les mascarades électorales préparées par Azali et son clan. « J’appelle le peuple comorien à se lever pour exiger des élections libres, transparentes et équitables », insiste Mohamed Ali Soilihi.
L’opposition a du mal à parler d’une même voix
L’opposition, avec ses contradictions et querelles, est loin de booster son aura et de propulser au sommet de l’Etat, surtout qu’en embuscade se trouvent des ténors qui n’ont jamais revu à la baisse leurs prétentions à jouer les premiers rôles dans le microcosme politique du pays. Les contradictions sont abyssales dans une opposition qui a du mal à parler d’une même voix.
Pour l’heure, le boycott des élections est sans doute la meilleure stratégie d’une opposition en quête d’un leader pour porter l’alternance. Et si l’opposition s’aventure à verser dans l’animosité entre ses leaders, elle aura fini de commettre une erreur qui peut être fatale. Or, c’est ce qui est en train de se dessiner dans ce camp, à quelques mois des présidentielles.
KDBA