ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Procès sur les agressions sexuelles : Le peuple n’attend que des peines sévères

Devant la justice, hier, un parterre d’hommes et de femmes, d’associations ont manifesté contre les agressions sexuelles. Ils portent leur soutien aux enfants victimes de violences et agressions sexuelles. Les manifestants appellent à des peines sévères.

Qualifiant les agressions sexuelles d’« une peste sexuelle », Soilih Mahamoud alias Sako, ancien procureur de la République déclare que « j’ai déjà déclaré la guerre contre ceux qui violent les enfants ». La répression des actes de viol est une responsabilité partagée entre le gouvernement, la justice et les parents, selon Soilih Mahamoud. « Pour mettre fin à ce fléau, il fallait déraciner la maladie », dit-il. L’ancien procureur de la république soutient l’idée de revoir la législature en ce qui concerne les agressions sexuelles. Une loi selon laquelle, le consentement est pris en compte. « On doit considérer qu’un acte de viol commis à l’endroit d’une fillette de moins de 18 ans est un crime dont la peine encouru est de 10 ans jusqu’à la peine de mort », indique l’ancien procureur de la République. 

Combattre la corruption dans la justice

La corruption au sein de la justice serait parmi les facteurs de la recrudescence des actes de viol aux Comores, selon les citoyens. L’ancien procureur de la république précise que « il faut dénoncer la corruption ». « Vous-même, la population est l’auteur de la corruption. C’est vous qui payez l’argent. Pourquoi vous ne dénoncez pas en montrant toutes les preuves », s’interroge-t-il.

Pour Maman Ladhati, elle charge la justice et estime que cette fois toutes les mesures seront prises. « Si la justice n’est pas bonne, alors il n’y aura pas de solution », estime Maman Ladhati. Le président de la République a manifesté sa volonté de mettre fin les actes de viols faites aux enfants. « Nous sommes dans un  pays musulman. Pourquoi on n’applique pas les règles du coran ? Le moment est venu de préserver notre pays, notre avenir. La recrudescence des viols nous fait peur », crie Maman Ladhati. « Le peuple est assoiffé d’attendre les verdicts et souhaite voir ces criminels périr en prison », avance-t-elle.

La justice pointée du doigt

Quant à Sabouanta Abdallah de l’association Rawoudhoi Djawabou, « il ne suffit  pas de dire ça. Il fallait mettre en marche les actes », a-t-elle souligné. Selon elle, la première responsabilité incombe à ceux qui devront accompagner le discours du président de la République et qui ne le font pas. « C’est une grande négligence. Je crois que le chef de l’Etat est conscient que les actes de viol nuisent l’image du pays », rappelle-t-elle. Sabouanta s’attaque à la justice. « La première responsabilité revient à la justice qui n’exécute pas les ordres du chef de l’Etat », déplore-t-elle.  « Nous devons tous comprendre que l’avenir de ce pays réside sur nos enfants. Aujourd’hui, des malfaiteurs se permettent de détruire l’avenir de notre pays sous nos yeux. Cette situation doit interpeller tout le monde. C’est regrettable qu’un pays qui n’a pas atteint 1.000.000 d’habitants, compte déjà 23 dossiers de viol », regrette-t-elle. « Nous espérons que cette fois ci le gouvernement est conscient de la gravité de cette maladie. Nous espérons également que les peines qui seront prononcées, seront appliquées sans distinction. Des peines qui seront exemplaires pour les autres. Des peines qui seront dans l’intérêt de la population », souhaite Sabouanta Abdallah.

Kamal Saïd Abdou

 

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