ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Ramadan et hausse des prix : Le cri de la population

Les prix des produits locaux dans les marchés sont grimpés. Les acheteurs comme les vendeurs sont convaincus que la crise sanitaire mondiale en est la cause. Les vendeurs profiteraient la crise sanitaire pour vendre en hausse leurs produits à des prix élevés.

Les acheteurs comme les vendeurs des produits agricoles dans les marchés crient quant à la hausse des prix des produits locaux, notamment manioc, banane, et autres. Plusieurs raisons en sont les causes, selon Maman Youssra, vendeuse des tomates à Volo-volo. « Il ya une crise sanitaire mondiale. Notre pays n’est pas épargné », explique-t-elle. Les maniocs, bananes, Tomates et autres produits alimentaires sont en hausses des prix. « En ce mois de ramadan, nous avons l’habitude de consommer nos produits locaux. Même si la crise domine mais les produits locaux sont chers. Comment les comoriens peuvent vivre dans une telle situation ? Le gouvernement fixe toujours des prix mais il doit nous accompagner pour le respect des prix fixés », a lâché maman Youssra avant de noter manque de stratégie du  gouvernement pour lutter contre l’insécurité alimentaire. «  Il est normal que les prix de nos produits soient grimpés. Notre pays dépend de l’extérieur en termes de denrées alimentaires, notamment Dar es Salam, Madagascar et autres. Aujourd’hui, ces pays ont fermé leurs frontières », tonne-t-elle.

« Imaginez-vous, un kilo de Tomate 2000fc, oignons blancs 3000fc le kilo. Réellement  trois ou quatre tomates correspondent  à 1kilo. Comment nous allons vivre dans ce mois de ramadan ? Le gouvernement ne fait rien », a-t-elle déploré. Aussi les acheteurs ne cessent de pointer du doigt sur  le comportement des vendeurs au mois de ramadan. Ali Abdallah acheteur des produits à Volo-volo a avancé que « les vendeurs de produits à volo-volo exagèrent. Au lieu de faciliter la population en ce mois béni, ils profitent la crise sanitaire pour vendre leurs produits à des prix exorbitants. La crise n’a pas touché le domaine agricole, cela est claire ». Selon Ali Abdallah,  « il est temps que le chef de l’Etat prenne ses responsabilités et agir vite pour le bien de la population. On nous a informés que des conteneurs de banane en provenance de Dar es Salam sont venus aux Comores. Mais jusqu’à maintenant, on ne sait pas où ils sont », souligne-t-il.

Loin de volo-volo ou le petit marché de Moroni, le Snack se lance dans ce mois pour faciliter la population. Avec des prix abordables, Ali Housseini, responsable du Snack se félicite pour l’ouverture du marché depuis la semaine dernière. « Même si la participation est un peu faible mais on peut être satisfait », a exprimé le responsable. Quelques difficultés financières et techniques fragilisent le déroulement des activités cette année. Or, souligne le responsable, le gouvernement nous appuie financièrement  chaque année. Mais cette année, nous n’avons pas eu aucune subvention de la part du gouvernement.

Des problèmes de transport sont constatés par le snack. « Nous avions une camionnette mais elle est en panne. Nous sommes en train de voir comment nous allons la réparer », a-t-il dit. « Notre souci est de soutenir, accompagner la population chaque année surtout en mois de ramadan. Nous en sommes fiers. Comme vous avez constaté, les prix sont abordables par rapport aux marchés. Nous sommes conscients que les comoriens consomment des produits locaux en cette période. Leurs souci c’est notre préoccupation », a-t-il mentionné.

Le Snack fonctionne par un fonds propre. Selon le responsable du Snack, 1.000.000fc par mois est le montant alloué pour leurs activités. « En ce mois, nos activités se multiplient. Parfois nous trouvons des pertes. Nous appelons le gouvernement à nous accompagner », a insisté Ali Housseini. Ce dernier a aussi montré le manque d’un congélateur pour stocker les poissons et autres. « Nous lançons  un message au gouvernement, que nous avons besoin de votre appuie afin de pouvoir faciliter la population comorienne », a lancé le responsable de Snack.

Badroudine Ahamada, président du syndicat national pour le développement de la pêche aux Comores appelle le gouvernement à revoir sur le transport maritime. « Nous sommes conscients sur la nécessité de fermer les frontières afin d’empêcher l’entrée du covid-19 aux Comores. Mais nous demandons au gouvernement de nous libérer afin de pouvoir ravitailler les produits alimentaires depuis Mohéli jusqu’à Ngazidja. Je crois que ça peut faciliter un peu la population tant qu’on connait la hausse des prix dans les marchés. Nous allons respecter les mesures annoncées par le gouvernement, notamment la distanciation. Nous n’allons pas transporter des personnes. Nous avons besoin d’un fond de démarrage de nos activités », a souligné Badroudine Ahamada.

Kamal Saïd Abdou

L

Laisser un commentaire