L’opposition comorienne de France continue à contester le régime en place et réclame le respect des accords de Fomboni. Une forte mobilisation de la diaspora comorienne de France est prévue à Genève le 6 juillet prochain. Natuk Mohamed Mouzaoir, coordinateur national du parti Ulezi rassure que le rassemblement s’annonce comme le lancement de la dernière marche pour la libération du peuple comorien « dans le joug de la dictature du colonel Azali. »
Alors que le 6 juillet est une date historique pour chaque comorien, tout citoyen s’apprête à rendre hommage aux libérateurs de notre pays en proclamant l’indépendance. Loin de cela, la communauté comorienne de France anti-Azali compte remettre les pendules à l’heure à partir du 6 juillet prochain à Genève. Elle se dit prête à combattre bec et ongle contre le régime en place et défendre les accords de Fomboni. « Après la crise sanitaire, il fallait relancer l’espoir et montrer que notre colère n’est pas confiné », explique Natuk Mohamed Mouzaoir. Une manifestion à Genève, un lieu symbolique. « D’abord Genève c’est là où il est habité la commission européenne des droits de l’homme. Le choix n’est pas au hasard. Nous voulons faire attendre la communauté internationale sur les atrocités commises par le régime en place contre le peuple comorien, dénoncer les violations graves des textes par le colonel Azali », précise le coordinateur.
Une fête nationale sous une vague de contestation à Genève. « Pour les patriotes, le 6 juillet prochain symbolise la libération du peuple comorien dans le joug du colonel Azali. Donc nous sommes dans cette lancée incarnée par les feux Masimu et Mtsala en passant par Ahmed Abdallah Abderemane jusqu’ à l’ancien président Saïd Mohamed Djohar », dixit Natuk Mohamed Mouzaoir. Confiant de cette démarche, le coordinateur national rassure que « la communauté internationale a l’obligation de bouger les pas et nous croyons fort à elle ».
Selon lui, les accords de Fomboni ont été signés sous l’égide de la communauté internationale dont Azali lui-même a été signataire. Malgré qu’il n’a jamais respecté ses engagements. « L’Union Africaine était toujours au côté du peuple comorien. Je crois que le colonel Azali commettra une grave erreur de vouloir piétiner ces accords gage de la paix et de la stabilité. Je pense que l’histoire se rappellera de lui un jour », conclut le coordinateur.
« Le 06 juillet, une date pas comme les autres »
De son coté, Said Larifou, vice-président du Cnt explique le choix du 6 juillet dans leur combat. « Le 6 juillet est une journée pas comme les autres pour notre pays », insiste le vice-président du Cnt tout en estimant qu’il s’agit d’un combat mené avec conviction par nos parents et nos grands-parents pour la dignité et la liberté du peuple comorien. « Maintenant, notre combat, celui de ma génération est de sortir notre pays et la population de toutes les iles de l’archipel sous l’emprise de la dictature et l’oppression du colonel Azali », martèle-t-il. Et lui de préciser que « Genève est un lieu plus approprié pour faire appel aux Nations unies, aux institutions internationales et aux Ong pour solliciter le soutien dans la lutte contre la dictature et la résistance menée par les forces politiques comoriennes, notamment la diaspora et la société civile pour le respect des droits humains fondamentaux, l’émergence d’une gouvernance démocratique aux Comores, dénoncer la torture, la persécution et surtout le climat de terreur instauré par le régime en place ».
« Etant donné que le pays est pris en otage, il nous a donc semblé important de saisir opportunément la date symbolique de notre indépendance lancer à Genève un message d’espoir à la population et à notre jeunesse en particulier pour éviter de sombrer davantage dans le fatalisme », a montré Said Larifou.
Kamal Saïd Abdou