ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Société : Qui sont les responsables de la montée en flèche des violences sexuelles ?

Les Comores connaissent une recrudescence des cas de violences sexuelles sur mineures. Les causes sont peu connues par la majorité des citoyens. Les parents, la justice et les enfants sont les principales causes de la montée en flèche des cas d’agressions sexuelles sur mineures.

Le nombre de cas d’agressions sexuelles sur mineures s’accentue. Les citoyens manifestent leurs mécontentements face à ces actes de viol. Les origines de ces agressions sexuelles et violences sur mineures devraient être dévoilées afin d’éviter des conséquences négatives dans la société civile. Certains accusent les maîtres coraniques (fundi) comme principales cibles. « Certains jeunes tentent de trouver leurs désirs sexuels sur mineure. Une fois, ce manque de plaisir leur échappe, ils créent des écoles coraniques pour assouvir leurs désirs. C’est le moment que ces jeunes tentent de soutirer le corps de l’enfant. Je pense que celui qui veut enseigner des enfants de bas-âge devrait avoir une confiance totale des habitants du quartier. Les ulémas pourraient donner des attestations à celui qui veut construire une école coranique. Puisque certaines personnes sont parfois malintentionnées, ils ne cherchent qu’à satisfaire leurs désirs sexuels », a critiqué Salim Mdahoma, père de trois enfants.

Pour Abdou Ben Abdou, père de deux enfants, les enfants (filles) ont un manque de suivi parental. « Les causes de cette multiplication des cas de violences et agressions sexuelles sur mineures sont nombreuses.  C’est regrettable que les parents ne se soucient pas de la vie de leurs filles. Actuellement, certaines familles qui résident loin de la capitale inscrivent leurs enfants dans des écoles privées ou publiques sans aucune modalité d’accompagnement ni contrôle des habits, les horaires de cours ou le lieu de résidence à Moroni. Certaines filles achètent des téléphones portables et des sacs très coûteux sans que leurs parents sachent l’acheteur. D’autres laissent leurs filles regarder des filmes pornographiques. Imaginez-vous, une fille de douze à treize ans qui a des contacts avec des garçons dont les parents ne savent même pas leurs liens de parenté. C’est la débauche totale. Aujourd’hui (hier), J’ai vu une fille de 16 ans délaissée au Cem par son amant sans aucun membre de sa famille, à qui la faute ? C’est tout à fait les parents. Donc les parents ont une grande responsabilité envers leurs enfants. Les parents doivent inculquer leur fille qu’il est interdit d’accepter un cadeau d’un inconnu », s’est exprimé le vieux Abdou Ben Abdou. Et lui d’ajouter « les violeurs des mineures commencent par l’usage de bougie, de ses doigts et de son sexe. S’il pénètre directement son sexe, c’est un acte de criminalité. Imaginez-vous encore, un vieux de quarante à cinquante ans voulant satisfaire ses désirs sur une fille de onze, douze ou treize ans, par exemple, pour quel motif ? C’est une sorte de maladie apparue dès sa naissance ».

L’ancien commissaire de police, Abdallah Ali Mdahoma reconnait les faits. Mais selon lui, la proposition des solutions adéquates sera la meilleure option pour réduire le nombre des cas. « Je suis convaincu que les actes d’agressions sexuelles se multiplient de jour en jour. Mais la proposition des solutions est une bonne étape à franchir pour diminuer les conséquences. La justice doit, dans un premier temps, mettre en place un cabinet des médecins légistes et des psychologues pour s’entretenir avec les enfants victimes d’agressions sexuelles. Il est également important d’empêcher les avocats qui veulent défendre le coupable, la fermeture des passions à Moroni est une solution adéquate. Et le service d’écoute ne doit pas intervenir aux enquêtes des enfants violées car cette opération entraîne des troubles psychologiques de la fille. À l’extérieur, seules la police et la gendarmerie sont responsables de ces genres d’enquêtes », a proposé Abdallah Ali Mdahoma, ancien commissaire de police, ses solutions.

Abdoulandhum Ahamada

                                    

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