Alors que l’inflation bat des records et la pénurie du riz ordinaire s’intensifie (Onicor), de plus en plus de familles peinent à se nourrir quotidiennement et correctement. Les prix des produits grimpent en flèche et les produits locaux deviennent des produits de luxe. Cette crise qui se profile est, dit-on, due à la guerre en Ukraine. En effet, la famine menace certaines familles aux Comores.

C’est le phénomène de l’heure que vivent les comoriens. Il n’est secret pour personne. Les Comores traversent une crise sans précédent : une inflation tous azimuts, pénurie du riz Onicor… Et le monde paysan peine à se nourrir correctement. Les contraintes économiques se traduisent par une flambée des prix. « Nous sommes confrontés à une hausse des prix et une pénurie du produit le plus consommé dans le pays. Nous nous retrouvons chaque jour dans les marchés et nous ne vendons pas nos produits. Nous ne mangeons pas correctement car le riz manque dans les marchés et les autres produits sont en hausse », a crié une marchande à Moroni volo volo. Pour elle, cette cherté de la vie a bouleversé le régime alimentaire des ménages. « Une famille passe un à deux jours sans manger. Et si une famille trouve de quoi se nourrir, c’est, soit le matin, soit le soir. Et ce n’est pas suffisant pour une famille entière. La quantité a diminué », a-t-elle ajouté.
Du jamais vu
Aujourd’hui, en plus du prix des produits alimentaires et la pénurie du riz ordinaire, la hausse du carburant a augmenté l’hémorragie. Selon Mzé Ali, un commerçant, « la vie est très chère aux Comores. Tous les produits sont inaccessibles dans les marchés. Et la pénurie du riz Onicor a tout paralysé. Le comorien s’est habitué à manger du riz Onicor. Un produit qui y manque ces derniers temps. Se nourrir avec du riz de luxe est une utopie pour certaines familles », a-t-il souligné.

Pire, même le prix des produits locaux a augmenté. Tous les produits de grande nécessité ont prix de l’ascenseur. Du jamais vu aux Comores. « Nos propres produits sont en hausse. C’est de l’ignominie. Au lieu de casser les prix de nos produits locaux, nous avons grimpé leurs prix. Tout est cher même ce qu’on cultive chez nous », se lamente Mzé Ali.
Des marmites sans fond
La hausse des prix rogne le pouvoir d’achat de la population. Maman Raoudhoi ne pensait pas en arriver là. Elle est sous le choc. « Nous nous retrouvons avec des marmites sans fond et des tables à manger désespérément vides. Récemment, j’ai pleuré. Puisqu’une famille a passé deux jours sans manger. Ni des produits importés ni des produits locaux, cette famille n’avait rien du tout », a témoigné cette sexagénaire. Ce contexte de mal-vivre teinté de grande anxiété pour les citoyens lambda n’est pas de nature à favoriser le développement socio-économique dont ils ont besoin aujourd’hui. Comment faire preuve de résilience, de détermination et d’engagement face aux défis sécuritaires dans un climat de famine ? Comment les comoriens peuvent-ils avoir le moral de s’unir face à cette crise qu’ils traversent ?
« Ventre affamé n’a point d’oreille », soutient Maman Raoudhoi. Il faut avouer que dans le climat actuel où le pays est frappé de plein fouet par l’inflation et la pénurie du riz ordinaire, les autorités compétentes jouent leur va-tout.
KDBA








