Pour faire face aux nombreux défis qui freinent le développement de l’aviculture aux Comores, les acteurs du domaine, apiculteurs, vétérinaires et producteurs artisanaux, viennent de mettre en place leur première interprofession. Cette nouvelle structure, présentée comme une confédération regroupant l’ensemble des maillons de la chaîne, ambitionne de réduire les coûts liés aux importations et de donner un souffle nouveau au secteur.
Actuellement, les Comores dépendent fortement de l’étranger pour l’approvisionnement en ailes de poulet, poussins et aliments destinés à l’élevage. Un modèle coûteux pour le pays. Selon les données du ministère de l’Économie, plus de 22 millions de kilos de viande de poulet sont importés chaque année, pour un montant estimé à 30 millions de dollars. Une facture jugée insoutenable pour les finances nationales.
Face à cette situation, le ministère de l’Économie et celui de l’Agriculture, en concertation avec les professionnels de l’écosystème, entendent accélérer la recherche de solutions concrètes. Djamil Boinali, secrétaire général du ministère de l’Économie, voit dans cette démarche collective une première étape importante.
« Le ministère de l’Économie, en collaboration avec le ministère sectoriel, s’est saisi de cette problématique pour créer l’interprofession en identifiant tous les acteurs concernés par la chaîne de production agricole afin de travailler ensemble pour relever les défis », a-t-il déclaré.
L’objectif affiché est de réduire progressivement les importations afin de maintenir sur le territoire la manne financière jusque-là consacrée à l’achat de volaille et d’aliments à l’étranger. « Nous voulons appuyer le développement de l’unité de production de provende au niveau national », a ajouté le secrétaire général.
Pour les acteurs professionnels, cette interprofession marque un tournant essentiel. Laval El-Kader, secrétaire général de la nouvelle structure, rappelle que « ce domaine doit prendre place dans notre pays ». Selon lui, une feuille de route a déjà été élaborée pour guider les actions prioritaires de l’institution. Un bureau provisoire a également été installé afin de formaliser les procédures, notamment l’élaboration des statuts et du règlement intérieur.
La mise en place de cette interprofession constitue ainsi une étape décisive pour la professionnalisation de l’aviculture comorienne et la réduction de sa dépendance aux importations. Les prochains mois seront déterminants pour transformer ces ambitions en actions concrètes.
Kamal Said Abdou









