ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Adoption du projet de loi relative à l’enseignement supérieur : Le Sneuc dénonce une haute trahison

Le syndicat national des enseignants de l’Université des Comores (SNEUC) avait fait tant des propositions relatives au projet de loi sur l’enseignement supérieur. Le 27 décembre dernier, ce projet de loi a été adopté à l’Assemblée nationale. Mais, à la grande surprise des concernés, les amendements proposés par le syndicat des enseignants de l’Udc n’ont pas été retenus. Hier mardi, en conférence de presse, le syndicat dénonce un manque du respect des textes établis par l’ensemble des enseignants.

Depuis la démission de l’ancien président, Saïd Bourhane, à la tête de l’Université des Comores, en 2018, le syndicat national des enseignants de l’Udc (SNEUC) se sont mobilisés pour proposer un nouveau projet de loi sur l’enseignement supérieur.

En 2022, le ministère de tutelle a envoyé son projet de loi (de l’enseignement supérieur) à l’Assemblée nationale pour adoption. Cependant, les enseignants ont pris  part aux travaux préparatoires et ont proposé des amendements. À la grande surprise des concernés, les amendements proposés n’ont pas été retenus et la loi a été adoptée, le 27 décembre 2022.

Devant la presse, le syndicat national des enseignants de l’université des Comores (SNEUC) a dénoncé un manque de respect à leur encontre notamment des travaux qui ont mobilisé un mois entier.

Pour eux c’est une sorte de trahison puisque, selon les conférenciers, le gouvernement veut avoir une main mise à l’Udc. « Nous avons travaillé dur pour la création des textes de loi relatifs à l’enseignement supérieur. Le syndicat des enseignants a apporté des modifications du projet de loi rédigé par le ministère de l’enseignement national (dont le document a été envoyé à l’Assemblée nationale). Mais, hélas, nos recommandations et nos suggestions ne sont pas retenues. Ce n’est pas une bonne manière de travailler puisque nous avons fourni tant d’énergie pour la collecte d’informations. C’est un manque de respect de nos valeurs. Nous ne sont pas fiers de notre énergie consommée.», a dénoncé le secrétaire général du Sneuc, Abdou Saïd Mouignidaho.

Celui-ci a évoqué les amendements apportés par le syndicat qui ne sont pas tenus en compte lors de l’adoption du projet de loi.

Il s’agit de 7 articles importants, selon lui, qui ne sont pas tenus en compte, notamment l’autonomie, la gestion  et l’administration de l’Udc, les membres du conseil d’administration des établissements, la gouvernance de l’Udc par un recteur, le conseil technique, enseignants chercheurs de l’Udc, personnel IATOS et dispositions transitoires et finales. A l’entendre, ils ont proposé dans l’article 1 : une autonomisation, une gestion et administration de l’Udc.

Dans l’article 2, nous avons proposé que les chefs des composantes soient élus par l’ensemble des enseignants permanents de la composante pour un mandat de quatre ans. Un article bafoué et modifié.

L’article 19 stipule la composition du conseil d’administration (CA) dont il est composé par le président de l’Udc, les chefs des composantes, un représentant du ministère de tutelle, représentant du ministère en charge de finances et du budget, représentant du commissariat général du plan, représentant de la présidence des Comores, représentant du secteur privé et un représentant de la maison de l’emploi et d’autres représentants. Une proposition ignorée.

Pour l’article 24, le président doit être élu par le conseil de l’université composé par l’administration, du conseil scientifique et du conseil des études et de la vie universitaire. « Cependant, ils ont retenu que l’Udc sera gérée par un recteur. L’article 28 portant conseil scientifique a été ignoré. De même pour l’article 40 portant personnels IATOS  ainsi que l’article 50 et 56 (dispositions transitoires et finales)», a déclaré Abdou Saïd Mouignidaho.

Abdoulandhum Ahamada

 

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