ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Affaire de l’agression sexuelle sur mineure de 16 ans : La partie civile dénonce une décision illégale

Le verdict est tombé. L’agresseur d’une fillette de seize ans est condamné, hier, à une peine de 12 mois de prison dont un mois ferme et 500.000 de réparation. Une décision dénoncée par un des avocats de la victime ainsi que sa famille. Le parquet prévoit de faire appel. La partie civile le soutiendra.

La justice s’est pliée. Alors que l’agresseur d’une mineure de 16 ans est comparu devant le juge la semaine dernière. Tous deux de Bambani Hambu. Les faits remontent début juillet. Une fillette de 16 ans est agressée puis enceintée par un jeune de 35 ans. Devant le juge, le prévenu a reconnu les faits qui lui sont reprochés. Les avocats de la victime avaient demandé 5 ans de prison ferme et 5.000.000 de réparation. Malgré la décision de la justice. « Je suis très déçu de la décision rendue. La famille de la victime est très choquée. Nous sommes dans une affaire d’agression sexuelle contrairement à ce que la justice a indiqué. La victime est une mineure de 16 ans et toutes ses pièces en justifient. Mais la justice parle de fornication au lieu d’agression sexuelle. C’est décevant. On parle de fornication si les deux sont adultes. Et ce n’est pas le cas ici. La décision rendue est illégale », explique Me Ouzali Said Anlibou. Et lui d’annoncer, « le parquet a prévu de faire appel et nous le soutiendrons. » 

La famille de la victime en colère

L’agresseur sera libéré prochainement après avoir passé plusieurs jours en prison. Pendant que le chef de l’Etat veut en finir avec les agressions sexuelles, les décisions de la justice divisent. La famille de la victime de la fille de seize ans a, de leur part, critiqué la sentence.  « On a pas bien compris la décision rendue par le tribunal. Le parquet avait proposé 5 ans de prison ferme. Nos avocats ont demandé aussi 5 à 10 millions de dommages intérêts. Aujourd’hui, tout est basculé. Le verdict est tombé : 1 mois de prison ferme et 11 mois de prison avec sursis, et 500 mille francs d’amende. Qu’est ce qui s’est passé exactement ? On pourrait supposer que les juges ont reçu une somme d’argent pour prendre une autre décision », a regretté Moussa Moindjié, frère de la victime.

La confiance de la justice en chute libre

Ce membre de la famille victime a rappelé que la famille du prévenu a voulu passé à l’amiable pour étouffer l’affaire. « La famille de ce garçon nous a demandé de ne pas porter plainte. Nous avons absolument refusé sous réserve que la justice soit juste et équitable. Nous avions confiance à la justice. Le discours du président le 06 juillet dernier, lors de la célébration de la fête d’indépendance, n’est pas respecté par les juges. La corruption a pris le dessus », a-t-il souligné. Pour montrer son insatisfaction de la décision des juges, Moussa Moindjié est derrière le parquet. Puisque, sa sœur est victime d’une agression sexuelle. Un acte puni par la loi.

Force est de constater que les agressions sexuelles connaissent une recrudescence en Union des Comores. Malgré les cris des organisations qui luttent contre les viols, aucune mesure sévère n’est encore prise contre les agresseurs. La fille de seize ans violée et enceintée traverse une vie bouleversante. La colère se lit dans les yeux de son frère.

Abdoulandhum Ahamada

 

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